vendredi 12 janvier 2018

LE FILM (science fiction)


Viviane regardait le DVD « Autant en emporte le vent » quand brusquement elle l’arrêta, revint en arrière et remit en marche, la même chose se reproduisit, elle éteignit affolée. C’était la seconde fois que ce phénomène l’inquiétait, c’était tout à fait irrationnel, elle ne comprenait pas le comment ni le pourquoi, elle pensait devenir folle ! Elle avait presque envie d’en parler à sa mère,  elle se retenait de peur que sa mère ne la croie pas ou pense qu’elle perd l’esprit.
Elle connaissait le film presque par cœur, l’ayant vu une dizaine de fois, mais depuis deux fois à un moment du film l’histoire changeait , c’était toujours le même DVD, il n’était pas possible de changer l’histoire et pourtant c’est la seconde fois que cela se produisait, en plus pas au même endroit ! La première fois, vers la fin, Rhett Butler finit par rester avec Scarlett et décide de faire un voyage avec elle. La seconde fois Scarlett tue Rhett quand il décide de la quitter. Elle n’arrivait pas à comprendre ce phénomène, il fallait qu’elle s’assure si ce n’était que sur ce film.
Viviane passa les jours suivants à repasser tous ses DVD, les uns après les autres, elle ne trouva pas d’anomalie. Plusieurs fois sa mère vint lui faire remarquer qu’il faisait beau et qu’elle ferait mieux de se promener plutôt que de passer la journée à voir des films durant ses congés, elle opinait de la tête mais continuait. Tout était normal sauf le film « Autant en emporte le vent » Il fallait qu’elle en parle à quelqu’un ce n’était plus possible ! Elle pensa à son collège de travail, Paul, il était intelligent et la prenait toujours au sérieux, il était sûrement un peu amoureux d’elle.
Viviane était professeur d’anglais dans un lycée, elle venait d’avoir 22 ans et connaissait Paul depuis 5 ans, il enseignait la physique. Elle économisait pour avoir son logement, bien que sa mère ait de la place et ne se plaignait pas de sa présence. Paul avait l’esprit scientifique, il saurait peut être, elle lui demanderait de vérifier avec elle, il était déjà venu à la maison et sa mère le recevait bien. Elle lui téléphona aussitôt :
  • Allo , ici Viviane, peux-tu passer à la maison aujourd’hui ?
  • Tu es toute bizarre, un ennui ?
  • Je t’expliquerai, merci de venir le plus vite.
Elle se sentit presque rassurée et attendit Paul, il habitait à deux rues de chez elle et mettrait dix minutes environ. Elle prévint sa mère que Paul allait passer, voyant le sourire de sa mère elle lui dit :
  • Ne te fait pas des idées, ce n’est pas ce que tu penses !
Sa mère voulait la marier à Paul, elle ne le disait pas mais faisait comprendre à quel point ce jeune homme était parfait !
La sonnette fit sursauter Viviane, elle descendit et reçut Paul puis l’entraîna dans sa chambre. Elle lui expliqua l’étrange phénomène, il écoutait sans rien dire, elle lui demanda son avis ?
  • Je sais c’est bizarre mais cela s’est produit deux fois, je n’ai pas bu, je n’ai pas fumé de joint, c’est étrange, qu’en penses-tu ?
  • Je peux vérifier demanda Paul ?
  • Bien sûr, je remets le film !
Ils regardèrent le film qui durait 2 h ou plus et tout se déroula normalement, comme dans le livre, Paul regarda Viviane l’air étonné :
  • Tout est normal !
  • Je sais, pourtant je l’ai vu deux fois en version différente, je t’assure !
  • Tu dois être surmenée en ce moment dit Paul pas assuré
  • C’est pareil que si tu me disais que je perds la tête. Viviane se sentait en colère, elle savait que Paul n’était pas fautif mais tant qu’elle n’aurait pas la solution elle tournerait en rond.
Une fois Paul parti, elle remit le film, cette fois le changement se produisit ailleurs, Ashley voulait l’épouser dès le début au pique-nique au lieu de sa cousine. Elle en déduisait que le film voulait lui passer un message, lequel ?
Elle essaya de trouver le puzzle, il s’agissait à chaque fois de l’un des deux hommes par rapport à Scarlett. Admettons qu’elle était l’héroïne qui seraient les deux hommes ? Il y avait Paul, ils étaient amis même un peu plus mais il ne s’était pas encore prononcé, elle ne l’avait pas encouragé non plus. Elle fit le tour des hommes qu’elle connaissait, il n’y en avait pas d’autres dont elle était amoureuse, serait-ce un avertissement ?
Elle rangea son DVD et décida d’aller se promener comme préconisait sa mère, un peu d’air pourrait lui rendre les idées plus claires.
Elle descendit, dit à sa mère de ne pas l’attendre, et sortit. A vrai dire Viviane ne savait où aller, elle commença par se promener au bois de Vincennes, il faisait beau et elle faillit oublier ses soucis, elle s’assit sur un banc en admirant le lac.
