#lundi soleil
Décembre 2024 : argenté
https://www.facebook.com/groups/LundiSoleil/
#argenté : icône réalisée par ma mère
#lundi soleil
Décembre 2024 : argenté
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#argenté : icône réalisée par ma mère
NOËL
Pour ce Noël, que nous devions passer chez
grand-mère, ce fut grandiose ! Pendant des mois nous répétions mes cousins
et moi une pièce, écrite par mon père, Nous étions 4 cousines et un cousin
entre 4 et 9 ans. Nos oncles avaient préparés un théâtre avec des rideaux
rouges, nous avions beaucoup répété les pièces, en plus je devais débuter par
une récitation de Lamartine « L’automne » je la connaissais par cœur.
Nous savions
qu’il y aurait beaucoup de monde, il ne fallait pas rater le spectacle.
Mon père nous
faisait répéter les jours de congés, cela demandait à mes oncles d’emmener les
enfants pour la répétition, une fois par mois et la veille.
Habitant chez
grand-mère, je fus aux premières loges pour les préparatifs, la salle à manger
servit de salle de spectacle et le repas fut servi dans le salon.
Nous avions acheté un sapin immense, mon
père l’avait ramené, c’était le plus grand que j’aie vu. Je passais à
grand-mère les décorations et elle le décorait avec beaucoup de soin, une de
mes cousines aidait, elle avait pu se libérer. La maison avait été astiquée et
décorée au mieux, il n’y avait plus qu’à attendre les invités.
Sans les
enfants, il y avait une vingtaine d’invités, j’avoue que je commençais à avoir
le trac surtout que je débutais avec Lamartine.
Le spectacle
avait lieu après le repas, je voyais que mes cousin, cousines avaient aussi le
trac mais on essayait de le cacher.
Enfin le rideau se lève et j’entonne de
toute ma force « Salut bois couronné… »
Une fois
lancée je n’avais plus peur et je fus applaudie, ma grand-mère sourit et mon
père aussi, j’étais rassurée pour la suite.
Pour la
première pièce mon cousin devait faire semblant de fumer, il y a eu un adulte
malin qui lui alluma la cigarette, il tira dessus et bien entendu se mit à
tousser. Mon oncle se précipita pour la lui enlever, il y eut bien des rires et
le pauvre crut qu’on se moquait de lui et ne voulait plus jouer.
Pendant que mon père le consolait et
l’incitait à reprendre le texte, nous jouâmes la pièce suivante où je jouais
avec une de mes cousines, uniquement en duo.
Nous avons
été applaudies, il fallait que mon cousin rejoue son rôle sans fumer, juste en
faisant semblant. Il a réussi à prendre sur lui et la pièce fut réussie, il a
compris que les rires n’étaient pas pour se moquer de lui mais le texte était
drôle.
Il restait
une pièce où nous finissions tous par un chant de Noël, nous passions devant
les rangs jusqu’au sapin en chantant.
En arrivant
devant le sapin, il y avait un soulier de chacun des enfants et nous y
trouvions un cadeau.
A la suite du
cadeau, passait un père Noël, il nous distribuait des bonbons, puis repartait,
je soupçonne un oncle, d ‘après le son de la voix, je ne croyais plus
au père Noël.
La soirée se
finissait là pour nous, tout le monde partait se coucher, pour moi c’était la
chambre à côté, je récitais encore L’automne, pour moi, grisée par le succès de la soirée !
Elena
AMOUREUX
Lucie et Marc étaient amoureux depuis le collège, aujourd’hui ils
étaient tous deux en finale et devaient passer le BAC à la fin de l’année.
Les parents n’étaient pas pour le rapprochement des jeunes, ceux de
Lucie étaient catholiques avec des origines allemandes tandis que ceux de Marc
étaient pour l'islam, originaires d’Oran.
Tant que les enfants étaient camarades il n’y eut pas de problèmes mais
quand les jeunes avouèrent leurs amours les parents refusèrent de les voir
ensemble.
Lucie et Marc se voyaient en cachette et évitaient d’en parler à leurs
parents.
A dix-huit ans, les jeunes se présentèrent devant chaque adulte en
disant :
- Maintenant nous allons nous
fiancer et nous marier dès qu’on aura gagné assez d’argent !
- Pas question qu’on vous aide
avaient répondu les deux pères !
