jeudi 31 juillet 2014

ACCIDENT


Jacques allait voler, il en était heureux comme un enfant. Il allait monter en montgolfière avec un couple, son épouse avait refusé, elle avait le mal de l’air.
Ils étaient installés et la montgolfière prenait de l’altitude, le pilote leur expliquait qu’ils allaient monter au-dessus des rochers  pour atterrir dans un champ en face, il comptait une heure de vol. Jacques prenait des photos, il était heureux par cette vue splendide et la sensation de voler !
Soudain le pilote cria :
-        Baissez-vous, nous risquons de toucher un rocher.
Jacques obéit, il sentit une secousse assez forte et attendit. Au bout d’un moment il regarda vers le moniteur, il avait la main en sang, l’homme qui était avec lui le remplaçait pour mettre les gaz et une flamme s’allumait permettant à la montgolfière de monter.  Pendant ce temps sa femme essayait de faire un pansement avec un mouchoir.
Jacques proposa son aide, il fallait prévenir en  bas l’équipier, il le fit aussitôt. Le moniteur reprit le contrôle de la montgolfière, il fallait qu’il atterrisse lui-même, il fallait de l’expérience pour cela.
Le moniteur fit une légère grimace et leur demanda de s’accroupir, il allait atterrir et la nacelle avait un  petit trou.
Ils ne bougeaient plus, Jacques sentit un choc assez rude au sol, puis la montgolfière se releva et rebondit encore deux fois avant de se stabiliser. Enfin, elle s’arrêta et tout le monde descendit. La femme s’était fait une entorse, son mari souffrait du dos, il avait reçu un bon coup contre le rocher. Jacques eut de la chance il en sortit indemne, il savait qu’il ne retenterait plus l’expérience. Sa femme l’attendait, elle était blanche comme un linge et fut soulagée de le voir en forme.

