vendredi 7 novembre 2025

 

EN  2055 (fiction)

Ils se tenaient tous devant des cars, d’un haut parleur on entendit une voix :

-        Les hommes et les femmes nommés monteront dans le car qui va à Paris, les autres attendront leurs noms. Les hommes et les femmes ayant le N° 1 devront s’asseoir côte à côte, les deux etc.…

Fleur se demanda à quoi ressemblerait son futur mari, elle était assise et surveillait les hommes qui montaient. Tous paraissaient moins de 45 ans, les nouveaux traitements faisaient qu’ils n’y avaient plus de personnes âgées. Bien sûr, des gens mourraient, étaient malades mais leur apparence restait toujours jeune, ce qui fait qu’on ne savait pas si on allait tomber sur un homme réellement d’une quarantaine d’années ou de 60 ans ou plus.  Dans le car ils avaient tous 65 ans et plus, ils étaient tous des retraités envoyés à différents endroits.

La nouvelle loi ne voulait plus voir de célibataires, la vie en commun était obligatoire pour s’entraider dans la vieillesse. Les couples homosexuels étaient dirigés vers d’autres cars.

Un bel homme brun vint s’asseoir près de fleur, il l’examina avec curiosité. Les couples étaient choisis par ordinateur d’après des données sur chaque personne :

-        Essayons de savoir ce que nous avons de commun,  voulez-vous ?

-        J’aime Paris et je suppose que vous aussi sinon nous ne serions pas dans ce car dit Fleur. Ils rirent et elle put voir qu’il avait de belles dents.

-        Je m’appelle Olivier et je suis esthète et vous ?

-        Fleur et,  j’aime aussi les belles choses comme l’art, la littérature, la musique, le théâtre. …

-        Ne cherchez pas plus loin vous avez trouvé tout ce qui nous réunissait !

-        Où habiterons-nous ?

-        Près du musée Rodin d’après mes informations, c’est un coin tranquille et pas loin des quartiers animés.

-        Avez-vous des enfants, moi j’ai un fils qui  vit dans le Sud, il est de mon premier mari décédé il y a cinq ans.

-        Je suis divorcé et j’ai également un fils mais on ne se voit que 2 ou 3 fois par an mais on s’aime beaucoup.

-        Comme moi, répondit Fleur !

Quand le car arriva à Paris ils se connaissaient aussi bien que s’ils avaient vécu ensemble durant dix ans. Ils prirent leurs bagages, les meubles étaient déjà dans l’appartement qui leur était réservé et ils prirent un taxi pour rentrer. Le lieu leur sembla familier et ils ne furent pas dépaysés. Quelques jours plus tard  ils savaient qu’ils étaient faits pour vivre ensemble et peu importait leur âge réel. Au bout de 18 mois ils divorcèrent car ils n’avaient pas un caractère complémentaire mais réagissaient de la même manière.

Elena


 

 

mercredi 5 novembre 2025

 

DEUX OURSONS (histoire vraie)

Youri vécut à Tiksi plusieurs années puis il retourna vivre à Khabarovsk, toujours la Sibérie, mais avec un climat plus supportable.

Un jour un chasseur arriva avec deux oursons polaires qu’il déposa en disant :

-        La mère est morte, je vous les laisse ne pouvant pas les emmener chez moi.

Les habitants s’habituèrent très vite aux oursons et les laissèrent se promener librement en ville, chacun donnait quelque chose à manger. Les oursons se sentaient partout chez eux et les bienvenus, ils grandirent heureux.

Youri souriait en parlant des oursons tout comme il aurait parlé de son chien qui ne le quittait jamais.

Pourtant, la belle vie des oursons s’acheva lorsqu’ils atteignirent leurs tailles d’adulte. Un jour un camion vint les chercher pour les emmener dans un zoo, il était impossible de les relâcher dans la nature car ils n’étaient pas habitués ni à chasser ni à pêcher et c’était trop risqué de les laisser en ville.

