jeudi 30 avril 2015

Course (fiction)


Je courrai tellement vite que tous mes membres étaient douloureux. Je me retournai légèrement, les trois hommes me poursuivaient, ils courraient plus vite que moi, que faire ? La poursuite continuait, je prenais des ruelles de Paris, ils ne les connaissaient pas forcément.
A bout de force je montai dans une voiture et je m’enfermai. Au bout d’une minute je vis trois visages effrayants, ils riaient et me montraient une clef. Je les entendis tourner la clef et la portière s’ouvrir, c’est là que je m’évanouis !
Quand j’ouvris les yeux je m’aperçus que j’avais fait un terrible cauchemar et le souvenir était gravé dans ma mémoire ; je pouvais presque décrire les trois hommes. Je me levais pour aller prendre mon café, petit à petit les souvenirs s’estompèrent et je ne pouvais plus voir les visages qui m’avaient effrayés dans le rêve, je savais juste que je ne les avais jamais vus !

Elena 

mardi 28 avril 2015

RETOUR

Quand grand-mère m’a vue elle eut une mine de dégoût, je mangeais comme une petite paysanne et elle était horrifiée par ma façon de parler, elle me tint ce discours :
-        Je te préviens dès demain je ne te parlerai qu’en russe et tu as intérêt à vite retrouver ta langue maternelle et tes bonnes manières !
Mon père ne dit rien il ne me regarda pas et mon cœur se serra. Je m’endormis en pleurant en appelant maman Jeanne qui s’était occupée avec amour de moi durant un an.
Je me souviens d’avoir vu ma sœur qu’une seule fois, elle était venue avec Yves son nouveau mari. Grand-mère me posa la question :
- Es- tu contente d’avoir un nouveau beau-frère ?
- Non, je préférai quand Nat n’était pas mariée, j’aimais plus Alex. Cela jeta un froid sauf ma grand-mère qui rit et m’envoya jouer.
Grand-mère était très sévère et un jour elle me montra ses ceintures en me disant :
-        Elles peuvent servir de knout (fouet en russe).
J’étais aussi la seule de l’école à avoir un carnet de note de conduite et si j’avais moins de neuf j’étais punie.
Durant cette année mon père ne se mêlât pas de ce que faisait sa mère, je me souviens peu de lui. Pour Noël il nous donna un texte à apprendre à moi et mon cousin, et cousines pour une pièce de théâtre et s’occupa de tout. Un autre jour il me garda car grand-mère avait le cancer et se sentait mal, c’est ce jour que je lui avouai que je ne croyais plus en Dieu, il faut dire que grand-mère était très croyante, elle m’en faisait voir de routes les couleurs. Je devais apprendre le catéchisme, me confesser au prêtre,  elle me trouvait même les pêchés à confesser.
 Papa m’avoua qu’il n’était plus croyant non plus mais qu’il ne fallait pas le dire. Ce fut deux moments privilégiés que j’ai eu avec lui cette année.
Puis, comme ça n’allait pas bien pour grand-mère, une femme officier anglaise venue apprendre le russe chez nous proposa de me prendre chez elle.
Nous partîmes en Angleterre en bateau, au début Cristina prit des vacances et nous sommes allés à la mer avec son fiancé, c’est là que j’ai appris à nager et il faisait chaud. Puis nous sommes revenus à Londres et je restais dans un square pendant qu’elle travaillait, les enfants se moquaient de moi car je parlais très peu en anglais. Tous les soirs je parlais seule en français car j’avais peur de l’oublier, elle parlait le russe mais pas le français. Au bout de trois mois, grand-mère mourut et je rentrai chez papa qui me recueillit à la gare de Paris.
J’étais revenue seule, une personne allant à Paris avait promis de surveiller pour que je descende. Je n’ai pas correspondu avec Christina, je pense avoir été assez capricieuse ou maussade ne supportant plus d’être livrée d’une personne à une autre sans rechigner.
Elena  2015


lundi 27 avril 2015

FLOWER POWER 2015

 Me promenant sur la Venise Verte
Je vis un nénuphar.
C’était la fête des mères,
Je le photographiai.

