#LaFleurDuMois
https://www.facebook.com/hashtag/lafleurdumois
NOUVEL AN
Pour la première fois de sa vie Maryvonne se retrouvait seule pour le
réveillon du nouvel an et ça tombait sur l’an 2000.
Elle avait perdu son mari d’un cancer depuis six mois, ses enfants
étaient venus à Noël et ne venaient jamais au nouvel an mais le fêtaient avec
des amis. Elle pensa à leurs amis qui venaient, elle les avait perdu de vue
après l’enterrement de Claude, elle ne pouvait plus voir leurs amis communs
sans en souffrir.
Maryvonne entendit le téléphone, elle prit le combiné presque
contrariée, c’était sa sœur :
-
Mavonne, on peut
venir fêter le réveillon avec toi ?
-
Mais je n’ai
rien prévu de spécial !
-
On apporte tout
ce qu’il faut, Nous n’avons pas envie de rester tous les deux avec Claude comme
un vieux couple et nous serons heureux de passer la soirée avec toi. Ne dit
rien nous arrivons et elle raccrocha.
Maryvonne se sentit un peu sonnée puis elle fut reconnaissante à sa
sœur d’avoir pensé à elle. Elle prépara une belle table, sortit tout ce qui
pouvait agrémenter la fête et se rappela qu’il lui restait du champagne de
Noël, elle le mit sur la table. Elle se changea, mit une belle robe noire,
discrète mais qui faisait un peu fête. Elle hésita puis ajouta un pendentif. A
ce moment elle entendit la sonnette d’entrée et elle ouvrit le sourire aux
lèvres, elle fêterait l’an 2000 avec d’autres !
Elena
CHARLIE
Charlie était un bon gros chien, il appartenait à mes voisins. Les
voisins n’ont pas de barrière et Charlie se promenait librement dans la
campagne. Lorsque les voisins partaient en vacances, ils laissaient Charlie
seul, il avait le hangar pour s’abriter, des amis venaient le nourrir une fois
par jour.
Au début j’avais un peu peur de lui, je ne connaissais pas encore les
chiens, il aboyait quand nous venions, il pensait que nous étions sur son
terrain. Peu à peu je me mis à râler sur lui quand il aboyait, j’aboyais plus
fort que lui et, il se calma.
Les maîtres partaient deux semaines en vacances, ils n’avaient pas la
place pour emmener ce gros chien, c’est ainsi qu’il pleurait quand ils
partaient, j’avais mal pour lui. Un jour je l’appelai et il vint vers moi, je
le caressai et il me débarbouilla, mon jean était trempé par ses léchouilles
tellement il avait été triste et en manque de câlins.
Au fond du village j’ai une copine qui peint des boîtes, elle passa un
peu vite en voiture et renversa Charlie,
les maîtres n’étaient pas rentrés, nous le tirâmes vers chez lui, il était
juste égratigné, un peu sonné, il s’en
remit rapidement, la voiture de ma copine moins !
Charlie est mort de sa vieillesse, vers la fin il n’aboyait plus, il
restait dans le hangar et ne s’approchait plus du chemin.
Elena
NOËL
Noël approche sous un chômage
constant.
Paul et Lilli n’auront pas de
cadeaux,
Pas de réveillon non plus, un
lot bien dur
Quand on ne travaille plus.
Pourtant la veille du
réveillon , la neige
tomba si épaisse que le village
En resta tout baba,
Il ne neige pas dans ce coin
là !
Noël est là et peu importe le
réveillon,
Chacun fabrique une luge ou bien
des skis,
Tout le village glisse sur la
pente,
La neige est là !
Comme les autres Paul et Lilli s’en
Donnent à cœur joie glissent et
roulent,
Leur rire jaillit
Ils sont tout à leur joie,
Tant pis, on verra bien
demain !
Elena
CHANSON ANCIENNE
Me promenant dans le sentier je me suis souvenue de cette
chanson ; nous la chantions jadis ensemble dans le jardin de notre
grand-mère.
Chacun de nous inventait un couplet et tous ensemble nous trouvions le
refrain, nous étions des enfants et tout nous semblait beau.
Un jour à un mariage nous nous sommes retrouvés et l’un de nous
fredonna cette chanson, aussitôt les autres reprirent le refrain. Et, un fou
rire jaillit, moment de complicité, retour à notre enfance.
Cette chanson trotte dans ma tête en repensant à nous, enfants.
Aujourd’hui on ne se voit plus, ou si rarement que s’en est triste, mais le souvenir reste bien vivant et la
chanson vit dans notre mémoire !
Elena
#lundi soleil
Décembre 2023 : orange et
rouge
https://www.facebook.com/groups/LundiSoleil/
#orange et rouge ; ma création
ANNETTE
Elle avait 50 ans et n’avait jamais vécu en ménage, on la considérait
comme une vieille fille, pourtant elle était encore fraîche avec ses bonnes
joues et son regard pétillant et pas une ride !
Annette vivait dans la ferme familiale avec sa mère veuve. Elles
avaient de quoi faire et le vétérinaire passait souvent pour la naissance des
veaux, mais pas seulement … Il aimait la vivacité d’Annette, sa gaieté, en sa
compagnie il se sentait rajeunir et oubliait son divorce pénible. Il allait sur
56 ans et ne savait pas si sa demande en mariage serait bien prise alors il en parlerait à la mère et
verrait sa réaction.