Les habitants se rassemblèrent, chacun donna une dernière friandise aux ours, certains pleuraient et ils les virent partir dans le camion grillagé.

Depuis ils refusèrent qu’on leur laisse d’autres oursons.

Ce fut le meilleur souvenir de Youri de cette région car le froid était trop dur à supporter et il rejoignit sa famille à Khabarovsk.

Elena



lundi 3 novembre 2025


 

#lundi soleil

Novembre 2025  : livres

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#livres : ma bibliothèque



vendredi 31 octobre 2025

 

L’ETRANGER

Lorsqu’il est venu habiter la masure du père Vieney, il a juste dit « Je ne suis pas d’ici » depuis les gens l’appelaient « L’étranger » Il parlait très mal le français, parfois sa femme traduisait à sa place, elle était française. L’épouse faisait des ménages, leurs deux fillettes allaient à l’école puis à la garderie,  l’étranger faisait des petits travaux au noir, il n’avait pas encore l’autorisation de vivre en France.

Il était très bricoleur, savait poser le carrelage, monter un mur en ciment, connaissait la plomberie et l’été il débroussaillait les champs du village et des environs.

Le couple avait arrangé la masure, colmaté les trous et vivait assez bien. A mon tour je lui avais demandé des travaux dans le grenier, arranger une pièce supplémentaire. Il venait le matin, rentrait manger chez lui et revenait l’après-midi, le soir sa femme venait le chercher avec les enfants en voiture, il n’avait pas de permis. Les enfants attendaient dans la voiture poliment, je les ai  fait entrer et jouer dans le jardin, ils étaient polis et gentils. Un jour nous avons discuté pendant qu’il travaillait, il m’a dit qu’il était grec d’un côté et polonais de l’autre, avec une goutte de sang juif et une goutte venant d’Ukraine. Il m’avoua ne parler que le grec et le français. En Grèce il travaillait dans un cirque. Je voulais savoir pourquoi il n’était pas resté, il a ri en disant :

-        Je suis l’étranger, trop de sang mêlé dans les veines

Sa réponse me laissa perplexe, j’avais remarqué qu’il portait l’alliance à droite, comme les Grecs, je ne comprenais pas pourquoi il avait quitté son pays ? Il m’intriguait, je décidai de demander à son épouse, il arrivait qu’elle reste avec moi le temps qu’il finisse son travail. C’est ainsi qu’elle m’apprit qu’en Grèce on le considérait comme un étranger, son père venait d’Ukraine et parlait mal le grec, il aurait mieux valu le contraire. Par contre, elle ne me dit pas pourquoi il avait quitté le cirque ni son pays d’origine, il était né en Grèce.

Nous les voyons dans différents villages avoisinants travailler à l’extérieur, son épouse venir le chercher et les enfants toujours tranquilles.

L’étranger vivait dans la masure de Vianey depuis un an déjà, je le voyais en passant en voiture, lorsque j’allais faire des courses. Les enfants jouaient avec d’autres enfants, ils semblaient s’être adaptés au village.

Dans l’ensemble, les gens étaient contents de ses services, ils payaient moins chers, l’homme travaillait bien, on n’avait rien à lui reprocher.

Le travail au noir pose toujours un problème : il rend jaloux ceux qui travaillent en payant des impôts, en gagnant moins sans prendre de risques.

Je l’avais conseillé à ma voisine de droite, une vieille dame veuve, elle avait besoin de refaire son sol. L’étranger était accompagné par sa femme, elle était repartie et le soir elle l’attendait devant la porte. Parfois elle venait avant ou plus tard, selon l’heure où elle finissait ses ménages. Son travail était régulier, elle ne travaillait pas au noir. Bonne précaution, ayant deux enfants, elle ne voulait pas prendre de risques.

C’est chez ma voisine que j’ai su qu’elle l’avait rencontré au cirque, il n’exerçait plus mais ça lui manquait et dès qu’il y avait un cirque dans un village il essayait d’y aller, parfois il leur donnait un coup de main tellement il était heureux de se retrouver parmi eux. Je la questionnai, j’ai su qu’elle l’avait vu marcher sur la tête, faire des sauts un peu spéciaux… A ce moment il était venu et elle s’est tue immédiatement. Il ne dit rien, j’ai eu l’impression que cela ne lui plaisait pas de trop.