Un homme d’une trentaine d’années s’assit à côté de Viviane, il paraissait très anxieux ; elle remarqua qu’il avait des beaux yeux, une bouche sensuelle et avait fière allure. Il se tourna vers elle, elle se sentit gênée, elle n’aurait pas dû l’observer, il la regarda comme s’il ne l’avait pas encore vu et dit :
  • Excusez-moi, il m’arrive une chose incroyable et je ne suis pas dans mon assiette !
  • Moi non plus répondit-elle se rappelant ses ennuis.
  • Imaginez-vous que je mets un DVD « Les dents de la mer » Le scénario n’est pas le même que le film, je l’ai remis et c’est encore différent dit le jeune homme abasourdi. Viviane sourit et lui avoua :
  • Il m’est arrivé la même chose mais avec un autre film lui avoua-t-elle
  • Ah bon, vous me rassurez, cela veut dire que je ne perds pas la tête !
Viviane lui raconta sa mésaventure, il l’écouta et rit :
  • Je connais exactement la même chose que vous, mon ami ne l’a pas vu, je suis le seul à le voir.
  • Je m’appelle Viviane, je suis enseignante
  • Et moi Julien, je suis cuisinier
Viviane sourit, elle ne l’imaginait pas faire la cuisine, il le devina et dit malicieusement :
  • Je travaille au Ritz, il y a des cuisiniers au-dessus de moi, je suis trop jeune pour être le premier cuisinier.
Elle rit, ils papotèrent de chose et d’autres puis Viviane se rappela ce qui les unissait et lui demanda :
  • Nous pourrions peut être essayer de résoudre l’énigme d’une manière scientifique ?
  • Cela m’étonnerait, j’ai cherché dans tous les sens, ce n’est pas naturel et il faut comprendre pourquoi nous sommes choisis ?
  • Vous avez sûrement raison, vous avez une idée ?
  • Donnons-nous rendez-vous au même endroit dans une semaine, nous échangerons nos points de vue sur ce problème délicat ?
Viviane accepta et ils se séparèrent, elle ne savait même pas où il habitait ni son nom de famille.
Toute la semaine Viviane fit des essais, elle remarqua plusieurs versions différentes sur son DVD mais toujours par rapport à Scarlett et les deux hommes qui l’aimèrent. Il n’y avait rien d’autre de frappant, elle se demandait comment Julien pourrait l’aider ?
Viviane arriva la première vers le banc et s’assit, Julien l’attendait un peu plus loin et vint s’asseoir à côté d’elle, il lui demanda :
  • Vous avez du nouveau ?
  • Non, et vous ?
Il sourit et fit un signe négatif. Viviane fut séduite par son sourire, elle tourna la tête pour qu’il ne le remarque pas. Elle lui expliqua :
  • Je vois un rapport identique à chaque séance du film et vous ?
  • Pour l’instant j’ai compris qu’il valait mieux pas que je n’aille pas à la mer actuellement, à moins de vouloir périr au fond de l’eau.
Ils restèrent assis silencieux plongés chacun dans ses pensées. Julien proposa d’aller prendre un pot en face ; Viviane hésita puis accepta, cela ne l’engageait à rien.
Elle avait une vue splendide sur le bois, elle reconnut cette vue, elle était sûre de l’avoir vu sur son DVD à la place de « Tara » le domaine de Scarlett, seulement elle n’avait pas fait le rapprochement et là elle en était certaine, elle en fit part à Julien.
Il l’écoutait sérieusement un sourcil légèrement relevé, très attentif à tout ce qu’elle disait. Il lui dit doucement :
  • Laissons le film nous donner des conseils et suivons notre impulsion. Elle n’eut pas le temps de réagir, il l’embrassa avec une telle fougue qu’elle ne bougea pas, il continua et l’embrassa sur les lèvres.
Après, tout alla très vite, Viviane présenta Julien à sa mère qui ne fit aucune remarque mais elle sentit qu’elle préférait Paul. Pour le week-end ils partirent à Monaco, Julien avait une réunion pour son travail. Ils ne parlaient pas encore mariage, ils n’avaient pas le temps, ils vivaient leur amour sans rien voir d’autre.
A Monaco, elle se retrouva seule 3 heures, ensuite ils allèrent se promener au bord de la mer, Julien proposa une promenade en bateau, elle accepta ravie.
Il emprunta à son ami un catamaran, ils partirent en amoureux, les vagues se formèrent très rapidement, de plus en plus hautes, Julien dit inquiet :
  • Je l’avais vu sur mon DVD, j’étais prévenu et j’ai oublié
  • Rentrons dit Viviane !
C’était trop tard, la mer était démontée autour d’eux, calme ailleurs, personne ne pouvait les approcher, ils étaient prisonniers de la mer. La mer ne leur faisait pas de mal, il cria :
  • Youpi ! Je me souviens dans mon rêve je partais aux Antilles. Tu verras la mer va nous y emmener en douceur.
  • Ce serait merveilleux, j’en ai toujours rêvé répondit-elle en riant!
Ils continuèrent leur voyage jusqu’aux Antilles tandis que les gens croyaient qu’ils s’étaient noyés et pleuraient sur le rivage.
Elena

