mardi 17 juin 2014

LE TRAIN


Elle changeait à Caen pour rentrer à Paris, elle avait 1 heure d’attente et souvent Liliane demandait l’autorisation de sortir, elle se promenait un peu dans la ville et revenait dix minutes avant le départ du train.
Ce jour-là elle revenait avec une nouvelle copine qui vivait à Paris, elles avaient toutes les deux 15 ans, elles sortirent à Caen, se promenèrent et oublièrent l’heure. Une grosse horloge montrait 20 heures, l’heure du départ du train, Liliane se mit à courir, elle criait à sa copine :
-        Nous l’avons raté, je ne sais pas s’il y en a un autre, presse-toi !
Elles arrivèrent essoufflées, le train partait au loin, le chef de gare les regarda étonné en disant :
-        Je pensais que vous étiez dans le train, vous êtes si ponctuelle en général ;
-        Oui, d’habitude je suis seule ;
Liliane en voulait à son amie, elle oubliait qu’elle aurait pu surveiller l’heure également. Elle demanda si elle pouvait téléphoner pour qu’on vienne la chercher, sa valise était lourde et les métros peu sûrs, le prochain train n’était qu’à 22 heures, il mettait 2 heures.
Elle alla  téléphoner, son père ne fut pas trop content, aller la chercher pour minuit ne l’enthousiasmait guère d’autant qu’il travaillait le lendemain, elle se fit disputer pour sa distraction. Sa copine lui avoua :
-        Je n’ai pas assez d’argent, tu me prêtes pour que j’appelle mes parents ;
-        Il te faut combien ? Demanda Liliane de mauvaise grâce ;
-        Dix francs et je te rends la monnaie.
Elle lui tendit le billet sans rien dire, il ne lui restait plus rien, même pas de quoi téléphoner si son père ne venait pas.
Le plaisir de leur sortie s’estompait, leur amitié s’ébréchait rapidement. Elles attendirent le prochain train en parlant très peu, chacune sortit un livre, il faisait nuit quand le train arriva, elles montèrent dans un wagon vide. Liliane regarda son amie, elle pleurait, étonnée elle lui demanda ce qui se passait, elle lui avoua :
-        Mes parents m’ont dit de me débrouiller, à pied je suis à trois satinons de métro ;
-        Ils ne viennent pas te chercher ?
-        Ils m’ont dit de me débrouiller en raccrochant, en colère.
Liliane n’en voulait plus à son amie, elle pensa que ses parents étaient bien inconscients s’ils ne venaient pas, ce n’était peut-être que des mots pour la punir. Elle allait surveiller à la gare, en parler à son père s’ils ne venaient pas.
Le train approchait de la gare Saint-Lazare, Liliane regardait les gens, elle vit son père et se sentit soulagée, Elles descendirent, s’aidèrent pour les valises. Liliane embrassa son père, elle vit son amie chercher des yeux ses parents, ils n’étaient pas venus, elle en parla à son père à l’oreille ;  il dit :
-        Je vais vous ramener mademoiselle, je suis en voiture et à cette heure il n’y a pas beaucoup de circulation ; La jeune fille sourit reconnaissante :
-        Je vous remercie, je pense que mes parents n’ont pas pu venir.
Liliane et son amie montèrent dans la voiture, son père laissa sa copine devant la maison puis ils rentrèrent.
Le lendemain, sa copine lui téléphona, elle la remerciait, ses parents avaient laissé les clés sous le paillasson, ils étaient sortis et n’étaient pas encore rentrés quand elle arriva. Ils lui avaient donné de quoi la rembourser et remerciaient son père.
Au retour, elles se retrouvèrent ensemble, sa copine se sentait un peu gênée, Liliane la mit à l’aise :
-        Ne t’en fait pas, ils avaient sûrement prévu leur sortie avant !
-        Ils savaient que je rentrais, ils auraient pu refuser, je ne compte pas pour eux ;
-        Mais non, tu vois tout en noir ;
-        Je sais ce que je dis, ils ne sont pas sortis une seule fois avec moi ces 15 jours, ils ont continué comme si je n’existais pas.
Liliane ne savait pas comment la réconforter, elle lui tapota la main et dit :
-        La prochaine fois, tu viens chez moi, nous sortirons ensemble, tu n’habites pas loin, ce sera chouette !
-        Oui, je t’en remercie.
L’amitié se resserra au court du trajet,  les amies ne se quittèrent plus et firent le chemin en train ensemble les autres fois sans se tromper, le père de Liliane raccompagnait l’amie avant de rentrer, au retour il disait à sa fille :
-        Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un père comme le tien ;
-        J’en suis consciente répondait Liliane en riant.
Elena