L’étranger avait fait des efforts pour comprendre et se faire comprendre, il connaissait bien l’anglais mais dans les villages français peu de gens parlent anglais, parfois un enfant traduisait.

Un jour sa fille aînée, était restée avec moi, nous avions promené mes chiens ensemble, elle me dit :

-        Mon père n’a pas de patrie

-        Il est grec pourtant

-        Je sais, mais je ne suis pas sûre qu’il se sente grec, il dit qu’il est partout « Etranger » Il aimerait que nous restions françaises, c’est trop dur !

Etonnée, je lui demandai ce qui était dur pour son père ? Elle me regarda et dit :

-        Vivre et ne pas faire partie du pays, ne pas comprendre, se sentir humilié, voir la pitié…

Je ne savais plus quoi répondre, comment changer cet état d’esprit, je ne savais pas s’il avait cette impression ou si les autres le lui faisaient sentir ?

En revenant de promenade, son père lui fit remarquer qu’il est tard, ils partirent aussitôt, sa femme conduisait. Je la sentis ennuyée, elle n’aurait pas dû laisser sa fille venir avec moi. Cette impression se confirma la fois suivante, quand je proposai à la petite de m’accompagner, sa mère refusa prétextant qu’elle allait étudier dans la voiture,  je n’insistai pas.

L’étranger vécut 18 mois tranquille, dans un village voisin. Il travaillait, parlait peu, attendait sa femme pour rentrer chez lui.

Tous étaient discrets dans l’ensemble et le peu que j’appris les autres ne le savaient pas.

Un jour, l’étranger travaillait sur un toit, il remettait les tuiles de la mère Damien, le vent les avaient fait tomber, son maçon était débordé par des dégâts plus importants, elle avait trouvé plus simple de demander à l’étranger. Cet argent permettait à l’étranger d’économiser pour arranger la masure, il comptait l’acheter et l’arranger en jolie maison pour sa famille.

Le lendemain je vis les gendarmes rôder dans le village, ils posaient plein de questions sur l’étranger, du genre

-        As-t-il travaillé chez vous, que savez-vous de lui, d’où venait-il et j’en passe…

Comme les autres je dis le strict nécessaire. J’allais voir ma voisine, elle pensait qu’il avait été dénoncé pour son travail au noir, sans doute un maçon qui avait été remplacé par lui.

Quelques jours passèrent, on ne vit plus l’étranger, la masure était fermée. Etonnée, je me renseignai auprès des voisins du village ils dirent que les gendarmes sont venus le chercher, la femme et les filles sont retournées dans la famille de l’épouse. Je demandai pourquoi on l’avait arrêté ?

-        Il était poursuivi comme trafiquant de drogue, dirent certains

-        Il avait volé les Bertrant, son prix était plus cher que prévu dit un autre

-        Il n’avait pas dit qu’il n’avait pas la carte de séjour, on ne l’aurait pas pris dit encore une personne.

L’étranger n’a plus reparu, les travaux faits ne semblaient plus aussi bien, les prix n’étaient pas intéressants puisque sa femme venait le chercher et il partait souvent avant l’heure.

Je ne me plaignais pas, tout avait été bien fait, ma voisine trouva son sol mal fait et fit venir son maçon.

Tout à fait par hasard, je tombai sur sa femme, je lui demandai comment allait son époux, elle me répondit :

-        il a quitté la France

-        Comment, et vous ?

-        Il n’avait pas la permission de vivre en France, c’est pour ça qu’il vivait à la campagne, il a été dénoncé pour avoir travaillé au noir. Les gendarmes sont venus le chercher et l’ont ramené en Grèce.

-        Et vous, vous n’avez pas pu le suivre ?

