Viviane regardait le DVD « Autant
en emporte le vent » quand brusquement elle l’arrêta, revint
en arrière et remit en marche, la même chose se reproduisit, elle
éteignit affolée. C’était la seconde fois que ce phénomène
l’inquiétait, c’était tout à fait irrationnel, elle ne
comprenait pas le comment ni le pourquoi, elle pensait devenir
folle ! Elle avait presque envie d’en parler à sa mère,
elle se retenait de peur que sa mère ne la croie pas ou pense
qu’elle perd l’esprit.
Elle
connaissait le film presque par cœur, l’ayant vu une dizaine de
fois, mais depuis deux fois à un moment du film l’histoire
changeait , c’était toujours le même DVD, il n’était
pas possible de changer l’histoire et pourtant c’est la seconde
fois que cela se produisait, en plus pas au même endroit ! La
première fois, vers la fin, Rhett Butler finit par rester avec
Scarlett et décide de faire un voyage avec elle. La seconde fois
Scarlett tue Rhett quand il décide de la quitter. Elle n’arrivait
pas à comprendre ce phénomène, il fallait qu’elle s’assure si
ce n’était que sur ce film.
Viviane passa les jours
suivants à repasser tous ses DVD, les uns après les autres, elle ne
trouva pas d’anomalie. Plusieurs fois sa mère vint lui faire
remarquer qu’il faisait beau et qu’elle ferait mieux de se
promener plutôt que de passer la journée à voir des films durant
ses congés, elle opinait de la tête mais continuait. Tout était
normal sauf le film « Autant en emporte le vent » Il
fallait qu’elle en parle à quelqu’un ce n’était plus
possible ! Elle pensa à son collège de travail, Paul, il était
intelligent et la prenait toujours au sérieux, il était sûrement
un peu amoureux d’elle.
Viviane était
professeur d’anglais dans un lycée, elle venait d’avoir 22 ans
et connaissait Paul depuis 5 ans, il enseignait la physique. Elle
économisait pour avoir son logement, bien que sa mère ait de la
place et ne se plaignait pas de sa présence. Paul avait l’esprit
scientifique, il saurait peut être, elle lui demanderait de vérifier
avec elle, il était déjà venu à la maison et sa mère le recevait
bien. Elle lui téléphona aussitôt :
- Allo , ici Viviane, peux-tu passer à la maison aujourd’hui ?
- Tu es toute bizarre, un ennui ?
- Je t’expliquerai, merci de venir le plus vite.
Elle
se sentit presque rassurée et attendit Paul, il habitait à deux
rues de chez elle et mettrait dix minutes environ. Elle prévint sa
mère que Paul allait passer, voyant le sourire de sa mère elle lui
dit :
- Ne te fait pas des idées, ce n’est pas ce que tu penses !
Sa
mère voulait la marier à Paul, elle ne le disait pas mais faisait
comprendre à quel point ce jeune homme était parfait !
La
sonnette fit sursauter Viviane, elle descendit et reçut Paul puis
l’entraîna dans sa chambre. Elle lui expliqua l’étrange
phénomène, il écoutait sans rien dire, elle lui demanda son avis ?
- Je sais c’est bizarre mais cela s’est produit deux fois, je n’ai pas bu, je n’ai pas fumé de joint, c’est étrange, qu’en penses-tu ?
- Je peux vérifier demanda Paul ?
- Bien sûr, je remets le film !
Ils
regardèrent le film qui durait 2 h ou plus et tout se déroula
normalement, comme dans le livre, Paul regarda Viviane l’air
étonné :
- Tout est normal !
- Je sais, pourtant je l’ai vu deux fois en version différente, je t’assure !
- Tu dois être surmenée en ce moment dit Paul pas assuré
- C’est pareil que si tu me disais que je perds la tête. Viviane se sentait en colère, elle savait que Paul n’était pas fautif mais tant qu’elle n’aurait pas la solution elle tournerait en rond.
Une
fois Paul parti, elle remit le film, cette fois le changement se
produisit ailleurs, Ashley voulait l’épouser dès le début au
pique-nique au lieu de sa cousine. Elle en déduisait que le film
voulait lui passer un message, lequel ?
Elle
essaya de trouver le puzzle, il s’agissait à chaque fois de l’un
des deux hommes par rapport à Scarlett. Admettons qu’elle était
l’héroïne qui seraient les deux hommes ? Il y avait Paul,
ils étaient amis même un peu plus mais il ne s’était pas encore
prononcé, elle ne l’avait pas encouragé non plus. Elle fit le
tour des hommes qu’elle connaissait, il n’y en avait pas d’autres
dont elle était amoureuse, serait-ce un avertissement ?