15 commentaires:

  1. Combien c'est précieux un papa, il y en a trop qui démissionnent !
    bisous et une agréable journée Elena !

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  2. Bonjour, Elena
    Merci pour cette belle histoire !
    Je te souhaite un bon mardi.
    Bisoux
    dom

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  3. une belle histoire, c'est dans les difficultés que l'on retrouve ses amis , avec l'aide d'un bon papa c'est encore mieux ! bonne journee chere Ln bisous

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  4. Bonjour Elena Les nouveaux papas sont plus présents, plus aimants aussi. j'ai toujours du plaisir à regarder les jeunes papas accompagnés leurs petits à l'école ( j'habite près d'une école )
    une phrase d'un philosophe grec me reviens en mémoire " le mariage a été inventé pour que les hommes connaissent leurs enfants " c'est un peu moins vrai aujourd'hui.
    passe un bon mardi
    je t'embrasse
    alixe

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  5. passe une belle journée ici toujours de belle température même si le ciel est un peu plus nuageux

    gros bisous

    La paresse inspirée

    Une jeune fille nonchalante
    rêve au bout d’un chemin.
    Son visage de soie caresse le vent.

    Sans raison, ni idée
    elle frôle l’impitoyable haie.
    Son doigt piqué d’un profond rouge,
    elle reste immobile sans alarme, ni amertume.

    Elle est hypnotisée par l’incroyable lumière,
    qui pénètre les érables avec toute sa vitalité.
    Comme une héroïne d’un conte lointain,
    elle commune avec la nature,
    elle chante sans fin.

    Capturée dans la chaleur
    rien ne va briser ce songe d’été.
    Et voilà qu’arrive un changement,
    un chevalier sur son étalon blanc
    emporte sa muse à l’idée suivante.

    Chloe Douglas, 2010

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  6. les filles ont une préférence pour leur papa
    mais des fois il s'agit d"un père (je vais ozer)
    inexistant, qui oublie les anniversaires de sa fille
    qui regarde (horreur) ses copines
    lesquels le regardent de mm,
    qui fume boit frappe l'épouze, va mm
    jusque à l'assassiner !!!
    IL Y A COMME çA GES PERES
    QUI NE VALENT PAS CHER !!!
    mais moi par contre suis un père parfait !!!!!

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  7. salut
    une histoire à raconter pour la fête des pères
    Et oui il y a père et père!
    bonne journée

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  8. une belle histoire d'amitié
    je te souhaite un agréable mardi

    gros bisous

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  9. une belle histoire d'amitié;
    bonne soirée, Elena

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  10. petit coucou Elena
    Je te souhaite un bon mercredi

    bisous de la Martinique

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  11. On ne choisit pas ses parents, alors qu'on peut choisir ses amis(-es) !

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  12. Bonsoir Elena,
    Une belle amitié, laquelle j'espère a perduré ! J'ai souvent fait ce changement à Caen dans ma jeunesse, pour me rendre chez mes parents, soit pour remonter à Paris.
    Très belle soirée à toi.
    Bisous
    Prima

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  13. bonsoir Elena,
    J'ai eu la chance d'avoir des parents merveilleux qui se seraient fait couper en quatre pour leurs enfants... n'empêche que papa non plus n'aurait pas été content si par étourderie, j'avais raté le train ... en échange de sa confiance, il me voulait "responsable" ...
    bonne soirée, éléna - gros bisous

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  14. salut
    le temps redevient normal mais je ne prendrais pas le train en ce moment avec toutes ces grèves
    bonne journée

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