-        Non, je suis française, il m’a écrit qu’il va essayer d’avoir un visa pour venir, je n’y crois pas de trop. Pour la drogue c’est vrai mais il a payé, il est allé en prison, depuis jamais il n’y a touché. Je me demande comment ils ont pu savoir ?

Elle pleurait disant qu’elle l’avait prévenu que les gens n’aiment pas les gens d’ailleurs. Elle s’était réfugiée chez ses parents car on attaquait ses filles, disant que son père travaillait mal, qu’il était un escroc, qu’il ferait de la prison…

Maintenant je dois oublier, mes filles aussi tout en souhaitant le retrouver un jour, j’ai envoyé une lettre en Grèce, après je n’ai plus continué, s’il se cache, je ne veux plus qu’on le dénonce, surtout pas par moi.

L’étranger n’est plus revenu, l’épouse vécut chez ses parents, elle éleva seule ses enfants, il ne lui donna plus signe de vie, pourtant, un jour elle disparut à son tour...

Elena

mercredi 29 octobre 2025

 

LE COURRIER

Jusqu’au siècle dernier nous pouvions retracer la vie d’une personne célèbre d’après son courrier, ce fut souvent le cas pour les écrivains mais aussi Van Gogh qui écrivit plus de 900 lettres en 37 ans. Et madame de Sévigné qui nous raconta toute une époque grâce à sa correspondance avec sa fille !

Aujourd’hui il y a les mails mais peut-on savoir ce qu’une personne pense à travers un mail ? Je n’ai pas de réponses à part que moi je m’exprime très peu dans un mail.

Je me demande si dans un siècle nous connaîtrons aussi bien les écrivains et autres personnes célèbres qu’à notre époque grâce aux lettres bien souvent. Il y a aussi les journaux mais ils ne reflètent pas toujours la vérité tandis qu’une lettre ment rarement.

Elena



dimanche 26 octobre 2025

 

#lundi soleil

Octobre  églises et cathédrales

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#églises et cathédrales ;


 


vendredi 24 octobre 2025

 

AIMEE

Elle venait de fêter les noces d’or, ils n’avaient pas d’enfants mais beaucoup d’amis et de la famille, nièces, cousines…

La fête fut somptueuse, Aimée était heureuse, son mari restait égal à lui-même, calme et pondéré. Une fois les invités partis, il lui dit :

-        Je suis épuisé, bonne nuit chérie ;

Elle l’embrassa et s’endormit, ils n’étaient plus tout jeunes, elle pouvait comprendre son attitude.

Le lendemain matin, elle se réveilla et ne trouva pas son compagnon, elle alla à la cuisine où elle trouva une enveloppe, elle l’ouvrit et resta stupéfaite, il écrivait qu’il partait pour toujours, il voulait être libre et profiter de ces dernières années de vieillesse.

Elle resta là le mot dans les mains ne comprenant pas ce qui avait pu se passer, une fois la stupeur un peu passée, elle essaya de s’organiser. Elle remarqua qu’il ne lui avait laissé aucun papier ni même d’argent.

 Ils avaient un magasin d’antiquaire au nom du mari, elle ne pouvait plus s’en occuper, la retraite était minime, elle n’avait rien fait pour prouver qu’elle travaillait avec son mari. Elle vit un notaire, ensuite un avocat, ce fut en vain, elle se retrouvait à 71 ans sans rien, à part l’appartement qu’il lui avait laissé, il était au nom des deux, elle pouvait le garder.

La famille se mobilisa ainsi que les amis, dès qu’une famille avait besoin de faire garder les enfants, elle s’adressait à elle, Aimée était contente de rendre service et l’argent qu’on lui donnait lui permettait de se nourrir et payer un minimum.

Elle finit dans la misère, avec l’âge elle ne pouvait plus garder les enfants. Personne n’a jamais su ce qu’est devenus son époux, malgré les recherches qu’elle avait fait au début, elle ne sut pas quand il mourut ni si elle vécut plus longtemps ou moins que lui.

