lundi 23 décembre 2024

 

#lundi soleil

Décembre 2024 : argenté

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#argenté : icône réalisée par ma mère



vendredi 20 décembre 2024

 

NOËL

    Pour ce Noël, que nous devions passer chez grand-mère, ce fut grandiose ! Pendant des mois nous répétions mes cousins et moi une pièce, écrite par mon père, Nous étions 4 cousines et un cousin entre 4 et 9 ans. Nos oncles avaient préparés un théâtre avec des rideaux rouges, nous avions beaucoup répété les pièces, en plus je devais débuter par une récitation de Lamartine « L’automne » je la connaissais par cœur.

Nous savions qu’il y aurait beaucoup de monde, il ne fallait pas rater le spectacle.

Mon père nous faisait répéter les jours de congés, cela demandait à mes oncles d’emmener les enfants pour la répétition, une fois par mois et la veille.

Habitant chez grand-mère, je fus aux premières loges pour les préparatifs, la salle à manger servit de salle de spectacle et le repas fut servi dans le salon.

    Nous avions acheté un sapin immense, mon père l’avait ramené, c’était le plus grand que j’aie vu. Je passais à grand-mère les décorations et elle le décorait avec beaucoup de soin, une de mes cousines aidait, elle avait pu se libérer. La maison avait été astiquée et décorée au mieux, il n’y avait plus qu’à attendre les invités.

Sans les enfants, il y avait une vingtaine d’invités, j’avoue que je commençais à avoir le trac surtout que je débutais avec Lamartine.

Le spectacle avait lieu après le repas, je voyais que mes cousin, cousines avaient aussi le trac mais on essayait de le cacher.

 

    Enfin le rideau se lève et j’entonne de toute ma force « Salut bois couronné… »

Une fois lancée je n’avais plus peur et je fus applaudie, ma grand-mère sourit et mon père aussi, j’étais rassurée pour la suite.

Pour la première pièce mon cousin devait faire semblant de fumer, il y a eu un adulte malin qui lui alluma la cigarette, il tira dessus et bien entendu se mit à tousser. Mon oncle se précipita pour la lui enlever, il y eut bien des rires et le pauvre crut qu’on se moquait de lui et ne voulait plus jouer.

    Pendant que mon père le consolait et l’incitait à reprendre le texte, nous jouâmes la pièce suivante où je jouais avec une de mes cousines, uniquement en duo.

Nous avons été applaudies, il fallait que mon cousin rejoue son rôle sans fumer, juste en faisant semblant. Il a réussi à prendre sur lui et la pièce fut réussie, il a compris que les rires n’étaient pas pour se moquer de lui mais le texte était drôle.

Il restait une pièce où nous finissions tous par un chant de Noël, nous passions devant les rangs jusqu’au sapin en chantant.

En arrivant devant le sapin, il y avait un soulier de chacun des enfants et nous y trouvions un cadeau.

A la suite du cadeau, passait un père Noël, il nous distribuait des bonbons, puis repartait, je soupçonne un oncle, d ‘après le son de la voix, je ne croyais plus au père Noël.

La soirée se finissait là pour nous, tout le monde partait se coucher, pour moi c’était la chambre à côté, je récitais encore L’automne, pour moi,  grisée par le succès de la soirée !

Elena



 

mercredi 18 décembre 2024

 

AMOUREUX

Lucie et Marc étaient amoureux depuis le collège, aujourd’hui ils étaient tous deux en finale et devaient passer le BAC à la fin de l’année.

Les parents n’étaient pas pour le rapprochement des jeunes, ceux de Lucie étaient catholiques avec des origines allemandes tandis que ceux de Marc étaient pour l'islam, originaires d’Oran.

Tant que les enfants étaient camarades il n’y eut pas de problèmes mais quand les jeunes avouèrent leurs amours les parents refusèrent de les voir ensemble.

