lundi 30 septembre 2013

LA RUE


Il marchait de plus en plus vite, il ne voulait pas se retourner. Il était persuadé que la voiture le suivait, elle roulait au pas sans le dépasser. Il savait juste qu’elle était rouge, il n’avait pas reconnu le chauffeur « Que me veut-il ? » Pensait-il. Il sentait la sueur perler sur son front, il cherchait une ruelle étroite où la voiture ne pourrait plus le suivre. Il se rappela qu’après le cinéma il y avait un passage juste pour une personne, il courut s’y réfugier.
Il respira profondément et jeta un coup d’œil, la voiture était toujours là, elle s’était arrêtée un peu plus loin. Il fixa les passagers et quelle ne fut sa surprise de reconnaître les policiers de son quartier. Ils étaient habillés en civil, « Ils ne sont pas là pour moi pensa-t-il ? »  Après tout il n’avait volé qu’une pomme à l’étalage et l’avait déjà mangée, il était sans ressources et ce fut la première fois qu’il volait pour ne pas avoir faim.
Il hésita avant de repartir, enfin il remarqua qu’un policier était sorti, il  tenait un jeune homme en joue ; rassuré,  il retourna sur ses pas et rentra chez lui le cœur plus calme !

Elena 

vendredi 27 septembre 2013

FEDOR


Il était d’une famille pauvre, un Prince, cherchait un élève studieux pour son fils n’étudiant pas ou peu. Fédor se présenta et fut pris, il avait deux ans de plus que le fils,  son charisme en fit le leader et le fils l’aima assez pour combler son retard.
Fédor vivait dans la famille, disons, il y avait deux familles vivant ensemble, les deux sœurs et leurs maris. André avait une sœur Anna, gentille mais elle n’intéressait pas Fédor. Par contre, la cousine Tania lui plaisait énormément.
Le rêve de Fédor était de devenir musicien et Tania jouait parfaitement du piano, ils jouaient à 4 mains bien souvent.

Fédor était considéré comme un membre de la famille, ou tout au moins on le lui disait. Après avoir aidé André pour les études  il pouvait jouer du piano avec Tania ou discuter avec Anna qui ne le quittait pas. Le temps passa, Tania était devenue une splendide jeune fille ! Fédor demanda à Tania ses sentiments pour lui ? Elle l’aimait de tout cœur, ils allèrent voir les parents qui refusèrent le mariage.

Fédor demanda un visa pour l’Amérique, il l’obtint et partit, Tania épousa le premier venu, pour embêter ses parents et partit en Australie. Restait Anna, amoureuse de Fédor, elle essaya de partir en Amérique mais ses parents refusèrent, elle partit en Allemagne. Elle était la seule de la famille à pouvoir correspondre avec lui.
Tania avait promis à son époux de ne plus jamais essayer de le joindre, il faut dire que Tania n’a rien caché à son mari.

Les années s’écoulèrent, Anna se maria, Fédor l’était aussi,  chacun  d’eux avait eu des enfants. Ils n’avaient pas de nouvelles de Tania.
Fédor avait réussi à devenir un chef d’orchestre connu en Californie, il pouvait être fier de sa réussite. Sa femme, d’origine russe était de bonne famille.
La vie continuait, Anna se retrouva seule, Fédor veuf, pas de nouvelle de Tania. C’est là qu’il décida de venir la voir.

Anna m’invita pour promener Fédor, elle était impotente et ne pouvait pas lui faire visiter Paris.
Fédor m’a beaucoup plu, il avait vraiment le physique d’un chef d’orchestre comme je me les représentais. Il était charmant et ce fut un plaisir de le promener à Paris, visiter les monuments et musées. Pour me remercier il m’offrit une pièce d’un dollar et nous nous promîmes de correspondre.

Après son départ, Anna n’eut plus de nouvelles de lui, moi non plus. Fédor ignorait toutes ses lettres y compris le colis qu’elle lui envoya. Elle me dit un jour qu’elle n’en comprenait pas la raison et j’essayai de trouver ce qui aurait pu le choquer mais je n’étais pas toujours là, lorsqu’ils parlaient ensemble, avait-elle gaffé ? Elle m’a dit qu’elle avait eu l’impression qu’il avait voulu lui montrer sa réussite en appuyant bien dessus alors qu’elle, au contraire de riche était passée au statut de pauvre. Je ne savais que penser ?