Si ça vous intéresse de poster vos photos de fleurs le lundi aller à :



vendredi 24 avril 2015

JACK LONDON (1876 – 1916)


Ecrivain américain il est avant tout un aventurier et à connu beaucoup de pays y compris la Sibérie et le Cap Horn. Après une enfance misérable il fit des petits métiers jusqu’à chercheur d’or. Puis, il s’instruit en autodidacte et lit beaucoup, ce qui permet de décrire ses aventures étant avant tout auteur biographique. Il est allé jusqu’à la guerre russo-japonaise.
Il mène une vie vagabonde et écrit dans les vagabonds du rail :
« La manière dont sont traités les hommes est tout simplement une des très moindres horreurs impubliables du pénitencier du comté d'Erié. Je dis "impubliables" mais je devrais plutôt dire "impensables". Elles étaient impensables pour moi jusqu'à ce que je les voie, et pourtant je n'étais pas une poule mouillée ; je connaissais déjà les aléas du monde et les horribles abysses de la déchéance humaine. Il faudrait lâcher une boule de plomb très lourde pour qu'elle atteigne le fond de l'océan, soit le comté d'Erié, et je ne fais qu'effleurer légèrement et facétieusement la surface des choses telles que je les ai vues là-bas. »
Il a des liens socialistes de par sa vie errante et ses rencontres.
Il écrit « l’appel de la forêt », « Martin Eden » qui est une autobiographie et mon roman préféré « Croc blanc » aussi une histoire vécue.
Il est un des premiers américains à faire fortune avec ses livres. Il est prolifique mais je n’ai pas lu les autres livres.
Il a connu deux épouses et avec la seconde il vécut jusqu’à sa mort. Il eut une dysenterie mais on parle aussi de suicide et d’alcoolisme.
Elena 2015



jeudi 23 avril 2015

LOTISSEMENT


Au début il y avait un lotissement de pavillons jumelés. Les arrivants se suivirent et firent connaissance. Une maison pouvait avoir un voisin ou deux selon sa situation, ensuite il y avait souvent les voisins d’en face qu’on rencontrait en coupant les haies, qui étaient toutes identiques, les enfants avaient souvent le même âge et jouaient ensemble.
Il y avait un chemin qui menait à l’école et les mamans se retrouvaient pour papoter ensemble, de même quand elles revenaient de l’école elles continuaient à discuter.
Il y avait une petite zone commerciale et les mères se retrouvaient à faire leurs courses ensemble.
Les cinq premières années peut être même un peu plus il y eut une convivialité dans ce lotissement, les gens se parlaient, s’entraidaient et les enfants jouaient ensemble. Au bout de dix ans, il y eut des départs et nouveaux arrivants et ce fut fini ! Chacun bâtit un mur de séparation ou on vit des arbustes cachant tout et sur de petits espaces ce n’était pas très esthétique.
Aujourd’hui (35 ans plus tard) plus personne ne se dit « Bonjour » à part quelques amis, il en reste encore, les vols se sont multipliés et laisser chauffer une voiture sans surveillance devient dangereux (2 se sont fait voler) Les gens cherchent un logement ailleurs : l’ambiance du début n’existe plus !

