jeudi 26 novembre 2015

LE REVENANT


Albertine avait deux fils jumeaux, Julien et Albert, tous deux partirent à la guerre de 1940. Julien mourut en héros et pour Albert elle reçut une lettre disant qu’il était disparu.
-         Disparu ce n’est pas mort disait Albertine avec espoir à chaque fois qu’on lui demandait des nouvelles.
-         Ne te fais pas trop d’illusions répondait Benoît son mari !
Le temps passa et Albert ne revenait pas mais sa mère était convaincue qu’il avait été fait prisonnier et qu’il reviendrait prochainement.
Martine la fille aînée avait retrouvé son fiancé et voulait un beau mariage avec une robe blanche mais sa mère disait :
-         Tu attendras qu’Albert revienne, on ne peut pas faire un mariage sans lui !
-         Et s’il ne revient pas ripostait sa fille,
-         Ce n’est pas possible, je sens qu’il reviendra.
L’aînée se maria civilement et n’eut pas sa robe blanche, avec son mari ils partirent dans une autre ville et Martine venait peu voir ses parents, elle n’avait pas pardonné pour le mariage.
Un jour une lettre arriva disant qu’on pouvait considérer Albert comme mort puisqu’on ne voyait plus où il pouvait être et beaucoup avaient sautés sur une mine près du lieu de sa garnison. Le père pleura mais la mère refusa d’y croire :
-         Il n’est pas mort, je le sens, une mère sait quand son enfant est mort.
Albertine était trop têtue pour qu’on la contrarie sur ce sujet et on laissa passer le temps. Martine venait présenter ses enfants, sa mère serrait le bébé dans son bras et disait :
-         Dire qu’il aurait pu être celui d’Albert !
-         Maman c’est le mien et je suis ta fille.
Sa mère s’éloignait et martine n’avait plus envie de venir voir sa mère, elle voyait son père à part.
Le temps passa et Albertine espérait toujours de voir revenir son fils, elle ne pouvait imaginer le contraire. En travaillant à la ferme elle murmurait :
-         je sais bien que tu es toujours prisonnier ou sur la route du retour, n’oublie pas que je t’attends mon Albert et je vieillis, ne tarde pas trop.

Et les jours passèrent sans atteindre la mère qui espérait toujours que le retour était possible.
Dix ans passèrent, les parents vieillirent et Albertine apprit qu’elle avait un cancer du sein mais qu’on l’avait détecté trop tard, le médecin lui donnait six mois à vivre environ.
Benoît souffrait et savait que tant qu’elle ne verrait pas son fils sa femme ne pourrait mourir tranquille. Il en parla avec sa fille qui lui conseilla d’aller voir sosie parmi les acteurs, il pourrait faire illusion quelques heures.
En ville le père trouva les sosies et un quadragénaire pouvait faire l’affaire, il suffisait de l’arranger un peu et lui expliquer ce qu’on attendait de lui.
Le surlendemain Albertine resta couchée, la douleur était trop forte, elle regardait la fenêtre quand soudain elle s’écria :
-         Benoît regarde c’est Albert, je viens de le voir à la fenêtre. Ouvre vite la porte, je savais qu’il reviendrait.
-         Tu délires ma pauvre femme. Mais il avait comprit et ouvrit la porte.
L’homme entra et alla embrasser la vieille femme, elle recula un peu, le fixa puis cria :
-         Ce n’est pas lui, allez-vous-en !
Epuisée par l’émotion elle ferma les yeux pour ne plus les rouvrir.
Une lettre arriva d’Allemagne disant qu’Albert venait de mourir, il s’était marié avec une Allemande, il avait eu un fils nommé Benoît et que sa femme Marlène viendrait présenter le petit.

Elena 2015

20 commentaires:

  1. Qu'elle est touchante, cette histoire, et dramatique aussi !
    Bon week-end

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  2. Touchante histoire qui ressemble étonnamment à la nôtre..;je viens de rencontrer le fils d'un oncle porté disparu quelque part en Russie ! et que ma grand-mère a attendu toute sa vie...
    bises et bon jeudi Elena

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  3. prisonnier qui ne veut pas revenir, pourquoi ? LE COEUR DES MERES EST INSONDABLES, des oeuvres... y sont consacrées !!!! l'espérance se nourrit d'amour

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  4. un récit très émouvant
    belle journée, Elena

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  5. un récit très émouvant
    belle journée, Elena

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  6. je te souhaite une belle journée

    ici le temps est humide , mais un peu + doux et le ciel vire au bleu

    pour le vie ici la ville reprends sa vie mais le coeur n'y est pas ....
    perso je n'ai que peu de contrôle allant dans les petits magasins de quartiers ou sortant les chiens , j'ai rarement un sac a main je met mon porte monnaie dans ma poche et je ne prend jamais le métro mais c'est bizarre dans la ville quand méme .....

    bisous

    la paix de Jean de la Fontaine ....

