#LaFleurDuMois
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L’homme sort de l’hôpital, il veut vivre. Le médecin lui a laissé un
petit espoir, il lui a dit :
-
Faites attention
à votre nourriture, ne fumez plus et ça ira !
-
Je ne suis pas
fichu demanda-t-il ?
-
Vous pouvez
encore vivre longtemps si vous suivez mes conseils.
Il respire, la joie l’inonde, il ne va pas mourir comme il craignait.
Un régime, il pouvait, ne plus fumer sera plus dur mais il essayera. La joie de
vivre lui redonna du tonus et des bonnes intentions. Durant un an, il vécut
normalement sans aucun problème médical.
L’année d’après il eut des malaises et retourna voir son médecin, il
lui dit :
-
Vous êtes encore
là, je ne vous donnais pas 6 mois ?
-
Mais vous m’avez
dit que je vivrai longtemps !
-
Des mots pour
donner le moral aux malades, qui sait vous pourrez encore vivre un an de plus,
la médecine n’est pas une science exacte à 100 %.
L’homme ressortit, il respira profondément, il voulait vivre, il
lutterait jusqu’au bout, la maladie ne l’aura pas comme ça !
Elena
LA PETITE BERGERE
La petite Lily comptait les moutons sur ses
doigts, elle ne savait compter que jusqu’à dix et il y avait plus de dix
moutons. Bobby courait d’un mouton à l’autre et connaissait son travail de
chien de berger.
Lily était prête à pleurer, elle se
trouvait seule depuis un bon moment, Marion était partie avec son promis en lui
confiant les bêtes :
-
S’il manque un
mouton tu seras responsable avait-elle dit en partant avec un grand éclat de
rires.
-
Mais je ne sais
compter que jusqu’à dix,
-
Comme ça tu
apprends !
N’y tenant plus Lily se mit à pleurer,
Marion surgit d’un fourré et la héla :
-
J’arrive, ne
t’inquiète pas,
-
Et s’il manque
un mouton ?
-
Impossible Bobby
veille, il ne laissera jamais partir un mouton. Je t’ai fait marcher mais je ne
savais pas que ça te ferait pleurer. Marion embrassa sa petite sœur et repris
sa place, Lily se sentait à nouveau en sécurité et se mit à cueillir des fleurs
en chantant.
Elena
#lundi soleil
Avril 2024 : vert
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#vert : petit bois du Poitou
CHAT NOIR
Madeleine avait prit un chat noir, elle en avait rêvé depuis longtemps,
Son mari avait enfin accepté. Il n’avait rien contre les animaux mais ne
voulait pas être tenu par un animal lors des départs. Madeleine approchait des
70 ans et ses petits-enfants venaient passer les vacances avec elle. Elle se
retrouvait pendant un mois avec 6 enfants entre 3 et 10 sans, les parents
venaient au début pour 2 ou 3 jours et revenaient les chercher en restant
encore 2 ou 3 jours. Cela lui convenait assez, cela évitait les conflits avec
son fils ou sa bru.
Lorsqu’elle eut son chaton noir, les enfants venaient d’arriver, le
chaton était petit et les enfants voulaient tous jouer avec lui. Heureusement
qu’un chat grimpe et peut se protéger contre les turbulences des enfants. Le
matin Madeleine aimait se reposer, le chaton dans les bras, il ronronnait, elle
lui racontait ses problèmes journaliers. Un matin, le chaton ne revint pas,
Madeleine était dans tous ses états, son mari lui dit :
-
Tu as voulu un chat, je t’avais prévenu que la
route d’à côté est dangereuse, je vais voir s’il est écrasé. Madeleine effectua
ses tâches ménagères, elle s’occupa des enfants, son cœur n’y était pas, Sa bru
lui reprocha de s’être plus attachée au chat qu’aux enfants. Elle ne disait
rien, la journée passa et le chaton ne revint pas, elle fit une battue avec les
enfants mais personne ne le trouva. La nuit Madeleine pleura, il lui manquait
tant, il venait ronronner dans ses bras, elle se sentait bien avec lui, il
était le seul à ne rien lui demander, à part la nourriture. Le lendemain
Madeleine dépérit, son fils s’inquiéta et lui ramena un autre chat noir, il
avait entendu qu’un chaton avait été écrasé un peu plus bas sur la route. Elle
le remercia, prit le chat dans ses bras, il descendit en la griffant et se
sauva. Ils avaient oublié que le chat était adulte, il n’était plus un
chaton. Les enfants le craignaient, il ne se laissait pas faire. Plus Madeleine
essayait de l’apprivoiser et moins il voulait, il préférait rester au coin de
la cheminée sur une couverture. Il acceptait tout juste un câlin des enfants
mais pas trop long.
Au bout d’un mois, le chat noir, sauta de lui-même sur les genoux de
Madeleine, elle n’en revenait pas et n’osait pas bouger. Il la regarda et
frotta sa tête contre elle, elle osa le caresser et pour la première fois elle
l’entendit ronronner.