Un  peu avant la mort d’Anna nous sûmes que Fédor avait perdu la tête.
Entre-temps elle retrouva Tania, elles se remirent à correspondre. Tania s’est remise à jouer au piano pour Anna et lui envoyait des cassettes. Un jour je la vis, elle m’apprit qu’elle n’avait jamais essayé d’écrire à Fédor même avec le second mari et pourtant ce fut le seul homme qu’elle aima.
Elena





jeudi 26 septembre 2013

CHOPIN



2010,  année de Chopin, France musique en parle beaucoup.
Sa vie est connue que se soit avec George Sand ou ses amours malheureux !
Ce qui m’a surtout intéressé ce fut : pourquoi il était connu ?
Il voulait juste jouer du piano, les autres instruments ne l’intéressaient pas ; et l’on peut comprendre la raison.
Il avait une technique très avancée pour le piano, ses doigts avaient une posture déformante, il jouait sur les blanches avec les trois derniers doigts et avec les deux premiers sur les touches noires, technique très compliquée à réaliser ! Par contre le son qu’il obtenait devenait merveilleux, les autres ne savaient pas le faire ! Jusqu’au bout, il créa des nouvelles techniques pour piano et travailla beaucoup. Il fut heureux en France même si la Pologne lui manquait mais il était aussi d’origine française par son père.
Après sa rupture avec Sand, il dit «  8 ans c’est beaucoup pour avoir une vie rangée » Il mourut peu de temps après d’une tuberculose en restant toujours dandy !

Elena 

mercredi 25 septembre 2013

A LA VILLE


Le Parisien et sa femme invitèrent  leur hôtesse vivant  à la campagne. A la fin de la semaine il lui demanda :
-         Alors que pensez-vous de Paris, vous en avez vu des choses !
-         Trop de choses, trop de gens stressés, trop de bruit…
-         C’est tout ce que vous avez retenu de Paris ? Et la Joconde ?
-         Bof, on la voit aussi bien sur internet et de plus près et je ne fais pas la queue durant deux heures ;
-         Et les rues ?
-         Il faut tout le temps surveiller son sac, l’air est irrespirable et les gens à peine aimables.
-         Vous n’avez donc pas aimé la capitale !
-         Il faut la voir une fois, mais je suis heureuse de retrouver mes fleurs et le chant des oiseaux demain dit-elle en riant !
-         Je crois que l’on ne devrait pas partir en vacances, nous ne serions pas déçu conclut le citadin !
-         Je suis du même avis renchérit la villageoise et ils sourirent tous les deux.
Ce qu’elle ne savait pas c’est que le parisien revenait toujours avec joie à Paris et ne pouvait rester plus d’un mois à la campagne mais il ne dit rien pour ne pas la vexer !

Elena 

mardi 24 septembre 2013

YVONNE


Gilles et Yvonne avaient acheté une maison de campagne dans le village. Il travaillait comme Principal dans un lycée et elle comme employée de bureau à l’hôpital. Le couple n’était pas très assorti, il se sentait supérieur aux autres, refusait d’appeler les gens par leurs prénoms, gardait ses distances et gardait un air condescendant quand on lui parlait. Elle, aimait rire, était spontanée, râleuse, serviable, peu cultivée. Leur seul point commun était l’économie qui parfois frisait la radinerie.
Depuis longtemps ils n’étaient plus amoureux et elle décida de vivre à la campagne avec leurs deux fils. Ils s’arrangèrent, elle venait faire son ménage, les courses le repassage… Il lui donnait une petite somme pour subvenir à ses besoins et elle était enfin heureuse et épanouie. 
A la retraite Gilles décida de venir s’installer dans leur maison de campagne, il n’y était pas venu depuis 17 ans et cela posait certains problèmes.
Yvonne accepta de faire les courses et la cuisine, s’occuper du linge et continuer à cueillir les fruits, elle lui laissait le potager et le reste du jardin ainsi qu’un cheval qu’elle gardait depuis une dizaine d’années. Ils essayèrent de vivre ensemble mais en évitant de se croiser trop souvent. Ils allaient chez les voisins prendre le café ensemble malgré les distances qu’il mettait entre lui et les autres.
Petit à petit elle s’étiola, on ne la vit plus rire et à peine sourire, elle maigrit tellement qu’elle fut hospitalisée ; là-bas on ne trouva rien et on la renvoya chez elle. Elle s’éteignit dix jours plus tard ne pouvant plus manger du tout.

Elena 2013

lundi 23 septembre 2013

CHANSON ANCIENNE


Me promenant dans le sentier je me suis souvenue de cette chanson ; nous la chantions jadis ensemble dans le jardin de notre grand-mère.
Chacun de nous inventait un couplet et tous ensemble nous trouvions le refrain, nous étions des enfants et tout nous semblait beau.
Un jour à un mariage nous nous sommes retrouvés et l’un de nous fredonna cette chanson, aussitôt les autres reprirent le refrain. Et, un fou rire jaillit, moment de complicité, retour à notre enfance.
Cette chanson trotte dans ma tête en repensant à nous, enfants. Aujourd’hui on ne se voit plus, ou si rarement que s’en est triste,  mais le souvenir reste bien vivant et la chanson vit dans notre mémoire !

