Depuis
le mariage de ma sœur, il y avait pas mal de remue-ménage à la maison. J’allais
sur mes 4 ans, ma mère me dit « Nat, va partir rejoindre son mari en
Indochine » je demandai si elle reviendrait tous les jours « Non dit
ma mère, c’est trop loin ». Depuis mes pleurs ne me quittaient plus, ma
sœur s’occupait de moi, je ne pouvais pas imaginer son absence. Un jour mes
parents m’appelèrent pour m’annoncer :
« Tu
vas partir avec Nat », le
bonheur m’envahit et je suivais ma sœur partout, elle avait plein de démarches
à faire, des achats aussi, je ne la quittai plus. Elle m’expliquait le climat
du pays où nous allions, répondait à mes questions, je voulais tout savoir.
J’avais,
de mon beau-frère, le souvenir d’un jeune homme très beau, gai et me portant
sur les épaules, alors j’étais vraiment heureuse à l’idée d’aller le rejoindre
dans un pays mystérieux.
Je
me souviens des préparatifs, ma sœur commença par sa valise, elle prenait
surtout des vêtements d’été, j’ai retenu qu’il faisait surtout chaud là-bas et
aussi qu’il pouvait pleuvoir pendant une longue période, cela ne me gênait pas,
du moment qu’elle m’emmenait avec elle.
Ma
sœur allait sur ses 18 ans, elle était enceinte et se fatiguait vite, parfois elle pleurait, je ne comprenais pas pourquoi ?
Enfin
la veille du départ, on prépara ma valise, je pouvais choisir les robes que
j’allais prendre, pas trop de jouets pour que le bagage ne soit pas trop lourd.
Le
dîner fut amélioré, mes parents étaient tristes, ma sœur aussi, j’étais la plus
heureuse de tous et je riais, plaisantais, posais des questions jusqu’à ce que
ma mère me mit au lit un peu excédée.
Je
ne dormis pas beaucoup cette nuit, je réalisais que j’ allais quitter mes parents, je les aimais beaucoup, je comprenais
mieux leur tristesse. Je me promettais d’être sage, je savais que Nat allais
avoir un bébé, il ne fallait pas la fatiguer. Au fond de moi je voulais une
petite fille, je pourrais jouer avec elle, maman m’avait dit qu’on ne choisit
pas et on saura à la naissance.
Le
lendemain, nous nous préparâmes, je surveillais ma valise, tellement j’avais
peur de l’oublier et ne plus pouvoir partir. Ma sœur m’avait dit qu’il y avait
des écoles françaises là-bas. Tout était prévu à l’avance et la journée
risquait d’être fatigante, entre le train et le bateau.
Mon père nous arrêta devant la gare et nous quitta pour
aller travailler, ma mère m’avait pris
un coussin, un autre pour ma sœur pour dormir dans le train, le voyage durait
longtemps.
Enfin
le train est arrivé, nous sommes montées toutes les trois, ma sœur avait
réservé sa place et je m’assis à côté d’elle avec mon coussin, ma valise était
en haut, à côté de celle de Nat.
Brusquement
maman me dit « Nous allons acheter des bonbons », je la suivis sans
méfiance. Ma mère me demanda de choisir les bonbons que je voulais, je le fis
très sérieusement.
Instinctivement
je tournai la tête à cause d’un bruit et je vis le train où je devais partir
avec Nat s’éloigner, je criai « maman, il faut courir pour le
rattraper », elle me prit dans les bras et me dit « Tu ne partiras
pas, ce n’est pas possible – Et ma
valise ? – Elle est vide
répondit-elle – Pourquoi je ne pars pas criais-je en pleurant ? – Nat ne
pouvait pas t’emmener – Alors pourquoi elle m’a dit que je partais ? –Ma
mère ne savait plus quoi répondre et me donna les bonbons.
Je
tenais instinctivement les bonbons dans les mains en regardant s’éloigner le
train.
Je
ne croyais toujours pas maman. Ma valise était dans le train, ma mère l’a raté
et ne voulait pas me le dire
Nous
sommes rentrées, j’étais toujours en larmes et là je vis mes affaires rangées
dans l’armoire, en effet, la valise était vide.
Elena
2015
Pour moi, ce n'est vraiment pas à faire. Comment cette petite aura-t-elle pu avoir confiance par la suite ? c'est même cruel.
RépondreSupprimerEtait-ce toi cette petite ?
Amicalement.
Oui, c'est mon histoire !
SupprimerUne belle et passionnante saga familiale
RépondreSupprimerBelle journée, Elena
Une triste expérience que la vôtre ! Les parents croient parfois bien faire en cachant la vérité à leurs enfants, mais ils se trompent. Les enfants sont généralement tout à fait capables de comprendre les réalités de la vie et dans une famille, c'est la confiance mutuelle qui doit prévaloir.
RépondreSupprimeroh c'est terrible cette expérience ! comment a t on pu te faire ça ? je trouve ça tres cruel ! comment une enfant de 4 ans peut elle avoir confiance par la suite ? ils ont pensé bien faire sans doute ! mais tu n'oublieras jamais ...bonne journee chere Ln, bises
RépondreSupprimerIl y a comme ça des histoires de la vie qui valent le coup d'être racontées
RépondreSupprimeret tu le fais si bien
Bisous et une excellente journée Elena !
Bonjour Elena,
RépondreSupprimerQuelle triste histoire.
C'est cruel quand même !
Bon mardi
Bisous
mentir
RépondreSupprimerà un enfant
normal, dirait l'adulte
pas juste, dit l'enfant
pas bien, dit le vieillard
et l'enfant pleure!
* http://www.arretetonchar.fr/wp-content/uploads/2013/IMG/jpg_046-_Buste_en_bronze_dun_enfant_romain_qui_semble_pleurer.jpg
faut toujours faire ce qu'on dit a un enfant sinon l'enfant se sent un peu trahi ....
RépondreSupprimerpasse une belle journée ici giboulée et coup de vent ....
un temps a pas mettre Picasso dehors :)
bisous
je n'aurais pas agi comme la maman, lui dire carrément non et les bonbons ???
RépondreSupprimersalut
RépondreSupprimerc'est difficile de dire si on aurait agi ou pas comme ta maman
bonne journée
Pas simple du tout
RépondreSupprimerje suis passé pourtant
RépondreSupprimerj'adore tes articles
viens souvent
RépondreSupprimeret toujours
j'aime
bisous et douce journée ... un peu de givre ce matin ...
RépondreSupprimermais le printemps arrive ...
Des faux départs qui font mal.
RépondreSupprimerBon mercredi Elena
Bisous
belle journée, Elena
RépondreSupprimerIl ne faut jamais mentir aux enfants quand bien même le chagrin serait au bout car rien de pire que le mensonge et la trahison.
RépondreSupprimerBisous Elena