LA DETONATION
Ils étaient quatre ou cinq face à moi, l’un d’eux tenait un revolver,
il me prévint :
-
Si tu bouges, je
te tue !
-
Mais
pourquoi ?
-
Tu n’as pas à
savoir mes raisons !
J’essayai de rester calme malgré ma peur. La rue était déserte, j’aurai
tant voulu qu’une personne passe pour me sauver !
J’avais très mal à force de ne pas bouger, tous mes muscles étaient
tendus, parfois un des hommes me disait :
-
Attention le
coup va partir !
Ils riaient, alors que je m’efforçai de rester sereine. Il faisait
nuit, je ne voyais pas grand chose, il n’y avait qu’un réverbère qui éclairait
mais très mal et je devinais plus que je ne voyais les gens d’en face.
Il n’y avait que des hommes, jeunes de vingt à trente ans environ, ils ne me quittaient plus
depuis ma sortie du cinéma. Que voulaient-ils ? Ils ne m’avaient pas volé,
ils ne voulaient pas me violer alors que cherchaient-ils ? L’homme au
révolver me dit :
-
Dernière
sommation, après je tire !
-
Mais que
voulez-vous de moi – Si c’est mon sac, servez-vous !
Il rit et ne répondit pas. Je me sentais tout en sueur mais je n’osais
pas bouger ma main ni prendre un mouchoir.
Il y eut un conciliabule entre eux puis l’un d’eux parla longuement, je
n’entendais rien. Enfin ils se mirent en rang face à moi, chacun d’eux tenait
un révolver à la main, l’un d’eux dit :
-
Nous allons
jouer à la roulette russe, tu connais ?
-
Arrêtez, ne
faites pas ça criais-je ! Ils étaient effrayants, j’étais paralysée par la
peur !
J’entendis la première détonation, elle ne m’atteignis pas. J’étais
piégée, si personne ne passait dans la rue, j’étais morte d’ici demain !
Je vis un autre homme, comme une ombre, il levait son revolver et me
visait. J’ai eu encore de la chance, j’entendis le bruit, il m’a raté !
Brusquement j’entendis une détonation plus forte et je sentis que je
m’effondrais à terre. Je devais être morte, malgré la douleur je réussis à
éteindre le réveil qui sonnait près de moi, il me fallut plusieurs minutes pour
réaliser que j’étais bien vivante et, le cauchemar était fini ! Je fus heureuse
de me lever !
Elena