Elle
rangea son DVD et décida d’aller se promener comme préconisait sa
mère, un peu d’air pourrait lui rendre les idées plus claires.
Elle
descendit, dit à sa mère de ne pas l’attendre, et sortit. A vrai
dire Viviane ne savait où aller, elle commença par se promener au
bois de Vincennes, il faisait beau et elle faillit oublier ses
soucis, elle s’assit sur un banc en admirant le lac.
Un
homme d’une trentaine d’années s’assit à côté de Viviane,
il paraissait très anxieux ; elle remarqua qu’il avait des
beaux yeux, une bouche sensuelle et avait fière allure. Il se tourna
vers elle, elle se sentit gênée, elle n’aurait pas dû
l’observer, il la regarda comme s’il ne l’avait pas encore vu
et dit :
- Excusez-moi, il m’arrive une chose incroyable et je ne suis pas dans mon assiette !
- Moi non plus répondit-elle se rappelant ses ennuis.
- Imaginez-vous que je mets un DVD « Les dents de la mer » Le scénario n’est pas le même que le film, je l’ai remis et c’est encore différent dit le jeune homme abasourdi. Viviane sourit et lui avoua :
- Il m’est arrivé la même chose mais avec un autre film lui avoua-t-elle
- Ah bon, vous me rassurez, cela veut dire que je ne perds pas la tête !
Viviane
lui raconta sa mésaventure, il l’écouta et rit :
- Je connais exactement la même chose que vous, mon ami ne l’a pas vu, je suis le seul à le voir.
- Je m’appelle Viviane, je suis enseignante
- Et moi Julien, je suis cuisinier
Viviane
sourit, elle ne l’imaginait pas faire la cuisine, il le devina et
dit malicieusement :
- Je travaille au Ritz, il y a des cuisiniers au-dessus de moi, je suis trop jeune pour être le premier cuisinier.
Elle
rit, ils papotèrent de chose et d’autres puis Viviane se rappela
ce qui les unissait et lui demanda :
- Nous pourrions peut être essayer de résoudre l’énigme d’une manière scientifique ?
- Cela m’étonnerait, j’ai cherché dans tous les sens, ce n’est pas naturel et il faut comprendre pourquoi nous sommes choisis ?
- Vous avez sûrement raison, vous avez une idée ?
- Donnons-nous rendez-vous au même endroit dans une semaine, nous échangerons nos points de vue sur ce problème délicat ?
Viviane
accepta et ils se séparèrent, elle ne savait même pas où il
habitait ni son nom de famille.
Toute
la semaine Viviane fit des essais, elle remarqua plusieurs versions
différentes sur son DVD mais toujours par rapport à Scarlett et les
deux hommes qui l’aimèrent. Il n’y avait rien d’autre de
frappant, elle se demandait comment Julien pourrait l’aider ?
Viviane
arriva la première vers le banc et s’assit, Julien l’attendait
un peu plus loin et vint s’asseoir à côté d’elle, il lui
demanda :
- Vous avez du nouveau ?
- Non, et vous ?
Il
sourit et fit un signe négatif. Viviane fut séduite par son
sourire, elle tourna la tête pour qu’il ne le remarque pas. Elle
lui expliqua :
- Je vois un rapport identique à chaque séance du film et vous ?
- Pour l’instant j’ai compris qu’il valait mieux pas que je n’aille pas à la mer actuellement, à moins de vouloir périr au fond de l’eau.
Ils
restèrent assis silencieux plongés chacun dans ses pensées. Julien
proposa d’aller prendre un pot en face ; Viviane hésita puis
accepta, cela ne l’engageait à rien.
Elle
avait une vue splendide sur le bois, elle reconnut cette vue, elle
était sûre de l’avoir vu sur son DVD à la place de « Tara »
le domaine de Scarlett, seulement elle n’avait pas fait le
rapprochement et là elle en était certaine, elle en fit part à
Julien.
Il
l’écoutait sérieusement un sourcil légèrement relevé, très
attentif à tout ce qu’elle disait. Il lui dit doucement :
- Laissons le film nous donner des conseils et suivons notre impulsion. Elle n’eut pas le temps de réagir, il l’embrassa avec une telle fougue qu’elle ne bougea pas, il continua et l’embrassa sur les lèvres.