Elena 

mardi 21 avril 2015

DÉPART


Nous revenions à la maison avec ma sœur et maman dit à Nat :
-        Je pars, je ne peux plus vivre avec ton père, dis-lui je ne peux pas lui expliquer.
-        Tu ne vas pas l’abandonner comme tu l’as fait après ma naissance !
-        Je ne peux plus rester, je ne m’en sors plus je dois peindre et je pars chez la mère Dorothée dans la maison de retraite, le temps de me remettre et peindre.
Je ne compris pas le reste, je me sentis fautive puis un vide. Enfin un jour ma sœur nous prépara Tania et moi et dit que nous allions passer un mois en Haute Savoie le temps que papa se retourne car elle aussi travaillait et pensait même quitter la maison pour vivre avec un autre homme qu’elle venait de rencontrer. J’ai encore pleuré mais rien n’y fit et nous sommes arrivées dans un chalet éloigné des autres habitations mais près d’un car. Ma sœur donna une lettre à une vieille dame qui s’y reposait et me permit de la raccompagner jusqu’au car, elle me pria :
-        Occupe-toi bien de Tania et ne pleure pas je reviens bientôt,
-        Je ne veux pas rester là,
-        Alors demande à la vieille dame russe, je lui ai laissé une lettre, elle te ramènera demain.
Je l’embrasse et je cours vers la vieille dame :
-        Ma sœur vous a laissé une lettre, elle m’a dit que vous me ramènerez demain,
-        Non m a petite elle me demande de te consoler.
Je courus vers ma nièce et je pleurai en la tenant dans les bras. Tania ne parlait que le russe et je devais traduire ce qu’elle disait.
Je m’y suis vite adaptée et ma sœur est venue rechercher sa fille trois mois plus tard me laissant mais cet épisode ne m’a pas frappé.
J’y suis restée un an et j’oubliai le russe.  Une fois les vacances finies, les vacanciers partaient, il restait maman Jeanne, papa Marcel, mémé du côté paternel et Danièle qui avait mon âge. J’allais à l’école avec elle, nous dormions dans la même chambre, nous jouions ensemble avec des ardoises tombées du toit et une craie ou à la trottinette, elle me La prêtait facilement. L’été nous montions en haut du tracteur et nous étions à la hauteur des branches mais il était interdit d’attraper quoi que ce soit. Papa Marcel poussait un cri quand Danièle lui désobéissait et lui donnait parfois une fessée mais pas forte, Danièle hurlait et j’avais peur mais maman Jeanne m ‘expliquait qu’il ne fera jamais de mal à sa fille, c’était presque un jeu entre eux.
Il nous arrivait de faire de la luge l’hiver et parfois nous ne pouvions pas aller à l’école car la neige nous recouvrait de trop.
J’aimais les parents du côté maternel, il fallait grimper et marcher pendant assez longtemps et quand nous y allions c’était pour la journée. Elle m’aimait bien et m’offrait souvent des bonbons en dehors de Danièle qu’elle trouvait capricieuse.
A l’école j’appris que soixante-dix c’était septante et quatre-vingt-dix c’était nonante, pour le reste c’était strict et un jour que je ne compris pas le problème je me retrouvai dans une pièce sombre enfermée le temps de la récréation, je n’ai pas trop eu peur car il y avait des trous en hauteur et je voyais passer des pieds. Mon blocage en math dura assez longtemps. Un jour je trouvai une prof qui m’expliqua d’une façon claire et je me débloquais un peu seulement.
Au printemps à l’école passèrent des mariés et ils nous distribuèrent des dragées,  c’était le premier mariage que je voyais car ma sœur s’est juste mariée à la mairie sans robe blanche et je n’y suis pas allée, j’ignore la raison.
Quand mon père est venu me chercher je revenais de l’école et je ne l’ai pas reconnu. Maman Jeanne me poussa dans ses bras. Il m’a apprivoisé en trois semaines, nous faisons de belles balades, il peignit la montagne qu’il voyait de sa chambre à l’aquarelle et me donna les dessins, nous avons visité la mer de glace et vu le lac Léman. Je l’aimais à nouveau mais quand il a parlé d’aller vivre avec grand-mère je ne voulais pas. La veille, les Verbois m’embrassèrent et je m’accrochais à eux en pleurant, la chambre de papa n’était pas loin, Les Verbois m’expliquèrent qu’ils ne pouvaient pas me garder de force.
Le lendemain matin papa m’emmena au ruisseau faire des ronds avec les cailloux, je le vis pleurer discrètement, je ne dis rien et nous sommes repartis ensemble sans que je me plaigne.  On se promit de s’écrire mais mon père ne m’a jamais donné leur adresse ni ma sœur et je n’ai jamais pu les retrouver.
En arrivant à Paris j’ai paniqué, je n’avais plus l’habitude des voitures et j’ai eu peur de traverser la rue et du bruit. La montagne me manquait déjà !
Elena 2015


lundi 20 avril 2015

Elle court, elle court…


Elle court, elle court,
Elle en oublie de vivre.
Elle vole, elle sort,
J’entends son rire.
Elle craint, elle fuit,
Sa vie, sa mort ?
Elle court, s’essouffle,
Se lasse, se trouble.
Elle pleure, elle rit,
Personne la suit ;
Elle est proche du puits.
Elle tombe, se lève,
Elle ne peut plus courir ;
A-t-elle vécu un jour ?

