Quand on annonça sa mort, le 20 janvier
2014, France Musique en parla beaucoup et je me suis intéressée à lui, surtout
parce que ce grand chef d’orchestre dirigeait sans partitions, il connaissait
tous les opéras et concerts par chœur même les plus longs.
Il sut qu’il voulait devenir musicien après
avoir entendu Musset à l’âge de 7 ans, ses parents l’avaient emmené à un concert.
Il débuta à l’opéra de Vienne et chanta
dans les chœurs avec Zubin Mehta, un autre grand chef d’orchestre qui dirigea
les trois ténors.
A 35 ans Abbado dirigea l’orchestre de la
Scala, il avait une préférence pour Rossini et Verdi et avait plus de mal avec
Mozart.
Il joua parallèlement pour les orphelinats,
les hôpitaux et les prisonniers. Ses parents protégèrent les juifs et les
communistes en les cachant pendant la dernière guerre mondiale et il fut un
homme de gauche sans appartenir à un parti.
Abbado fut nommé Directeur de l’opéra de
Vienne où il dirigea les opéras allemands dont Wagner qu’il apprit à apprécier la
musique.
Quand le cancer l’atteignit il dirigea
l’orchestre philharmonique de Lucerne. Sur ARTE il y a eu un concert de lui en
2012 et je l’ai regardé. Ce qui m’a frappé d’abord c’est de ne pas voir de
partition devant lui puis son visage austère pendant qu’il dirigeait, il
fermait les yeux en les rouvrant brusquement, ses doigts jouaient un ballet
tellement ses mains étaient agiles. Il m’a subjuguée, à la fin du concert il
serra la main des musiciens avec un grand sourire qui le rendit très humain et
se courba plusieurs fois devant le public, il avait une attitude humble qui
n’avait plus rien à voir quand il dirigeait.
Ce grand homme est mort à 80 ans.
Elena 2014