Elena 

mardi 29 juillet 2014

LE NOIR


Au village il y avait un événement de taille, il faisait jaser depuis un mois. Figurez-vous que le père Foussais avait trouvé un nouveau locataire pour sa vieille maison, celui-là n’était pas comme tous les autres qui défilaient, il était noir !
Le père Foussais n’arrivait pas à vendre sa maison, il en demandait de trop, il avait résolu le problème en demandant un petit loyer conjugué de gros travaux à exécuter. Beaucoup passaient, restaient quelques mois, las ils repartaient. Cette fois le père Foussais avait dit :
-        Celui-là il va rester, il va même acheter la maison, je vous le dis !
Il y avait les sceptiques qui disaient :
-        C’est pas parce qu’il est noir qu’il travaillera mieux, je voudrais bien voir ça !
Les discussions allaient bon train, petit à petit la doyenne du village réussit à avoir une liste de renseignements sur le futur locataire, elle alla trouver Marie et lui dit :
-        Tu savais, toi, que le noir avait une femme blanche et un enfant ?
-        Non, et toi d’où le sais-tu ?
-        Je peux pas le dire, tu verras il ne restera pas longtemps, j’aime autant je n’ai jamais vu de noir, je crois bien que j’aurai peur !
-        Dame s’il est trop noir je ne lui vendrai pas mes œufs tellement j’aurai peur renchérit Marie.
Le grand jour arriva, les nouveaux locataires arrivèrent, Francis était un homme noir d’origine africaine,  sa femme était blanche et l’enfant d’un joli métissage : il ressemblait à un ange.
Les arrivants dirent bonjour aux voisins tassés pas loin d’eux et se mirent à tout ranger, ils avaient du travail et n’avaient pas le temps d’écouter ce qui se disait.
Marie parlait à la doyenne :
-        Boudiou, j’aurai jamais cru qu’on puisse être aussi noir, c’est bien la première fois que je vois ça ! J’aurai peur de passer devant.
-        Moi de même, sa femme n’a pas peur du noir avec lui, répondit la doyenne.
Les cancans faisaient le tour du village, il faut avouer que certains n’étaient pas du tout du même avis, ils étaient même allés rendre visite aux nouveaux arrivants, leur proposant de l’aide. L’enfant jouait dans la cour, son sourire éclairait son joli petit visage, les gens ne pouvaient s’empêcher de lui sourire, dire un mot gentil. L’enfant charma le village y compris les mauvaises langues, la femme travaillait beaucoup dans la maison pour l’arranger et le week-end le couple travaillait à deux.
Au bout d’un mois ou un peu plus, Francis invita le village pour fêter la fin du gros des travaux, il faisait un barbecue dans le jardin.
De nouveau les langues se délièrent, la question était vitale « Faut-il aller chez le noir ?» Certains l’appelaient encore comme ça ! Le dimanche arriva et les 2/3 du village fut rassemblé chez les nouveaux locataires, la curiosité de voir la maison rénovée joua beaucoup dans la décision. Francis avait un caractère jovial, il était aussi très serviable,  à la fin de la soirée il avait promis d’aider deux paysans. Le village l’accepta, même Marie vendit ses œufs à sa femme, elle aimait voir l’enfant et le gâtait.
Un an passa, un jour Francis annonça qu’il partait pour un autre village à 50 km de là, il allait acheter une maison à retaper, cela lui reviendrait moins cher. Les gens s’affolèrent :
-        Qui c’est qui va venir à votre place ?
-        Massias et sa famille répondit Francis.
Le choc fut dur, pendant ce mois on ne parla plus que de Massias. Il faut dire qu’il vivait avec sa nièce, le curé n’a pas voulu les marier, le maire a refusé, ils ont deux enfants, les gens disaient : « C’est y pas malheureux ! »
La doyenne alla voir le père Foussais et lui dit très en colère :
-        Père Foussais, pourquoi donc vous ne baissez pas le prix à Francis au lieu de louer à un mécréant ?
-        Faut savoir ce vous voulez la mère, vous « n’avions » pas voulu du noir et maintenant vous refusez un blanc ? je ne connais pas de jaune répondit le père Foussais en riant. Vexée la doyenne ne répondit pas.
Francis invita le village pour faire ses adieux, tout le village fut réuni, certains étaient émus par le départ, il promit de revenir régulièrement une ou deux fois l’an.
Il y eut de la peine après le départ, la doyenne dit à Marie :
-        Je savais bien que les noirs étaient comme nous !
-        Même mieux que certains, pour sûr répondit Marie.
Francis revint régulièrement, il rendit service à plusieurs agriculteurs, les gens l’invitaient avec un plaisir immense. A sa dernière visite, il annonça une nouvelle grossesse pour sa femme, il dit :
-        Je vous inviterai à venir chez moi quand le petit naîtra.
-        Je viendrai avec vous, je n’ai pas d’auto dit Marie. La doyenne demanda la même chose, Francis sourit et leur dit :
-        Vous n’avez plus peur de moi maintenant, vous ne pensez plus que je suis cannibale ? Il riait en disant ça et ses yeux pétillaient de malice.
Les deux femmes ne se sentaient plus si à l’aise que ça, elles ne savaient plus quoi dire. La doyenne répondit fermement :
-        Dame, quand on ne connaît pas, on ne sait pas, maintenant nous vous connaissons.
Ainsi continua l’amitié de Francis avec le village, la vie reprit avec des nouveaux cancans à propos des nouveaux locataires.

 Elena

lundi 28 juillet 2014

AU CŒUR DES RENDEZ-VOUS


Venez, venez madame au cœur des rendez-vous,
Je vous conterai fleurette, et vous que direz-vous ?
Je vous aimerai madame, tout comme au premier jour, 
Et vous jolie madame, serez-vous mon amante ?
Venez jolie madame au cœur des rendez-vous,
Venez, vous laisser prendre, à notre premier amour,
Je serai un amant tendre, tout comme au premier jour,
Revivons notre jeunesse, tout comme il y a vingt ans.
Soyez toujours aimante, oublions nos déboires,
Venez jolie madame au cœur des rendez-vous.
Elena


