lundi 29 janvier 2018

Lundi soleil

#Lundi : soleil
janvier : blanc
blanc : Mes rideaux dans la salle à manger,
Elena 2018


vendredi 26 janvier 2018

L’ETRANGER


Lorsqu’il est venu habiter la masure du père Vieney, il a juste dit « Je ne suis pas d’ici » depuis les gens l’appelaient « L’étranger » Il parlait très mal le français, parfois sa femme traduisait à sa place, elle était française. L’épouse faisait des ménages, leurs deux fillettes allaient à l’école puis à la garderie, l’étranger faisait des petits travaux au noir, il n’avait pas encore l’autorisation de vivre en France.
Il était très bricoleur, savait poser le carrelage, monter un mur en ciment, connaissait la plomberie et l’été il débroussaillait les champs du village et des environs.
Le couple avait arrangé la masure, colmaté les trous et vivait assez bien. A mon tour je lui avais demandé des travaux dans le grenier, arranger une pièce supplémentaire. Il venait le matin, rentrait manger chez lui et revenait l’après-midi, le soir sa femme venait le chercher avec les enfants en voiture, il n’avait pas de permis. Les enfants attendaient dans la voiture poliment, je les ai fait entrer et jouer dans le jardin, ils étaient polis et gentils. Un jour nous avons discuté pendant qu’il travaillait, il m’a dit qu’il était grec d’un côté et polonais de l’autre, avec une goutte de sang juif et une goutte venant d’Ukraine. Il m’avoua ne parler que le grec et le français. En Grèce il travaillait dans un cirque. Je voulais savoir pourquoi il n’était pas resté, il a ri en disant :
  • Je suis l’étranger, trop de sang mêlé dans les veines
Sa réponse me laissa perplexe, j’avais remarqué qu’il portait l’alliance à droite, comme les Grecs, je ne comprenais pas pourquoi il avait quitté son pays ? Il m’intriguait, je décidai de demander à son épouse, il arrivait qu’elle reste avec moi le temps qu’il finisse son travail. C’est ainsi qu’elle m’apprit qu’en Grèce on le considérait comme un étranger, son père venait d’Ukraine et parlait mal le grec, il aurait mieux valu le contraire. Par contre, elle ne me dit pas pourquoi il avait quitté le cirque ni son pays d’origine, il était né en Grèce.
Nous les voyons dans différents villages avoisinants travailler à l’extérieur, son épouse venir le chercher et les enfants toujours tranquilles.
L’étranger vivait dans la masure de Vianey depuis un an déjà, je le voyais en passant en voiture, lorsque j’allais faire des courses. Les enfants jouaient avec d’autres enfants, ils semblaient s’être adaptés au village.
Dans l’ensemble, les gens étaient contents de ses services, ils payaient moins chers, l’homme travaillait bien, on n’avait rien à lui reprocher.
Le travail au noir pose toujours un problème : il rend jaloux ceux qui travaillent en payant des impôts, en gagnant moins sans prendre de risques.
Je l’avais conseillé à ma voisine de droite, une vieille dame veuve, elle avait besoin de refaire son sol. L’étranger était accompagné par sa femme, elle était repartie et le soir elle l’attendait devant la porte. Parfois elle venait avant ou plus tard, selon l’heure où elle finissait ses ménages. Son travail était régulier, elle ne travaillait pas au noir. Bonne précaution, ayant deux enfants, elle ne voulait pas prendre de risques.
C’est chez ma voisine que j’ai su qu’elle l’avait rencontré au cirque, il n’exerçait plus mais ça lui manquait et dès qu’il y avait un cirque dans un village il essayait d’y aller, parfois il leur donnait un coup de main tellement il était heureux de se retrouver parmi eux. Je la questionnai, j’ai su qu’elle l’avait vu marcher sur la tête, faire des sauts un peu spéciaux… A ce moment il était venu et elle s’est tue immédiatement. Il ne dit rien, j’ai eu l’impression que cela ne lui plaisait pas de trop.
L’étranger avait fait des efforts pour comprendre et se faire comprendre, il connaissait bien l’anglais mais dans les villages français peu de gens parlent anglais, parfois un enfant traduisait.
Un jour sa fille aînée, était restée avec moi, nous avions promené mes chiens ensemble, elle me dit :