Elena

 


mercredi 22 octobre 2025

 

EFFROI

Maryse entendit un bruit, elle tâta le lit et s’aperçut que son mari s’était levé ; elle vit instinctivement qu’il était 2 h du matin. Le bruit s’intensifia et elle se leva brusquement :

-        Paul, que se passe-t-il ?

N’ayant pas de réponses elle alla à la cuisine. Paul s’y trouvait avec un couteau dans la main, il découpait la nappe tout en parlant. Il était effrayant, elle ne l’avait jamais vu ainsi, aussi elle recula en demandant :

-        Que fais-tu ?

Elle l’entendit marmonner des mots incompréhensibles, elle s’approcha de lui mais il se retourna tenant le couteau à viande tourné vers elle. Maryse fit quelques pas en arrière mais le regard de Paul la fit tressaillir et elle sortit en courant. Elle ne savait pas quoi faire et se posait une tonne de questions. Le plus urgent était de se protéger et elle s’enferma dans la chambre d’amis, elle se demanda si son mari était devenu fou ?

La fatigue fut plus forte que la peur et Maryse s’endormit, elle se réveilla qu’à 9 h du matin. Elle ouvrit doucement la porte et jeta un coup d’œil à la cuisine, il n’y avait personne, la nappe était bien découpée et le couteau à viande gisait sur le sol. Elle alla ouvrir doucement la porte de la chambre, Paul était absent ; en fouillant un peu elle comprit qu’il était parti travailler comme si rien ne s’était passé.

Elle hésita puis prit le téléphone :

-        Allo Paul ?

-        Bonjour ma chérie,

-        Pourquoi as-tu découpé la nappe avec le grand couteau ?

-        Je me suis posée la même question ce matin en voyant la nappe et le couteau et je me suis demandé ce que tu avais fait ?

-        Trouve-moi une meilleure explication quand tu rentreras dis Maryse en raccrochant.

Le soir, elle attendit Paul avec appréhension, ils étaient mariés que depuis un mois et elle ne le connaissait pas si bien que ça !

La porte s’ouvrit et il entra l’air contrit, il l’embrassa puis lui dit en s’asseyant :

-        J’étais somnambule, je croyais être guéri alors je ne t’ai rien dit mais je crois que ce n’est pas le cas.

-        non répondit Maryse, tu vas continuer à te soigner et je mettrai sous clefs tous objets tranchants.

Elle tomba dans ses bras en pleurant et lui raconta à quel point il lui avait fait peur, il lui caressa les cheveux en s’excusant :

-        Ne te lève plus si tu entends du bruit et je ferai tout pour guérir si c’est possible. 

Elena



lundi 20 octobre 2025


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Octobre  églises et cathédrales

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#églises et cathédrales : Rocamadour



vendredi 17 octobre 2025

 

Konstantin  PERVOUKHINE (1863 – 1915)

Peintre russe, il est paysagiste, impressionniste, illustrateur et photographe. Il a été membre des Ambulants et est considéré comme un peintre russe de talent .

Il prend des cours privés de Répine

Il voyage à Venise entre autre  et finit sa vie à Moscou.

ci- joint ses tableaux les plus connus et son portrait :

Elena

 








mercredi 15 octobre 2025

 

CHANSON ANCIENNE

Me promenant dans le sentier je me suis souvenue de cette chanson ; nous la chantions jadis ensemble dans le jardin de notre grand-mère.

Chacun de nous inventait un couplet et tous ensemble nous trouvions le refrain, nous étions des enfants et tout nous semblait beau.

Un jour à un mariage nous nous sommes retrouvés et l’un de nous fredonna cette chanson, aussitôt les autres reprirent le refrain. Et, un fou rire jaillit, moment de complicité, retour à notre enfance.

Cette chanson trotte dans ma tête en repensant à nous, enfants. Aujourd’hui on ne se voit plus, ou si rarement que s’en est triste,  mais le souvenir reste bien vivant et la chanson vit dans notre mémoire !

