- PAUSE MER QUELQUES JOURS
samedi 31 août 2024
vendredi 30 août 2024
Lucinda RILEY (1965 – 2021 )
Elle est née en Irlande. Après une carrière d’actrice au
cinéma, théâtre et télévision elle a écrit son premier roman à 24 ans. Depuis
ses livres ont été traduits dans 40 langues et continuent à toucher le monde
entier. Les 7 sœurs est un phénomène mondial créant un genre littéral à part entière. Elle fut adaptée
pour la télévision et reçut des prix. Elle a aussi écrit des livres pour
enfants. Après avoir élevé ses 4 enfants elle a acheté une ferme isolée en
Irlande où elle a écrit ses 5 derniers romans
Atteinte d’un cancer, elle s’est éteinte à 56 ans.
J’ai été passionnée par ‘les 7 sœurs » en 8 tomes mais
si prenant qu’on en redemande . Après j’ai lu ses romans que j’ai dévoré avec
autant d’intérêt.
Elena 2024
mercredi 28 août 2024
ADIEU MAISON
Berthe s’assit dehors, le soleil ne tapait pas trop fort et c’était si
agréable de voir sa maison !
Le muscat donnait sur le mur du hangar, tandis que le chasselas
descendait sur la maison. Elle se souvenait qu’ils avaient découvert le raisin
par hasard et l’avaient laissé pousser. Les enfants venaient toujours à cette
époque pour cueillir les fruits : raisins, figues, noix… Elle leur
préparait de la gelée de coing et des confitures de mûres avec l’aide de son
mari.
Marcel était mort depuis déjà cinq ans, sans lui la vie à la campagne
n’était plus la même ; elle ne pouvait pas bricoler, l’arthrose l’en
empêchait et l’âge aussi.
Berthe vit le chêne au fond du champ, ils avaient tout fait pour le
garder, il était si majestueux. Les petits enfants aimaient y jouer, il y avait
toujours de l’ombre ! Elle se rappela les cris des enfants, les rires et
la piscine qu’ils dépliaient tous les ans. Une larme coula sur sa joue, ils
étaient tous dispersés et n’avaient plus le temps de venir. Elle n’avait pas vu
ses enfants depuis presque un an et les petits enfants idem.
Berthe admirait l’altéa qui avait bien poussé, elle avait voulu qu’on
le coupe, il était trop épais mais il a résisté à tous les traitements et se
portait à merveille !
Elle chercha Mistigris des yeux, il avait dû se cacher, les valises lui
faisaient toujours peur, la voisine avait promis de s’en occuper. Elle
entendit :
-
Madame Berthe il
va être l’heure ;
-
J’arrive
répondit-elle essayant de tout photographier dans sa mémoire.
Là-bas, dans la maison de retraite elle aura le temps de se remémorer
sa maison ainsi que sa vie. Elle n’aura que ça à faire, les enfants passeraient
une ou deux fois l’an puis
l’oublieraient pour des occupations plus importantes.
Elle se leva péniblement, vit Mistigris, lui fit un signe d’adieu et
rentra dignement, cachant sa peine.
Elena
lundi 26 août 2024
#lundi soleil
Août 2024 : turquoise
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#turquoise : la banquise
vendredi 23 août 2024
LA TEMPÊTE
Claudine n’avait pas peur, elle venait de le constater avec beaucoup
d’étonnement. Ils roulaient depuis des heures sous la tempête, les arbres
tombaient sur la route, il fallait faire demi-tour, trouver une autre route.
Heureusement, il y avait des gendarmes pour indiquer les routes parfois
barrées.
Ils étaient au camping avec leur camping-car, soudain un arbre tomba
juste à côté de leur véhicule. Cet incident les contraignit à rentrer chez eux
le plus rapidement possible ; ils n’avaient pas prévu que la tempête
envahissait la France, durant leur trajet ils n’étaient pas épargnés.