Elena 

vendredi 20 septembre 2013

J'ECRIS


J’écris pour le village au flanc de la Montagne,
Pour la femme écrasée au travail ménager.
Pour ceux dont la vie épuisante est un bagne,
Dont le désir profond serait de voyager…

Pour cet être isolé, malade au teint pâli,
Pour les cœurs affamés, perdus de solitude,
Pour le vieillard tremblant, victime de l’oubli,
Je clame la douleur de ma sollicitude.

J’écris dans un élan, comme chante l’oiseau,
La phrase nait en moi douloureuse ou frivole
Je la veux simplement souple comme un roseau
Avec l’appui d’une aile, afin qu’elle s’envole.

C’est tout ! Et je m’en vais rêver aux bois, la nuit.
Un sanglot merveilleux m’atteint et me pénètre :
Chantant la fleur mourante ou l’étoile qui fuit
C’est le doux rossignol que j’ai choisi pour maître.

Elena 2013

jeudi 19 septembre 2013

OURS POLAIRES de La Palmyre




Nous sommes allés au zoo de la Palmyre pour voir des ours polaires, il y avait un mâle et une femelle, je vous mets les photos, la femelle est plus petite.
Pour pouvoir voir des ours je suis allés à Svalbard jusqu’à la baie de la Madeleine et nous n’en avons pas vus, alors quand j’ai su qu’il y en avait 2 au zoo de la Palmyre j’ai eu envie d’y aller. Il nous a fallu 4 h aller retour en voiture et nous sommes restés environ une heure car c’est surtout les ours polaires qui nous intéressaient. On a regretté qu’ils manquent de place et nous ne sommes pas pour la solution zoo mais plutôt les parcs où les animaux sont plus libres mais au moins j’ai vu les ours polaires et c’est impressionnant et beau à voir !

Elena 2013



mardi 17 septembre 2013

LE COURRIER




Jusqu’au siècle dernier nous pouvions retracer la vie d’une personne célèbre d’après son courrier, ce fut souvent le cas pour les écrivains mais aussi Van Gogh qui écrivit plus de 900 lettres en 37 ans. Et madame de Sévigné qui nous raconta toute une époque grâce à sa correspondance avec sa fille !
Aujourd’hui il y a les mails mais peut-on savoir ce qu’une personne pense à travers un mail ? Je n’ai pas de réponses à part que moi je m’exprime très peu dans un mail.
Je me demande si dans un siècle nous connaîtrons aussi bien les écrivains et autres personnes célèbres qu’à notre époque grâce aux lettres bien souvent. Il y a aussi les journaux mais ils ne reflètent pas toujours la vérité tandis qu’une lettre ment rarement.

Elena 2013

lundi 16 septembre 2013

PETITE CAMILLE




La petite Camille avait 8 ans, elle venait avec sa maman qui travaillait sur notre jardin et pendant ce temps j’allais promener la fillette avec mes deux chiens. Elle me parlait de tout, de son père qui était parti sans laisser d’adresses, de sa maman qui préférait travailler dur sur la terre que de faire des travaux domestiques de son ennui en attendant sa maman chez certaines personnes…
Je m’étais attachée à l’enfant, malheureusement les travaux se terminaient et en buvant le jus de fruit je proposai à sa mère des travaux ménagers mais après une hésitation elle refusa m’expliquant qu’elle ne serait pas heureuse ailleurs qu’à l’air libre, elle était toujours contente même chez des employés difficiles. Camille embrassa mes deux chiens, je vis couler une larme puis elle nous fit ses adieux et je ne l’ai jamais revue. Parfois je me demande ce qu’elle est devenue et comment j’aurai pu la retenir ?