Après,
tout alla très vite, Viviane présenta Julien à sa mère qui ne fit
aucune remarque mais elle sentit qu’elle préférait Paul. Pour le
week-end ils partirent à Monaco, Julien avait une réunion pour son
travail. Ils ne parlaient pas encore mariage, ils n’avaient pas le
temps, ils vivaient leur amour sans rien voir d’autre.
A
Monaco, elle se retrouva seule 3 heures, ensuite ils allèrent se
promener au bord de la mer, Julien proposa une promenade en bateau,
elle accepta ravie.
Il
emprunta à son ami un catamaran, ils partirent en amoureux, les
vagues se formèrent très rapidement, de plus en plus hautes, Julien
dit inquiet :
- Je l’avais vu sur mon DVD, j’étais prévenu et j’ai oublié
- Rentrons dit Viviane !
C’était
trop tard, la mer était démontée autour d’eux, calme ailleurs,
personne ne pouvait les approcher, ils étaient prisonniers de la
mer. La mer ne leur faisait pas de mal, il cria :
- Youpi ! Je me souviens dans mon rêve je partais aux Antilles. Tu verras la mer va nous y emmener en douceur.
- Ce serait merveilleux, j’en ai toujours rêvé répondit-elle en riant!
Ils
continuèrent leur voyage jusqu’aux Antilles tandis que les gens
croyaient qu’ils s’étaient noyés et pleuraient sur le rivage.
Elena
bonjour
RépondreSupprimervraiment fiction...
pour le cinéma on s'est contenté de regarder les spectacles du soir...
bisous
non c'est son couvre chef
RépondreSupprimerbelle journée;
Je repasserai lire plus tranquillement.
RépondreSupprimerPour les cartes de voeux par voie épistolaire, je fais perdurer la tradition chaque année (j'en écris entre 20 et 25) !
Bonne fin de semaine et bon week-end
Bisous
salut
RépondreSupprimerje suis en retard aujourd'hui.
Je repasserai pour lire ta science fiction.
Bon week-end
Bonsoir Elena,
RépondreSupprimerTu as une grande imagination, et tu nous tiens en haleine jusu'à la dernière ligne... Bravissima !
Pour ce qui est des dégâts à Saint-Cast avec les dernières tempêtes, je sais qu'il y en a eu, je n'en connais pas l'ampleur, toutefois la route qui rejoint le port en longeant la mer est interdite tant aux automobilistes qu'aux piétons, suite à un éboulement, très certainement de la falaise, le toit de la capitainerie a été endommagé, et autres.... je ne suis pas allée voir, mais ce n'est rien à côté de l'énorme tempête d'octobre 1987 !
Très bonne soirée à toi.
Bisous.
Prima
Un joli texte qui irait à merveille pour scénario de film
RépondreSupprimerBon et doux weekend ELENA
Bisous
timilo
Je me suis régalée : c'est vraiment bien trouvé et "fictionnaire" à souhait !
RépondreSupprimerBon week end, toujours dans la grisaille ...
Mais m'en fou, mon ordi fonctionne, mais je ne trouve pas le meilleur moyen de faire mes sauvegardes.
Bisoux, chère elena
encore une histoire pleine de vie, j'adore. heureuse que les participations sur le thème de la forêt te plaisent, aujourd'hui je publie le sujet du prochain opus. bises.celine
RépondreSupprimerGénial ! J'adore Elena...je me suis régalée. Le début fait froid dans le dos car je n'aimerais pas vivre ce type d'histoire en regardant un DVD mais bon, il faut l'admettre, la fin fait rêver...un peu de douceur et d'amour ne peuvent pas nous faire de mal.
RépondreSupprimerJe t'embrasse ma douce Elena et te souhaite une belle journée
extraordinaire ton histoire, c'est beau l'imagination, ils se sont noyés, mais eux pensent etre aux Antilles, c'est l'essentiel ! bon weekend chere Ln, bisous (le BAM Transsiberien passe à Khabarovsk!)
RépondreSupprimerLorsque l'étrange rejoint la réalité. Une histoire passionnante à l'issue incertaine. Bravo Elena. Bisous
RépondreSupprimersuperbe et bravo
RépondreSupprimerje suis touchée par cela (émue)
bizzzzz
Une histoire fantastique, dans tous les sens du terme !
RépondreSupprimerEntre rêve fiction et réalité...on est obligé d'aller jusqu'au bout ! bravo
RépondreSupprimerBonne semaine Elena
bisous