Jacky conduisait doucement, regardant de tous côtés, le danger était
partout ! Claudine dit calmement :
-
Un sapin tombe
de l’autre côté, nous ne risquons rien ;
-
Je me sens
déporté répondit-il !
-
Attention
accélère, un pin va tomber derrière nous !
Jacky suivait les conseils de sa femme tout en surveillant par
lui-même. Il vit enfin le panneau qui les mènerait à domicile à trente
kilomètres, il souffla en disant joyeusement :
-
Notre martyre
est presque terminé, nous arrivons !
-
Regarde, la
route est déviée, un gendarme donne des instructions répondit son épouse.
Le gendarme expliquait que des arbres tombés empêchaient de prendre
cette voie et qu’il fallait rallonger par un autre chemin.
Courageusement ils continuèrent à rouler en tanguant, le vent soufflait
si fort qu’il était difficile de rouler droit. Ils avaient l’impression que
cela faisait des jours qu’ils étaient sur cette route et ne voyaient pas la fin
de leur cauchemar. Les arbres tombaient, surtout les pinèdes, la fatigue les
rendait presque insensibles. Claudine surveillait ceux qui penchaient en
prévenant son compagnon qui évitait l’obstacle.
-
Nous voici
arrivé, après la côte dit Jacky soulagé !
-
Oh !
Regarde l’arbre, il est tombé devant la maison de Marie, nous ne pourrons pas
passer cria Claudine prête à pleurer. Ils étaient presque au but, plus qu’à
tourner la rue et on voyait leur maison.
-
Descendons dit
son mari, nous allons voir avec les voisins, on peut peut-être le déplacer.
Ils laissèrent le camping-car et allèrent voir leur voisin, il avait
laissé sa lumière allumée sachant qu’ils arriveraient. Il les accueillit
chaleureusement et fit entrer Claudine pour boire une tisane avec sa femme.
Ensuite, les deux hommes allèrent chercher deux autres voisins dans la force de
l’âge. A eux quatre ils arrivèrent à déplacer l’arbre et Jacky put ramener le
camping-car dans son hangar.
Ils se retrouvèrent tous chez Christian, il dit :
-
J’ai vu que des
tuiles sont tombées de ton toit, je te les remettrai demain si la tempête
s’arrête ;
-
Merci, et ici il
y a eu beaucoup de dégâts ?
-
Chez Jacqueline,
un arbre est tombé sur la porte, elle ne pouvait plus sortir – Elle a téléphoné
et nous sommes venus la dégager.
Jacky raconta leur périple et loua le sang-froid de sa femme. Il la
regarda, elle pleurait. Etonné il lui demanda la raison :
-
Je n’en peux plus je veux aller me coucher !
-
C’est les nerfs
qui lâchent dit Christian, allez vous reposer !
Le couple remercia les voisins et partit se reposer. Ils entendirent le
vent une partie de la nuit et craignirent pour leur toit mais vers le matin le
vent se calma et ils purent dormir du sommeil du juste.
Ils furent réveillés par la sonnette, il était onze heures. Christian
venait remettre les tuiles, il rit en les voyant à peine réveillé et dit :
-
La journée
d’hier vous a épuisé, allez déjeuner, je m’en occupe !
-
Ouf ! Le
vent s’est calmé, la vie va reprendre son cours normal répondit Jacky en
souriant.
Elena
mercredi 21 août 2024
La souris et le chat
Le chat a attrapé la souris et voudrait bien la manger mais la petite
souris lui dit :
-
Si tu ne me
manges pas j’exécuterai ton vœu le plus cher ;
-
Je te lâche et
tu me procures toutes les souris sans que je sois obligé à courir
derrière ;
-
Pas de problème,
je tiens toujours mes promesses.
La petite souris entra vite fait dans le petit trou où elle habitait,
elle réfléchit comment elle pouvait tenir une telle promesse sans nuire à ses
amies souris. Elle eut une idée et le lendemain elle en parla à la réunion des
souris.