Elena 2013

vendredi 13 septembre 2013

ADIEU ARVIE




Pendant des mois nous avons cherché pourquoi Arvie mangeait mal, nous avons changé sa nourriture fait des essais comme nous le préconisait son vétérinaire.
Nous avons vu maigrir notre Arvie, rester immobile, ne plus aboyer pour dire bonjours,  être prostrée !
Inquiets nous sommes allés à La Rochelle, là-bas ils avaient soigné déjà, Joulka d’un cancer. Nous avons dépensé plus que prévu, gardant l’espoir de la sauver.
Nous avons lutté contre le cancer du foie, sans résultat…
Malgré tous nos efforts, nos espoirs furent vains.
Adieu Arvie !
Elena 2013





samedi 7 septembre 2013

PAUSE




La tendresse est un sentiment très fort, je peux le ressentir pour des humains mais aussi pour mes animaux et là cela rime souvent avec souffrance.
En ce moment Arvie passe des examens à la clinique vétérinaire de La Rochelle (85 km de chez nous)  Ensuite il faut attendre les résultats et le cœur bat à tout rompre. Le plus dur est de voir qu’elle n’a plus que la peau sur les os et qu’elle refuse la nourriture.

Nous ne partirons pas en vacances, il faut que notre Arvie se remette, et je ne suis plus capable de me concentrer sur aucun sujet, cela va passer mais en attendant je vais faire une pause. 
Elena 2013

vendredi 6 septembre 2013

BALADE


Il faisait beau sans que ce soit la canicule, les fleurs s’ouvraient autour de nous. Nous étions seules sur le chemin, Arvie et moi, je me mis çà chanter et Arvie à gambader. Le soleil brillait sans trop chauffer, nous étions vraiment bien !
Cette promenade quotidienne nous la faisons avec bonheur, nous sommes liées, deux vraies complices et le bonheur nous irradie.
Je n’aimerai pas quitter notre campagne, chaque chemin je l’ai fait avec un de mes chiens, tous les endroits me rappellent des souvenirs, le plus souvent ce sont des moments de bonheur !
Avec un livre j’ai appris à reconnaître les fleurs sauvages : elles sont mes préférées, nous revenons par notre chemin toutes gaies, heureuses de ce moment privilégié.

Elena 

jeudi 5 septembre 2013

EVOCATION


J’aime les soirs d’automne où la nature est douce
La pièce est calme et dans un confort velouté
La vitre laisse voir une frondaison rousse
Et me cache la vie et sa réalité.

O lecture, compagne éloquente et fidèle,
Quel croquis merveilleux tu me fais ébaucher :
Hugo devant la mer, écrivant près d’Adèle,
Musset narguant la lune au-dessus du clocher,

Marceline pleurant, car le sort l’écartèle,
Verlaine en sa prison priant pour ses péchés,
Puis, le couple amoureux que le passé révèle,
Et la fin dont encor les esprits sont touchés :

Quand Pétrarque mourut, la tête sur son livre,
Frôlant le nom de Laure en ultime baiser,
Le battement final d’un cœur qui se délivre
Rythmait un dernier vers pour l’immortaliser !

Elena 2013

mercredi 4 septembre 2013

Maya Plisetskaya


J’avais déjà vu deux fois « Le lac des cygnes » dont une fois au Bolchoï, mais je ne me souviens plus de la danseuse étoile.
Dans les années 70 mon mari a pu obtenir 2 billets pour « Le lac des cygnes » Dont l’étoile serait Maïa Plissetskaïa. Je la connaissais de nom et j’avais vu des extraits à la télévision. Mon  mari donna sa place à notre fille, n’étant pas très ballet.
J’avais crains une certaine lassitude à revoir le même ballet pour la troisième fois mais je fus prise du début jusqu’à la fin.
Elle était extraordinaire, elle volait plus qu’elle ne dansait !
Elle était le cygne jusqu’à la fin, son jeu de mains était sublime.  Pendant la mort elle était le cygne, j’eus un pincement au cœur ; pour la première fois je fus vraiment émue ! Jamais je ne l’oublierai pas plus que ma fille.

Elena 

mardi 3 septembre 2013

MERE DOROTHEE


 Immigrée Russe pendant la révolution avec sa sœur, elle perdit ses parents : morts en s’évadant. Mère Dorothée, avait un tempérament de feu et de flamme, rien ni personne ne lui résistait. Elle tenait une maison de retraite à 100 km de Paris, en principe le Directeur légal était le prêtre mais il avait un caractère trop doux, rêveur, il vivait plus dans le ciel que sur terre, amateur d’astronomie et de physique.
On ne pouvait pas le dire de mère Dorothée, elle avait les pieds sur terre et s’arrangeait très bien avec Dieu ! Il y avait des périodes où il était impossible de lui parler tellement elle était à cran, dans ce cas elle envoyait tout le monde valser. Les pensionnaires la craignaient, j’avoue qu’ils l’aimaient et la respectaient également !
Mère Dorothée avait un cœur d’or, elle courait les asiles pour y trouver les Russes qu’elle pouvait soigner elle-même, elle ne lâchait pas prise avant qu’on lui laisse les malades. Il est arrivé que certains n’étaient pas récupérables, elle dut les remettre à l’asile, à chaque fois elle le prenait comme un échec personnel et souffrait beaucoup, chacun savait que si mère Dorothée souffrait il valait mieux se faire tout petit, même au réfectoire le silence devenait de rigueur.

