vendredi 5 août 2022

 

ALEXIS

Il est venu de Kharbin en 1960, dans le groupe de Wladimir, dans une maison de retraite russe. Il avait été  enseignant, puis travaillé pour les chinois et appris le livre rouge de Mao, il avait aussi changé plusieurs fois de nationalité. Alexis avait eu plus de chance que d’autres, il avait épousé une chinoise et avait pu trouver du travail plus facilement, après l’enseignement on l’autorisa à être vendeur avec son épouse. Un fils naquit de leur union, quand le fils eut 8 ans, sa mère mourut d’un cancer, et le père fut prié de choisir parmi un pays d’Europe ou d’Amérique, il choisit la France et put emmener son fils avec lui.

Le groupe comportait un garçon de 10 ans qui s’appelait Vassia, enfant très typé ressemblant plus à la mère qu’au père.

 

Au début la Directrice trouva un établissement pour Vassia qui pouvait étudier le russe et le français, le gamin ne parlait que russe et chinois. Le fils vivait dans l’établissement scolaire et revenait pour les vacances scolaires voir son père.

Un enfant s’élève avec de l’argent malheureusement et la Directrice proposa à Alexis d’apprendre le métier de pope, il n’avait fait aucun effort pour travailler : il était plutôt mou. C’est ainsi qu’il étudia le métier de pope, il réussit l’examen, il travaillait dans différentes églises russes et rentrait dès qu’il avait fini un remplacement. Il n’était pas vraiment croyant et son camarade Wladimir le faisait enrager, il n’avait pas le choix.

La vie coulait doucement et Vassia eut 18 ans, il voulait aller dans une école supérieure, il n’en était pas question, la paye de son père ne le permettait pas. Un jour la Directrice les fit venir, elle était triomphante, elle avait réussi à obtenir une bourse pour le gamin, le père n’y avait même pas pensé. Vassia fit des études supérieures et réussit à avoir son logement, un métier intéressant et une épouse.

Alexis, n’était pas très dégourdi, il n’aimait pas son travail, pas la vocation, il n’allait pas toujours où il était envoyé, il n’avait presque pas de moyens mais vivant dans une maison de retraite il ne se plaignait pas.

Son fils finit par ne plus venir, la dernière fois qu’il le vit se fit pour le mariage, il ne sut pas s’il était grand-père ? Il avait l’âge d’être grand-père avec son fils, s’étant marié sur le tard.

La vie continua, Wladimir partit ailleurs, Alexis s’ennuya mais ne le montra pas, il vivotait avec l’espoir de revoir Vassia.

Le vit-il, je ne sais pas,  je l’ai perdu de vue ?

Elena



9 commentaires:

  1. bonjour Elena
    je pense que pour le Russe , d'ailleurs pour d'autres langues aussi, c'est plus facile à apprendre, à prononcer si on a eu la chance de l'avoir entendu régulièrement dès l'enfance
    ce qui manque dans l'enseignement des langues en France
    bisous

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  3. Bonjour Eléna, le camarade Wladimir était au final un oiseau de mauvaise augure pour le bon et brave Alexis, l'œil de Moscou en quel que sorte....

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  4. la difficile vie des emigrés, pas toujours facile de s'adapter à une autre culure , en perdant ses racines, bon weekend chere Ln grosses bises

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  5. Il y a des vies difficiles, des destins auxquels on ne peut échapper. Bon week end Elena

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  6. Juste un petit coucou rapide pour te souhaiter un agréable week-end sans trop de chaleur quoique ça n'a pas l'air de s'arranger. bisous

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  7. La vie n'est pas un long fleuve tranquille

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