mercredi 30 novembre 2016

BÊTISE


Nous étions dans un camp sur la plage, les moniteurs mettaient le filet pour nous montrer les limites pour nager. Je savais nager et j’avais 10 ans, ma copine ne savait pas nager, je lui proposai :
-         Monte sur mon dos et je nagerai, tu feras des mouvements en même temps !
Elle accepte et je marchais au bord, lui faisant croire que je nageais, elle était assez naïve pour le croire et j’avoue que cela m’amusait. Je n’avais pas prévu qu’il arrive en mer qu’on n’ait plus pied sans s ‘éloigner de beaucoup et là que fait-on avec une fille sur le dos ? Les autres je l’ignore mais moi je coulais, je disais à ma copine de me lâcher et je la tirerai mais elle était paniquée. Heureusement qu’elle eut l’idée de hurler, sinon je n’avais plus la force de tenir sous l’eau, un moniteur accourut et nous sauva de la noyade.
Après cela je fus punie, comme il se doit mais fait bizarre ma copine ne voulait plus monter sur mon dos à la mer, je crois qu’elle m’en a voulu un bon moment !

Elena 

lundi 28 novembre 2016

Novembre soleil

#Novembre soleil
novembre brun.
Un bassin dans un parc de Vienne.

Elena 2016


vendredi 25 novembre 2016

Emile VERHAEREN (1855-1916)


Poète belge symboliste, lyrique et anarchiste, il pratique le vers libre.
Il publia « Les Flamandes » réaliste, naturaliste, consacré à son pays.
Il épouse Marthe Massin qui l’inspira pour la trilogie « Les heures claires, les heures de l’après-midi et les heures du soir »
Il écrivit des poèmes futuristes, se retrouvait dans des cercles de poètes. Il fréquentait toute la famille royale.
Il mourut accidentellement poussé vers un train qui partait.
Elena 2016
AVEC MES SENS, AVEC MON CŒUR…


Avec mes sens, avec mon coeur et mon cerveau,
Avec mon être entier tendu comme un flambeau
Vers ta bonté et vers ta charité
Sans cesse inassouvies,
Je t'aime et te louange et je te remercie
D'être venue, un jour, si simplement,
Par les chemins du dévouement,
Prendre, en tes mains bienfaisantes, ma vie.

Depuis ce jour,
Je sais, oh ! quel amour
Candide et clair ainsi que la rosée 
Tombe de toi sur mon âme tranquillisée.

Je me sens tien, par tous les liens brûlants 
Qui rattachent à leur brasier les flammes ;
Toute ma chair, toute mon âme 
Monte vers toi, d'un inlassable élan ; 
Je ne cesse de longuement me souvenir
De ta ferveur profonde et de ton charme,
Si bien que, tout à coup, je sens mes yeux s'emplir,
Délicieusement, d'inoubliables larmes.

Et je m'en viens vers toi, heureux et recueilli, 
Avec le désir fier d'être à jamais celui 
Qui t'est et te sera la plus sûre des joies.
Toute notre tendresse autour de nous flamboie ;
Tout écho de mon être à ton appel répond ; 
L'heure est unique et d'extase solennisée
Et mes doigts sont tremblants, rien qu'à frôler ton front, 


mercredi 23 novembre 2016

BÉBÉ


On l’appelait bébé tellement il était innocent, joyeux et parfois gros bébé. Dès qu’il commença à parler seule sa sœur le comprenait, son monde était inventif ou personne ne pouvait pénétrer. Enfant affable, il attirait la sympathie de tous, très tôt il le comprit et profita des avantages de son charme irrésistible !
Jamais il ne se rebellait, pas plus qu’il ne faisait ce qui lui déplaisait. Il savait si bien dire « Oui maman » qu’on le lui pardonnait.
Sa sœur, malgré une goutte de jalousie, l’aimait et le gâtait comme le reste de la famille.
Bien sûr il était parfois capricieux mais dès qu’il souriait on oubliait tout, il tendait ses bras vers l’adulte et l’embrassait avec beaucoup de tendresse. Un préposé se sauva quand il le suivit en disant « bisous » Bébé le resta jusqu’à 4 ou 5 ans avant de devenir un garçon comme les autres, connaissant les peines et les joies. Il était toujours naïf, tendre, charmeur mais la maturité du garçonnet commença à pointer et plus personne n’osa plus l’appeler bébé !