Lucie et Marc se voyaient en cachette et évitaient d’en parler à leurs parents.

A dix-huit ans, les jeunes se présentèrent devant chaque adulte en disant :

   - Maintenant nous allons nous fiancer et nous marier dès qu’on aura gagné assez d’argent !

  - Pas question qu’on vous aide avaient répondu les deux pères !

Marc s’inscrivit en médecine, il savait qu’en seconde année il pourrait gagner un peu d’argent en faisant quelques soins. Lucie rentra dans une école d’infirmière, elle espérait un jour pouvoir travailler dans le même service que Marc.

Les parents refusaient de voir les jeunes ensembles et leurs fiançailles ne comptaient pas pour eux.

A la fin de leurs études, sans rien dire à leurs parents, Lucie et Marc s’inscrivirent pour aller travailler en Afrique, tous les deux avaient eu leurs examens et s’étaient mariés civilement sans leurs parents.

Ils partirent en laissant une adresse à leurs familles, leur avenir était loin des gens qui ne les comprenaient pas, ils pourraient donner leur savoir et leur amour aux petits africains pauvres. Il fallut attendre qu’ils aient un second enfant pour que les parents les supplient de venir leur montrer leurs petits-enfants, ils cédèrent mais un gouffre immense se trouvait entre eux et ils ne revinrent plus.

Elena



 

lundi 16 décembre 2024

 


#lundi soleil

Décembre 2024 : argenté

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#argenté : le trou du diable (un inconnu)




vendredi 13 décembre 2024

 

ANDREÏ IVANOV (1775- 1848)

Peintre russe né et mort à St Pétersbourg . Il est considéré comme  représentant le mouvement classicisme.

Né à l’orphelinat il fut envoyé  à l’Académie russe des beaux Arts Il reçoit la médaille d’or  et devient artiste qualifié. Il  enseigne à l’académie.

Il reçoit un prix pour son œuvre Adam et Eve et leurs enfants après avoir été chassés du paradis.

Son épouse a dix enfants avec lui dont le fils aîné devient un peintre connu également.

Il peint des thèmes religieux surtout  ou académiques.

Sa fin est triste, il perd sa femme et plusieurs enfants et se retrouve seul. Il meurt du choléra

Je joins : l’épouse du peintre, Adam et Eve avec leurs enfants… Transfiguration, le baptême du grand Vladimir…

Elena










mercredi 11 décembre 2024

 

LES HEROS

Elle aimait les hommes héroïques, les autres ne l’intéressaient pas. Son romantisme était si fort que dès que le héros redevenait un homme normal elle ne le supportait pas et le quittait pour un autre héros.

Ses livres ne parlaient que d’hommes exceptionnels et, elle s’entourait uniquement de personnes hors du commun !

Elle vécut ainsi toute la vie, quittant ses amis devenus ordinaires, pareil pour les hommes. Pourtant elle savait qu’un homme merveilleux pouvait devenir normal à un moment donné et ne pouvait se comporter comme un héros à vie !

Elle eut la chance de connaître beaucoup de gens intéressants, en commençant par elle-même ayant plusieurs dons. Les hommes lui pardonnèrent en pensant « Elle se conduit comme une gamine » Il suffisait de voir ses lectures pour comprendre qu’ils avaient raison.

Elle vécut heureuse malgré quelques déboires et mourut contente d’elle sans se préoccuper si les siens furent heureux. Elle donna beaucoup d’elle quand elle aima et oubliait dès qu’elle était déçue.

Elle partit en paix avec sa conscience, ce qui rassura ses enfants plus terre à terre qu’elle !

Elena



lundi 9 décembre 2024

 

#lundi soleil

Décembre 2024 : argenté

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#argenté : ma composition



vendredi 6 décembre 2024

 

JEANNE

Elle avait travaillé en usine jusqu’à 65 ans, il fallait aussi préparer à manger pour son mari et ses 3 enfants. Le week-end Jeanne rangeait, repassait, faisait les courses, elle n’avait pas une minute à elle !