Marc s’inscrivit en médecine, il savait qu’en seconde année il pourrait
gagner un peu d’argent en faisant quelques soins. Lucie rentra dans une école
d’infirmière, elle espérait un jour pouvoir travailler dans le même service que
Marc.
Les parents refusaient de voir les jeunes ensembles et leurs
fiançailles ne comptaient pas pour eux.
A la fin de leurs études, sans rien dire à leurs parents, Lucie et Marc
s’inscrivirent pour aller travailler en Afrique, tous les deux avaient eu leurs
examens et s’étaient mariés civilement sans leurs parents.
Ils partirent en laissant une adresse à leurs familles, leur avenir
était loin des gens qui ne les comprenaient pas, ils pourraient donner leur
savoir et leur amour aux petits africains pauvres. Il fallut attendre qu’ils
aient un second enfant pour que les parents les supplient de venir leur montrer
leurs petits-enfants, ils cédèrent mais un gouffre immense se trouvait entre
eux et ils ne revinrent plus.
Elena
#lundi soleil
Décembre 2024 : argenté
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#argenté : le trou du diable (un inconnu)
ANDREÏ IVANOV (1775- 1848)
Peintre russe né et mort à St
Pétersbourg . Il est considéré comme
représentant le mouvement classicisme.
Né à l’orphelinat il fut
envoyé à l’Académie russe des beaux Arts
Il reçoit la médaille d’or et devient
artiste qualifié. Il enseigne à
l’académie.
Il reçoit un prix pour son œuvre
Adam et Eve et leurs enfants après avoir été chassés du paradis.
Son épouse a dix enfants avec
lui dont le fils aîné devient un peintre connu également.
Il peint des thèmes religieux
surtout ou académiques.
Sa fin est triste, il perd sa
femme et plusieurs enfants et se retrouve seul. Il meurt du choléra
Je joins : l’épouse du
peintre, Adam et Eve avec leurs enfants… Transfiguration, le baptême du grand
Vladimir…
Elena
Elle aimait les hommes héroïques, les autres ne l’intéressaient pas.
Son romantisme était si fort que dès que le héros redevenait un homme normal
elle ne le supportait pas et le quittait pour un autre héros.
Ses livres ne parlaient que d’hommes exceptionnels et, elle s’entourait
uniquement de personnes hors du commun !
Elle vécut ainsi toute la vie, quittant ses amis devenus ordinaires,
pareil pour les hommes. Pourtant elle savait qu’un homme merveilleux pouvait
devenir normal à un moment donné et ne pouvait se comporter comme un héros à
vie !
Elle eut la chance de connaître beaucoup de gens intéressants, en
commençant par elle-même ayant plusieurs dons. Les hommes lui pardonnèrent en
pensant « Elle se conduit comme une gamine » Il suffisait de voir ses
lectures pour comprendre qu’ils avaient raison.
Elle vécut heureuse malgré quelques déboires et mourut contente d’elle
sans se préoccuper si les siens furent heureux. Elle donna beaucoup d’elle
quand elle aima et oubliait dès qu’elle était déçue.
Elle partit en paix avec sa conscience, ce qui rassura ses enfants plus
terre à terre qu’elle !
Elena
#lundi soleil
Décembre 2024 : argenté
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#argenté : ma composition
JEANNE
Elle avait travaillé en usine jusqu’à 65 ans, il fallait aussi préparer
à manger pour son mari et ses 3 enfants. Le week-end Jeanne rangeait,
repassait, faisait les courses, elle n’avait pas une minute à elle !
Pour la retraite son mari voulut vivre à la campagne, il avait une
maison qui lui venait de ses parents, dans le Berry dans un village perdu.
Jeanne n’avait aucune envie de s’exiler là-bas mais son mari eut le dernier mot
et elle accepta sans rien dire.
Arrivés dans le Berry, elle aida à emménager les meubles, la
vaisselle et le reste…
Au moment du repas son mari demanda :
-
As-tu fait à
manger Jeanne, as-tu assez de courses ?
-
Je ne ferai plus
la cuisine, je prends ma retraite et si tu as faim tu prends la voiture, tu
sais bien que je ne sais pas conduire…
Pierre resta ébahi, il ne savait ni que dire, ni que faire mais la faim
le tiraillait et il partit faire les courses ; en rentrant il lui demanda
comment on cuit les pâtes, elle lui expliqua volontiers.