Elena 

jeudi 9 avril 2015

PAUSE

Nous partons une semaine chez nos enfants, à bientôt !

mardi 7 avril 2015

PÂQUES ORTHODOXE


C’était un jour de fête plus important que Noël. La tradition voulait que nous rendions visite à la famille puis aux amis les plus proches, le tout en deux jours. Dans le temps en Russie cela durait un mois mais en France ce n’était pas possible.
Après avoir déjà préparé nos gâteaux traditionnels, qu’on ne fait qu’une fois par an, nous partions faire la tournée des grands ducs !
Nous commencions par les oncles et les tantes. Il était de tradition de s’embrasser trois fois avec chaque personne,  y compris les inconnus, en disant une formule religieuse. Pour nous les enfants, ce qui nous intéressait le plus c’était de goûter les gâteaux traditionnels avec du thé ou chocolat chaud. Nous les notions en le comparant avec ceux des autres familles.
Le plus dur était de manger du « Koulitch » ou de la « Pasha » qui étaient mal préparés, et cela arrivait malheureusement. Dans ce cas il fallait essayer de transvaser discrètement le contenu dans l’assiette de nos parents. Il était inconvenant de refuser les gâteaux et les adultes mangeaient ceux des enfants en se forçant, quitte à avoir une indigestion le lendemain.
Après avoir visité, c’était notre tour de recevoir et là nous observions si on acceptait deux parts de nos gâteaux ou pas, nous étions notés tout comme les autres.
Comme il fallait deux jours pour préparer les fameux gâteaux de Pâques, nous en faisions beaucoup et en mangions à tous les repas durant dix jours environ.
Le jour où mes petites cousines m’annoncèrent que nos gâteaux avaient remporté le premier prix, je fus très émue. C’était le vote des enfants mais on y tenait à ce vote !

Elena 

vendredi 3 avril 2015

MAÏAKOVSKI (1893 – 1930)


Poète russe très connu dans son pays qui fut futuriste.
Il vécut avec Elsa Triolet mais tomba amoureux de la sœur d’Elsa Lili Brik qu’il épousa. Lili n’a jamais compris sa poésie et quand il venait à Paris il parlait littérature avec Elsa qui le comprenait.
Il est révolutionnaire au début mais très vite s’en éloigne et a des difficultés avec ses poèmes censurés. Il a écrit également des pièces de théâtre comme « La punaise » et des scénarios.
Il se sépare de Lili, il a un enfant d’une autre femme et sa vie se complique. Elsa écrivait qu’elle le trouvait de plus en plus sombre quand il venait à Paris et malgré tout il n’avait qu’une hâte, rentrer dans son pays.
La mort de Essenine le trouble beaucoup et peu de temps après il laisse un mot d’excuse et se suicide.
Extrait de son poème « Ecoutez » :
Écoutez !
Puisqu’on allume les étoiles,
c’est qu’elles sont à quelqu’un nécessaires ?
c’est qu’il est indispensable,
que tous les soirs
au-dessus des toits
se mette à luire seule au moins
une étoile ?
 Maïakovski
Elena 2015


           


jeudi 2 avril 2015

L’INCONNUE


Lorsqu’elle est arrivée dans la petite ville tous les hommes la regardèrent sans pouvoir la quitter des yeux. Il faut dire qu’une telle beauté, on en voyait pas souvent dans la ville.
Elle n’avait pas d’âge, coiffée à la mode, de belles jambes, mince et un regard renversant.
Elle logeait à l’hôtel sous le nom de Madame Martin, pourtant aucun homme ne venait et elle ne portait pas d’alliance et n’en avait pas porté depuis longtemps car aucune marque sur son doigt. Tous ces détails avaient fait le tour de la ville.
Les célibataires et certains hommes mariés l’invitèrent au restaurant ou ailleurs, elle refusa toujours. On ne la voyait pas beaucoup, chez les commerçants du coin et parfois un homme d’une cinquantaine d’années, venu d’on ne sait où, passait la nuit dans le même hôtel.
Les langues se déliaient, était-elle mariée, veuve ou divorcée ? Qui était cet homme qui avait pris une chambre à côté de la sienne, de quoi vivait-elle ? Elle était toujours élégante et bien habillée, parlait un très bon français et restait discrète sur sa vie.
La surveillance aurait pu occuper les esprits encore longtemps mais un jour arriva un bel homme très élégant demandant où se trouvait l’hôtel où vivait Mme Martin ?
Il s’inscrivit sous le nom de Jacques Martin et occupa la même chambre. C’était son mari et les célibataires pouvaient continuer à l’admirer mais ils n’avaient plus aucun espoir de la conquérir. Une semaine plus tard, le couple partit, le voisin de l’hôtel n’avait aucun rapport avec eux et le mystère se dissout. Parfois un homme parlait de la belle inconnue qui l’avait regardé intensément, chacun savait que ce n’était que pure fanfaronnade. Le retour au calme revint dans cette petite ville.

Elena 2015