Pour la retraite son mari voulut vivre à la campagne, il avait une maison qui lui venait de ses parents, dans le Berry dans un village perdu. Jeanne n’avait aucune envie de s’exiler là-bas mais son mari eut le dernier mot et elle accepta sans rien dire.

Arrivés dans le Berry, elle aida à emménager les meubles, la vaisselle et le reste…

Au moment du repas son mari demanda :

-        As-tu fait à manger Jeanne, as-tu assez de courses ?

-        Je ne ferai plus la cuisine, je prends ma retraite et si tu as faim tu prends la voiture, tu sais bien que je ne sais pas conduire…

Pierre resta ébahi, il ne savait ni que dire, ni que faire mais la faim le tiraillait et il partit faire les courses ; en rentrant il lui demanda comment on cuit les pâtes, elle lui expliqua volontiers.

Depuis ce jour Jeanne ne fit plus jamais la cuisine et les enfants puis les petits enfants devaient se débrouiller avec ce qu’il y avait, c’est à dire des conserves ou faire des courses.

Jeanne ne travaillait pas dans le jardin non plus, elle acceptait juste de recoudre un bouton. Elle consacrait son temps à la peinture et les paysages étaient merveilleux dans les environs. Jamais on ne la vit aussi heureuse, son entourage accepta le fait qu’elle prenait sa retraite et ne lui demanda plus rien !

Elena


mercredi 4 décembre 2024

 

Trois heures du matin (vrai)

Il m’arrive de me réveiller à 2 ou 3 h du matin et dans ce cas je me rendors dans le fauteuil du salon.

Il y a deux jours, j’ai entendu frapper à mes volets sur mon balcon. J’ai regardé l’heure il était 3 h 15. De nouveau on frappe sur mon volet. J’hésite à appeler la police mais j’entends un bruit de voix. Je n’ai pas compris la discussion j’ai juste remarqué qu’une fenêtre s’est ouverte et un homme convainquit l’homme de mon balcon de redescendre. Il faut dire que nous sommes en pleine restauration depuis des mois avec un échafaudage On peut monter facilement avec les nombreuses échelles et barres fixes etc…

Je n’ai pas eu à téléphoner à la police mais j’étais effrayée. J’ignore si ce fut un acte de malveillance ou une étourderie . ?

Elena 2024



vendredi 29 novembre 2024

 

DVORAK (1841 – 1904)

Compositeur  tchèque il travaille comme boucher avant que ses parents l’envoient chez un oncle étudier la musique car ils se sont aperçus de ses prédispositions à la chorale du village.

Après avoir joué à l’orchestre de Prague durant des années il quitte pour devenir compositeur. Son œuvre est immense et variée, il a tout essayé sauf le ballet. Il a composé un opéra « Russalka  qui veut dire sirène)

Il était connu durant sa vie et quelques semaines avant sa mort il reçut une médaille d’or de Paris.

Je vous mets un lien vers ses œuvres

Elena

 https://www.bing.com/search?q=youtube+dvorak+nouveau+monde&form=EDGEAR&qs=AS&cvid=11af952c199d45e9a45b711bcd7847ec&cc=FR&setlang=fr-FR&PC=ASTS

 


mercredi 27 novembre 2024

 

AUTOMNE

 

Orange, rouge ou jaune

Tombent les feuilles d’automne,

Dansent au gré du vent

  Volent, au firmament

Chutent sur le sol gisant.

Orange, rouge ou jaune

Couleurs de l’automne,

Tentent les poètes,

Les peintres, les bohèmes,

Couleurs chaudes

Ravivent nos artistes.

Couleurs de l’automne,

Soyez les bienvenues,

J’oublie ma tristesse

Voyant les feuilles voler.