vendredi 25 juillet 2014

WLADIMIR


Il est venu de Kharbin, ville chinoise puis devenue russe pour revenir aux chinois. Il a connu le tsarisme, le communisme à la russe, enfin celui des chinois et pour clore il a atterri en France où j'ai fait sa connaissance.
Né d'un père colonel il fut élevé à la dure, lui-même fit des études de physique et enseigna à l'université. Les bolcheviks lui demandèrent de devenir soviétique, il accepta, puis d'apprendre les maximes de Lénine aux élèves, il le fit. Entre deux il aimait chasser le tigre et autres animaux plus gros et plus dangereux qu'en France.
A la reprise de la ville par les chinois, il apprit le livre de Mao, pris la nationalité chinoise pour continuer à donner des cours, en chinois par contre, Wladimir connaissait parfaitement les deux langues. Pendant un certain temps les chinois le gardèrent ainsi que ses collègues puis leurs demandèrent de travailler ailleurs. Il apprit la mécanique et travailla dans un garage.
En 1960 les chinois sont venus plusieurs fois le voir pour lui faire comprendre courtoisement qu'il devait  partir soit en Russie, soit un  pays comme les USA, France ou deux autres , j'ai oublié lesquels.
Il avait des collègues qui étaient parties en Russie, ils arrivèrent à leur transmettre une lettre en disant qu'ils étaient obligés de travailler dans les kolkhozes et non dans l'enseignement comme promis. Alors les ressortissants devant partir choisirent les pays occidentaux, c'est ainsi que Wladimir atterrit en France, dans une maison de retraire russe avec 6 autres compagnons.
Il avait 66 ans, il se mit à travailler et étudier le français pour avoir son permis, la voiture, il en prit une à la casse et la réparait. Quand il sut qu'il n'aurait pas son permis, ne connaissant pas assez bien le français ; il se mit à bricoler les solex, ainsi il pouvait se déplacer, aller au cinéma, sortir du coin perdu où il habitait.
Il réussit à construire un téléobjectif, l'astronomie l'intéressait, d'autres objets coûteux à l'achat. En vrai gentleman, il ne regardait pas une femme enceinte, faisait le baisemain, je crois qu'il préférait la compagnie des hommes il se sentait  plus à l'aise.
Le premier jour de la chasse il était ahuri, racontant à tout le monde : "Imaginez-vous les Français envoient des perdrix dans les champs puis tirent dessus" là il éclatait de rire puis racontait ses chasses au tigre.
Wladimir n'était pas une personne domptable et la Directrice de la maison de retraite ne l'aimait pas beaucoup, qu'à cela ne tienne, il écrivit à ne autre maison de retraite russe. Il eut la réponse, on le prenait, une fois là-bas, il écrivit à ses amis qu'il s'y plaisait et les autres le suivirent. Il faut dire que l'autre maison de retraite avait une télévision, des jeux, une animation, une bibliothèque...
Wladimir avait une sœur, devenue religieuse, il n'avait pas eu beaucoup de contacts avec elle. Il avait été élevé par son père et sa sœur par sa mère, toutefois il avait l'adresse du couvent où elle avait trouvé refuge aux USA. Quand il sut qu'il allait devenir aveugle, il lui écrivit, la réponse fut "je n'ai aucune envie de correspondre avec toi". Il n'avait plus qu'à attendre la mort, voyant de moins en moins, restait la solitude, les amis sont là pour s'amuser non pour aider les malades.
Il mourut aveugle, n'ayant plus sa tête, sans amis, volé par le personnel.
Elena



jeudi 24 juillet 2014

JEAN ROSTAND


Sur ses vieux jours Jean Rostand accepta de parler à la télévision tous les samedis. Il nous parlait de sa passion qui était la biologie, il nous montrait ses expériences, parfois avec des jeunes qui venaient le voir. Il vivait à Cambo les Bains et parlait de sa demeure.
J’aimais m’installer le samedi pour écouter Jean Rostand, j’aimais sa simplicité, il n’était pas mondain malgré qu’il soit connu, j’admirai sa façon d’expliquer : simple et passionnante. Il a réussi à me faire aimer la biologie alors qu’à l’école j’étais indifférente à cette matière.
Après plusieurs émissions de lui, j’allai à la bibliothèque et j’empruntai des livres de lui que je dévorais avec plaisir.
Je fus très triste quand les émissions se terminèrent et encore plus quand il mourut. Depuis, je suis persuadée qu’on peut nous faire aimer presque tout si on sait s’y prendre !