Depuis ce jour Jeanne ne fit plus jamais la cuisine et les enfants puis
les petits enfants devaient se débrouiller avec ce qu’il y avait, c’est à dire
des conserves ou faire des courses.
Jeanne ne travaillait pas dans le jardin non plus, elle acceptait
juste de recoudre un bouton. Elle consacrait son temps à la peinture et les
paysages étaient merveilleux dans les environs. Jamais on ne la vit aussi
heureuse, son entourage accepta le fait qu’elle prenait sa retraite et ne lui
demanda plus rien !
Elena
Trois heures du matin (vrai)
Il m’arrive de me réveiller à 2 ou 3 h du matin et dans ce
cas je me rendors dans le fauteuil du salon.
Il y a deux jours, j’ai entendu frapper à mes volets sur mon
balcon. J’ai regardé l’heure il était 3 h 15. De nouveau on frappe sur mon
volet. J’hésite à appeler la police mais j’entends un bruit de voix. Je n’ai
pas compris la discussion j’ai juste remarqué qu’une fenêtre s’est ouverte et un
homme convainquit l’homme de mon balcon de redescendre. Il faut dire que nous
sommes en pleine restauration depuis des mois avec un échafaudage On peut
monter facilement avec les nombreuses échelles et barres fixes etc…
Je n’ai pas eu à téléphoner à la police mais j’étais
effrayée. J’ignore si ce fut un acte de malveillance ou une
étourderie . ?
Elena 2024
DVORAK (1841 – 1904)
Compositeur tchèque il travaille comme boucher avant que
ses parents l’envoient chez un oncle étudier la musique car ils se sont aperçus
de ses prédispositions à la chorale du village.
Après avoir joué à l’orchestre
de Prague durant des années il quitte pour devenir compositeur. Son œuvre est
immense et variée, il a tout essayé sauf le ballet. Il a composé un opéra
« Russalka qui veut dire sirène)
Il était connu durant sa vie et
quelques semaines avant sa mort il reçut une médaille d’or de Paris.
Je vous mets un lien vers ses
œuvres
Elena
AUTOMNE
Orange,
rouge ou jaune
Tombent
les feuilles d’automne,
Dansent
au gré du vent
Volent, au firmament
Chutent
sur le sol gisant.
Orange,
rouge ou jaune
Couleurs
de l’automne,
Tentent
les poètes,
Les
peintres, les bohèmes,
Couleurs
chaudes
Ravivent
nos artistes.
Couleurs
de l’automne,
Soyez
les bienvenues,
J’oublie
ma tristesse
Voyant
les feuilles voler.
Elena
Nous étions au Portugal lorsque nous apprîmes au camping la mort
d’Amalia Rodriguez. Il y eut des CD jouant le fado, des marchés à l’extérieur
vendant ses chansons. Je ne la
connaissais pas très bien mais en l’écoutant, je ne pouvais pas faire
autrement, on avait mis des haut-parleurs et ses chansons passaient ; je
me suis laissée aller et j’éprouvais l’envie de la connaître plus.
Nous avons acheté des cassettes et CD qui se vendaient à la sortie du
camping. Je la mis en boucle un soir, je fus fascinée par sa voix, elle m’avait
conquise !
Depuis je me suis renseignée sur ses films mais je préfère acheter des
CD et l’écouter sereinement. Il y eut une émission à la télévision que j’avais enregistrée,
cela me permit de la voir chanter et je compris que cette femme était faite
pour chanter et le reste ne comptait pas pour elle !
Je voulais vous rendre un hommage Amalia Rodriguez, je vous admire
beaucoup !
Elena
L’homme sort de l’hôpital, il veut vivre. Le médecin lui a laissé un
petit espoir, il lui a dit :
-
Faites attention
à votre nourriture, ne fumez plus et ça ira !
-
Je ne suis pas
fichu demanda-t-il ?
-
Vous pouvez
encore vivre longtemps si vous suivez mes conseils.
Il respire, la joie l’inonde, il ne va pas mourir comme il craignait.
Un régime, il pouvait, ne plus fumer sera plus dur mais il essayera. La joie de
vivre lui redonna du tonus et des bonnes intentions. Durant un an, il vécut
normalement sans aucun problème médical.