Elena


lundi 25 novembre 2024

 


#lundi soleil

Novembre  2024: doré

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#doré : autre pagode




vendredi 22 novembre 2024

 

AMALIA

Nous étions au Portugal lorsque nous apprîmes au camping la mort d’Amalia Rodriguez. Il y eut des CD jouant le fado, des marchés à l’extérieur vendant ses chansons. Je ne  la connaissais pas très bien mais en l’écoutant, je ne pouvais pas faire autrement, on avait mis des haut-parleurs et ses chansons passaient ; je me suis laissée aller et j’éprouvais l’envie de la connaître plus.

Nous avons acheté des cassettes et CD qui se vendaient à la sortie du camping. Je la mis en boucle un soir, je fus fascinée par sa voix, elle m’avait conquise !

Depuis je me suis renseignée sur ses films mais je préfère acheter des CD et l’écouter sereinement. Il y eut une émission à la télévision que j’avais enregistrée, cela me permit de la voir chanter et je compris que cette femme était faite pour chanter et le reste ne comptait pas pour elle !

Je voulais vous rendre un hommage Amalia Rodriguez, je vous admire beaucoup !

Elena

https://www.bing.com/search?q=youtube+amalia+rodrigues&cvid=0efcd607652f4c40a20daa203bfc9b34&aqs=edge.1.69i57j0.13950j0j1&pglt=43&FORM=ANSPA1&PC=HCTS



 

mercredi 20 novembre 2024

 

VIVRE

L’homme sort de l’hôpital, il veut vivre. Le médecin lui a laissé un petit espoir, il lui a dit :

-        Faites attention à votre nourriture, ne fumez plus et ça ira !

-        Je ne suis pas fichu demanda-t-il ?

-        Vous pouvez encore vivre longtemps si vous suivez mes conseils.

Il respire, la joie l’inonde, il ne va pas mourir comme il craignait. Un régime, il pouvait, ne plus fumer sera plus dur mais il essayera. La joie de vivre lui redonna du tonus et des bonnes intentions. Durant un an, il vécut normalement sans aucun problème médical.

L’année d’après il eut des malaises et retourna voir son médecin, il lui dit :

-        Vous êtes encore là, je ne vous donnais pas 6 mois ?

-        Mais vous m’avez dit que je vivrai longtemps !

-        Des mots pour donner le moral aux malades, qui sait vous pourrez encore vivre un an de plus, la médecine n’est pas une science exacte à 100 %.

L’homme ressortit, il respira profondément, il voulait vivre, il lutterait jusqu’au bout, la maladie ne l’aura pas comme ça !

Elena



lundi 18 novembre 2024


 

#lundi soleil

Novembre  2024: doré

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#doré : bijouterie birmane



vendredi 15 novembre 2024

 

DEUX FRERES

Jean-Paul mourut dans un accident de voiture, dix ans plus tard sa femme continuait à visiter ses beaux-parents. Il y avait une grande entente dans la famille et Nicole s’était attachée à son beau-frère Gilles.

Depuis deux ans l’amitié se transforma en un sentiment plus fort qu’on appelle l’amour même s’ils n’osaient pas se l’avouer.

Marthe, en tant que mère, s’aperçut des sentiments de son fils et sa belle-fille, comme Nicole n’avait pas eu d’enfants, son mari était mort dix mois après le mariage, elle décida d’en parler à Gilles.

Le fils avoua son sentiment à sa mère qui le poussa à l’avouer à Nicole, elle serait ravie s’ils se mariaient.

Gilles fit sa déclaration, qu’elle ne fut sa surprise quand Nicole refusa !

-        Jamais je ne pourrai vivre dans la maison où j’ai perdu mon mari.

-        Mais nous vivrons ailleurs,  nous y passerons que quelques jours de temps en temps.

-        Cela sera trop dur, si je vis avec toi il faut que ce soit loin et que je ne vive pas plus d’une journée dans ta famille.

