Poète autrichien, il était d’un tempérament
discret, déprimé et solitaire. Cela ne l’empêcha pas d’avoir une épouse puis
plusieurs maîtresses. Avec la dernière, Lou, il se sentit très proche et ses
écrits s’en ressentirent.
Il visita l’Europe, connut une longue
correspondance avec la poétesse Tsvetaieva qui l’aida par courrier à reprendre
certains poèmes. Il fut aussi ami de Stéphane Zweig, ils se retrouvaient avec
plaisir à Paris ou à Londres. Ami est beaucoup dire, il avait des relations
mais pas d’amis car trop renfermé sur lui.
Il mourut d’une leucémie.
Je mets certains de ces poèmes :
Elena 2016
Chanson
La traduction de ce
poème est de Rainer Maria Rilke
Toi, à qui je ne
confie pas
mes longues nuits sans
repos,
Toi qui me rends si
tendrement las,
me berçant comme un
berceau ;
Toi qui me caches tes
insomnies,
dis, si nous
supportions
cette soif qui nous
magnifie,
sans abandon ?
Car rappelle-toi les
amants,
comme le mensonge les
surprend
à l'heure des
confessions.
Toi seule, tu fais
partie de ma solitude pure.
Tu te transformes en
tout : tu es ce murmure
ou ce parfum aérien.
Entre mes bras : quel
abîme qui s'abreuve de pertes.
ils ne t'ont point
retenue, et c'est grâce à cela, certes,
qu'à jamais je te
tiens.
…
"Il fait la
course avec des couloirs en feu, par des portes qui, rougeoyantes, l'enserrent,
par des escaliers qui le roussissent, il s'échappe de l'édifice en furie. Dans
ses bras, il porte le drapeau comme une femme blanche évanouie. Et il trouve un
cheval, et c'est comme un cri : au-dessus de tout, là-bas, en dépassant tout,
les siens avec. Et voilà que le drapeau aussi revient à lui ; jamais il n'a été
aussi royal et tous le voient maintenant, loin devant ; ils reconnaissent
l'homme clair sans casque et reconnaissent le drapeau...
Mais voilà qu'il se met à briller, se projette
en l'air, s'agrandit et rougit..."