Il avait 45 ans,
Lisette n’en avait que 13, il était un ami de la famille et comme
tel, venait régulièrement à la maison.
Lisette était
habituée à le voir, il lui avait demandé de l’appeler Jean, elle
avait accepté sans gène. Elle savait qu’il travaillait à la
banque, un poste assez élevé, elle aimait le voir, il lui racontait
ses voyages, parfois il lui ramenait des fleurs ou des bonbons.
Sa mère disait
toujours :
- Jean, vous la gâtez de trop ;
- Mais non, elle est charmante ! Il lui lançait une œillade, elle se sentait complice avec lui.
Les jours passaient, Lisette n’avait guère de
distractions et s’ennuyait souvent dans le vieux Lyon. La venue de
Jean était la bienvenue, il racontait tellement de choses, il était
si savant qu’elle recherchait sa présence.
Un jour sa mère
s’absenta, elle lui dit :
- Jean doit passer, tu lui rendras son livre et ne le retiens pas.
Elle opina, au
contraire elle avait bien l’intention de le retenir, parler de tout
avec lui, peut être jouer aux dames ou aux échecs. Elle alla se
recoiffer, mit un pull qui lui allait mieux à ses yeux verts et
descendit pour l’attendre, la sonnette retentit, il était là avec
un sourire béat, elle lui dit bonjour en disant :
- Attendez-moi dans le salon je vous ramène le livre que vous avez prêté à maman ;
- Merci Lisette, ta mère t’a dit quand elle reviendrait ?
- Pas avant deux heures, je pense, mais je peux vous faire un thé si vous voulez ?
- Ce sera avec plaisir.
Elle prépara le thé,
mit le livre près de lui sur le divan, prépara les biscuits, elle
remarqua qu’il la suivait des yeux avec un regard qu’elle n’avait
jamais vu, elle en fut un peu gênée mais pensa qu’elle se
trompait.
Il la regardait, la
laissant tout préparer comme une vraie petite maîtresse de maison,
il pensa à son âge, se dit que dans certains pays les femmes
étaient déjà mariées et ne voulut pas gâcher le plaisir de ce
qu’il entrevoyait.
Lisette avait tout
préparé et s’assit en face de lui, elle attendait à ce qu’il
lui raconte une anecdote ou un voyage mais il la regardait de plus en
plus intensément, elle se sentait gênée, il lui dit doucement :
- Viens t’asseoir près de moi.
Elle se laissa
faire, il commença à lui parler de ses beaux yeux, de sa
bouche, de ses cheveux qu’il défaisait, elle n’était qu’un
pantin qui ne savait plus se défendre, à un moment elle eut froid,
elle remarqua qu’il l’avait déshabillée ; elle voulut
bouger, se relever et partir mais une force l’empêchait, elle ne
savait pas ce qu’on faisait d’elle, elle sentit une douleur,
entendit des mots qu’elle n’avait encore jamais entendus, rougit
et se sentit sale. Quand elle put se détacher, il était habillé et
souriant, il lui dit :
- Ce sera notre petit secret, à bientôt Lisette et il partit.
Elle alla prendre une
douche, elle comprit clairement ce qui s’était passé, ne savait
pas pourquoi elle n’avait pas su se défendre, sa vie était fichue
car sa mère ne la croirait pas, elle lui avait déjà fait remarquer
qu’elle était trop libre avec lui.
- Je suis trop libre, maintenant je suis souillée pensa-t-elle douloureusement.
Elle réussit à se
taire devant sa mère, elle évita d’être présente quand elle
savait qu’il viendrait. Pourtant elle le rencontra dans le couloir,
il la prit dans ses bras en la serrant dans ses bras, elle
hurla et sa mère ouvrit la porte ; elle vit la scène et lui
demanda de ne plus revenir. Elle demanda à Lisette s’il s’était
permis des privautés, elle avoua tout, sa mère la berçait comme
une petite fille en disant :
- Nous irons chez le gynécologue, c’est indispensable, il ne reviendra plus, ne t’inquiète pas, un jour un homme honnête t’aimera, tu oublieras peut-être.
La consultation chez
le gynécologue fut très pénible pour Lisette, sa mère ne porta
pas plainte pour ne pas la troubler plus avec cette histoire, Lisette
avait refusé d’être ennuyée par les policiers et la justice en
général.
Quand elle fut aimée,
adulte et mère à son tour, elle regretta de ne pas l’avoir
traduit en justice, elle aurait dû le faire pour les autres enfants.
Elle-même s’en était sortie, elle put même en parler à son
conjoint calmement mais d’autres ne le pourront jamais et leur vie
sera finie à cause des hommes comme lui.
Elena
la vie c'est se nourrir pour se reproduire,elle a anticipé....C'EST TT'DD'MM DEGUEU,po^vre demoizelle!
RépondreSupprimerTWITER MITIGE !
eh oui de nombreuses histoires comme ça, tues volontairement, et qui marquent pour la vie "notre petit secret" ! combien de filles souillées par des proches, n'oseront jamais parler? merci pour cette histoire, porte toi bien chere Ln, bisous
RépondreSupprimerun sujet très sensible bisous et très bien écrit ELENA
RépondreSupprimerun sujet de plus en pus d'actualité alors que cela existe depuis des siècles,ton texte est fort, bravo. celine
RépondreSupprimerbonjour
RépondreSupprimersa maman a su gérer la situation semble-t-il
pour les processions nous étions assis
bisous
Que de douleurs ! Je m'inquiète pour ma petite fille si jolie. J'espère que jamais elle ne rencontre ce genre de pervers. Bisous Elena
RépondreSupprimerUn sujet qui ne doit pas rester tabou .. Il faut dénoncer ces hommes-là
RépondreSupprimerjoliment écrit
Bon et doux weekend ELENA
Bisous
timilo
Une histoire, hélas, qui se produit trop souvent ...
RépondreSupprimerBon week end, avec le froid qui revient ...
Sans commentaire sur ma santé. Voir sur mon blog.
Bisoux, chère elena
dom, triste
Une histoire tellement triste mais si réaliste !! Voilà pourquoi tant de femmes devenues adultes portent plainte des années après...Il faut bien que la parole à un moment donné panse les plaies pour qu'elles commencent à cicatriser. Bisous et une douce journée
RépondreSupprimerBonjour Elena,
RépondreSupprimerUne histoire comme on en entend de plus en plus souvent , bien qu'il en était certainement de même malheureusement autrefois, mais il y avait, je pense, le silence !
C'est bien triste,
Très belle journée à toi.
Bisous
Prima
Salut
RépondreSupprimerUne douloureuse histoire comme il en existe malheureusement.
Incroyable ce que certains se croient tout permis grace à leur argent ou leur notoriété..
Bonne journée
Une histoire qu'on entend trop souvent hélas ! Il faudrait toujours dénoncer, mais cela ne doit pas être facile.
RépondreSupprimerDes amis comme ça, il y en a beaucoup trop et les mères doivent se méfier d'eux !
RépondreSupprimerPasse un bon dimanche, chère Eléna.