Après avoir mis bas la vache, Alain le vétérinaire accepta une tasse de
café proposé par la mère pendant qu’Annette rangeait tout. Il en profita pour
lui décrire ses sentiments pour Annette, la vieille rit et lui dit :
-
C’est pas à moi
qu’il faut le dire mais à ma fille !
-
Vous avez
raison, je me sens un peu intimidé….
-
Mais non, faites
simple !
C’est ainsi que trente minutes plus tard il se déclarait auprès
d’Annette. Elle eut un beau sourire doux mais répondit :
-
Je ne suis pas
sûre que je sache m’habituer à vivre avec un homme !
-
Mais je vous
laisserai votre liberté la rassura Alain,
-
Alors faisons un
essai et nous verrons si ce n’est pas trop tard.
Le vétérinaire déménagea chez Annette car la maison était grande et
elle voulait continuer à s’occuper des animaux. Le couple fit des concessions
mais cela ne leur fut pas difficile et au bout d’un an ils se marièrent et
continuèrent à vivre avec la vieille mère qui avait un gendre bricoleur et elle
appréciait sa compagnie.
Elena
ELLE CHANTAIT
Marcel était un mari aimant mais
colérique, Colette trouva la parade, à chaque fois que son mari commençait à
râler elle se mettait à chanter. Il faut dire qu’elle avait une très jolie voix
et leur rencontre se fit lors d’une représentation où Colette accepta de
chanter un morceau de « Carmen »
Au début Marcel resta indécis quand il
entendit chanter Colette au moment où il poussa une colère contre un chauffard
mais il ne vit pas d’ironie dans son regard juste beaucoup de tendresse, il ne
dit rien. Par la suite il lui demanda pourquoi elle chantait quand il était en
colère ? Elle répondit que cela la soulageait et ils en rirent ensemble.
Les enfants naquirent et ils prirent
l’habitude de chanter avec leur maman. Bien sûr si l’un d’eux devait être puni
ou grondé le chant n’aidait pas.
Ils prirent l’habitude de chanter dès qu’ils
sentaient leur père près à exploser et par l’habitude cela pouvait arriver
devant des invités qui écarquillaient les yeux sans comprendre.
#lundi soleil
Décembre 2023 : orange et
rouge
https://www.facebook.com/groups/LundiSoleil/
#orange et rouge ; ma création
#lundi soleil
Décembre 2023 : orange et
rouge
https://www.facebook.com/groups/LundiSoleil/
#orange et rouge ; temple birman
BLOK
L’inconnue
Le
soir, un vent fiévreux et lourd oppresse
Parmi la rue où sont les restaurants,
Alors que juin à des clameurs d’ivresse
Mêle son âme aux souffles altérants.
À peine si quelques voix d’enfants crient.
À peine si l’on voit se détacher
Loin, sur l’ennui morne des closeries,
L’enseigne au croissant d’or d’un boulanger.
Et chaque soir par delà les barrières,
Entre les verts talus de gazon ras,
Les fins roués aux expertes manières
S’en vont, chacun une fille à son bras.
Parmi l’étang le jeu des rames sonne,
Parfois un cri de femme retentit –
Et dans le ciel, qui de rien ne s’étonne,
La lune au croissant blême s’arrondit.
Ainsi le soir, tout au fond de mon verre
Tel un ami fidèle me sourit ;
Et je le vois dans la liqueur amère
Se fondre avec mon visage attendri.
Quelques servants, près des tables voisines,
Errent d’un pas somnambulique et las ;
Des hommes saouls aux prunelles sanguines
Clament en chœur : in vino veritas.
Et chaque soir je revois m’apparaître,
— Ou bien d’un songe seul suis-je leurré ?
—
Un corps de femme, au vague des fenêtres,
Svelte, et de soie et de velours paré.
Spectre frôlant les tables par rangées,
Que toujours seule ainsi l’on aperçoit,
Et de parfums et de brouillards chargée
Auprès d’une fenêtre elle s’assoit.
L’on sent peser un monde de ténèbres
Parmi sa robe aux frôlis lents et doux ;
Son grand chapeau s’orne en plumes funèbres,
Ses frêles mains sont lourdes de bijoux.
Telle elle semble à mon âme hantée.
Sous sa voilette, alors plongeant mes yeux,
Je vois s’ouvrir une rive enchantée,
À des lointains purs et mystérieux.
Les sens brûlés d’incorruptible flamme,
Des plus obscurs secrets je suis témoin ;
Tous les replis ténébreux de mon âme
Sont transpercés par l’âpre éclair du vin.
Je crois alors sentir dans ma cervelle
Les grands, les noirs plumages osciller ;
Je vois ses yeux dont bleuit la prunelle
Comme des lis, à l’horizon, briller…
Ainsi je porte un trésor, dont sans cesse
La clé magique obéit sous ma main…
Tu disais vrai, monstre à face d’ivresse :
La Vérité pour moi gît dans le vin.
Blok
Ce fut son poème le plus connu mais
d’autres ont suivi. Il fut un grand poète du XXe siècle. Né en 1880 il est mort à 40 ans, l’alcool
mais surtout les prostituées et les maladies vénériennes. Il aimait son épouse
mais avait besoin des prostituées pour se sentir bien. Il fut reconnu comme un
grand poète symboliste russe.
Elena