Laure avait fait un pari stupide, elle avait parié qu’elle se marierait
avec François si elle perdait aux échecs. Laure ne savait pas que Lucien était
champion de Paris aux échecs et elle perdit. En gentleman, il lui proposa de
changer la mise du pari, le mariage est une chose trop sérieuse, Laure refusa
et décida d’aller prévenir François qu’elle acceptait de se marier avec lui.
Il la courtisait depuis six mois, il lui a proposé le mariage une
semaine auparavant, elle avait demandé un temps de réflexion. Elle ne l’aimait
pas vraiment, n’était pas très amoureuse mais en même temps elle allait avoir
trente ans et ne voulait pas finir vieille fille. Laure n’était pas belle,
c’était un handicap, les hommes préfèrent épouser des jolies filles quand ils le
peuvent. François n’était pas vilain, elle ne lui connaissait pas de défauts
importants ; elle ne l’aimait pas et c’était suffisant pour hésiter.
L’idée du pari lui vint car elle n’arrivait pas à prendre une décision, elle
aurait pu faire pile ou face mais elle préféra cette méthode. Elle espérait
qu’il ne l’apprendrait pas.
François se réjouit de sa réponse et l’embrassa fougueusement, il
courut lui acheter une bague de fiançailles.
Le mariage avait lieu dans cinq mois, Laure vivait dans son studio,
travaillait et sortait parfois avec François qui était très occupé par son
métier. Il était commercial et ne gagnait qu’au pourcentage, il n’avait pas de
loyer fixe. Heureusement que Laure avait un loyer fixe, elle était
fonctionnaire, cela permettrait de tenir
en cas de pépin.
François était très amoureux de Laure et attendait avec impatience le
mariage, il craignait que sa fiancée se désiste, il savait qu’elle n’était pas
très éprise, il avait même appris pour le pari aux échecs ; il eut mal
mais décida de ne rien dire pour ne pas la perdre.
Enfin le jour du mariage arriva, François et la famille étaient déjà à
la mairie, les amis aussi, Laure n’arrivait pas. Le maire les appela mais Laure
n’était toujours pas là, le maire leur laisse
trente minutes maximum. François devenait de plus en plus nerveux, il ne
comprenait pas une telle attitude et si elle devait se rétracter c’était avant
et non le jour même.
Le maire finit par dire qu’il ne pouvait plus attendre, tout le monde
se dispersa sans oser regarder du côté de François à part ses parents qui
pestaient.
Pendant ce temps Laure se trouvait avec son amie sur la route, son amie
devait emmener Laure, elle était venue en retard et elles se pressèrent. Aucune
des deux ne pensa à prendre son portable, elles se retrouvèrent dans les
bouchons des périphériques parisiens. Soudain, il y eut un bruit et la voiture
ne pouvait plus rouler. Ariane poussa la voiture et regardait ce qu’elle avait,
elle essayait de la réparer, Laure l’aida comme elle put, elle avait oublié où elle
allait et s’était salie, enfin les policiers les aidèrent et elles furent
remorquées jusqu’au garage. Il fallut attendre une bonne heure pour réparer la
voiture, pendant ce temps Laure se rappela qu’elle devait se marier et demanda
un téléphone, elle réussit à en trouver un, François avait mis le sien sur
répondeur ; elle lui laissa un message expliquant ce qui leur était
arrivé.
Une fois la voiture réparée, Laure essaya de nettoyer les tâches de
cambouis sur sa robe blanche, elle était courte et pouvait passer pour une robe
du dimanche pas forcément de mariage. Ariane était trop sale, elle dit :
-
Je n’irai pas au
mariage, je te déposerai ;
-
Mais tu es mon
témoin fit Laure !
Elles rirent toutes les deux et roulèrent vers la mairie. La secrétaire
de la mairie leur dit que tout était fermé, le maire avait décidé que la mariée
était trop en retard.
Laure demanda à son amie de l’emmener chez François, elles roulèrent
encore trente minutes. Laure sonna, personne ne répondit, il a dû aller chez
ses parents ou des amis, elle était bien embarrassée. Laure réfléchir devant sa
porte et dit à Ariane :
-
Je pense que ce
sont des signes très clairs qui me disent de ne pas insister, je ne me marie
pas : c’est décidé ;
-
Au moins un acte
intelligent répondit son amie
-
Tu le penses
vraiment ?
-
Evidemment, tu
ne l’aimes pas, tout le monde le sait : même lui.
Elles rentrèrent beaucoup plus gaies qu’au départ, Ariane laissa son
amie et repartit. Laure vit un message sur son portable, elle écouta, François
lui reprochait d’avoir oublié son téléphone et d’autres choses. Elle rit et
pensa « Je l’ai échappé belle »
Elena