Le chat attendait de voir les souris accourir vers lui et se léchait
les babines, justement il en voit une, puis une autre, enfin un troupeau de
souris. Il court pour les attraper, elles sont insaisissables, il a beau
tourner de tous les côtés, essayer d’en toucher une mais rien à faire, il
s’assit et se mit à pleurer de rage. La petite souris vint à lui en
demandant :
-
Alors tu n’as
pas voulu de mes souris ?
-
Je ne suis plus
bon à rien, je n’ai pas pu en prendre une seule !
La souris se retira en souriant, elle avait envoyé des souris
virtuelles, les autres avaient regardé sans bouger de leurs trous et avaient
bien ri !
Elena
lundi 19 août 2024
#lundi soleil
Août 2024 : turquoise
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#turquoise : ma composition
vendredi 16 août 2024
ELLE CHANTAIT
Marcel était un mari aimant mais
colérique, Colette trouva la parade, à chaque fois que son mari commençait à
râler elle se mettait à chanter. Il faut dire qu’elle avait une très jolie voix
et leur rencontre se fit lors d’une représentation où Colette accepta de
chanter un morceau de « Carmen »
Au début Marcel resta indécis quand il
entendit chanter Colette au moment où il poussa une colère contre un chauffard
mais il ne vit pas d’ironie dans son regard juste beaucoup de tendresse, il ne
dit rien. Par la suite il lui demanda pourquoi elle chantait quand il était en
colère ? Elle répondit que cela la soulageait et ils en rirent ensemble.
Les enfants naquirent et ils prirent
l’habitude de chanter avec leur maman. Bien sûr si l’un d’eux devait être puni
ou grondé le chant n’aidait pas.
Ils prirent l’habitude de chanter dès qu’ils
sentaient leur père près à exploser et par l’habitude cela pouvait arriver
devant des invités qui écarquillaient les yeux sans comprendre.
Elena
mercredi 14 août 2024
ECOLE
Paul venait d’avoir six ans, il rentrait au CP. Sa maman lui avait
dit :
-
En rentrant de
l’école nous fêterons ton anniversaire !
-
A l’école ils
vont me le fêter ?
-
Non, pas cette
année, tu es à l’école des grands.
Il était triste en entrant en classe, les autres années sa maîtresse
lui fêtait avec ses copains, il avait même des bonbons !
L’instituteur l’interpella :
-
Tu n’écoutes pas
ce que je dis Paul !
-
oui
Monsieur !
Toute la matinée, Paul fut un peu distrait, ses copains de maternelle
avaient oublié qu’il avait six ans,
Vincent était pourtant invité à venir chez lui mais il ne lui a rien
souhaité.
A midi, il mangeait à la cantine, il était assis à la même table que
ses copains de l’an dernier. Ils parlèrent des nouveaux cours qu’ils auraient,
du maître et d’autres choses… Paul restait silencieux, la larme à l’œil !
A la fin du repas, une femme de cantine vint apporter un gâteau à la
table de Paul :
-
Bon anniversaire !
-
Merci dit Paul
en rougissant !
Sa maman ne lui avait pas dit qu’à l’école privée où il allait, on
fêtait les anniversaires, c’était une surprise.
Paul riait, il partagea avec toute la table et le reste de la
journée il fut gai comme un pinson !
Elena
lundi 12 août 2024
#lundi soleil
Août 2024 : turquoise
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#turquoise : Saïgon
vendredi 9 août 2024
LE REVOLUTIONNAIRE
Georges avait vingt-deux ans, à l’institut il était entré dans un
groupe révolutionnaire : les Mencheviks. Malgré le fait qu’il était prince,
il distribuait des tracts comme ses camarades. C’est ainsi qu’il se fit prendre
et la sentence fut dure :
-
Vous avez une
semaine pour partir en Sibérie, vous n’aurez plus le droit de remettre les
pieds à Moscou ni à Saint-Pétersbourg.
Il pouvait se marier avant de quitter sa famille, il réfléchit
longuement puis le nom de Maria vint naturellement à son esprit. Il passa la
voir, sa mère lui proposa le thé :
-
Maria je vais
être direct avec vous, j’ai une semaine avant de partir pour Vladivostok sans
retour au pays, voulez-vous m’épouser ?