Elena 

lundi 21 novembre 2016

Novembre soleil

#Novembre soleil
novembre brun.
Choupette, la chienne de ma fille, quand elle était petite.

Elena 2016


vendredi 18 novembre 2016

KRILOV (1769-1844) et La FONTAINE (1621-1695)


Enfant ma grand-mère nous apprenait les fables de Krilov en été. Beaucoup d’entres elles étaient des traductions de celles de La Fontaine mais je ne le savais pas. En entrant à l’école quand j’appris » Le corbeau et le renard » je dis à ma maîtresse que ce n’est pas La Fontaine qui l’a écrit mais Krilov, je la lui récitais même en russe. Elle fut obligée d’écrire un mot à ma grand-mère qui m’expliqua le soir que Krilov avait traduit La Fontaine et j’étais fort déçue.
J’ai retrouvé une petite fable de Krilov que je mets ci-dessous et il en écrivit plusieurs qui sont bien de lui aussi.
« Le sac
Relégué dans le coin d’une antichambre obscure,
Un sac vide et poudreux tristement languissait ;
Le dernier des valets qui près de lui passait
Sur ses fils éraillés nettoyait ses chaussures.
Un beau jour, relevant ce sac tombé si bas,
La main d’un financier vint l’emplir de ducats. »
Krilov

L’HOMME ET SON OMBRE.

Un plaisant, pour saisir son ombre,
Se donnait un jour grand tracas ;
Il fait un pas, deux pas, trois pas,
Elle en fait aussi pareil nombre.
Il court et l’ombre court encor,
Sans jamais céder ni se rendre :
On dirait vraiment un trésor
Qui ne veut pas se laisser prendre !
Notre original, un beau jour,
Mieux avisé, court en arrière,
Et c’était l’ombre, alors moins fière,
Qui poursuivait l’homme à son tour !

Ô femmes ! Parmi vous plus d’une…
Eh bien quoi ? Qu’allez-vous penser ?
Je ne veux pas vous dénoncer ;
Parlons plutôt… De la Fortune :
La quinteuse a des fruits si doux,
Que chacun veut mordre à sa grappe ;
Courez après : elle s’échappe ;
Tournez le dos : elle est chez vous !
Krilov


Elena 2016


mercredi 16 novembre 2016

AVENTURE


Elle venait d’avoir 85 ans, ses examens médicaux étaient normaux et son cœur était bon. Elle rêvait de faire un tour de Paris en hélicoptère, elle n’avait jamais pris l’avion non plus.
-         Je regrette de ne pas être montée en avion du temps où Pierre vivait encore !
-         Il n’est jamais trop tard disaient ses enfants.
-         A mon âge je n’y compte plus.
Ses enfants et petits-enfants économisèrent un tour d’hélicoptère pour son anniversaire, le secret avait été bien gardé et elle ne s’en doutait même pas !
Le matin Martine était venue chercher sa mère et l’emmena à l’héliport de Paris où elles retrouvèrent ses deux autres filles et ses six petits-enfants. Elle monta fièrement et s’assit l’air heureux, le baptême durait 45 minutes. Quand elle revint elle était toute épanouie :
-         Si vous saviez comme Paris paraît petit d’en haut, ce fut merveilleux !
Ils déjeunèrent au restaurant, elle était intarissable. Au moment du gâteau les enfants réussirent à la faire taire pour souffler les bougies.
Le soir elle s’endormit en rêvant à l’hélicoptère !

Elena 

lundi 14 novembre 2016

Novembre soleil

#Novembre soleil
novembre brun.
En Slovaquie, un cheval juste avant un spectacle équestre.