Elena 

mardi 22 juillet 2014

TROIS EXODES RUSSES


Il y eut 3 immigrations de russes importantes en France, la première pendant la révolution, de 1918 à 1926. Beaucoup se réunirent à Paris, Côte d’Azur et autres villes. Certains partirent vers la GB puis aux USA.
En 1940 – 1945 il y avait des prisonniers russes en Allemagne qui, à la libération, refusèrent de retourner en URSS de peur des représailles et préférèrent s’installer en France et d’autres états d’Europe puis aux USA pour certains.
Entre les deux générations une hostilité se fit sentir dans les maisons de retraites entre ces différents russes. Les anciens parlaient autrement et trouvaient un accent aux soviétiques et mille autres défauts. Il fut très difficile de les mettre en contact que ce soit dans les clubs russes, églises, maisons de retraites ou autres…. On aurait cru deux peuples différents et pourtant ceux du premier groupe ne comptaient pas que des nobles, il y avait des ouvriers, employés, gouvernantes … Certains finirent par accepter la cohabitation mais pas tous et c’est surtout avec les jeunes que la cohabitation se fit le mieux.
En 1980 1985 d’autres russes immigrèrent, une partie passa par la France mais beaucoup partirent aux USA car retrouver leurs compatriotes était une gageure, ni les uns ni les autres ne s’entendaient pas plus le second groupe avec le 3e que le premier.
Sauf cas exceptionnels d’amitié, les Russes de 1920 restèrent entre eux et s’entendirent mieux avec des Polonais émigrés dans des maisons de retraite qu’avec les autres russes ou superficiellement. A côté de ça les Russes allant en Russie se faisaient des amis sans problèmes, ce sont d’autres russes répondaient-ils.
Ceux des années 80 - 85 furent mieux accueillis en Allemagne et beaucoup y restèrent.
Et les Russes qui passent en France pour des vacances sont en général ignorés par les émigrés. La situation est souvent cocasse et il m’arrive de m’en amuser ! Me sentant française avant tout je suis passé à côté de ces problèmes, je les ai juste observés.


Elena 2014

lundi 21 juillet 2014

AUX PORTES DE LA DETRESSE


Aux portes de la détresse
Il n’y a plus de caresses,
Il n’y a plus de tendresse.
Il y a l’étau qui sert
Les portes de l’angoisse.
Il y a les larmes qui tombent
Dans un torrent de glace.
Il y a le cœur qui fond
Sans laisser de traces.
Aux portes de la détresse
Il y a les âmes qui passent.

Elena 

vendredi 18 juillet 2014

LEON TOLSTOI


Un écrivain complexe et aussi un des plus connus parmi les écrivains russes grâce à ses romans comme Guerre et paix, Anna Karénine, les cosaques…
Il prêche pour la non violence et son côté mystique détaché du matérialisme et surtout non violent inspirèrent Gandhi, Romain Rolland et Martin Luther King.
Sa période d’écriture fut aussi différente selon son âge. Malgré tout, il laissa sa femme presque tout gérer et quand un journaliste lui demande « Combien avez-vous d’enfants ? Il se retourna vers sa femme et c’est elle qui répondit, nous en avons treize »
Il ne fut ni un très bon mari ni un bon père. Il voulut donner ses terres à ses serfs qui venaient d’être libérés par un décret du tsar mais ceux-ci se méfièrent et refusèrent ce qui l’affecta beaucoup.
Il écrivit « Ma confession » et d’autres livres mystiques en prenant de l’âge. Mais cela ne lui suffit pas et il décida de partir sur les grands chemins, laissant femme et enfants atteint d’une pneumonie il n’alla pas bien loin et fut ramené chez lui où il refusa de parler à sa femme qui ne le comprit pas ni ses enfants.  Il mourut dans la plus grande solitude après avoir connu la gloire.
Citations :
Les familles heureuses se ressemblent toutes ;  Les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon. Extrait : Anna Karénine (1873-1877)Le fleuve le plus abondant ne peut ajouter une goutte d'eau à un vase déjà plein. Extrait : Le salut est en vous, III - 1893.Rien ne vaut une douce maman. Extrait : Anna Karénine - 1873-1877.L'épouse, c'est pour le bon conseil, La belle-mère, c'est pour le bon accueil, Mais rien ne vaut une douce maman. Extrait : Anna Karénine - 1873-1877.Qui a de l'argent met dans sa poche qui n'en a pas. Extrait : Ma confession - 1879-1882.La vérité doit s'imposer sans violence. Extrait : Guerre et paix - 1864-1869.L'amour divin est immuable. Extrait : Guerre et paix - 1864-1869.