Il accepta avec réticence, malgré tout il en parla à sa mère tellement il fut étonnée par sa réaction.

-        C’est normal, Nicole avait vécu plusieurs années avec Jean-Paul et ils venaient à la maison. Tu étais en Amérique à cette époque et elle ne peut pas l’oublier.

Gilles comprit que son frère l’empêcherait de vivre heureux avec Nicole malgré sa mort, il préféra rompre avec Nicole et se retira aux USA pendant deux ans, le temps de trouver une gentille épouse là-bas.

Elena



mercredi 13 novembre 2024

 

HIBOU

Je suis un vilain hibou qui pleure sur un amour impossible ! Comme elle est belle la colombe qui vit tout près de moi, elle ne me voit pas, normal je suis laid. Elle m’ignore, je n’ai pas une belle voix ! J’irai la voir et lui dirai :

-      Ne me craint pas jolie colombe, pour toi je ferai l’impossible ; je franchirai les cieux, je te défendrai s’il le faut mais soit à moi, je t’aime comme un fou.

Cette idylle durait depuis un an et tous les oiseaux plaignaient le pauvre hibou, la blanche colombe l’ignorait et volait avec son compagnon.

Un jour, un incendie dévasta la forêt et le hibou sauva la colombe épuisée. Elle lui offrit une fleur qu’elle cueillit pour lui :

-      Merci gentil hibou, tu seras mon ami, nous ne sommes pas faits pour nous marier mais je ne t’oublierai pas, adieu !

-      Au revoir jolie colombe, je t’aimerai toujours !

Chacun partit de son côté, la colombe avec son compagnon et le hibou tout seul, il vécut longtemps en solitaire. Parfois son humeur attendrie lui permettait de conter son bel amour platonique !

Elena




 

lundi 11 novembre 2024

 



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Novembre  2024: doré

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#doré : cap Nord




vendredi 8 novembre 2024

 

BLOK

L’inconnue

Le soir, un vent fiévreux et lourd oppresse
Parmi la rue où sont les restaurants,
Alors que juin à des clameurs d’ivresse
Mêle son âme aux souffles altérants.

À peine si quelques voix d’enfants crient.
À peine si l’on voit se détacher
Loin, sur l’ennui morne des closeries,
L’enseigne au croissant d’or d’un boulanger.

Et chaque soir par delà les barrières,
Entre les verts talus de gazon ras,
Les fins roués aux expertes manières
S’en vont, chacun une fille à son bras.

Parmi l’étang le jeu des rames sonne,
Parfois un cri de femme retentit –
Et dans le ciel, qui de rien ne s’étonne,
La lune au croissant blême s’arrondit.

Ainsi le soir, tout au fond de mon verre
Tel un ami fidèle me sourit ;
Et je le vois dans la liqueur amère
Se fondre avec mon visage attendri.

Quelques servants, près des tables voisines,
Errent d’un pas somnambulique et las ;
Des hommes saouls aux prunelles sanguines
Clament en chœur : in vino veritas.

Et chaque soir je revois m’apparaître,
— Ou bien d’un songe seul suis-je leurré ? —
Un corps de femme, au vague des fenêtres,
Svelte, et de soie et de velours paré.

Spectre frôlant les tables par rangées,
Que toujours seule ainsi l’on aperçoit,
Et de parfums et de brouillards chargée
Auprès d’une fenêtre elle s’assoit.

L’on sent peser un monde de ténèbres
Parmi sa robe aux frôlis lents et doux ;
Son grand chapeau s’orne en plumes funèbres,
Ses frêles mains sont lourdes de bijoux.

Telle elle semble à mon âme hantée.
Sous sa voilette, alors plongeant mes yeux,
Je vois s’ouvrir une rive enchantée,
À des lointains purs et mystérieux.

Les sens brûlés d’incorruptible flamme,
Des plus obscurs secrets je suis témoin ;
Tous les replis ténébreux de mon âme
Sont transpercés par l’âpre éclair du vin.