-
Je vous suivrai
sans hésiter. Elle sourit en rougissant !
-
Vous pourrez
revenir voir votre famille ainsi que nos enfants, l’interdiction ne concerne
que moi.
Elle l’écoutait heureuse, ils se connaissaient depuis six mois et elle
attendait cet instant même si elle n’avait pas pensé à la Sibérie mais elle s’y
ferait. Elle n’avait plus de père et sa mère et sa grand-mère accepteraient,
elle le savait.
Le silence de sa mère en disait longs. Maria alla se changer et demanda
à Georges de l’emmener chez le photographe, ensuite ils pourraient publier les
bans et demander à un prêtre d’officier leur mariage.
Quelle était belle Maria dans sa longue robe mauve avec les dentelles
blanches. Elle tenait un éventail à la main, sa coiffure était magnifique, elle
resplendissait. Maria regardait Georges d’un air taquin. Il était heureux de
son choix, elle serait une bonne épouse.
Nous étions en 1897, ils partirent à Vladivostok. Ils vécurent dans une
petite maison. Maria mit trois enfants au monde, pendant ce temps son mari
continuait à cacher des mencheviks, trotskystes ou bolcheviques, tout en
travaillant en tant que gouverneur.
Le gouvernement ne voyant rien de suspect lui offrit un poste de
Directeur de banque à Kharbin.
Leur vie changea, en apparence, ils avaient un domaine, ils étaient
riches, Maria tenait la maison et s’occupait des enfants, son mari militait de
plus en plus et partait en cachette en laissant croire que c’était pour la
banque.
Un jour Maria reçut une lettre du gouvernement, elle disait que Georges
était mort en Angleterre en courant derrière un bus. Plus tard, elle sut qu’il
fut tué par des bolcheviks ne sachant pas qu’il était des leurs mais ayant
juste retenu qu’il était prince.
Georges avait envoyé une lettre à sa femme, il lui racontait qu’il
était passé à Moscou, assisté à de nombreuses réunions et la révolution n’était
pas celle à laquelle il avait cru, il était déçu et partait en Angleterre pour
voir s’ils pourraient y trouver asile. Cette lette Maria la reçut après la mort
de son époux, elle la donna à sa fille aînée quand elle quitta le pays, la
garder était trop risqué.
C’était en 1921, Maria reçut de l’argent et son mari fut déclaré héros.
La fille ainée, Véra, partit en
Allemagne, son frère mourut pendant la guerre de 1940 et la seconde fille
vieillit avec Maria dans un petit appartement. La mère faisait le ménage pour
survivre.
Véra, quitta l’Allemagne pour Paris, elle eut des nouvelles de sa
famille par la croix rouge, ses filles retrouvèrent les cousins pendant la
perestroïka sous Gorbatchev. La famille put se réunir quelques semaines à
nouveau !
Elena 2024
mercredi 7 août 2024
ENTERREMENT
Quand Lisette mourut tout le monde fut stupéfait, elle avait une santé
de fer. Son mari annonça qu’elle était morte d’une crise cardiaque et que
c’était courant dans sa famille.
Tout le monde savait que le couple ne s’entendait plus depuis des
décennies et ne vivaient ensemble qu’à cause de l’argent. Gérard ne voulait pas
vendre la maison et, ils étaient mariés sous la communauté. Lisette n’avait pas
beaucoup travaillé et sa retraite était mince, par contre elle était hyper
active ! Outre la chorale, elle était inscrite à des cours de poterie puis
à un organisme contre le cancer où elle participait à la vie associative.
A l’enterrement il y eut une foule immense, la chorale chanta une
dernière fois ses chants préférés. Gérard avait une mine affreuse, ses fils
l’évitaient. A partir de là les commérages allèrent bon train, Germaine
souffla :
- Si les fils ne lui parlent pas, c’est qu’il est coupable !