Elena

lundi 13 octobre 2025

 


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#églises et cathédrales : Genève



vendredi 10 octobre 2025

 

LA DETONATION

Ils étaient quatre ou cinq face à moi, l’un d’eux tenait un revolver, il me prévint :

-        Si tu bouges, je te tue !

-        Mais pourquoi ?

-        Tu n’as pas à savoir mes raisons !

J’essayai de rester calme malgré ma peur. La rue était déserte, j’aurai tant voulu qu’une personne passe pour me sauver !

J’avais très mal à force de ne pas bouger, tous mes muscles étaient tendus, parfois un des hommes me disait :

-        Attention le coup va partir !

Ils riaient, alors que je m’efforçai de rester sereine. Il faisait nuit, je ne voyais pas grand chose, il n’y avait qu’un réverbère qui éclairait mais très mal et je devinais plus que je ne voyais les gens d’en face.

Il n’y avait que des hommes, jeunes de vingt à  trente ans environ, ils ne me quittaient plus depuis ma sortie du cinéma. Que voulaient-ils ? Ils ne m’avaient pas volé, ils ne voulaient pas me violer alors que cherchaient-ils ? L’homme au révolver me dit :

-        Dernière sommation, après je tire !

-        Mais que voulez-vous de moi – Si c’est mon sac, servez-vous !

Il rit et ne répondit pas. Je me sentais tout en sueur mais je n’osais pas bouger ma main ni prendre un mouchoir.

Il y eut un conciliabule entre eux puis l’un d’eux parla longuement, je n’entendais rien. Enfin ils se mirent en rang face à moi, chacun d’eux tenait un révolver à la main, l’un d’eux dit :

-        Nous allons jouer à la roulette russe, tu connais ?

-        Arrêtez, ne faites pas ça criais-je ! Ils étaient effrayants, j’étais paralysée par la peur !

J’entendis la première détonation, elle ne m’atteignis pas. J’étais piégée, si personne ne passait dans la rue, j’étais morte d’ici demain !

Je vis un autre homme, comme une ombre, il levait son revolver et me visait. J’ai eu encore de la chance, j’entendis le bruit,  il m’a raté !

Brusquement j’entendis une détonation plus forte et je sentis que je m’effondrais à terre. Je devais être morte, malgré la douleur je réussis à éteindre le réveil qui sonnait près de moi, il me fallut plusieurs minutes pour réaliser que j’étais bien vivante et, le cauchemar était fini ! Je fus heureuse de me lever !
Elena



mercredi 8 octobre 2025

 

LE BRACELET

Chez les Dumont il y avait trois enfants, une fille qui allait avoir 18 ans, un fils de 12 ans et un autre de 10 ans 1/2. Les garçons étaient très liés n’ayant pas beaucoup d’écart mais Arlette était l’aînée et parfois gardait ses frères, leur mère étant décédée depuis cinq ans.

Pour les 18 ans d’Arlette, il y avait des conciliabules entre le père, les grands-parents et les garçons. Les deux frères avaient économisé pour lui acheter un gros livre sur les chiens,  elle aimait tellement les chiens qu’elle serait sûrement contente d’autant que les grands-parents devaient lui offrir un chiot, né il y a deux mois. Quand la table fut mise et qu’ils virent leur père poser un minuscule paquet près d’Arlette les frères crurent que c’était une blague et qu’ensuite il y aurait un autre cadeau.

Arlette souffla les bougies et ouvrit les paquets, elle avait été gâtée par la famille et ses yeux brillaient devant le chiot, elle ouvrit le petit paquet en dernier en regardant son père d’un air malicieux et montra le joli bracelet tout fin en or incrusté de rubis. Les garçons se regardèrent étonnés par l’air ravi de leur sœur et hochèrent la tête mais Arlette mit le bracelet aussitôt à son bras et l’admira les yeux brillants. Elle embrassa tout le monde, en passant près des frères l’un des deux demanda « Tu n’es pas déçue par le cadeau de papa ?’ » Elle rit en ajoutant « C’est moi qui désirait ce bracelet et il coûte cher, c’est un beau cadeau » Elle partit toute souriante laissant les garçons médusés.