Je crois alors sentir dans ma cervelle
Les grands, les noirs plumages osciller ;
Je vois ses yeux dont bleuit la prunelle
Comme des lis, à l’horizon, briller…

Ainsi je porte un trésor, dont sans cesse
La clé magique obéit sous ma main…
Tu disais vrai, monstre à face d’ivresse :
La Vérité pour moi gît dans le vin.

Blok

 

Ce fut son poème le plus connu mais d’autres ont suivi. Il fut un grand poète du XXe siècle.  Né en 1880 il est mort à 40 ans, l’alcool mais surtout les prostituées et les maladies vénériennes. Il aimait son épouse mais avait besoin des prostituées pour se sentir bien. Il fut reconnu comme un grand poète symboliste russe.

Elena



mercredi 6 novembre 2024

 

ARDAY

  En rencontrant Armande, je lui demande de me raconter ses souvenirs de jeunesse. On se connaît depuis un certain temps, depuis que nous avons construit dans la région.

Jamais Armande n’a dépassé la petite ville, située à 20 km de son village et encore depuis peu, quand son mari eut une voiture. Il a fallu qu’il en achète une, les commerçants ne passent plus dans le village, juste le boulanger.

Nous n’avions pas grand chose – dit Armande – mais nous étions heureux ! Vous comprenez- continue Armande- dans le temps il y avait l’amitié, nous nous retrouvions pour les veillées et là tout le monde s’amusait, plus comme maintenant où la télé a remplacé les veillées. Un regard triste me fixa puis elle continua – Oui, à l’époque, nous faisions tout en commun, on se retrouvait dans les champs tous ensemble, le midi nous mangions ensemble, ensuite nous faisions la sieste. Nous gardions les enfants des autres pas comme maintenant. Elle sourit et me dit – le mardi était mon jour préféré, nous allions au lavoir du bas et toutes les femmes étaient rassemblées pour la lessive. Le plus dur était la côte, chez nous c’est vallonné, puis les escaliers que vous voyez mais ensuite on passait la matinée à rire tout en lavant, il ne faut pas croire le travail ne manquait pas à l’époque et on ne s’ennuyait jamais. Il y avait  Yvette qui ne pouvait presque plus marcher et ne faisait plus rien chez elle, sa belle fille avait pris le relais mais elle n’aurait pas manqué de venir au lavoir le mardi jusqu’à sa mort elle s’est traînée avec son linge, à la fin elle prenait peu de linge mais montait les marches avec l’aide de sa fille.

Armande souriait à ses souvenirs, je la voyais heureuse.

 

A notre prochaine rencontre je demandai à Armande comment elle connut son mari. Elle rosit puis accepta d’en parler – Nous allions tous ensemble à l’école, plutôt par groupes d’âge et jean était dans mon groupe l’année du certificat, il faut dire que nous avions trente minutes aller et autant pour le retour. Puis plus tard il y a eu une fête au village et bien sûr tous les jeunes y étaient, à l’époque c’était notre façon de nous amuser.

Nous avons dansé avec Jean, ensuite un an de fiançailles, puis le mariage. Je me souviens j’avais la robe de mariée de ma mère et c’est bien la seule fois où je me sentis si belle ! Armande rougit en me voyant, elle m’avait oublié un instant puis elle se reprit – A l’époque nous étions habillées toujours avec des blouses,  il y avait toujours du travail et la robe on la mettait pour l’église : enterrement, mariage, fête… Ce n’était pas fréquent, alors quand nous étions en robe nous nous sentions belles même les plus moches.

 

  En rentrant dans la maison Armande me dit – Vous voyez les murs, c’est moi qui avait tout peint, et parfois je passais aussi les autres murs à la chaux. La cheminée était toujours allumée et nous avions toujours de l’ eau chaude hiver comme été, le café coulait à flots, surtout pour les femmes, les hommes préféraient le vin.