- Tu crois qu’il l’aurait tué demanda Simone ?
- Tuer, je ne sais pas, mais rendu malheureuse pour sûr !
-On ne meurt pas brusquement à 67 ans ajouta Jocelyne.
Un groupe se forma sur la place de l’église et les commérages allaient
bon train.
Brusquement le curé dispersa la foule ; c’était un homme d’une
cinquantaine d’années qui connaissait bien ses ouailles :
-
Quand le cœur
lâche ça ne prévient pas et c’est ce qui est arrivé à notre regrettée défunte,
le médecin n’a pas jugé bon de demander l’autopsie alors n’essayez pas de faire
plus que lui !
Il partit sans se retourner vers le cimetière, les gens le suivirent
honteux, plus aucune remarque ne fut
entendue. Les personnes embrassèrent aussi bien le père que les fils. Gérard ne
cachait plus ses larmes.
Simone dit en s’éloignant :
-
Il a dû l’aimer,
le pauvre homme !
-
Chacun d’eux
cache sa peine en solitaire, ils n’étaient pas bavards répondit Germaine.
-
Après tout elle
ne fut pas malheureuse renchérit Jocelyne.
La foule se dispersa laissant la famille se recueillir en paix. L’époux
dit aux fils :
-
Pourquoi
fallait-il que j’en parle à toutes ces commères, tout juste si elles ne
m’auraient pas accusé !
-
Maman les
aimaient, mais quel soulagement de les voir partir ajouta le fils aîné. Le
benjamin opina de la tête, pour lui ce fut un calvaire d’entendre toutes ces
pies bavardes !
Elena
lundi 5 août 2024
#lundi soleil
Août 2024 : turquoise
https://www.facebook.com/groups/LundiSoleil/
#turquoise : monastère birman
vendredi 2 août 2024
Elsa faisait la queue depuis au
moins une heure, elle s'était placée derrière la pancarte « hommes »
Quand une personne se retrouvait
seule, si elle avait plus d'une pièce pour vivre, elle devait se présenter au
bureau « solitaires » et là elle avait le choix de vivre avec un
homme ou une femme : l'homosexualité était acceptée depuis longtemps.Il
n'était plus pensable de vivre seul dans un logement à plusieurs pièces car
tout était comble, Les maisons de mauvaise qualité se détruisaient plus vite
qu'on n'en construisait, La durée de vie s'était allongée à plus de cent ans et
on ne savait plus quoi faire des centenaires !
Elsa avait déjà vu le robot qui
lui avait posé une tonne de questions et rempli sa feuille, il lui restait à
voir sur quel homme elle allait tomber. Heureusement, ce n'était pas un mariage
et ils pouvaient s'ignorer s'ils voulaient mais en cas de besoin ils devaient
s'entraider cela était inscrit dans le contrat.
Enfin on l'appela dans un bureau
où un robot lui présenta l'homme avec qui elle devait partager l'appartement de
trois pièces. Elle le regarda attentivement un peu gênée :
– Bonjour,
je m'appelle Christian
– Appelez-moi
Elsa
– C'est
la première fois que vous venez ici ?
– Oui,
c'est la première fois que je suis veuve et vous ?
– C'est
la première fois que je divorce,
– Ce
n'est pas à vote honneur !
– Non,
c'est la vie qui nous a séparés, le robot nous a mal choisi,
– Allons
nous inscrire si vous êtes d'accord de vivre en colocation ?
– Bien
sûr, on verra si tout va bien par la suite.
Ils partirent affirmer leur choix
à un autre robot puis ils cherchèrent dans quel logement et quel arrondissement
ils allaient vivre. Il faudrait déménager et arranger l'appartement à leur
goût, Pour le déménagement un robot s'en occuperait et un autre leur trouverait
un lieu pas trop loin de leur travail selon les places vides.
Le soir ils se retrouvèrent
ensemble dans un trois pièces, Elsa choisit sa chambre et laissa la plus grande
à Christian, la salle commune servirait pour les repas et autres besoins de la
vie commune.