  • Mon père n’a pas de patrie
  • Il est grec pourtant
  • Je sais, mais je ne suis pas sûre qu’il se sente grec, il dit qu’il est partout « Etranger » Il aimerait que nous restions françaises, c’est trop dur !
Etonnée, je lui demandai ce qui était dur pour son père ? Elle me regarda et dit :
  • Vivre et ne pas faire partie du pays, ne pas comprendre, se sentir humilié, voir la pitié…
Je ne savais plus quoi répondre, comment changer cet état d’esprit, je ne savais pas s’il avait cette impression ou si les autres le lui faisaient sentir ?
En revenant de promenade, son père lui fit remarquer qu’il est tard, ils partirent aussitôt, sa femme conduisait. Je la sentis ennuyée, elle n’aurait pas dû laisser sa fille venir avec moi. Cette impression se confirma la fois suivante, quand je proposai à la petite de m’accompagner, sa mère refusa prétextant qu’elle allait étudier dans la voiture, je n’insistai pas.
L’étranger vécut 18 mois tranquille, dans un village voisin. Il travaillait, parlait peu, attendait sa femme pour rentrer chez lui.
Tous étaient discrets dans l’ensemble et le peu que j’appris les autres ne le savaient pas.
Un jour, l’étranger travaillait sur un toit, il remettait les tuiles de la mère Damien, le vent les avaient fait tomber, son maçon était débordé par des dégâts plus importants, elle avait trouvé plus simple de demander à l’étranger. Cet argent permettait à l’étranger d’économiser pour arranger la masure, il comptait l’acheter et l’arranger en jolie maison pour sa famille.
Le lendemain je vis les gendarmes rôder dans le village, ils posaient plein de questions sur l’étranger, du genre
  • As-t-il travaillé chez vous, que savez-vous de lui, d’où venait-il et j’en passe…
Comme les autres je dis le strict nécessaire. J’allais voir ma voisine, elle pensait qu’il avait été dénoncé pour son travail au noir, sans doute un maçon qui avait été remplacé par lui.
Quelques jours passèrent, on ne vit plus l’étranger, la masure était fermée. Etonnée, je me renseignai auprès des voisins du village ils dirent que les gendarmes sont venus le chercher, la femme et les filles sont retournées dans la famille de l’épouse. Je demandai pourquoi on l’avait arrêté ?
  • Il était poursuivi comme trafiquant de drogue, dirent certains
  • Il avait volé les Bertrant, son prix était plus cher que prévu dit un autre
  • Il n’avait pas dit qu’il n’avait pas la carte de séjour, on ne l’aurait pas pris dit encore une personne.
L’étranger n’a plus reparu, les travaux faits ne semblaient plus aussi bien, les prix n’étaient pas intéressants puisque sa femme venait le chercher et il partait souvent avant l’heure.
Je ne me plaignais pas, tout avait été bien fait, ma voisine trouva son sol mal fait et fit venir son maçon.
Tour à fait par hasard, je tombai sur sa femme, je lui demandai comment allait son époux, elle me répondit :
  • il a quitté la France
  • Comment, et vous ?
  • Il n’avait pas la permission de vivre en France, c’est pour ça qu’il vivait à la campagne, il a été dénoncé pour avoir travaillé au noir. Les gendarmes sont venus le chercher et l’ont ramené en Grèce.
  • Et vous, vous n’avez pas pu le suivre ?
  • Non, je suis française, il m’a écrit qu’il va essayer d’avoir un visa pour venir, je n’y crois pas de trop. Pour la drogue c’est vrai mais il a payé, il est allé en prison, depuis jamais il n’y a touché. Je me demande comment ils ont pu savoir ?
Elle pleurait disant qu’elle l’avait prévenu que les gens n’aiment pas les gens d’ailleurs. Elle s’était réfugiée chez ses parents car on attaquait ses filles, disant que son père travaillait mal, qu’il était un escroc, qu’il ferait de la prison…
Maintenant je dois oublier, mes filles aussi tout en souhaitant le retrouver un jour, j’ai envoyé une lettre en Grèce, après je n’ai plus continué, s’il se cache, je ne veux plus qu’on le dénonce, surtout pas par moi.
L’étranger n’est plus revenu, l’épouse vécut chez ses parents, elle éleva seule ses enfants, il ne lui donna plus signe de vie, pourtant, un jour elle disparut à son tour...
Elena


