vendredi 30 novembre 2018

LE BATEAU
Il a pris son balluchon, l’a mis sur son épaule, des yeux il fit le tour de la pièce, enfin sortit en soupirant. Il salua le cafetier qui ouvrait, continuant son chemin le regard crispé, il tourna à droite et se précipita vers le car qui arrivait, il monta et s’assit en respirant fort.
Il compte instinctivement les stations, il descendait à la 5 e station, en descendant, il se retrouva devant le chantier. Il dit « Bonjour » à plusieurs personnes qu’il connaissait mais refusait de s’arrêter, son visage des mauvais jours mettait une barrière entre lui et les autres.
Il descendit dans la cale, personne ne s’étonna, il travaillait sur ce bateau depuis des années, il se cala de son mieux et attendit le départ, il savait que personne ne penserait à le chercher, ils penseraient qu’il était reparti sans se faire remarquer.
Il attendit près d’une heure avant que le bateau parte, il sourit tout seul, il savait que maintenant il allait en Grèce, jamais sa femme n’irait le chercher là-bas, il avait changé de nom, de papiers et n’avait plus l’intention de subir ses jérémiades, ses pleurs, ses hystéries, il ne la supportait plus, il ne voulait plus d’elle. Il avait essayé de divorcer, madame était croyante, elle avait refusé, il avait cherché depuis un an la façon de se séparer en bon terme, elle refusait tout, il lui avait proposé de lui laisser la maison, une part d’argent mais rien ne lui convenait. A bout il décida de faire ce voyage, personne n’était au courant, les enfants étaient grands mais il ne leur avait rien dit, il voulait sa liberté, il en crevait, enfin l’idée de partir sans rien dire germa en lui, il avait réussi et son visage brillait de joie.
Le bateau allait accoster, il sortit de sa cachette, alla sur le pont, le balluchon sur son épaule, personne ne le remarqua, il prit la queue avec les autres pour descendre, il prit la passerelle pour descendre, un regard le força à regarder en face de lui, il vit sa femme qui l’attendait, il faillit tomber, elle était accompagnée d’un policier. Il serra les lèvres prit un air froid et s’approcha d’eux, le policier lui demanda son nom, sans rien dire, il tendit ses faux papiers, le policier le remercia et le laissa partir. Sa femme commença à l’appeler, il se fit sourd, continuant son chemin se bouchant les oreilles mentalement.
Enfin il sortit, il soupira, personne ne le suivait, maintenant elle ne pourrait rien contre lui, il irait sur l’île d’Ios, si elle avait le malheur de venir, il la noierait, elle ne savait pas nager ; l’idée lui plaisait, il put continuer son chemin la tête haute sa liberté il l’avait conquis, il avait donné 20 ans de sa vie à une mégère, il voulait vivre pour lui maintenant, rien ne pourra l’en empêcher.
Il sentit une présence et se retourna, son épouse le suivait. Un sourire cruel effleura ses lèvres, il marcha jusqu’au bord de la mer ; elle le suivait toujours. Arrivé sur la plage, il regarda autour de lui, c’était l’heure de la sieste, la plage était déserte. Il sourit et fit signe à sa femme, elle avança vers lui. Il s’enfonça un peu dans l’eau en jouant, elle le suivit se rappelant les arrosages dans la mer, au début de leur mariage. Elle ne savait pas nager mais son regard l’hypnotisait. Tout en jouant, il reculait, elle le suivait, à un moment il lui asséna un coup sur la tête. Il la vit couler, elle l’appela, il ne répondit pas et retourna sur la terre. Il ne lui restait plus qu’à repartir pour un autre village, son corps risquait d’être retrouvé, il valait mieux qu’on ne le trouve pas dans les parages.
Elena

19 commentaires:

  1. Quelle sombre histoire ! il y avait sûrement d'autres solutions que de la noyer, la mégère !
    Bonne journée, soigne-toi bien.