Ni l'un ni l'autre n'avaient
d'enfants, sinon les enfants avaient une pièce par fratrie et parfois il
fallait mettre des lits gigognes.
Christian et Elsa rangèrent leurs
affaires qui étaient déjà arrivées, pour les meubles ils devraient aller
choisir selon leur goût.
1
– Votre
lieu de travail ne sera pas loin demanda Christian ?
– Pas plus d'un arrondissement d'ici mais
j'ignore encore, je saurai demain, et vous ?
– Je
reste où j'étais je suis dépanneur robotique et on en trouve partout, il
rit !
Le couple ne savait plus quoi se
dire, une petite gêne s'installa autour d'eux.
– Nous
dînerons ensemble ou chacun son tour demanda Elsa ?
– On
reçoit les plateaux à 20 heures alors pourquoi ne pas manger ensemble ?
– Ce
serait plus simple accepta Elsa,
Chacun s'organisa dans sa
chambre, quand les repas arrivèrent ils dînèrent ensemble, débarrassèrent et
firent la liste des meubles qu'ils voudraient acheter en regardant sur
internet, on trouvait très peu de magasins où on pouvait acheter, tout passait
par l'ordinateur. Après avoir fait leur choix ils se quittèrent pour aller
chacun dans leur chambre contents de leur journée.
Ils avaient deux mois d'essai
pour essayer de vivre ensemble, ils pouvaient se séparer et alors ils
rechercheraient un nouveau colocataire chacun de son côté avec beaucoup de
formulaires : le tout durait un à deux mois. Ils espéraient bien s'entendre
et plus si affinité !
Elena 2024
2
2
mercredi 31 juillet 2024
DEPART BRUTAL
Marina se leva, elle appela Jean sans aucun résultat. Elle chercha
son mari dans toutes les pièces, il s’était absenté alors qu’on était dimanche. Elle vit sur la table de la cuisine une
enveloppe, son cœur battit, elle l’ouvrit, lut le contenu, et resta
stupéfaite !
Jean lui annonçait son départ définitif, la veille ils faisaient encore
des projets, ils avaient vu une maison, ils pensaient en acheter une dans le
même style dès qu’ils pourraient. » Que s’est-il passé depuis
hier ? » Ils avaient passé une bonne soirée, sans aucun incident.
Marina se tenait immobile l a
lettre à la main, des larmes coulaient sur ses joues ; elle répétait
inlassablement « C’est un malentendu, tout va s’éclaircir »
Minouchette miaula. Elle lui donna à manger instinctivement, elle se souvint
que c’était un cadeau de Jean ; ses larmes augmentèrent.
L’après-midi Laure téléphona, elle lui annonça que son mari sortait de
chez eux, elle ajouta :
-
Ne t’inquiète
pas il rentre de suite !
-
Je ne comprends
pas, il m’a écrit qu’il me quittait ?
-
Tu n’as pas vu
que nous sommes le 1er avril, il voulait te faire une farce.
-
C’est réussi
répondit Laure en raccrochant.
Il fallait qu’elle trouve le moyen de le coincer à son tour.
Vers 19 heures Jean rentra l’air malicieux, sa femme l’attendait de
pied ferme une valise à la main. Surpris il interrogea :
-
Où vas-tu ?
-
Je retourne chez
mes parents, tu m’as écrit que tu partais que fais-tu là ?
-
C’était une
blague du 1er avril !
-
Moi, je ne
blague pas, je pars chez mes parents.
Il eut beau supplier sa femme de rester, elle ne céda pas. Resté seul,
il tourna en rond regrettant sa plaisanterie. Tard le soir il téléphona à ses
beaux-parents qui l’assurèrent que leur fille était chez eux mais refusait de
lui parler.
Il se coucha malheureux ne sachant plus que faire. Le lendemain était
un dimanche il avait fini par s’endormir. Soudain, Jean fut réveillé par un
baiser il ouvrit les yeux et vit sa femme lui sourire :
-
Poisson d’avril
dit-elle !