Madeleine retrouva la joie de vivre, le chat noir était devenu son
compagnon, elle lui racontait les misères de sa vie, ils se comprenaient à
demi-mots.
Elena
Elle était une Patou, je l’ai eu à 2 mois, elle ne pesait que 5 kg.
Comme elle était à peine sevrée, elle a fait de l’hyper attachement à moi.
Malgré tout, elle était montagne des Pyrénées de 55 kg et gardait son caractère
indépendant.
A Agadir je me suis baignée seule, il y avait des rouleaux, à un moment
j’étouffais car je ne pouvais plus respirer entre deux rouleaux ; Joulka a
nagé vers moi et j’ai pu la tenir par le collier pour revenir. Ensuite un
maître nageur, compagnon de voyage, l’a fait courir car elle tremblait :
l’effort fut dur pour elle autant que pour moi.
Une autre fois, je suis tombée dans un parc, elle courut avertir des
gens, j’ignore comment mais je la vis revenir avec un couple qui m’aida à me
relever.
Je ne dirai pas toutes les bêtises qu’elle a faites, c’est elle qui en
a fait le plus !
Les jours de peine elle était toujours là pour mettre sa tête sur mon
bras ou mes genoux et me faire comprendre qu’elle était présente.
Je crois que c’est la chienne avec qui j’ai eu la plus grande
complicité.
Elena
Il était une fois un taureau, il n’était pas comme ses frères, il était
bleu. Il avait la chance d’être plus fort que les autres, ainsi pouvait-il se
défendre contre tous ceux qui se moquaient de sa couleur !
Notre taureau était destiné à l’arène, les toréros hésitaient à le
prendre, vu sa force ils avaient peur de ne pas le vaincre.
Manuel accepta le taureau bleu pour la prochaine course à Séville, il
s’exerça longuement avec lui dans le pré.
Le grand jour arriva, le taureau bleu se trouva dans l’arène tout
hébété ! Il reconnut Manuel, tout content il courut vers lui pour jouer
comme dans le pré. Brusquement le taureau fut abasourdi, Manuel ne jouait plus
il voulait le tuer en lui plantant des piques qui lui faisaient mal. Il hésita,
voulut partir mais la porte était fermée, la foule hurlait, mais pas comme les
jeunes dans le pré. Le taureau bleu vit rouge quand il sentit une nouvelle
blessure, il se rue sur Manuel et le renversa puis il se coucha et attendit
qu’il se calme. Manuel était blessé, d’autres toréadors ont voulu prendre la
relève mais le taureau bleu ne voulait plus jouer, il restait assis. Cette
attitude lui sauva la vie pour quelque temps, il n’était pas apte pour la
corrida, on l’envoya comme reproducteur chez un fermier qui souhaitait un
taureau bleu.
Elena
#lundi soleil
Avril 2024 : vert
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#vert : Mon ancien champ avec chevaux
ARDAY
En rencontrant Armande, je lui demande de me
raconter ses souvenirs de jeunesse. On se connaît depuis un certain temps,
depuis que nous avons construit dans la région.
Jamais
Armande n’a dépassé la petite ville, située à 20 km de son village et encore
depuis peu, quand son mari eut une voiture. Il a fallu qu’il en achète une, les
commerçants ne passent plus dans le village, juste le boulanger.
Nous
n’avions pas grand chose – dit Armande – mais nous étions heureux ! Vous
comprenez- continue Armande- dans le temps il y avait l’amitié, nous nous
retrouvions pour les veillées et là tout le monde s’amusait, plus comme
maintenant où la télé a remplacé les veillées. Un regard triste me fixa puis
elle continua – Oui, à l’époque, nous faisions tout en commun, on se retrouvait
dans les champs tous ensemble, le midi nous mangions ensemble, ensuite nous
faisions la sieste. Nous gardions les enfants des autres pas comme maintenant.
Elle sourit et me dit – le mardi était mon jour préféré, nous allions au lavoir
du bas et toutes les femmes étaient rassemblées pour la lessive. Le plus dur
était la côte, chez nous c’est vallonné, puis les escaliers que vous voyez mais
ensuite on passait la matinée à rire tout en lavant, il ne faut pas croire le
travail ne manquait pas à l’époque et on ne s’ennuyait jamais. Il y avait Yvette qui ne pouvait presque plus marcher et
ne faisait plus rien chez elle, sa belle fille avait pris le relais mais elle
n’aurait pas manqué de venir au lavoir le mardi jusqu’à sa mort elle s’est
traînée avec son linge, à la fin elle prenait peu de linge mais montait les
marches avec l’aide de sa fille.
Armande
souriait à ses souvenirs, je la voyais heureuse.
A
notre prochaine rencontre je demandai à Armande comment elle connut son mari.
Elle rosit puis accepta d’en parler – Nous allions tous ensemble à l’école,
plutôt par groupes d’âge et jean était dans mon groupe l’année du certificat,
il faut dire que nous avions trente minutes aller et autant pour le retour.