Elena



lundi 6 octobre 2025


 

#lundi soleil

Octobre  églises et cathédrales

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#églises et cathédrales : Milan

vendredi 3 octobre 2025

  SIMON (1982)

 

Je retrouvai une amie d’enfance, je ne l’avais pas vu depuis des années, elle m’invita dans un cabaret tzigane, assez médiocre mais elle connaissait les chanteurs et musiciens et ne payait pas. J’acceptai, je n’y allai pas souvent, je dirai très rarement.

Je servais de chauffeur, Les amis de mon amie Anna, nous installèrent à une table où se trouvait un vieux monsieur, ils nous présentèrent à Simon. J’avais entendu avant qu’il était millionnaire, vendait du tissu et dépensait tout son argent dans des cabarets ou autres foutaises du même style, pourtant il avait une femme et des enfants.

Durant le repas il parla avec nous, je m’aperçus qu’il était très cultivé et parlait parfaitement le russe alors qu’il était d’origine polonaise ! Il connaissait les écrivains, le pays, il  avait un esprit fin et je pris beaucoup de plaisir à notre conversation.

Malheureusement au fur et à mesure qu’il buvait de la vodka ses propos étaient de moins en moins clairs. Il nous proposa d’aller à « L’étoile de Moscou » Le plus grand cabaret de Paris, le plus cher aussi. Mon amie accepta et je suivis, l’excuse était simple : j’étais son chauffeur, elle n’avais pas le permis et je lui avais promis de la ramener chez elle.

L’Etoile de Moscou est un grand cabaret, il est réputé par la qualité des chanteurs, danseurs et même par sa cuisine. Il est hors de prix et jamais je n’y serai allée si on ne m’y avait invité.

Simon payait à tous les boissons, les repas, sans compter ! J’étais au jus de fruit, je crois que c’était encore plus cher mais la façon dont il dépensait, je n’avais aucun remord.

Il y avait une chanteuse qui était sa maîtresse, elle vint à la table un moment puis retourna chanter. Je regardais les chants et danses, Anna me fit remarquer qu’il était complètement défoncé, Simon ne tenait plus du tout et une personne proposa de le ramener chez lui.

Je dis à Anna que je voulais partir également, nous suivîmes peu de temps après.

Il se passa plusieurs semaines, un jour je rencontrai Simon un après-midi dans un café à la Bastille, il buvait un café et me fit signe d’approcher. Il me demanda si je pus rentrer de l’étoile de Moscou, je ris et lui dit que je ne buvais pas, il resta stupéfait et me dit :

-        C’est très rare parmi les gens qui vont au cabaret

-        Possible lui dis-je en riant !

Il était parfaitement à jeun et nous sommes restés 15 mn environ à discuter jusqu’à ce qu’arriva un homme d’affaire et il me dit qu’il était occupé.

Le soir je téléphonai à mon amie, elle m’avoua que Simon ne buvait jamais le jour mais se soûlait tous les soirs. Cela dura plusieurs années, un jour Anna me téléphona pour me dire que Simon était mort, il n’avait que 62 ans, je pensais « Quel gâchis ! »

Elena 

mercredi 1 octobre 2025

 

LA PETITE BERGERE

La petite Lily comptait les moutons sur ses doigts, elle ne savait compter que jusqu’à dix et il y avait plus de dix moutons. Bobby courait d’un mouton à l’autre et connaissait son travail de chien de berger.

Lily était prête à pleurer, elle se trouvait seule depuis un bon moment, Marion était partie avec son promis en lui confiant les bêtes :

-        S’il manque un mouton tu seras responsable avait-elle dit en partant avec un grand éclat de rires.

-        Mais je ne sais compter que jusqu’à dix,

-        Comme ça tu apprends !

N’y tenant plus Lily se mit à pleurer, Marion surgit d’un fourré et la héla :

-        J’arrive, ne t’inquiète pas,

-        Et s’il manque un mouton ?