L’année d’après il eut des malaises et retourna voir son médecin, il
lui dit :
-
Vous êtes encore
là, je ne vous donnais pas 6 mois ?
-
Mais vous m’avez
dit que je vivrai longtemps !
-
Des mots pour
donner le moral aux malades, qui sait vous pourrez encore vivre un an de plus,
la médecine n’est pas une science exacte à 100 %.
L’homme ressortit, il respira profondément, il voulait vivre, il
lutterait jusqu’au bout, la maladie ne l’aura pas comme ça !
Elena
#lundi soleil
Novembre 2024: doré
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#doré : bijouterie birmane
DEUX FRERES
Jean-Paul mourut dans un accident de voiture, dix ans plus tard sa
femme continuait à visiter ses beaux-parents. Il y avait une grande entente
dans la famille et Nicole s’était attachée à son beau-frère Gilles.
Depuis deux ans l’amitié se transforma en un sentiment plus fort qu’on
appelle l’amour même s’ils n’osaient pas se l’avouer.
Marthe, en tant que mère, s’aperçut des sentiments de son fils et sa
belle-fille, comme Nicole n’avait pas eu d’enfants, son mari était mort dix
mois après le mariage, elle décida d’en parler à Gilles.
Le fils avoua son sentiment à sa mère qui le poussa à l’avouer à
Nicole, elle serait ravie s’ils se mariaient.
Gilles fit sa déclaration, qu’elle ne fut sa surprise quand Nicole
refusa !
-
Jamais je ne
pourrai vivre dans la maison où j’ai perdu mon mari.
-
Mais nous
vivrons ailleurs, nous y passerons que
quelques jours de temps en temps.
-
Cela sera trop
dur, si je vis avec toi il faut que ce soit loin et que je ne vive pas plus
d’une journée dans ta famille.
Il accepta avec réticence, malgré tout il en parla à sa mère tellement
il fut étonnée par sa réaction.
-
C’est normal,
Nicole avait vécu plusieurs années avec Jean-Paul et ils venaient à la maison.
Tu étais en Amérique à cette époque et elle ne peut pas l’oublier.
Gilles comprit que son frère l’empêcherait de vivre heureux avec Nicole
malgré sa mort, il préféra rompre avec Nicole et se retira aux USA pendant deux
ans, le temps de trouver une gentille épouse là-bas.
Elena
HIBOU
Je
suis un vilain hibou qui pleure sur un amour impossible ! Comme elle est
belle la colombe qui vit tout près de moi, elle ne me voit pas, normal je suis
laid. Elle m’ignore, je n’ai pas une belle voix ! J’irai la voir et lui
dirai :
- Ne
me craint pas jolie colombe, pour toi je ferai l’impossible ; je
franchirai les cieux, je te défendrai s’il le faut mais soit à moi, je t’aime
comme un fou.
Cette
idylle durait depuis un an et tous les oiseaux plaignaient le pauvre hibou, la
blanche colombe l’ignorait et volait avec son compagnon.
Un
jour, un incendie dévasta la forêt et le hibou sauva la colombe épuisée. Elle
lui offrit une fleur qu’elle cueillit pour lui :
- Merci
gentil hibou, tu seras mon ami, nous ne sommes pas faits pour nous marier mais
je ne t’oublierai pas, adieu !
- Au
revoir jolie colombe, je t’aimerai toujours !
Chacun
partit de son côté, la colombe avec son compagnon et le hibou tout seul, il
vécut longtemps en solitaire. Parfois son humeur attendrie lui permettait de
conter son bel amour platonique !
Elena
BLOK
L’inconnue
Le
soir, un vent fiévreux et lourd oppresse
Parmi la rue où sont les restaurants,
Alors que juin à des clameurs d’ivresse
Mêle son âme aux souffles altérants.
À peine si quelques voix d’enfants crient.
À peine si l’on voit se détacher
Loin, sur l’ennui morne des closeries,
L’enseigne au croissant d’or d’un boulanger.
Et chaque soir par delà les barrières,
Entre les verts talus de gazon ras,
Les fins roués aux expertes manières
S’en vont, chacun une fille à son bras.
Parmi l’étang le jeu des rames sonne,
Parfois un cri de femme retentit –
Et dans le ciel, qui de rien ne s’étonne,
La lune au croissant blême s’arrondit.