14 commentaires:

  1. bonjour
    vraiment fiction...
    pour le cinéma on s'est contenté de regarder les spectacles du soir...
    bisous

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  2. non c'est son couvre chef
    belle journée;

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  3. Je repasserai lire plus tranquillement.
    Pour les cartes de voeux par voie épistolaire, je fais perdurer la tradition chaque année (j'en écris entre 20 et 25) !
    Bonne fin de semaine et bon week-end
    Bisous

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  4. salut
    je suis en retard aujourd'hui.
    Je repasserai pour lire ta science fiction.
    Bon week-end

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  5. Bonsoir Elena,
    Tu as une grande imagination, et tu nous tiens en haleine jusu'à la dernière ligne... Bravissima !
    Pour ce qui est des dégâts à Saint-Cast avec les dernières tempêtes, je sais qu'il y en a eu, je n'en connais pas l'ampleur, toutefois la route qui rejoint le port en longeant la mer est interdite tant aux automobilistes qu'aux piétons, suite à un éboulement, très certainement de la falaise, le toit de la capitainerie a été endommagé, et autres.... je ne suis pas allée voir, mais ce n'est rien à côté de l'énorme tempête d'octobre 1987 !
    Très bonne soirée à toi.
    Bisous.
    Prima

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  6. Un joli texte qui irait à merveille pour scénario de film
    Bon et doux weekend ELENA
    Bisous
    timilo

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  7. Je me suis régalée : c'est vraiment bien trouvé et "fictionnaire" à souhait !
    Bon week end, toujours dans la grisaille ...
    Mais m'en fou, mon ordi fonctionne, mais je ne trouve pas le meilleur moyen de faire mes sauvegardes.
    Bisoux, chère elena

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  8. encore une histoire pleine de vie, j'adore. heureuse que les participations sur le thème de la forêt te plaisent, aujourd'hui je publie le sujet du prochain opus. bises.celine

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  9. Génial ! J'adore Elena...je me suis régalée. Le début fait froid dans le dos car je n'aimerais pas vivre ce type d'histoire en regardant un DVD mais bon, il faut l'admettre, la fin fait rêver...un peu de douceur et d'amour ne peuvent pas nous faire de mal.
    Je t'embrasse ma douce Elena et te souhaite une belle journée

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  10. extraordinaire ton histoire, c'est beau l'imagination, ils se sont noyés, mais eux pensent etre aux Antilles, c'est l'essentiel ! bon weekend chere Ln, bisous (le BAM Transsiberien passe à Khabarovsk!)

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  11. Lorsque l'étrange rejoint la réalité. Une histoire passionnante à l'issue incertaine. Bravo Elena. Bisous

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  12. superbe et bravo
    je suis touchée par cela (émue)
    bizzzzz

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  13. Une histoire fantastique, dans tous les sens du terme !

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  14. Entre rêve fiction et réalité...on est obligé d'aller jusqu'au bout ! bravo
    Bonne semaine Elena
    bisous

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