Elena 2016


vendredi 11 novembre 2016

EN 2025


Ils se tenaient tous devant des cars, d’un haut parleur on entendit une voix :
-         Les hommes et les femmes nommés monteront dans le car qui va à Paris, les autres attendront leurs noms. Les hommes et les femmes ayant le N° 1 devront s’asseoir côte à côte, les deux etc.…
Fleur se demanda à quoi ressemblerait son futur mari, elle était assise et surveillait les hommes qui montaient. Tous paraissaient moins de 45 ans, les nouveaux traitements faisaient qu’ils n’y avaient plus de personnes âgées. Bien sûr, des gens mourraient, étaient malades mais leur apparence restait toujours jeune, ce qui fait qu’on ne savait pas si on allait tomber sur un homme réellement d’une quarantaine d’années ou de 60 ans ou plus.  Dans le car ils avaient tous 65 ans et plus, ils étaient tous des retraités envoyés à différents endroits.
La nouvelle loi ne voulait plus voir de célibataires, la vie en commun était obligatoire pour s’entraider dans la vieillesse. Les couples homosexuels étaient dirigés vers d’autres cars.
Un bel homme brun vint s’asseoir près de fleur, il l’examina avec curiosité. Les couples étaient choisis par ordinateur d’après des données sur chaque personne :
-         Essayons de savoir ce que nous avons de commun,  voulez-vous ?
-         J’aime Paris et je suppose que vous aussi sinon nous ne serions pas dans ce car dit Fleur. Ils rirent et elle put voir qu’il avait de belles dents.
-         Je m’appelle Olivier et je suis esthète et vous ?
-         Fleur et,  j’aime aussi les belles choses comme l’art, la littérature, la musique, le théâtre. …
-         Ne cherchez pas plus loin vous avez trouvé tout ce qui nous réunissait !
-         Où habiterons-nous ?
-         Près du musée Rodin d’après mes informations, c’est un coin tranquille et pas loin des quartiers animés.
-         Avez-vous des enfants, moi j’ai un fils qui  vit dans le Sud, il est de mon premier mari décédé il y a cinq ans.
-         Je suis divorcé et j’ai également un fils mais on ne se voit que 2 ou 3 fois par an mais on s’aime beaucoup.
-         Comme moi, répondit Fleur !
Quand le car arriva à Paris ils se connaissaient aussi bien que s’ils avaient vécu ensemble durant dix ans. Ils prirent leurs bagages, les meubles étaient déjà dans l’appartement qui leur était réservé et ils prirent un taxi pour rentrer. Le lieu leur sembla familier et ils ne furent pas dépaysés. Quelques jours plus tard  ils savaient qu’ils étaient faits pour vivre ensemble et peu importait leur âge réel. Au bout de 18 mois ils divorcèrent car ils n’avaient pas un caractère complémentaire mais réagissaient de la même manière.
Elena



mercredi 9 novembre 2016

ACCOUCHEMENT DANS LE NOIR (1970)


Carole attendait son premier enfant, elle devait accoucher à la clinique près de chez elle, Comme elle n’était qu’à huit mois elle ne s’inquiétait pas. Pourtant le soir, elle dit à son mari, « Je crois que j’ai des contractions » Inquiet, il demande s’il fallait l’emmener à la clinique, elle refusa et dit « Je te réveillerai si besoin »
Le mari travaillait, Carole le laissa dormir et se prépara, prit sa douche, prépara le sac avec les affaires du bébé, son sac à part. Brusquement elle sentit qu’elle perdait les eaux, inquiète, elle réveilla son mari et lui demanda de l’emmener, il fut vite près, et ils arrivèrent à la clinique. Quelle ne fut leur stupeur de voir que tout était éteint. Ils frappèrent, la porte était encore ouverte et ils purent entrer, ils montèrent au second étage, à la maternité. Le mari tenait son briquet allumé, il commença à appeler une sage femme. Une femme arriva suivie d’une auxiliaire de puériculture. La sage femme dit :
-         Nous avons une panne d’électricité, le groupe électrogène ne fonctionne pas, si vous avez le temps je vous conseille d’aller dans une autre clinique. Carole,  répondit :
-         Je ne sais pas, j’ai perdu les eaux. La sage femme l’examina avec une lampe électrique et dit :
-         Vous accouchez, vite déshabillez vous, Arlette, aidez-moi à tout préparer. Le mari ronchonnait, il ne tenait pas à ce que sa femme accouche dans le noir. La sage femme lui dit froidement :
-         Si vous voulez aider votre femme, vous lui tenez la main, s’il vous plaît pouvez-vous m’éclairer ? Il râla mais accepta.
La sage femme commença à surveiller l’avance du bébé, elle craignait qu’il n’y eut une complication car il n’y avait ni le docteur ni l’anesthésiste, comme elle aurait préféré qu’ils partent dans un endroit plus sûr.
L’accouchement avançait, elle dit à Carole :
-         Tout se passera bien, maintenant commencez à pousser en soufflant, je vous dirai d’arrêter. Carole obéissait, elle était consciente de la situation. Sylvie, l’auxiliaire puéricultrice aida la sage femme en poussant sur le ventre pendant les contractions.
-         Enfin la sage femme dit  au mari :
-         Eclairez bien s’il vous plaît, le bébé sort ! En effet, le bébé venait de naître dans le noir. A ce moment la lumière revint, Carole sourit soulagée.
 La sage femme lui coupa le cordon et l’attacha pendant que le mari éclairait en regardant son bébé. Sylvie prit le bébé et alla dans la pièce d’à côté pour enlever les glaires, et l’habiller.
Sylvie revint avec le bébé habillé et le donna à la maman, le mari, avait oublié pour la lumière, il admirait son premier enfant et souriait.
La mère fut installée dans sa chambre et la mère remercia la sage femme pour cet accouchement fait dans des conditions aussi délicates.
Elena