Ainsi le soir, tout au fond de mon verre
Tel un ami fidèle me sourit ;
Et je le vois dans la liqueur amère
Se fondre avec mon visage attendri.
Quelques servants, près des tables voisines,
Errent d’un pas somnambulique et las ;
Des hommes saouls aux prunelles sanguines
Clament en chœur : in vino veritas.
Et chaque soir je revois m’apparaître,
— Ou bien d’un songe seul suis-je leurré ?
—
Un corps de femme, au vague des fenêtres,
Svelte, et de soie et de velours paré.
Spectre frôlant les tables par rangées,
Que toujours seule ainsi l’on aperçoit,
Et de parfums et de brouillards chargée
Auprès d’une fenêtre elle s’assoit.
L’on sent peser un monde de ténèbres
Parmi sa robe aux frôlis lents et doux ;
Son grand chapeau s’orne en plumes funèbres,
Ses frêles mains sont lourdes de bijoux.
Telle elle semble à mon âme hantée.
Sous sa voilette, alors plongeant mes yeux,
Je vois s’ouvrir une rive enchantée,
À des lointains purs et mystérieux.
Les sens brûlés d’incorruptible flamme,
Des plus obscurs secrets je suis témoin ;
Tous les replis ténébreux de mon âme
Sont transpercés par l’âpre éclair du vin.
Je crois alors sentir dans ma cervelle
Les grands, les noirs plumages osciller ;
Je vois ses yeux dont bleuit la prunelle
Comme des lis, à l’horizon, briller…
Ainsi je porte un trésor, dont sans cesse
La clé magique obéit sous ma main…
Tu disais vrai, monstre à face d’ivresse :
La Vérité pour moi gît dans le vin.
Blok
Ce fut son poème le plus connu mais
d’autres ont suivi. Il fut un grand poète du XXe siècle. Né en 1880 il est mort à 40 ans, l’alcool
mais surtout les prostituées et les maladies vénériennes. Il aimait son épouse
mais avait besoin des prostituées pour se sentir bien. Il fut reconnu comme un
grand poète symboliste russe.
Elena
ARDAY
En rencontrant Armande, je lui demande de me
raconter ses souvenirs de jeunesse. On se connaît depuis un certain temps,
depuis que nous avons construit dans la région.
Jamais
Armande n’a dépassé la petite ville, située à 20 km de son village et encore
depuis peu, quand son mari eut une voiture. Il a fallu qu’il en achète une, les
commerçants ne passent plus dans le village, juste le boulanger.
Nous
n’avions pas grand chose – dit Armande – mais nous étions heureux ! Vous
comprenez- continue Armande- dans le temps il y avait l’amitié, nous nous
retrouvions pour les veillées et là tout le monde s’amusait, plus comme
maintenant où la télé a remplacé les veillées. Un regard triste me fixa puis
elle continua – Oui, à l’époque, nous faisions tout en commun, on se retrouvait
dans les champs tous ensemble, le midi nous mangions ensemble, ensuite nous
faisions la sieste. Nous gardions les enfants des autres pas comme maintenant.
Elle sourit et me dit – le mardi était mon jour préféré, nous allions au lavoir
du bas et toutes les femmes étaient rassemblées pour la lessive. Le plus dur
était la côte, chez nous c’est vallonné, puis les escaliers que vous voyez mais
ensuite on passait la matinée à rire tout en lavant, il ne faut pas croire le
travail ne manquait pas à l’époque et on ne s’ennuyait jamais. Il y avait Yvette qui ne pouvait presque plus marcher et
ne faisait plus rien chez elle, sa belle fille avait pris le relais mais elle
n’aurait pas manqué de venir au lavoir le mardi jusqu’à sa mort elle s’est
traînée avec son linge, à la fin elle prenait peu de linge mais montait les
marches avec l’aide de sa fille.
Armande
souriait à ses souvenirs, je la voyais heureuse.
A
notre prochaine rencontre je demandai à Armande comment elle connut son mari.
Elle rosit puis accepta d’en parler – Nous allions tous ensemble à l’école,
plutôt par groupes d’âge et jean était dans mon groupe l’année du certificat,
il faut dire que nous avions trente minutes aller et autant pour le retour.