mercredi 24 janvier 2018

LE PIANO


Marina adorait le piano, elle aimait surtout entendre et voir jouer les autres sachant qu’elle n’était pas douée.
A 50 ans elle eut l’occasion d’avoir un piano d’occasion, heureuse Marina se dit qu’elle allait s’y remettre. Tous les jours elle jouait environ 30 minutes, au bout d’un mois elle se rendit compte qu’elle ne progressait pas vite.
Jean devait venir jeudi, il était musicien, ainsi il pourrait la conseiller ! Il commença par l’écouter puis il essaya le piano et dit en riant :
  • Mais ton piano est désaccordé, on ne peut rien en tirer !
  • Je ne le savais pas répondit Marina gênée.
Jean accorda le piano comme il put et lui demanda de rejouer le même morceau.
Marina se remit au piano et il se rendit compte qu’il y avait peu de différence, elle jouait vraiment mal mais comment le lui dire ?
  • Tu as commencé trop tard pour devenir une pianiste !
  • Mais j’ai appris à dix ans.
  • Alors tu as encore beaucoup à faire mais pour ton plaisir joue tant que tu veux !
Elle comprit et referma le piano. Le lendemain elle le donnait à sa cousine qui avait une fille voulant apprendre à jouer.
Elena

lundi 22 janvier 2018

Lundi soleil

#Lundi : soleil
janvier : blanc
Blanc : mon petit-fils se marie le 17 février, c'est la photo de sa future épouse habillée en mariée pendant les essayages,

Elena 2018


vendredi 19 janvier 2018

DAPHNE DU MAURIER (1907 – 1989)


Elle est surtout connue pour ses romans policiers ou à suspense. Dans ma jeunesse je fus imprégnée par l’atmosphère qu’elle donnait à ses romans, je me souviens de la peur que j’éprouvais en lisant « L’auberge de la Jamaïque » Livre noir avec personnages sordides mais si captivant qu’on ne peut le quitter avant la fin.
J’aime beaucoup aussi « Rebecca » ce livre m’a captivé jusqu’au bout tout en me donnant des frissons. Je l’ai vu en film et j’ai aussi aimé le film mais le livre est plus prenant encore.
Elle a écrit « Rebecca » en Egypte, où elle était avec son mari et ses deux filles mais le succès vint à son retour en Grande Bretagne.
Il y a eu aussi « Ma cousine Rachel » qui donne des frissons et du suspense.
Elle s’est beaucoup inspirée des Cornouailles où elle a vécu.
Elena

mercredi 17 janvier 2018

UNE ADRESSE


Je cherchais la rue Jean Jaurès,
J’y avais vécu, il y a trente ans.
Tout avait changé, je me perdais,
Voilà j’ai trouvé la rue.
Je cherchais le numéro cent sept
Rasé, disparu, plus de passé.
Je restais au cent, perdant mes repères,
Mes larmes coulaient, plus de maison.
Je partis la tête dans mon passé,
Adieu enfance, triste moment.
Elena 1983

lundi 15 janvier 2018

Lundi soleil

#Lundi : soleil
janvier : blanc
Blanc : Ma chienne Arvie , il y a plus de 5 ans, quand elle avait vu la neige,
Elena 2018

vendredi 12 janvier 2018

LE FILM (science fiction)