-
Bourrique
répondit-il en souriant !
Ils rirent un bon moment puis se promirent de ne plus se faire des
farces aussi inquiétantes.
Elena
mercredi 24 juillet 2024
HAINE (fin)
Jacques, fut
mis au courant, il savait qu’il était suspecté. Il fallait qu’ils trouvent des
gens ayant pu le voir, il n’avait pas quitté l’église Saint-Philbert, quand il est entré, Colette n’était plus là.
Il se demandait qui avait intérêt à la tuer, elle n’avait pas d’ennemis, ils ne
venaient pas assez souvent pour ça.
Il se rappela
de Colette à 20 ans, elle était resplendissante, ils étaient si amoureux, la
première fois qu’ils sont venus ici. Dix ans plus tard, ils étaient encore
amoureux. Maintenant il était triste, il l’aimait mais il n’était plus amoureux
d’elle, elle s’en était rendu compte et devenait de plus en plus jalouse sans
raisons. Jacques tressaillit «Pouvait-elle savoir qu’il l’a
trompé ? » Cela n’aurait rien changé ; Que s’est-il passé depuis
notre retour se demandait-il ?
On frappa à
la porte et Thérèse entra, un sourire aux lèvres.
Le lendemain,
Il y avait la reconstitution. Jacques, l’inspecteur et le commissaire se
retrouvèrent au passage du Goix, à mer basse. Jacques ramassa des moules, prit
la voiture, les autres suivirent, il alla devant l’église et attendit, au bout
d’un moment, il sortit et entra dans l’église, ressortit et pris sa voiture
jusqu’ au bois de la chaise.
Le
commissaire le suivit en remarquant :
-
Vous n’avez pas lu le journal, pourtant vous
m’avez dit que vous lisiez le journal en l’attendant.
-
Exact, je ne l’ai pas pris, un oubli de ma
part.
-
Savez-vous pourquoi votre femme voulait se
confesser ?
-
C’est le genre de choses qu’elle ne m’aurait
jamais dit répondit Jacques étonné.
A ce moment
la logeuse entra tenant des fioles dans la main. Elle dit triomphante :
-
J’ai trouvé ça caché dans ma cuisine,
derrière mon trousseau de clefs, à part vous et Madame Martin, personne
n’entrait ici !
Le
commissaire examina les fioles, c’étaient des antidépresseurs, une boîte de
somnifère également.
-
Votre femme prenait des médicaments ?
-
Depuis un an, elle se faisait suivre par un
psychiatre et prenait des antidépresseurs dit Jacques, je ne vois pas pourquoi
c’est ici ?
-
Des somnifères également demanda le
commissaire ?
-
Pas à ma connaissance.
Un silence de
plomb se fit dans la pièce, à ce moment Thérèse entra, elle salua le
commissaire, rougit légèrement en voyant Jacques, ce qui n’échappa pas au
commissaire.
Il lui demanda de passer au commissariat, simple routine, en tant que fille de
madame Guidou.
Thérèse
arriva, élégante, tout comme sa mère la dernière fois, cela fit sourire le
commissaire. Il lui demande :
-
Vous connaissez Jacques Martin depuis longtemps ?
-
Depuis mon enfance dit-elle en souriant
-
Depuis combien de temps êtes-vous amoureuse
de lui ?
-
Comment le savez-vous, dit Thérèse le
regrettant aussitôt
-
C’était une simple intuition, en vous voyant
rougir en présence de Mr Martin.
Thérèse soupira, le commissaire la pressait de parler, elle n’était
pas coupable, elle dit ce qu’elle savait :
-
L’an dernier, Madame Colette est repartie une
semaine, un des enfants avait besoin d’elle. Nous sommes sortis ensemble, nous
avions bien ri, il n’a que 42 ans, sa femme est ennuyeuse, ils ne s’amusent
jamais ensemble, je ne les voyais jamais rire. Le 3e jour, j’ai cédé
à ses avance, il faut dire qu’il me plaisait. J’ai appris qu’il ne désirait
plus son épouse – Quand Madame Colette est revenue, elle m’a regardé d’une
drôle de façon, elle ne m’a jamais fait aucun reproche, elle surveilla pour que
nous ne soyons plus seuls.