Puis plus tard il y a eu une fête au village et bien sûr tous les jeunes y
étaient, à l’époque c’était notre façon de nous amuser.
Nous
avons dansé avec Jean, ensuite un an de fiançailles, puis le mariage. Je me
souviens j’avais la robe de mariée de ma mère et c’est bien la seule fois où je
me sentis si belle ! Armande rougit en me voyant, elle m’avait oublié un
instant puis elle se reprit – A l’époque nous étions habillées toujours avec
des blouses, il y avait toujours du
travail et la robe on la mettait pour l’église : enterrement, mariage,
fête… Ce n’était pas fréquent, alors quand nous étions en robe nous nous
sentions belles même les plus moches.
En rentrant dans la maison Armande me dit –
Vous voyez les murs, c’est moi qui avait tout peint, et parfois je passais
aussi les autres murs à la chaux. La cheminée était toujours allumée et nous
avions toujours de l’ eau chaude hiver comme été, le café coulait à flots,
surtout pour les femmes, les hommes préféraient le vin.
Cette
chambre était celle de ma belle-mère,
elle m’en a fait voir, à l’époque on ne disait rien il fallait subir fit
Armande tristement puis en riant elle me montre le grenier – Là c’était la
chambre du valet, il avait les pieds qui dépassaient du lit, et avait à peine
la place pour mettre ses affaires mais c’était mieux que l’écurie. Certains
dormaient à l’écurie avec les vaches. Un jour la mère Paulette est allée uriner
dans l ‘écurie et elle se mit à crier, le valet dormait là-bas et bougea
en la voyant entrer, c’est qu’à l’époque certaines faisaient leur besoin debout
et on trouvait ça naturel, on ne faisait pas de chichis comme maintenant. Je me
retenais pour ne rien montrer sur mon visage.
Armande,
vous ne préférez pas le progrès, vous avez plus de temps libre
aujourd’hui ?
Elle
me regarde, réfléchit et répond – Non, aujourd’hui je me sens inutile, il n’y a
plus la famille comme avant, c’est chacun pour soi . Avant je voyais une
voisine et on pouvait parler dix minutes ensemble, aujourd’hui elles sont
toutes pressées et ne savent plus prendre le temps. C’est ce que je cherchais,
on prenait le temps même si on avait beaucoup de travail, plus maintenant
et la telé n’a rien arrangé.
Je
ne suis pas malheureuse continua Armande mais ce n’est plus pareil, je penserai
toujours à cette époque où mardi gras on se déguisait et on allait voir les
voisins, faire peur aux petiots. Les bonbons qu’on recevait à Noël on les
appréciait, aujourd’hui les enfants sont à peine contents de leurs cadeaux, il
leur faut toujours plus.
Je
vois mes petits-enfants, ils sont trop gâtés et ne profitent pas de l’enfance,
alors que nous, sans jouets nous savions jouer, avec un bout de tuile comme
craie pour écrire, un chiffon pour faire une poupée, il ne fallait rien pour
s ‘amuser.
J’écoutai
Armande parler et je pensai qu’après tout elle a sûrement été plus heureuse
qu’elle ne l’est dans notre monde moderne. Je n’avais pas envie de vivre son
époque, la mienne me convenait parfaitement, cela ne m’empêchait pas de la
plaindre un peu et ma sympathie allait vers elle.
Elena
#lundi soleil
Novembre 2024: doré
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#doré : pagode birmane
William TURNER (1775 – 1851)
Peintre anglais ainsi que
graveur. De romantique il passe comme un précurseur impressionniste.
Il voyage dans toute l’Europe et
il est surtout reconnu pour les paysages à l’aquarelle, il sera surnommé
« peintre de la lumière »
Il peint beaucoup de marine et
devient célèbre. Il devient académicien royal
Taciturne il a peu d’amis et vit
avec une veuve plus âgée que lui, elle a 2 filles et on ignore si elles sont de
lui ou pas.
A la fin de sa vie il vivait dans une
mansarde. Il meurt du choléra et dira avant de mourir »le soleil est
Dieu »
Il lègue ses toiles à l’état Britannique
et sa fortune pour un établissement des peintres âgés, la création d’une chaire
d’enseignement d e l’art paysager à la Royal Académie.