Viviane regardait le DVD « Autant en emporte le vent » quand brusquement elle l’arrêta, revint en arrière et remit en marche, la même chose se reproduisit, elle éteignit affolée. C’était la seconde fois que ce phénomène l’inquiétait, c’était tout à fait irrationnel, elle ne comprenait pas le comment ni le pourquoi, elle pensait devenir folle ! Elle avait presque envie d’en parler à sa mère,  elle se retenait de peur que sa mère ne la croie pas ou pense qu’elle perd l’esprit.
Elle connaissait le film presque par cœur, l’ayant vu une dizaine de fois, mais depuis deux fois à un moment du film l’histoire changeait , c’était toujours le même DVD, il n’était pas possible de changer l’histoire et pourtant c’est la seconde fois que cela se produisait, en plus pas au même endroit ! La première fois, vers la fin, Rhett Butler finit par rester avec Scarlett et décide de faire un voyage avec elle. La seconde fois Scarlett tue Rhett quand il décide de la quitter. Elle n’arrivait pas à comprendre ce phénomène, il fallait qu’elle s’assure si ce n’était que sur ce film.
Viviane passa les jours suivants à repasser tous ses DVD, les uns après les autres, elle ne trouva pas d’anomalie. Plusieurs fois sa mère vint lui faire remarquer qu’il faisait beau et qu’elle ferait mieux de se promener plutôt que de passer la journée à voir des films durant ses congés, elle opinait de la tête mais continuait. Tout était normal sauf le film « Autant en emporte le vent » Il fallait qu’elle en parle à quelqu’un ce n’était plus possible ! Elle pensa à son collège de travail, Paul, il était intelligent et la prenait toujours au sérieux, il était sûrement un peu amoureux d’elle.
Viviane était professeur d’anglais dans un lycée, elle venait d’avoir 22 ans et connaissait Paul depuis 5 ans, il enseignait la physique. Elle économisait pour avoir son logement, bien que sa mère ait de la place et ne se plaignait pas de sa présence. Paul avait l’esprit scientifique, il saurait peut être, elle lui demanderait de vérifier avec elle, il était déjà venu à la maison et sa mère le recevait bien. Elle lui téléphona aussitôt :
  • Allo , ici Viviane, peux-tu passer à la maison aujourd’hui ?
  • Tu es toute bizarre, un ennui ?
  • Je t’expliquerai, merci de venir le plus vite.
Elle se sentit presque rassurée et attendit Paul, il habitait à deux rues de chez elle et mettrait dix minutes environ. Elle prévint sa mère que Paul allait passer, voyant le sourire de sa mère elle lui dit :
  • Ne te fait pas des idées, ce n’est pas ce que tu penses !
Sa mère voulait la marier à Paul, elle ne le disait pas mais faisait comprendre à quel point ce jeune homme était parfait !
La sonnette fit sursauter Viviane, elle descendit et reçut Paul puis l’entraîna dans sa chambre. Elle lui expliqua l’étrange phénomène, il écoutait sans rien dire, elle lui demanda son avis ?
  • Je sais c’est bizarre mais cela s’est produit deux fois, je n’ai pas bu, je n’ai pas fumé de joint, c’est étrange, qu’en penses-tu ?
  • Je peux vérifier demanda Paul ?
  • Bien sûr, je remets le film !
Ils regardèrent le film qui durait 2 h ou plus et tout se déroula normalement, comme dans le livre, Paul regarda Viviane l’air étonné :
  • Tout est normal !
  • Je sais, pourtant je l’ai vu deux fois en version différente, je t’assure !
  • Tu dois être surmenée en ce moment dit Paul pas assuré
  • C’est pareil que si tu me disais que je perds la tête. Viviane se sentait en colère, elle savait que Paul n’était pas fautif mais tant qu’elle n’aurait pas la solution elle tournerait en rond.
Une fois Paul parti, elle remit le film, cette fois le changement se produisit ailleurs, Ashley voulait l’épouser dès le début au pique-nique au lieu de sa cousine. Elle en déduisait que le film voulait lui passer un message, lequel ?
Elle essaya de trouver le puzzle, il s’agissait à chaque fois de l’un des deux hommes par rapport à Scarlett. Admettons qu’elle était l’héroïne qui seraient les deux hommes ? Il y avait Paul, ils étaient amis même un peu plus mais il ne s’était pas encore prononcé, elle ne l’avait pas encouragé non plus. Elle fit le tour des hommes qu’elle connaissait, il n’y en avait pas d’autres dont elle était amoureuse, serait-ce un avertissement ?
Elle rangea son DVD et décida d’aller se promener comme préconisait sa mère, un peu d’air pourrait lui rendre les idées plus claires.
Elle descendit, dit à sa mère de ne pas l’attendre, et sortit. A vrai dire Viviane ne savait où aller, elle commença par se promener au bois de Vincennes, il faisait beau et elle faillit oublier ses soucis, elle s’assit sur un banc en admirant le lac.
