vendredi 12 septembre 2014

Anna Akhmatova


Vous trouverez tous les renseignements sur elle sur internet, je veux raconter comment je l’ai connue.
J’avais une amie de plus de 80 ans qui fut amie avec la poétesse, elle avait des disques d’elle où Akhmatova récitait ses poèmes. Celle-ci était amie avec une autre poétesse Olga Bergoltz et mon amie avait aussi un disque d’Olga. Mon amie me raconta qu’Anna n’avait pas voulu se mouiller pendant la révolution, elle réussit assez bien à passer à travers le filet. Pendant la guerre, elle témoigne du siège de Leningrad et écrit « Courage » Peu de temps après elle fut radiée de l’Union des écrivains. Elle fut considérée comme la plus grande poétesse du XXe siècle. J’écoutais sa voix, on sentait qu’elle était de bonne famille, elle chantait plus qu’elle ne parlait mais je trouvais que c’était assez monocorde alors qu’Olga, moins connue, avait une voix qui tonnait, frappait et on ne pouvait pas y rester indifférente.
Mon amie m’offrit les 2 disques, je les ai pris mais en même temps j’ai préféré lire leurs livres et là j’ai apprécié Akhmatova, je l’ai comprise et aimée en tant que poétesse ! Elle écrivit pour les femmes et l’avenir, elle ne trichait jamais. Elle voulut rester dans son pays pendant la révolution tout comme elle refusa d’écrire des poèmes révolutionnaires sur ordre. Son honnêteté d’écrivain fit qu’elle fut respectée par les intellectuels et les poètes débutants s’inspirèrent de son exemple.
En 1922 elle fut condamnée comme élément bourgeois et sa poésie fut interdite, elle traduisit des livres d’écrivains étrangers autorisés comme Hugo… Elle vivotait n’ayant pas assez pour s’acheter de la nourriture. Son mari fut fusillé, son ex envoyé aux camps ainsi que son fils mais elle disait que ce serait une trahison de partir pour sa langue et sa culture.
Moi, comme un fleuve,
Une époque de fer m'a détournée.
On m'a changé de vie.
Elle a suivi un autre lit, vu d'autres paysages,
Et mes rivages me sont inconnus.

O combien de spectacles j'ai manqués,
Que de rideaux levés en mon absence et retombés!
Combien de mes amis je n'ai jamais croisés,
Combien de villes dont les contours
Auraient pu m'arracher des pleurs,
Alors que je n'en connais qu'une,
Que je saurais retrouver même en rêve
Et à tâtons.

Et combien de poèmes que je n'ai pas écrits:
Leur choeur secret,
Il rôde autour de moi, et un beau jour
Il se pourrait qu'il vienne m'étouffer...

Elena



19 commentaires:

  1. Bonjour Elena,
    Combien de poètes, d'écrivains russes ont été envoyés en Sibérie.....La révolution a fait beaucoup de mal à l'âme russe à commencer par la famille du tsar Nicolas II exécutée par deux juifs orthodoxes sur ordre (peut-être) de Lénine. A voir à quel point la Russie est tombée, il eût mieux fallu conserver l'aristocratie car elle a tant apportée. Cela aurait été possible si le fourbe George V aurait été moins lâche et accueilli en cousin germain la famille du tsar...mais c''est une autre histoire. Excusez, je m'égare mais je suis outré et furieux en tant que partisan de l'aristocratie russe par ce que les bolcheviks ont fait comme mal à ce pays. Amicalement. Bonne journée Elena.

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  2. une femme courageuse, merci chere Ln, de nous la faire connaitre, bonne fin de semaine, bisous

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  3. émouvant poéme ....
    bisous et belle journée

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  4. Quel joli poème émouvant...!
    Bonne journée gros bisous

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  5. ces femmes n'ont pas le temps de se promener, pas de frigo, de congelateur, il faut faire les courses tous les jours,
    belle journée, Elena

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  6. C'est magnifique comme d'habitude, merci Ellena !!
    Gros bisous

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  7. mourir pour ses idées, c'est d'un romanesque
    à la Picasso
    Pasternak de mm avait ainsi dû refuser son prix
    c'est le genre de femme que l'on craint d'épouzer
    pasque, panthère quoique silencieuse
    elle n'en pense pas moins ds la pénombre des soirs
    Ah les femmes, INDISPENSABLES !

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  8. Une femme de caractère, fidèle à ses convictions , très bon choix pour nous initier à sa poésie
    bon week end

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  9. elle a su se faire apprécié
    une belle personnalité
    je te souhaite une belle fin de journée et un beau weekend

    gros bisous Martiniquais

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  10. salut
    un drôle de destin pour cette femme de caractère
    bonne journée

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  11. Un femme qui est restée alors qu'il était plus facile de partir

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  12. passe un bon we , ici le ciel est gris , je vais en profiter pour un we de repos

    Repos.
    Sonnet.


    Ni l'amour ni les dieux ! Ce double mal nous tue.
    Je ne poursuivrai plus la guêpe du baiser,
    Et, las d'approfondir, je veux me reposer
    De l'ingrate besogne où mon front s'évertue.

    Ni l'amour ni les dieux ! Qu'enfin je m'habitue
    À ne sentir jamais le désir m'embraser,
    Ni l'éternel secret des choses m'écraser !
    Qu'enfin je sois heureux ! Que je vive en statue,

    Comme un Terme habitant sa gaine avec plaisir !
    Il emprunte une vie auguste à la nature ;
    Une mousse lui fait sa verte chevelure ;

    Un liseron lui fait des lèvres sans soupir ;
    Une feuille est son cœur ; un lierre ami, ses hanches ;
    Et ses yeux souriants sont faits de deux pervenches.



    René-François Sully Prudhomme.

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  13. Bonjour Elena,
    Cette poétesse nous donne une belle leçon de courage, merci de nous l'avoir fait connaître... Dans son poème, bien que traduit en français, on ressent sa détresse devant l'éloignement de tout ceux qu'elle aimait et la disparition de ce qui était sa vie.
    Très belle journée à toi.
    Bisous
    Prima

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  14. Bonsoir Elena,
    Je passe te souhaiter un bon week end.
    Bisous

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  15. période très sombre pour tous les pays du monde !!! encore plus pour la Grande Russie ! mais n'est-elle pas un peu l'exemple à ne pas suivre afin d'occulter ce qui se passait dans les autres pays ? colonialisme - crise de 29 - épidémies...

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  16. j’espérais lire de nouveaux textes .. à bientôt

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  17. J'aime bien ta description très imagée sur les couleurs du danube.
    Bonne journée Hélène.

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