Elena
HOMMAGE
Nous aimions rire, sans raisons, sans spiritueux, tout simplement nous
étions de natures gaies ! Nous, nous sommes promenés ensemble,
accompagnées de nos 3 chiens, ensemble nous cueillions des mûres souvent en
chantant ou en riant ! Je me souviens de nos baignades où tu nageais mieux
que moi.
Nous sommes aussi sorties voir des spectacles, opéras, concerts et
théâtres, folklore aussi ! J’ai lu tes livres et tu as lu les miens, nos
CD nous nous les sommes prêtés, les films aussi et nos soucis parfois !
Tout ça c’était il y a un peu plus de dix ans, depuis tu t’es éteinte
en me laissant des souvenirs vivaces et douloureux parfois !
Elena
Michel jardinait, je l’entendais rire et discuter ; je n’entendais
pas son interlocuteur mais j’étais persuadée que c’était Lisette notre voisine.
La moutarde me monta au nez, cette femme provoquait tous les hommes – sûrement
qu’elle avait mis sa robe décolletée – je la vois entrouvrir ses lèvres et
baisser ses yeux de façon impudique.
Mon mari continuait à discuter en riant, ma colère augmentait au fur et
à mesure. J’hésitai à sortir ? J’optai pour la dignité et je restai à la
maison prête à bondir sur lui quand il rentrerait.
Michel se tut, je jetai un coup d’œil, il travaillait sur les laitues,
apparemment il s’était calmé. Je continuai à bricoler dans la maison tout en
ayant la tête ailleurs. Lisette avait déjà détourné plusieurs maris du village,
il ne manquait plus que le mien !
Michel entra tout joyeux en disant :
-
J’ai fait la
cour à la voisine, elle était contente !
-
Tu oses me le
dire, je t’ai entendu faire du plat à Lisette !
A ces mots, il éclata de rire. J’avais beau crier, le disputer, il
riait encore plus fort ; je demandai interloquée :
-
Pourquoi
ris-tu ?
-
Mais je n’ai pas
vu Lisette, j’ai fait la cour à Andrée, tu ne vas pas être jalouse
d’elle ?
J’éclatai de rire avec lui. Il faut dire qu’Andrée était la doyenne du
village, elle avait 86 ans. Mon mari n’en avait que 55 et moi 50. Je peux
ajouter qu’Andrée n’était ni belle ni attirante et je vois mal qui peut lui
faire encore la cour !
Il ne me restait plus qu’à m’excuser, Michel me dit :
-
Je te pardonne à
condition que tu me fasses une tarte aux prunes comme tu sais les faire !
-
C’est du
chantage répondis-je !
-
On peut appeler
ça comme ça et il rit à nouveau.
-
Elena
YVONNE
Gilles et Yvonne avaient acheté une maison de campagne dans le village.
Il travaillait comme Principal dans un lycée et elle comme employée de bureau à
l’hôpital. Le couple n’était pas très assorti, il se sentait supérieur aux
autres, refusait d’appeler les gens par leurs prénoms, gardait ses distances et
gardait un air condescendant quand on lui parlait. Elle, aimait rire, était
spontanée, râleuse, serviable, peu cultivée. Leur seul point commun était
l’économie qui parfois frisait la radinerie.
Depuis longtemps ils n’étaient plus amoureux et elle décida de vivre à
la campagne avec leurs deux fils. Ils s’arrangèrent, elle venait faire son
ménage, les courses le repassage… Il lui donnait une petite somme pour subvenir
à ses besoins et elle était enfin heureuse et épanouie.
A la retraite Gilles décida de venir s’installer dans leur maison de
campagne, il n’y était pas venu depuis 17 ans et cela posait certains
problèmes.
Yvonne accepta de faire les courses et la cuisine, s’occuper du linge
et continuer à cueillir les fruits, elle lui laissait le potager et le reste du
jardin ainsi qu’un cheval qu’elle gardait depuis une dizaine d’années. Ils
essayèrent de vivre ensemble mais en évitant de se croiser trop souvent. Ils
allaient chez les voisins prendre le café ensemble malgré les distances qu’il
mettait entre lui et les autres.
Petit à petit elle s’étiola, on ne la vit plus rire et à peine sourire,
elle maigrit tellement qu’elle fut hospitalisée ; là-bas on ne trouva rien
et on la renvoya chez elle. Elle s’éteignit dix jours plus tard ne pouvant plus
manger du tout.
Elena