Un homme d’une trentaine d’années s’assit à côté de Viviane, il paraissait très anxieux ; elle remarqua qu’il avait des beaux yeux, une bouche sensuelle et avait fière allure. Il se tourna vers elle, elle se sentit gênée, elle n’aurait pas dû l’observer, il la regarda comme s’il ne l’avait pas encore vu et dit :
  • Excusez-moi, il m’arrive une chose incroyable et je ne suis pas dans mon assiette !
  • Moi non plus répondit-elle se rappelant ses ennuis.
  • Imaginez-vous que je mets un DVD « Les dents de la mer » Le scénario n’est pas le même que le film, je l’ai remis et c’est encore différent dit le jeune homme abasourdi. Viviane sourit et lui avoua :
  • Il m’est arrivé la même chose mais avec un autre film lui avoua-t-elle
  • Ah bon, vous me rassurez, cela veut dire que je ne perds pas la tête !
Viviane lui raconta sa mésaventure, il l’écouta et rit :
  • Je connais exactement la même chose que vous, mon ami ne l’a pas vu, je suis le seul à le voir.
  • Je m’appelle Viviane, je suis enseignante
  • Et moi Julien, je suis cuisinier
Viviane sourit, elle ne l’imaginait pas faire la cuisine, il le devina et dit malicieusement :
  • Je travaille au Ritz, il y a des cuisiniers au-dessus de moi, je suis trop jeune pour être le premier cuisinier.
Elle rit, ils papotèrent de chose et d’autres puis Viviane se rappela ce qui les unissait et lui demanda :
  • Nous pourrions peut être essayer de résoudre l’énigme d’une manière scientifique ?
  • Cela m’étonnerait, j’ai cherché dans tous les sens, ce n’est pas naturel et il faut comprendre pourquoi nous sommes choisis ?
  • Vous avez sûrement raison, vous avez une idée ?
  • Donnons-nous rendez-vous au même endroit dans une semaine, nous échangerons nos points de vue sur ce problème délicat ?
Viviane accepta et ils se séparèrent, elle ne savait même pas où il habitait ni son nom de famille.
Toute la semaine Viviane fit des essais, elle remarqua plusieurs versions différentes sur son DVD mais toujours par rapport à Scarlett et les deux hommes qui l’aimèrent. Il n’y avait rien d’autre de frappant, elle se demandait comment Julien pourrait l’aider ?
Viviane arriva la première vers le banc et s’assit, Julien l’attendait un peu plus loin et vint s’asseoir à côté d’elle, il lui demanda :
  • Vous avez du nouveau ?
  • Non, et vous ?
Il sourit et fit un signe négatif. Viviane fut séduite par son sourire, elle tourna la tête pour qu’il ne le remarque pas. Elle lui expliqua :
  • Je vois un rapport identique à chaque séance du film et vous ?
  • Pour l’instant j’ai compris qu’il valait mieux pas que je n’aille pas à la mer actuellement, à moins de vouloir périr au fond de l’eau.
Ils restèrent assis silencieux plongés chacun dans ses pensées. Julien proposa d’aller prendre un pot en face ; Viviane hésita puis accepta, cela ne l’engageait à rien.
Elle avait une vue splendide sur le bois, elle reconnut cette vue, elle était sûre de l’avoir vu sur son DVD à la place de « Tara » le domaine de Scarlett, seulement elle n’avait pas fait le rapprochement et là elle en était certaine, elle en fit part à Julien.
Il l’écoutait sérieusement un sourcil légèrement relevé, très attentif à tout ce qu’elle disait. Il lui dit doucement :
  • Laissons le film nous donner des conseils et suivons notre impulsion. Elle n’eut pas le temps de réagir, il l’embrassa avec une telle fougue qu’elle ne bougea pas, il continua et l’embrassa sur les lèvres.
Après, tout alla très vite, Viviane présenta Julien à sa mère qui ne fit aucune remarque mais elle sentit qu’elle préférait Paul. Pour le week-end ils partirent à Monaco, Julien avait une réunion pour son travail. Ils ne parlaient pas encore mariage, ils n’avaient pas le temps, ils vivaient leur amour sans rien voir d’autre.
A Monaco, elle se retrouva seule 3 heures, ensuite ils allèrent se promener au bord de la mer, Julien proposa une promenade en bateau, elle accepta ravie.
Il emprunta à son ami un catamaran, ils partirent en amoureux, les vagues se formèrent très rapidement, de plus en plus hautes, Julien dit inquiet :
  • Je l’avais vu sur mon DVD, j’étais prévenu et j’ai oublié
  • Rentrons dit Viviane !
C’était trop tard, la mer était démontée autour d’eux, calme ailleurs, personne ne pouvait les approcher, ils étaient prisonniers de la mer. La mer ne leur faisait pas de mal, il cria :
  • Youpi ! Je me souviens dans mon rêve je partais aux Antilles. Tu verras la mer va nous y emmener en douceur.
  • Ce serait merveilleux, j’en ai toujours rêvé répondit-elle en riant!
Ils continuèrent leur voyage jusqu’aux Antilles tandis que les gens croyaient qu’ils s’étaient noyés et pleuraient sur le rivage.
Elena