-        Impossible Bobby veille, il ne laissera jamais partir un mouton. Je t’ai fait marcher mais je ne savais pas que ça te ferait pleurer. Marion embrassa sa petite sœur et repris sa place, Lily se sentait à nouveau en sécurité et se mit à cueillir des fleurs en chantant.

Elena



lundi 29 septembre 2025


#lundi soleil

Septembre 2025 : fleuve

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#fleuve : Marne



vendredi 26 septembre 2025

 

KIEV

Quand j’y suis allée ce fut en mars 1980. Il faisait beau mais encore froid. J’ai beaucoup aimé la visite de la ville. Un jour je rencontrai une femme dans une église où je voulais prendre une photo, elle me proposa :

-        Voulez-vous venir chez moi, je vous donnerai des cartes postales, il est interdit de photographier !

-        Avec plaisir répondis-je.

La messe venait de se terminer et elle monta dans une voiture officielle, elle demanda au chauffeur de faire le tour de la ville puis de l’arrêter au syndicat. Je la regardai étonnée, elle m’explique :

- Je suis secrétaire principale du syndicat, il faut que je m’arrête pour prendre des papiers puis nous irons chez moi – Je viens de divorcer et l’appartement est presque vide mais j’ ai les cartes postales – Je vous demande de ne pas dire que vous m’avez vue à l’église. Je la rassurai, perplexe par le chauffeur !

Après avoir pris ses papiers, elle monta dans la voiture et demanda au chauffeur de la conduire chez elle.

L’appartement était en plein centre, très cossu mais presque vide. Elle me fit asseoir, me proposa une tasse de thé que j’acceptai et alla chercher ses cartes postales :

-        Les voilà me dit-elle ! Je vous offre aussi ce tableau, il fut peint par un peintre de Kiev.

Je la remerciai, elle me parla de son divorce, me montra son père médaillé jusqu’à la taille puis, je partis seule, elle avait renvoyé son chauffeur.

Lorsque je me trouvai devant la douane, on vit le tableau que je ne cachai même pas et alors ma valise fut déballée, on éplucha mon carnet d’adresses, j’eus une tonne de questions sur chaque personne de mon carnet par un commandant ! On me reprit le tableau et d’autres choses qui n’étaient pas emballées dans du papier cadeau pour touristes. Je suis rentrée en France assez triste, j’appris plus tard que mes amis eurent tous des interrogatoires. Je n’ai jamais compris comment cette femme puissante au syndicat a pu faire une telle boulette et me donner un cadeau interdit, de plus j’avais son adresse donc elle a dû être ennuyée également mais je ne l’ai plus revue, elle ne répondit pas à mes lettres.

Elena

Ps : on effaça à la douane toutes mes photos de mon appareil



mercredi 24 septembre 2025

 

AVENTURE

Elle venait d’avoir 85 ans, ses examens médicaux étaient normaux et son cœur était bon. Elle rêvait de faire un tour de Paris en hélicoptère, elle n’avait jamais pris l’avion non plus.

-        Je regrette de ne pas être montée en avion du temps où Pierre vivait encore !

-        Il n’est jamais trop tard disaient ses enfants.

-        A mon âge je n’y compte plus.

Ses enfants et petits-enfants économisèrent un tour d’hélicoptère pour son anniversaire, le secret avait été bien gardé et elle ne s’en doutait même pas !

Le matin Martine était venue chercher sa mère et l’emmena à l’héliport de Paris où elles retrouvèrent ses deux autres filles et ses six petits-enfants. Elle monta fièrement et s’assit l’air heureux, le baptême durait 45 minutes. Quand elle revint elle était toute épanouie :

-        Si vous saviez comme Paris paraît petit d’en haut, ce fut merveilleux !

Ils déjeunèrent au restaurant, elle était intarissable. Au moment du gâteau les enfants réussirent à la faire taire pour souffler les bougies.

Le soir elle s’endormit en rêvant à l’hélicoptère !

Elena