Ce matin l’inspecteur Morin était très ennuyé, non pas par son travail
mais par la perte de son stylo. Il se revoyait, il y avait à peine un an, pour
ses 40 ans son épouse lui avait offert un stylo de luxe, les enfants avaient
insisté :
-
Papa tu as un
stylo de marque, tu ne peux plus le perdre car maman l’a payé très cher.
Il était indifférent aux marques mais il avait compris tout l’amour que
sa femme avait mit dans ce stylo, elle y avait même gravé ses initiales. Où
pouvait-il être ? Il avait fouillé
son bureau, demandé à tous ceux qui étaient passés et même allé dans les
bureaux voisins en vain.
Tout le monde connaissait son stylo et ils avaient vus les initiales
gravées, donc il ne pouvait pas être volé, mais parfois il y avait de drôles
d’affaires dans la police et son humeur s’assombrissait de plus en plus.
L’inspecteur Morin passa en revue toutes les personnes qui étaient
venues dans son bureau depuis son arrivée puis il se rappela que le stylo avait
pu disparaître la veille au soir car il ne pensait pas l’avait sorti chez lui,
il se souvenait avoir écrit vers 16 heures la veille pour la dernière fois.
« C’est bien la peine de travailler dans la police et se faire
voler comme un novice » pensa-t-il puis il changea d’avis, il l’avait peut
être laissé chez lui. Il prit son portable :
-
Allo Valérie,
excuse-moi de te déranger, tu n’es pas de clients au magasin en ce
moment ?
-
Non, que se
passe-t-il ?
-
As-tu vu mon
stylo depuis hier soir, je l’ai mis dans une poche mais je ne sais plus
laquelle ?
-
Maintenant il
est dans mon sac, tu l’avais laissé sur la table ce matin et j’avais
l’intention de te le rapporter ce midi.
-
Oh ! Je te
remercie, il m’a beaucoup manqué.
-
A ce midi, si tu
es absent je le donnerai à Jacques, il te le remettra, je dois te laisser.
-
D’accord, je
t’embrasse.
L’inspecteur Morin se sentait soulagé et il ouvrit son premier dossier
de la matinée et s’y plongea avec tout le professionnalisme qui le
caractérisait.
Elena 2014