mercredi 10 janvier 2018

ET L’AMOUR


Et l’amour arriva en grande pompe,
Le bonheur se lisait dans leurs yeux.
Des années ils s’aimèrent follement
Mais un jour l’amour s’envola.
Il laissa un homme écorché
Et, une femme déchirée.
Et l’amour se percha ailleurs
Y laissant des séquelles, telles
Qu’il partit loin, ailleurs !
Elena

lundi 8 janvier 2018

Lundi soleil

#Lundi : soleil
janvier : blanc
Blanc : statue de glace envoyée par mon neveu qui vit à Khabarovsk en Sibérie,
Elena 2018

vendredi 5 janvier 2018

DEPART (fiction)



Il fait encore nuit lorsqu’elle se lève, sans manifester aucun sentiment, elle prépare le petit déjeuner, donne à manger à son chat puis va prendre sa douche.
Une fois prête, elle prend son sac, 2 ou 3 objets qu’elle met dans un sac plastic et sort sans faire de bruit, l’arrêt du bus n’est pas loin et elle s’y rend rapidement puis elle s’assoit près de la fenêtre et soupire comme allégée d’un lourd fardeau.
Elle revoit , comme dans un rêve, sa vie monotone, ses rêves jamais réalisés, ses enfants partis vivre leur propre vie et son homme qu’elle n’a jamais aimé mais sa mère avait tellement tenu à ce mariage !
Instinctivement elle compte les stations de bus, sachant qu’à la sixième elle devra descendre, soudain elle tressaillit et se rappelle qu’elle n’a pas laissé de mot, son homme ne saura rien puis elle haussa les épaules, il pouvait très bien se passer d’elle.
Elle pense à ses enfants une minute puis conclut « cela ne les regarde pas, ils ne sauront rien «.
Enfin, arrêt à sa station, elle descend et se met à marcher rapidement comme elle en a l’habitude, surtout ne pas se retourner répète-t-elle.
Le port lui fait face, encore une rue puis elle se trouve devant l’entrée, elle sort le billet,
Le tend à un employé et passe la passerelle. Maintenant elle est assise, le départ est prévu dans une heure mais personne ne sait rien et la paix s’installe dans son cœur.
Enfin le bateau sort du port, le départ est lent, elle regarde une dernière fois les lieux qu’elle a toujours connus, elle sait que plus jamais elle ne les reverra.
Heureuse, elle regarde à l’avant, la mer est calme et sa destination est nouvelle, sa vie repart à zéro, plus rien ne la retient. Le bonheur l’envahit pour la première de sa vie « départ pour une autre vie » pense-t-elle en soupirant d’aise.
Elena


mercredi 3 janvier 2018

LE CIRQUE


Le 29 décembre j'aurai fêté nos 55 ans de mariage si mon mari avait vécu, ma fille a pris des places
au cirque d'hiver Bouglione et m'a invité. Nous étions cinq : ma fille et mon gendre, mon petit-fils et mon arrière petite-fille de 6ans, Nous étions assez bien placé et nous voyions bien ! Mon arrière petite-fille dont c'était le premier cirque riait et avait des étoiles dans les yeux, elle applaudissait tout le temps, Bouglione est un grand cirque et j'ai vu des numéros que je ne connaissais pas comme lancer une femme d'un obus sur un matelas qu'elle a crevé tellement ce fut puissant, Il y avait un numéro avec des rats dressés très bien fait, ils grimpaient sur une corde dans un petit avion.
Je passais une bonne journée mais ce fut plus dur pour rentrer car beaucoup de voitures, la petite dormait dans mes bras et je ne pensais plus que la date était triste.
Elena 2018

lundi 1 janvier 2018

Lundi soleil

#Lundi : soleil
janvier : blanc
blanc : glacier vers le Pôle Nord
Elena 2018


Bonne année et tous mes vœux !