Elena 2014

jeudi 17 juillet 2014

GENERATION KLEENEX


Aujourd’hui on ne s’aime pas, on se choisit, on se désire puis on se quitte pour un autre sans raison sans même se fâcher, c’est la génération kleenex !
Lorsqu’ un couple dure 5 ans et plus on le félicite pour sa longue durée et sa patience, il est tellement plus simple de se quitter à la moindre escarmouche et former une famille recomposée !
Bien sûr il y a toujours eu des difficultés chez certains couples mais là c’est moins qu’une difficulté, soit un autre nous plaît et « adieu » soit le conjoint n’est plus ce qu’on rêvait qu’il soit, tant de raisons différentes qui font que notre génération devient kleenex.
Je n’ai pas à juger, je ne fais que constater !

Elena 

mardi 15 juillet 2014

MONSERRAT CABALLE


Grande soprano, elle connaissait les difficultés de la scène et ne tenait pas à ce que sa fille suive le même chemin qu’elle. Marti, sa fille, ne dit rien à sa mère et passa une audition qu’elle eut avec succès, elle en parla  à sa mère qui resta sur ses gardes.
Alors lors d’un gala où sa mère devait chanter « le chat » de Rossini, Marti se débrouilla pour être la deuxième personne, sa mère ne savait pas avec qui elle allait chanter ce morceau et eut la surprise de le chanter avec sa fille. Devant le succès, la mère n’interdit plus à sa fille de devenir soprano à son tour. En dehors de sa fille elle fut d’une grande aide à Carreras quand il eut son cancer et il jouait avec elle La Tosca. Elle se conduisit avec lui comme une mère et il lui fut reconnaissant quand il guérit.

Elena 

lundi 14 juillet 2014

LE 14 JUILLET


A Paris tous les ans
 On dansait le quatorze juillet.
Chaque quartier
Avait sa célébrité.
André Verchuren
Rassemblait bien du monde.
Yvette Horner
Avait autant de succès,
Et, n’oublions pas Fontaine.
Les bals étaient gratuits,
On y dansait toute la nuit.
Cette époque est révolue,
Mais les moins jeunes s’en souviennent !

Elena 2014

vendredi 11 juillet 2014

NICOLAS NEKRASSOV


Il est un poète du XIXe siècle et éditeur de grands écrivains. Au départ issu d’une famille de 12 enfants il vécut pauvrement et avoue n’avoir pas mangé à sa faim durant trois ans. Ce fait influa sur sa poésie, son style pouvait être féroce, capable de braver son ironie cruelle jusque sur le berceau d'un enfant endormi :

« Do, l'enfant, do!
Une heureuse nouvelle s'est répandue dans la province,
Ton père, coupable de tant de méfaits, vient enfin
D'être mis en jugement.
Mais ton père, coquin fieffé, saura se tirer d'affaire.
Dors, vaurien, pendant que tu es honnête.
Do, l'enfant, do ! »


Par contre il traduisit des livres français et défendit les opprimés. Il écrivit un très beau poème sur « Les femmes russes » celles qui partirent rejoindre leurs maris décembristes, la plupart nobles mais aussi des femmes simples et toutes abandonnèrent tout pour rejoindre leurs époux. Elles travaillèrent en Sibérie comme des fermières. Et là, il mit son cynisme de côté et écrivit un très beau poème. Je mets un extrait :
Il est des femmes au village,
Aux mouvements calmes et forts,
Avec de fiers et purs visages,
Reines de regards et de corps.

Saleté, misère cruelles
N’ont aucune prise sur elles,
Elles suivent, c’est leur destin,
Du peuple russe le chemin.

