Il était d’une famille pauvre, un
Prince, cherchait un élève studieux pour son fils n’étudiant pas ou peu. Fédor
se présenta et fut pris, il avait deux ans de plus que le fils, son charisme en fit le leader et le fils
l’aima assez pour combler son retard.
Fédor vivait dans la famille, disons,
il y avait deux familles vivant ensemble, les deux sœurs et leurs maris. André
avait une sœur Anna, gentille mais elle n’intéressait pas Fédor. Par contre, la
cousine Tania lui plaisait énormément.
Le rêve de Fédor était de devenir
musicien et Tania jouait parfaitement du piano, ils jouaient à 4 mains bien
souvent.
Fédor était considéré comme un membre
de la famille, ou tout au moins on le lui disait. Après avoir aidé André pour
les études il pouvait jouer du piano
avec Tania ou discuter avec Anna qui ne le quittait pas. Le temps passa, Tania
était devenue une splendide jeune fille ! Fédor demanda à Tania ses
sentiments pour lui ? Elle l’aimait de tout cœur, ils allèrent voir les
parents qui refusèrent le mariage.
Fédor demanda un visa pour l’Amérique,
il l’obtint et partit, Tania épousa le premier venu, pour embêter ses parents
et partit en Australie. Restait Anna, amoureuse de Fédor, elle essaya de partir
en Amérique mais ses parents refusèrent, elle partit en Allemagne. Elle était
la seule de la famille à pouvoir correspondre avec lui.
Tania avait promis à son époux de ne
plus jamais essayer de le joindre, il faut dire que Tania n’a rien caché à son
mari.
Les années s’écoulèrent, Anna se
maria, Fédor l’était aussi, chacun d’eux avait eu des enfants. Ils n’avaient pas
de nouvelles de Tania.
Fédor avait réussi à devenir un chef
d’orchestre connu en Californie, il pouvait être fier de sa réussite. Sa femme,
d’origine russe était de bonne famille.
La vie continuait, Anna se retrouva
seule, Fédor veuf, pas de nouvelle de Tania. C’est là qu’il décida de venir la
voir.
Anna m’invita pour promener Fédor,
elle était impotente et ne pouvait pas lui faire visiter Paris.
Fédor m’a beaucoup plu, il avait
vraiment le physique d’un chef d’orchestre comme je me les représentais. Il
était charmant et ce fut un plaisir de le promener à Paris, visiter les
monuments et musées. Pour me remercier il m’offrit une pièce d’un dollar et
nous nous promîmes de correspondre.
Après son départ, Anna n’eut plus de
nouvelles de lui, moi non plus. Fédor ignorait toutes ses lettres y compris le
colis qu’elle lui envoya. Elle me dit un jour qu’elle n’en comprenait pas la
raison et j’essayai de trouver ce qui aurait pu le choquer mais je n’étais pas
toujours là, lorsqu’ils parlaient ensemble, avait-elle gaffé ? Elle m’a
dit qu’elle avait eu l’impression qu’il avait voulu lui montrer sa réussite en
appuyant bien dessus alors qu’elle, au contraire de riche était passée au
statut de pauvre. Je ne savais que penser ?
Un
peu avant la mort d’Anna nous sûmes que Fédor avait perdu la tête.
Entre-temps elle retrouva Tania, elles
se remirent à correspondre. Tania s’est remise à jouer au piano pour Anna et
lui envoyait des cassettes. Un jour je la vis, elle m’apprit qu’elle n’avait
jamais essayé d’écrire à Fédor même avec le second mari et pourtant ce fut le
seul homme qu’elle aima.
Elena