Le commissaire réfléchit :
-
J’ignore si cela peut faire avancer les
choses, vous pouvez partir.
Il demanda au médecin légiste :
-
Vous pouvez me dire l’heure la plus exacte
possible pour madame Martin s’il vous plaît, je voudrais savoir aussi si elle a
ingéré des médicaments et lesquels.
Il s’assit et se mit à étudier le dossier, dans sa longue carrière il
n’a pas connu plus de trois meurtres, il fallait que ça tombe à quelques mois
de sa retraite.
Jacques vit Thérèse entrer, elle lui raconta son entrevue. Il pâlit et
dit
-
Tu veux qu’on m’inculpe, déjà le commissaire
pensait à moi mais là il en sera sûr.
Elle ne dit rien et voulut l’embrasser, il la repoussa. Certes, elle
était jeune et belle mais bien moins intelligente que sa femme, jamais Colette
n’aurait avoué son aventure à un tel moment.
Le médecin téléphona au commissaire :
-
Vous aviez raison, elle a avalé des
antidépresseurs mais une boîte de somnifères, j’ai su par hasard que c’est le
Dr Guillon qui la lui a vendue.
-
Merci, je crois que tout devient clair.
Le commissaire alla chez le Dr
Guillon exerçant à Noirmoutier. Il demanda : pour quelle raison madame
Martin avait demandé des somnifères. Il répondit, qu’elle en prenait
régulièrement depuis un an, elle dormait mal.
Le commissaire dit :
-
Saviez-vous qu’elle prenait des
antidépresseurs ?
-
Non, elle ne me l’avait pas dit, c’est
contradictoire dit-il très ennuyé
-
Quels effets cela peut-il faire, le mélange
des deux ?
-
Un coma, tout dépend de ce qu’elle prend
Le commissaire montra au médecin les médicaments qu’elle prenait, il
fonça les sourcils « Je me demande pourquoi elle ne m’en a pas parlé, je la connais depuis près de 20
ans ? »
Le commissaire rentra et fit demander Jacques.
Vous n’êtes pas coupable légalement, vous pouvez partir lui dit-il
-
Alors qui est coupable ?
-
Votre femme a voulu mourir, elle espérait que
je vous soupçonnerais
-
Je ne comprends plus ?
-
Vous avez trompé votre épouse il y a un an,
elle l’a su de suite et ne vous l’a pas pardonné – Je crois même que votre
femme devait vous haïr, elle vous aimait, pas vous, elle a voulu se venger –
Vous allez me demander comment ? C’est simple, elle est entrée parler au
prêtre comme elle vous l’a dit, ensuite elle est sortie par derrière, vous
lisiez votre journal, vous ne l’auriez
pas vu de toute façon, j’ai su qu’elle a pris un taxi pour la déposer au
passage du Goix, elle lui a dit qu’elle attendait une amie là-bas. Quand elle
fut seule, elle avala les médicaments, on a trouvé une petite bouteille d’eau
dans sa poche. Après elle a attendu que l’eau monte, il se peut qu’elle soit
tombée dans le coma à ce moment, ou elle a pu marcher dans l’eau, il n’y avait
personne, les médicaments l’auraient empêché de nager.
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Pourquoi croyez-vous qu’elle me haïssait
demanda Jacques ?
-
Si ce n’était pas le cas, elle aurait fait
autrement ou vous aurait laissé un mot. On ne trouva nulle part de lettres de
sa part. Elle savait que vous serez le suspect N° un !
Jacques fut foudroyé par la nouvelle, il demanda au commissaire de ne
rien dire aux enfants. Il ajouta qu’il ne pensait plus revenir à Noirmoutier.
FIN