lundi 7 novembre 2016

Novembre soleil

#Novembre soleil
novembre brun.
Un canard sur le lac.

Elena 2016


vendredi 4 novembre 2016

AGNIA BARTO et MARCHAK


J’ai appris le Russe avec mes parents mais pour la lecture j’avais Barto. Elle a écrit de nombreux versets pour petits enfants et c’est si vivant que les enfants les lisaient avec plaisir. Il y avait aussi Marchak qui écrivait pur les enfants mais j’ai une préférence pour Barto. Marchak a écrit aussi des contes et ce sont les deux livres que les enfants russes apprenaient avant Pouchkine.
Traduction du ballon de Marchak mais pas en vers, je n’ai rien trouvé sur internet en français : ma traduction est sommaire
« Mon ballon où t’es-tu sauvé, de couleur jaune, rouge , bleue tu t’es sauvé sans que je puisse te rattraper. Je t’ai tapé de la main, tu as sauté quinze fois d’affilé puis tu as disparu dans un coin, je ne t’ai plus revu. Ensuite tu as roulé, tu es sorti de la barrière, tu as roulé sur le trottoir, tu es descendu dans la rue là tu es tombé sous une roue, tu as sauté, tu as crevé et c’est tout ! »
Une autre traduction sommaire de Barto mais pas en vers :
«  Tous les enfants travaillent, ils plantent des semis pour faire un potager à l’école pour l’an prochain. Chacun travaille, court, sème sauf Liouba qui reste assise sur le banc. La maîtresse lui demande « Pourquoi tu ne fais rien ? – J’attends la moisson réponds-elle »
Il y a aussi la dame qui donne ses bagages et son petit chien mais le chien s’est perdu et on l’a remplacé par un grand et quand la dame le voit elle crie d’effroi mais le contrôleur lui dit que durant le voyage le chien a très bien pu grandir.
« On a fait tomber mon ours Michka à terre, on lui a arraché la patte ; il est tout en lambeaux.  Je le garderai quand même car je l’aime ! »  Barto.
Je regrette de ne pas avoir de traductions, je n’ai plus non plus mes livres qui sont enfouis dans le grenier.
Elena 2016





mercredi 2 novembre 2016

YVONNE


Gilles et Yvonne avaient acheté une maison de campagne dans le village. Il travaillait comme Principal dans un lycée et elle comme employée de bureau à l’hôpital. Le couple n’était pas très assorti, il se sentait supérieur aux autres, refusait d’appeler les gens par leurs prénoms, gardait ses distances et gardait un air condescendant quand on lui parlait. Elle, aimait rire, était spontanée, râleuse, serviable, peu cultivée. Leur seul point commun était l’économie qui parfois frisait la radinerie.
Depuis longtemps ils n’étaient plus amoureux et elle décida de vivre à la campagne avec leurs deux fils. Ils s’arrangèrent, elle venait faire son ménage, les courses le repassage… Il lui donnait une petite somme pour subvenir à ses besoins et elle était enfin heureuse et épanouie. 
A la retraite Gilles décida de venir s’installer dans leur maison de campagne, il n’y était pas venu depuis 17 ans et cela posait certains problèmes.
Yvonne accepta de faire les courses et la cuisine, s’occuper du linge et continuer à cueillir les fruits, elle lui laissait le potager et le reste du jardin ainsi qu’un cheval qu’elle gardait depuis une dizaine d’années. Ils essayèrent de vivre ensemble mais en évitant de se croiser trop souvent. Ils allaient chez les voisins prendre le café ensemble malgré les distances qu’il mettait entre lui et les autres.
Petit à petit elle s’étiola, on ne la vit plus rire et à peine sourire, elle maigrit tellement qu’elle fut hospitalisée ; là-bas on ne trouva rien et on la renvoya chez elle. Elle s’éteignit dix jours plus tard ne pouvant plus manger du tout.

Elena