[...]
Elle triomphe à tous les jeux,
Son esprit est plein de ressources,
Elle entre dans l’isba en feu,
Elle arrête un cheval en course.

Il fut comparé à Dostoïevski seulement le premier était très croyant mystique et Nekrassov était trop pragmatique, révolutionnaire et sans foi.

Elena 2014 

jeudi 10 juillet 2014

RUSSLAN et LUDMILLA de POUCHKINE (extrait)


Cet extrait me fit un drôle d’effet la première fois que je le lus plus que le conte de Russlan et Ludmilla, je le partage avec vous.
Dans ce poème Ruslan est parti à la recherche de sa jeune épouse kidnappée juste après leur mariage. Au cours de ses recherches il rencontre un vieillard se cachant dans une grotte, il ne savait pas grand chose sur Ludmilla mais sa façon de se cacher tout le temps intrigua Russlan qui lui demanda :
-        De qui ou de quoi vous cachez-vous ainsi ?
-        Mon histoire est longue…
-        Je vous écoute, je ne suis plus à un jour près.
Le vieillard commença :
-        Dans ma jeunesse il y avait dans mon village une beauté qui s’appelait Marina, tous les hommes étaient épris d’elle mais elle refusait toutes les demandes en mariage se trouvant trop belle pour eux ; quand ce fut mon tour elle me dit « Tu crois vraiment être assez bien pour moi ? » Je me sauvai du village et alla vivre ailleurs. Ma peine fut immense et je cherchai des élixirs d’amour. C’est ainsi que je trouvai un jour un homme qui me dit « Je lui fais envoyer un élixir d’amour et je te promets qu’elle t’aimera mais le veux-tu toujours ? » J’acceptai sans réfléchir.
-        En sortant je trouvai une vieille femme édentée qui me courait derrière en me criant « Je suis Marina, je t’aime, attends-moi » Depuis je me cache de peur qu’elle ne me retrouve.
Russlan compatit à son histoire et le quitta pour chercher sa jeune épouse.

Elena 2014

mardi 8 juillet 2014

CINQ MINUTES

Un éclair foudroyant déchira le ciel, les éclairs se succédèrent. Les gens tombaient foudroyés, les voitures brûlaient, les arbres s’écroulaient. Quelques personnes essayaient d’aider les plus touchés. Une journaliste redonnait du courage aux gens ayant tout perdu !
Dans ce chaos Marc décrivait tout ce qu’il voyait, son ordinateur ne fonctionnait plus, il prit un cahier et un crayon et continua à tout noter. Il était  venu à Paris pour suivre des cours de journalisme ; cette catastrophe était un grand scoop pour lui ; il en oubliait sa peur !
Le toit d’en face venait de s’écrouler, il voyait les tuiles tomber sur la foule massée en bas, il prit son appareil photo et mitrailla les éclairs, les ruines et la foule.
Personne ne savait comment tout avait commencé ! A la radio on parlait d’une collision entre navettes spatiales, d’autres disaient qu’ une bombe atomique avait explosé, personne ne savait d’où elle provenait. Marc penchait pour une catastrophe naturelle attendue depuis plusieurs années, elle serait due au réchauffement et à la pollution.
Une secousse ébranla le jeune homme, il se retrouva couché malgré lui. Marc ouvrit la porte, un spectacle terrifiant l’immobilisa : l’escalier s’effondrait pris dans les flammes. Il ne pouvait plus sortir ni sauter par la fenêtre, vivant au sixième étage. 
L’étudiant essaya son téléphone, les pompiers ne répondaient pas, il fit le quinze sans plus de succès. Il s’affola un peu, essaya d’appeler ses amis puis sa famille mais le téléphone restait obstinément silencieux.
Désespéré Marc s’allongea sur son lit attendant la fin du monde ou celle de Paris. Il revit sa vie en un éclair, il pensa à sa mère et ses sœurs ; une larme coula sur sa joue. Isabelle, sa fiancée, vivait près des siens, il se demanda si tout allait bien à Montluçon, pays d’où il venait. Il voyait des éclairs, ça lui rappela un feu d’artifice, ce furent ses derniers souvenirs. Un éclair enflamma la fenêtre et la chambre s’embrasa, Marc disparut avec les flammes. 
Il ne restait plus une seule maison debout, Paris s’était effondré le tout avait duré cinq minutes !
Elena



lundi 7 juillet 2014

BLEU


Comme la mer des caraïbes !
Bleu comme le ciel ou l’océan
J’aime le bleu d’outre mer,
Le bleu cyan ou bleu persan
Je veux revoir des bleuets,
Du myosotis ou des gentianes.
Admirer le bleu marin.
Me fondre dans le bleu
De tes grands yeux ouverts,
Regarder l’horizon
Et chanter l’oiseau bleu.