     Un jour mère Dorothée décida de retourner voir ce qui se passe en Russie, elle se fit faire des habits civils et partit visiter son pays d’origine. Tous les pensionnaires attendaient son retour avec impatience, elle avait amené une caméra et un appareil photo et consacra une soirée pour leur montrer ce qu’était devenu le pays.
Elle n’avait photographié aucun monument historique, après tout, tout le monde les connaissaient, ses pellicules montraient les longues queues devant les magasins, la milice filmée en cachette. Quelques églises de l’extérieur, l’intérieur était interdit. Tous les travers soviétiques qu’elle put trouver elle les mit sur ses pellicules. Certains furent vraiment effrayés par tant de misère, de souffrance, d’illettrisme etc ..
Une personne de la maison de retraite réussit à partir en Russie et ramena des photos un peu plus conformes à la réalité : les manques mais aussi les écoles, théâtres, métros très visités, très beaux également. Mère Dorothée l’appris et piqua une telle colère que la personne demanda à partir dans une autre maison de retraire russe.

     Mère Dorothée avait une volière et adorait s’occuper des pigeons, c’était le seul moment de détente qu’elle se permettait, aussi le meilleur moment pour aller la voir et lui parler. Le reste du temps elle soignait, nettoyait, supervisait tout, décidait, invitait les enfants du village pour les fêtes et les gâtaient.
C’est ainsi qu’elle décida de passer son permis à plus de 65 ans, elle l’eut la 3e fois, à vrai dire il fallait se pousser lorsqu’elle conduisait ! Celui lui permettait de ramener des courses elle-même, faire des démarches en ville et autres choses qui la bloquaient, la maison de retraite étant retirée de 7 lm de la ville.
Mère Dorothée passait par des moments d’hystérie à des moments de douceur et patience incroyables. Sa sœur , devenue religieuse venait quelques jours parfois, elle se tenait très bien, jamais un mot plus haut que l’autre , sa maison de retraite était plus calme, à vrai dire elle ne se détériorait pas la santé et ne ramenait pas des mendiants ou habitants d’asiles. Elle n’avait que des nobles ou des bourgeois en bon état : plus reposant. Mère Dorothée aimait beaucoup sa sœur et ne lui demandait pas de faire de sacrifices, elle les faisait pour elles.

Elena 

lundi 2 septembre 2013

LA MANIFESTATION





Louis avait une voix forte, infatigable. Longtemps il s’était demandé ce qu’il pourrait faire avec ce don ? Il chantait faux et n’avait pas de talent pour jouer au théâtre. Il aurait pu être avocat peut être mais il dut abandonner les études à 16 ans pour mauvais résultats. Il décida de faire les marchés, c’est là qu’il connut sa femme Brigitte et ils continuèrent à vendre des fruits et légumes.
C’est ainsi qu’un jour un jeune homme vint lui donner un tract en insistant bien :
-         La manifestation aura lieu mercredi, nous comptons sur vous !
-         Je ne crois pas que je …
-         Oh si !
Comme ils étaient deux, l’un à la CGT et l’autre au CFDT il se dit qu’après tout pourquoi pas ?
Le jour de grève il s’habilla bien, c’était une nouveauté pour lui et il y aurait du monde. Il se trouva à la place de la Bastille comme promis et il suivit le cortège en scandant les slogans « A bas les patrons » «Augmentez les salaires » «  Diminuez les prix » et d’autres phrases qu’il prononçait dès qu’il les avait entendues. Bientôt on le poussa de plus en plus en avant, il était le seul à garder son souffle !
A la fin de la manifestation des hommes lui proposèrent le pot, certains voulaient lui vendre une carte mais là il refusa car c’est sa femme qui prenait les décisions.
Il rentra chez lui la tête plein de slogans, Brigitte l’interrogea. Il raconta sa journée, tout fier d’avoir pu crier toute l’après-midi. Elle sourit et l’embrassa :
-         Tu vois que tu es le meilleur !
-         Je n’ai pas pris la carte au syndicat, je voulais te demander…
-         Tu as eu raison, nous on travaille pour nous alors ce n’est pas pareil dit-elle songeuse.
Après cette journée, les camarades qui faisaient le marché avec lui étaient devenus plus respectueux, parfois ils lui demandaient quels gens connus il avait croisé. Louis se sentait comme une star et le sourire brillait sur ses lèvres.

Elena