    Le noir démon des combats
    Va quitter cette contrée
    Nous reverrons ici-bas
    Régner la déesse Astrée

    O Paix! source de tout bien
    Viens enrichir cette terre
    Et fais qu'il ne reste rien
    Des images de la guerre.

    Chasse des soldats gloutons
    La troupe fière et hagarde
    Qui mange tous nos moutons
    Et bat celui qui les garde.

    Délivre ce beau séjour
    De leur brutale furie
    Et ne permet qu'à l'amour
    D'entrer dans la bergerie.


    Fais qu'avecque le berger
    On puisse voir la bergère
    Qui coure d'un pas léger
    Qui danse sur la fougère

    Et qui du berger tremblant
    Voyant le peu de courage
    S'endorme, ou fasse semblant
    De s'endormir à l'ombrage

    Accorde à nos longs désirs
    De plus douces destinées
    Ramène nous les plaisirs
    Absents depuis tant d'années.

    Etouffe tous ces travaux
    Et leurs semences mortelles
    Que les plus grands de nos maux
    Soient les rigueurs de nos belles

    Et que nous passions les jours
    Etendus sur l'herbe tendre
    Prêts à conter nos amour
    A qui voudra les entendre.


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  7. l'amour d'un mère !! j'ai une tante qui a un peu vécu un tel drame

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  8. Bonjour Elena,
    Une histoire émouvante.
    Moi aussi j'ai un sac à roulettes dont je ne me sers jamais au grand désespoir de mon mari... !
    Bon jeudi
    Bisous

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  9. ça pourrait être une histoire vraie !!! il y en a eu pas mal qu'après le STO sont restés là-bas à tenir une ferme , puisque le soldat allemand était mort !

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  10. touchant et dramatique, est ce un histoire vraie ? certains sont restés ainsi, mais sans rien dire ce n'est pas humain ! bonne fin de semaine, grosses bises je pars jusqu'à lundi ...

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  11. Triste destin pour cette mère mais quel égoïsme de la part de ce fils qui aurait dû imaginer la douleur de ses parents restés dans l'ignorance de ce qu'il avait survécu. Bisous Elena et bonne journée

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  12. Bonjour Elena,
    Je passe vous souhaiter un bon week-end.
    Bisous

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  13. une pensée de douceur et de paix pour la France ....

    bisous que le soleil brille un peu et réchauffe les coeurs

    a demain

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  14. coucou Eléna
    je te souhaite un doux weekend
    je ne t'oublie pas
    gros bisous , prends bien soin de toi

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    1. Bonsoir Sonya, moi non plus je ne t'oublie pas et je te dis tibo

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  15. je te souhaite un bon we , ici avec un ciel bleu ,

    je vais aller faire quelques photos au marché de noel cet après midi , comme je n'ai pas les chiens ce we .... j'en ferais un article

    bisous et douce journée

    a demain

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  16. Bonjour Elena,
    Je réalise que j'ai lu ta publication de ce jeudi 26, de même que la précédente et que je n'ai pas laissé de commentaires ?
    Une bien triste histoire, une attente vaine et quelle désillusion et regrets ont dû assaillir ce fils qui avait oublié sa mère.
    Très bonne soirée à toi.
    Bisous
    Prima

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  17. Bonjour Elena,
    Je réalise que j'ai lu ta publication de ce jeudi 26, de même que la précédente et que je n'ai pas laissé de commentaires ?
    Une bien triste histoire, une attente vaine et quelle désillusion et regrets ont dû assaillir ce fils qui avait oublié sa mère.
    Très bonne soirée à toi.
    Bisous
    Prima

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  18. Salut
    La pluie et le vent ont perturbé ce dimanche.
    Je suis resté au chaud.
    Bonne semaine

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