Cette chambre était  celle de ma belle-mère, elle m’en a fait voir, à l’époque on ne disait rien il fallait subir fit Armande tristement puis en riant elle me montre le grenier – Là c’était la chambre du valet, il avait les pieds qui dépassaient du lit, et avait à peine la place pour mettre ses affaires mais c’était mieux que l’écurie. Certains dormaient à l’écurie avec les vaches. Un jour la mère Paulette est allée uriner dans l ‘écurie et elle se mit à crier, le valet dormait là-bas et bougea en la voyant entrer, c’est qu’à l’époque certaines faisaient leur besoin debout et on trouvait ça naturel, on ne faisait pas de chichis comme maintenant. Je me retenais pour ne rien montrer sur mon visage.

Armande, vous ne préférez pas le progrès, vous avez plus de temps libre aujourd’hui ?

Elle me regarde, réfléchit et répond – Non, aujourd’hui je me sens inutile, il n’y a plus la famille comme avant, c’est chacun pour soi . Avant je voyais une voisine et on pouvait parler dix minutes ensemble, aujourd’hui elles sont toutes pressées et ne savent plus prendre le temps. C’est ce que je cherchais, on prenait le temps même si on avait beaucoup de travail, plus maintenant et la telé n’a rien arrangé.

Je ne suis pas malheureuse continua Armande mais ce n’est plus pareil, je penserai toujours à cette époque où mardi gras on se déguisait et on allait voir les voisins, faire peur aux petiots. Les bonbons qu’on recevait à Noël on les appréciait, aujourd’hui les enfants sont à peine contents de leurs cadeaux, il leur faut toujours plus.

Je vois mes petits-enfants, ils sont trop gâtés et ne profitent pas de l’enfance, alors que nous, sans jouets nous savions jouer, avec un bout de tuile comme craie pour écrire, un chiffon pour faire une poupée, il ne fallait rien pour s ‘amuser.

J’écoutai Armande parler et je pensai qu’après tout elle a sûrement été plus heureuse qu’elle ne l’est dans notre monde moderne. Je n’avais pas envie de vivre son époque, la mienne me convenait parfaitement, cela ne m’empêchait pas de la plaindre un peu et ma sympathie allait vers elle.

 

Elena



lundi 4 novembre 2024

 



#lundi soleil

Novembre  2024: doré

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#doré : pagode birmane




vendredi 1 novembre 2024

 

William TURNER (1775 – 1851)

Peintre anglais ainsi que graveur. De romantique il passe comme un précurseur impressionniste.

Il voyage dans toute l’Europe et il est surtout reconnu pour les paysages à l’aquarelle, il sera surnommé « peintre de la lumière »

Il peint beaucoup de marine et devient célèbre. Il devient académicien royal

Taciturne il a peu d’amis et vit avec une veuve plus âgée que lui, elle a 2 filles et on ignore si elles sont de lui ou pas.

 A la fin de sa vie il vivait dans une mansarde. Il meurt du choléra et dira avant de mourir »le soleil est Dieu »

Il lègue ses toiles à l’état Britannique et sa fortune pour un établissement des peintres âgés, la création d’une chaire d’enseignement d e l’art paysager à la Royal Académie.

Elena








mercredi 30 octobre 2024

 

HOMMAGE

Nous aimions rire, sans raisons, sans spiritueux, tout simplement nous étions de natures gaies ! Nous, nous sommes promenés ensemble, accompagnées de nos 3 chiens, ensemble nous cueillions des mûres souvent en chantant ou en riant ! Je me souviens de nos baignades où tu nageais mieux que moi.

Nous sommes aussi sorties voir des spectacles, opéras, concerts et théâtres, folklore aussi ! J’ai lu tes livres et tu as lu les miens, nos CD nous nous les sommes prêtés, les films aussi et nos soucis parfois !