    RépondreSupprimer
  2. On ne peut s'empêcher de lire jusqu'au bout….son bout !
    Bonne fin de semaine
    bisous

    RépondreSupprimer
  3. Palpitant
    Digne d'un court métrage d'horreur à la Hitchcock
    Yransposé il s'agirait d'une femme assassine médium que dire :
    fanto^me d'IOS
    qui se fait suivre par un époux gilet jaune con vaincu !

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour Elena,
    Je l'avais déjà lu, je pense uand tu étais che Over-blog ? Je vais le relire avec plaisir, mais pas ce matin, avec le rayon de soleil je pense aller au marché, pas bien loin de chez moi, et à pieds .... en regardant où je mets les pieds, pour ne pas faire comme toi !!!
    Je suis contente que tu ailles mieux, je pense qu'une joue devenue violette suite à ta chute, il va falloir un certain temps pour que ça se résorbe !
    Très beau week-end à toi aussi,
    Bisous
    Prima

    RépondreSupprimer
  5. Tu as vu... le Z et le Q si je n'appuie pas suffisament sur ces deux touches ils ne s'impriment pas !!!

    RépondreSupprimer
  6. coucou Eléna
    tu mets ce commentaire ...........'
    '''Bonjour, je n'aurai pas du envoyer la réponse de suite ?? Bon weekend !'''
    que voulais tu dire ? je ne comprends pas ??

    RépondreSupprimer
  7. bonjour
    on espérait un fin moins cruelle. Mais bon une fiction
    bisous

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai eu le 1er prix pour cette nouvelle mais si elle avait bien fini je ne l'aurai pas eu !

      Supprimer
  8. Je suis désolée je n'ai eue ton texte Eléna
    Il faut le mettre sur ton blog
    le publier et me donner ensuite le lien de cet article
    sous l'article qui annonce l'atelier en cours........
    C'est dommage mais si tu le publies je le mettrai au récap qui est parue ce matin
    avec les nouveaux mots de l'ateliers no 80
    C'est super que tu participes car tu écris tres bien
    Merci d'avance d nous rejoindre c'est gentil
    j'attends que tu publies le texte no 79 je vais m'abonner a ton blog

    RépondreSupprimer
  9. Je ne trouve pas du tout où m'abonner à ton blog Eléna, si tu peux me guider ??????????

    RépondreSupprimer
  10. une superbe nouvelle, et la fin est parfaite

    RépondreSupprimer
  11. Clair, concis et sans remord !
    Un gars qu'on peut comprendre ...
    Bravo.
    Bon week end, annoncé pluvieux et venteux, pour nous ! Pfff
    Bisoux, ma LNA ♥

    RépondreSupprimer
  12. La fin ne pouvait pas être autrement ...
    Joliment écrit
    Bon et doux weekend ELENA
    Bisous
    timilo

    RépondreSupprimer
  13. Bonjour Elena
    Mais ne t'en fais pas ce n'est pas grave
    Chacun fait comme il veut et comme il peut
    J'ai bien vu que sur ce blog tu ne mets que tes nouvelles et livres
    Je le regrette aussi car tu écris vraiment bien.........
    Bon samedi a toi
    Ghis

    RépondreSupprimer
  14. On peut comprendre cet homme vu que la "mégère" a réussi à savoir où il allait débarquer. On ne peut pas retenir quelqu'un qui veut s'en aller. Elle a joué de malchance et ça fait une très bonne nouvelle. Bisous Elena (suis moins présente sur les blogs)

    RépondreSupprimer
  15. La fin est superbe , bien trouvé et je te souhaite bon samedi, je ne savais pas avant que tu écrivais sur ta mère , bisous

    RépondreSupprimer
  16. Salut
    Ben dis donc quelle histoire.
    Il a quand même eu la mégère.
    Bonne journée

    RépondreSupprimer
  17. Une nouvelle palpitante et la chute est parfaite ! Le voilà libre à présent :) Je suis subjuguée par ton imagination...Bises et une douce semaine

    RépondreSupprimer