Elena

vendredi 4 juillet 2014

Les Juifs en Russie


Une personne a demandé sur mon blog quels étaient les problèmes entre les Juifs et les Russes ?
Les Russes sont antisémites du temps du tsar et les pogroms existaient. Et, malheureusement cela n’a pas changé, ils n’aiment pas non plus les Géorgiens et d’autres… C’est une forme de nationalisme. Cela commence par le gouvernement et descend sur les couches sociales peu intelligentes car les autres n’ont pas de problèmes entre eux et ne font pas de distinctions.
Dans mon livre « Les marionnettes de Yalta » il y a un passage où j’en parle, je le mets ici :
« … Alik avait un handicap, pour notre pays, il avait des origines juives par sa mère, « ne rit pas » Il avait un passeport (équivalent de carte d’identité) juif et non Russe, chez nous c’était un handicap, les juifs qu’ils soient croyants ou pas, Alik n’a jamais été croyant.  Ils ne pouvaient pas entrer au parti communiste et les portes des privilèges se fermaient par la même occasion. Il n’a pas pu aller apprendre l’anglais, mais l’a appris seul, un pilote voyage, un juif ne quitte pas son pays. Il y a eu quelques exceptions, pas lui. Il n’a pas pu être pilote… »

J’ai une amie originaire de nom juif par sa mère et bien elle avait un passeport juif et non Russe et quand elle émigrât en Allemagne, son fils dut apprendre l’hébreu et se faire juif car les Allemands ne pouvaient pas les considérer comme russes à cause des papiers et sa mère n’est pas croyante, cela pose certains problèmes.
D’après ce que j’ai entendu, malheureusement, il n’y a pas beaucoup de différences aujourd’hui.
 Elena 2014



jeudi 3 juillet 2014

ELLE CHANTAIT

Marcel était un mari aimant mais colérique, Colette trouva la parade, à chaque fois que son mari commençait à râler elle se mettait à chanter. Il faut dire qu’elle avait une très jolie voix et leur rencontre se fit lors d’une représentation où Colette accepta de chanter un morceau de « Carmen »
Au début Marcel resta indécis quand il entendit chanter Colette au moment où il poussa une colère contre un chauffard mais il ne vit pas d’ironie dans son regard juste beaucoup de tendresse, il ne dit rien. Par la suite il lui demanda pourquoi elle chantait quand il était en colère ? Elle répondit que cela la soulageait et ils en rirent ensemble.
Les enfants naquirent et ils prirent l’habitude de chanter avec leur maman. Bien sûr si l’un d’eux devait être puni ou grondé le chant n’aidait pas.
Ils prirent l’habitude de chanter dès qu’ils sentaient leur père près à exploser et par l’habitude cela pouvait arriver devant des invités qui écarquillaient les yeux sans comprendre.
Elena



mardi 1 juillet 2014

DAVID (l’homme)


Tout le monde connaît le peintre David pour ses tableaux du temps de Louis XVI puis surtout le sacre de Napoléon.
Mais, sait-on quel homme se cachait derrière le peintre ? Il était Jacobin et assista quand Louis XVI fut guillotiné avec son cahier de dessin, il prenait des notes pour faire ensuite un tableau. Pour Marie-Antoinette il l’a dessiné sous un aspect tellement caricatural qu’il choqua d’autant plus que la reine se conduisit d’une façon digne quand on la guillotina. Il dénonça des nobles qui furent guillotinés sans aucun remord. Cela ne l’empêchait pas d’être le plus grand peintre de l’époque et sous Napoléon Ier il peignit son sacre, un des tableaux les plus connus.

Elena 2014