Tout ça c’était il y a un peu plus de dix ans, depuis tu t’es éteinte en me laissant des souvenirs vivaces et douloureux parfois !

Elena 

vendredi 25 octobre 2024

 

VOISINE

Michel jardinait, je l’entendais rire et discuter ; je n’entendais pas son interlocuteur mais j’étais persuadée que c’était Lisette notre voisine. La moutarde me monta au nez, cette femme provoquait tous les hommes – sûrement qu’elle avait mis sa robe décolletée – je la vois entrouvrir ses lèvres et baisser ses yeux de façon impudique.

Mon mari continuait à discuter en riant, ma colère augmentait au fur et à mesure. J’hésitai à sortir ? J’optai pour la dignité et je restai à la maison prête à bondir sur lui quand il rentrerait.

Michel se tut, je jetai un coup d’œil, il travaillait sur les laitues, apparemment il s’était calmé. Je continuai à bricoler dans la maison tout en ayant la tête ailleurs. Lisette avait déjà détourné plusieurs maris du village, il ne manquait plus que le mien !

Michel entra tout joyeux en disant :

-        J’ai fait la cour à la voisine, elle était contente !

-        Tu oses me le dire, je t’ai entendu faire du plat à Lisette !

A ces mots, il éclata de rire. J’avais beau crier, le disputer, il riait encore plus fort ; je demandai interloquée :

-        Pourquoi ris-tu ?

-        Mais je n’ai pas vu Lisette, j’ai fait la cour à Andrée, tu ne vas pas être jalouse d’elle ?

J’éclatai de rire avec lui. Il faut dire qu’Andrée était la doyenne du village, elle avait 86 ans. Mon mari n’en avait que 55 et moi 50. Je peux ajouter qu’Andrée n’était ni belle ni attirante et je vois mal qui peut lui faire encore la cour !

Il ne me restait plus qu’à m’excuser, Michel me dit :

-        Je te pardonne à condition que tu me fasses une tarte aux prunes comme tu sais les faire !

-        C’est du chantage répondis-je !

-        On peut appeler ça comme ça et il rit à nouveau.

-         

Elena



mercredi 23 octobre 2024

 

YVONNE

Gilles et Yvonne avaient acheté une maison de campagne dans le village. Il travaillait comme Principal dans un lycée et elle comme employée de bureau à l’hôpital. Le couple n’était pas très assorti, il se sentait supérieur aux autres, refusait d’appeler les gens par leurs prénoms, gardait ses distances et gardait un air condescendant quand on lui parlait. Elle, aimait rire, était spontanée, râleuse, serviable, peu cultivée. Leur seul point commun était l’économie qui parfois frisait la radinerie.

Depuis longtemps ils n’étaient plus amoureux et elle décida de vivre à la campagne avec leurs deux fils. Ils s’arrangèrent, elle venait faire son ménage, les courses le repassage… Il lui donnait une petite somme pour subvenir à ses besoins et elle était enfin heureuse et épanouie. 

A la retraite Gilles décida de venir s’installer dans leur maison de campagne, il n’y était pas venu depuis 17 ans et cela posait certains problèmes.

Yvonne accepta de faire les courses et la cuisine, s’occuper du linge et continuer à cueillir les fruits, elle lui laissait le potager et le reste du jardin ainsi qu’un cheval qu’elle gardait depuis une dizaine d’années. Ils essayèrent de vivre ensemble mais en évitant de se croiser trop souvent. Ils allaient chez les voisins prendre le café ensemble malgré les distances qu’il mettait entre lui et les autres.

Petit à petit elle s’étiola, on ne la vit plus rire et à peine sourire, elle maigrit tellement qu’elle fut hospitalisée ; là-bas on ne trouva rien et on la renvoya chez elle. Elle s’éteignit dix jours plus tard ne pouvant plus manger du tout.

Elena