vendredi 2 février 2018

DOMINGO



Véronique était une femme effacée, elle ne travaillait pas, elle avait élevé 4 enfants. Quand ses enfants furent adolescents elle se sentit plus libre et se consacra à des cassettes d’art lyrique. C’est ainsi que son mari lui offrit Carmen, joué et chanté par Placido Domingo et Julia Migenez. Son mari, travaillait à la bourse, rien d’autre ne l’intéressait sauf parfois le football, Véronique profitait des instants où elle était seule, pour regarder le film. C’est ainsi qu’elle tomba follement amoureuse de Placido Domingo, plus elle voyait le film et plus elle s’imaginait être à la place de Carmen, elle entendait les déclarations d’amour de sa part.
Véronique se découvrait une âme romantique, elle n’avait connu que labeur, devoir conjugal, tristesse, enfin elle découvrait l’amour ; platonique mais c’était un sentiment qu’elle ne connaissait pas encore.
En 1990 parut la cassette vidéo des 3 ténors, Véronique économisa pour se l’acheter, aussitôt elle le regarda. Il lui semblait que Placido chantait pour elle, il la regardait, lui disant des belles paroles qu’elle n’avait jamais entendues, pas même durant ses fiançailles assez banales.
Puis parut les 3 ténors en 1994,  Véronique l’acheta dès qu’il sortit, elle devenait passionnée, elle rougissait comme une jeune fille. Son mari lui fit un brin de cour la trouvant plus jolie mais il sentit vite sa réticence, il pensa qu’elle le trompait et demanda à un détective de la surveiller. Il apprit qu’elle restait seule à la maison et parfois s’achetait un DVD mais toujours de l’opéra, il sourit et oublia son épouse pour des choses moins futiles. Entre temps Véronique collectionnait tous les opéras tournés par Domingo, elle acheta le DVD des 3 ténors à Paris, elle fut un peu déçue, trouva qu’il avait vieilli, elle se rappela qu’elle aussi avait vieilli, s’ils devaient vieillir ensemble, elle devait l’accepter.
La vie continua ainsi jusqu’au jour où les enfants alertèrent leur père que leur mère n’était pas bien, elle passait la journée devant l’écran à regarder les opéras et soupirait en disant « Placido, tu seras mien un jour » Elle n’écoutait plus ses enfants, vivait dans un monde qui n’appartenait qu’à elle entre Paillasse, Carmen, les ténors et d’autres, sa collection était énorme maintenant.
Inquiet son mari fit venir le médecin qui conseilla le psychiatre, elle y alla sans trop savoir ce qu’elle faisait, parla de sa passion. Le psychiatre ne put rien pour elle, au bout d’un an il dit à son mari qu’elle ne guérirait pas en prononçant des noms savants qu’il ne comprit pas. Il voulut savoir ce qu’il devait faire. Le psychiatre lui dit :
  • Il est trop tard, elle n’est pas dangereuse, elle évolue dans un monde imaginaire. Laissez-la !
Le mari continua à travailler, encore plus, pour oublier sa femme défaillante, Véronique attendait que Placido Domingo vienne la chercher pour l’emporter dans un autre monde.
Les enfants partirent petit à petit, ils venaient très peu, leur mère n’était plus disponible pour eux. Un jour Véronique partit, elle avait entendu dire que Placido vivait seul aux USA, elle ne savait si c’était vrai ou pas, mais elle pensa que c’était le signe tant attendu, elle partit le rejoindre, il la reconnaîtrait même sans l ‘avoir jamais vu, elle en était certaine !
Elena

12 commentaires:

  1. elle partit : mézoù ?? En Amérique voyons :
    le rêve américain ...
    Mais las las elle mourut en chemin !
    on la mis ds un linceul couleur drapeau U S plein d'étoiles ...

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  2. Bonjour Elena,
    Un rêve qui n'aboutira jamais. C'est triste pour elle.
    Ton mois de février et début mars seront bien chargés.
    Dommage, mais on ne peut pas être partout.
    Bonne fin de semaine et bon week-end
    Bisous

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  3. Un fantasme mais pauvre famille biz ELENA

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  4. bonsoir
    c'est un peu comme ces fans qui s'évanouissent lors de concerts à la vue de leur idole !! cela devient dangereux

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  5. pauvre femme, victime d'un rêve... irrécupérable, ! merci chere Ln pour cette histoire ! pas de risques chez moi, pour les rideaux, jardin devant et derrière !! bonne fin d e semaine, grosses bises

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  6. Salut
    La pauvre femme .
    Si au moins son mari s'était occupé d'elle.
    Bonne journée

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  7. Quand la vie est si différente de nos rêves...
    Joliment écrit
    Bon et doux weekend ELENA
    BISOUS
    Timilo

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  8. Une bien triste histoire d'une femme qui, à force de vivre dans l'ennui et la morosité, s'invente un monde à elle et ... devient folle.
    Le mari moins égoïste aurait peut-être pu comprendre et l'aider ...
    Bon week end, avec le moral en berne ...
    Bisoux, chère elena

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  9. C'est triste je trouve cette histoire mais tu l'écris si bien ! Quand on en vient à inventer sa vie c'est que rien ne va...Bisous et un doux week-end

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  10. je suis revenue relire en fait tout le monde est malheureux lol biz Elena

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  11. Une très belle histoire, en somme, ...la bourse...ou...la vie !!!
    Je détourne l'expression, nul bandit de grand chemin ici, la vie mérite de rêver.
    Ma fille se prénomme Véronique, c'est aujourd'hui sa fête, puisse-t-elle faire aussi de jolis rêves !
    Merci Elena.

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  12. Me voilà de retour je vais mieux gros bisous dis moi si mon lien d'amène à mon blog bisous

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