Puis plus tard il y a eu une fête au village et bien sûr tous les jeunes y
étaient, à l’époque c’était notre façon de nous amuser.
Nous
avons dansé avec Jean, ensuite un an de fiançailles, puis le mariage. Je me
souviens j’avais la robe de mariée de ma mère et c’est bien la seule fois où je
me sentis si belle ! Armande rougit en me voyant, elle m’avait oublié un
instant puis elle se reprit – A l’époque nous étions habillées toujours avec
des blouses, il y avait toujours du
travail et la robe on la mettait pour l’église : enterrement, mariage,
fête… Ce n’était pas fréquent, alors quand nous étions en robe nous nous
sentions belles même les plus moches.
En rentrant dans la maison Armande me dit –
Vous voyez les murs, c’est moi qui avait tout peint, et parfois je passais
aussi les autres murs à la chaux. La cheminée était toujours allumée et nous
avions toujours de l’ eau chaude hiver comme été, le café coulait à flots,
surtout pour les femmes, les hommes préféraient le vin.
Cette
chambre était celle de ma belle-mère,
elle m’en a fait voir, à l’époque on ne disait rien il fallait subir fit
Armande tristement puis en riant elle me montre le grenier – Là c’était la
chambre du valet, il avait les pieds qui dépassaient du lit, et avait à peine
la place pour mettre ses affaires mais c’était mieux que l’écurie. Certains
dormaient à l’écurie avec les vaches. Un jour la mère Paulette est allée uriner
dans l ‘écurie et elle se mit à crier, le valet dormait là-bas et bougea
en la voyant entrer, c’est qu’à l’époque certaines faisaient leur besoin debout
et on trouvait ça naturel, on ne faisait pas de chichis comme maintenant. Je me
retenais pour ne rien montrer sur mon visage.
Armande,
vous ne préférez pas le progrès, vous avez plus de temps libre
aujourd’hui ?
Elle
me regarde, réfléchit et répond – Non, aujourd’hui je me sens inutile, il n’y a
plus la famille comme avant, c’est chacun pour soi . Avant je voyais une
voisine et on pouvait parler dix minutes ensemble, aujourd’hui elles sont
toutes pressées et ne savent plus prendre le temps. C’est ce que je cherchais,
on prenait le temps même si on avait beaucoup de travail, plus maintenant
et la telé n’a rien arrangé.
Je
ne suis pas malheureuse continua Armande mais ce n’est plus pareil, je penserai
toujours à cette époque où mardi gras on se déguisait et on allait voir les
voisins, faire peur aux petiots. Les bonbons qu’on recevait à Noël on les
appréciait, aujourd’hui les enfants sont à peine contents de leurs cadeaux, il
leur faut toujours plus.
Je
vois mes petits-enfants, ils sont trop gâtés et ne profitent pas de l’enfance,
alors que nous, sans jouets nous savions jouer, avec un bout de tuile comme
craie pour écrire, un chiffon pour faire une poupée, il ne fallait rien pour
s ‘amuser.
J’écoutai
Armande parler et je pensai qu’après tout elle a sûrement été plus heureuse
qu’elle ne l’est dans notre monde moderne. Je n’avais pas envie de vivre son
époque, la mienne me convenait parfaitement, cela ne m’empêchait pas de la
plaindre un peu et ma sympathie allait vers elle.
Elena
Le matin en nous promenant nous voyons un écureuil, sont-ils
nombreux ? Je n’en sais rien, souvent il traverse le chemin et se cache
dans le blé ou le maïs. Il y a aussi les arbres qui bordent le chemin,
l’écureuil n’a pas de mal à y monter. Jamais Arvie ne m’a tiré vers l’animal,
elle n’a même pas essayé de courir derrière lui alors que mes autres
chiens l’auraient fait. C’est ainsi que nous voyons passer parfois un lièvre,
un faisan ou un écureuil.
Demain je retournerai sur le chemin sans faire de bruit avec l’espoir
de revoir l’écureuil qui vit dans les parages. J’essayerai de le photographier,
sans même le déranger.
Elena
1er AVRIL
Dans les années 60, à la télévision, il y avait des blagues pour le 1er
avril. Je me souviens d’une année où on avait annoncé au début du journal que
la tour Eiffel avait été démontée durant la nuit et qu’on cherchait les voleurs
qui avaient osé prendre notre tour si connue ! Mon père m’a tout de suite
rassuré et je me suis souvenue que c’était le 1er avril et que
moi-même je lui avais fait une farce.
Alors je vais quitter la tradition pour vous annoncer que je me suis
inscrite pour le prochain vol sur Mars.
Bien entendu je vous raconterai mon voyage qui va durer plusieurs
années et je ramènerai une tonne de photos !
Je n’ai que du poisson surgelé mais je vous le colle dans le dos comme
dans le temps !
Elena