vendredi 20 avril 2018

HAINE (fin)



Jacques, fut mis au courant, il savait qu’il était suspecté. Il fallait qu’ils trouvent des gens ayant pu le voir, il n’avait pas quitté l’église Saint-Philbert, quand il est entré, Colette n’était plus là. Il se demandait qui avait intérêt à la tuer, elle n’avait pas d’ennemis, ils ne venaient pas assez souvent pour ça.
Il se rappela de Colette à 20 ans, elle était resplendissante, ils étaient si amoureux, la première fois qu’ils sont venus ici. Dix ans plus tard, ils étaient encore amoureux. Maintenant il était triste, il l’aimait mais il n’était plus amoureux d’elle, elle s’en était rendu compte et devenait de plus en plus jalouse sans raisons. Jacques tressaillit «Pouvait-elle savoir qu’il l’a trompé ? » Cela n’aurait rien changé ; Que s’est-il passé depuis notre retour se demandait-il ?
On frappa à la porte et Thérèse entra, un sourire aux lèvres. 

Le lendemain, Il y avait la reconstitution. Jacques, l’inspecteur et le commissaire se retrouvèrent au passage du Goix, à mer basse. Jacques ramassa des moules, prit la voiture, les autres suivirent, il alla devant l’église et attendit, au bout d’un moment, il sortit et entra dans l’église, ressortit et pris sa voiture jusqu’ au bois de la chaise.
Le commissaire le suivit en remarquant :
  • Vous n’avez pas lu le journal, pourtant vous m’avez dit que vous lisiez le journal en l’attendant.
  • Exact, je ne l’ai pas pris, un oubli de ma part.
  • Savez-vous pourquoi votre femme voulait se confesser ?
  • C’est le genre de choses qu’elle ne m’aurait jamais dit répondit Jacques étonné.
A ce moment la logeuse entra tenant des fioles dans la main. Elle dit triomphante :
  • J’ai trouvé ça caché dans ma cuisine, derrière mon trousseau de clefs, à part vous et Madame Martin, personne n’entrait ici !
Le commissaire examina les fioles, c’étaient des antidépresseurs, une boîte de somnifère également.
  • Votre femme prenait des médicaments ?
  • Depuis un an, elle se faisait suivre par un psychiatre et prenait des antidépresseurs dit Jacques, je ne vois pas pourquoi c’est ici ?
  • Des somnifères également demanda le commissaire ?
  • Pas à ma connaissance.
Un silence de plomb se fit dans la pièce, à ce moment Thérèse entra, elle salua le commissaire, rougit légèrement en voyant Jacques, ce qui n’échappa pas au


commissaire. Il lui demanda de passer au commissariat, simple routine, en tant que fille de madame Guidou.

Thérèse arriva, élégante, tout comme sa mère la dernière fois, cela fit sourire le commissaire. Il lui demande :
  • Vous connaissez Jacques Martin depuis longtemps ?
  • Depuis mon enfance dit-elle en souriant
  • Depuis combien de temps êtes-vous amoureuse de lui ?
  • Comment le savez-vous, dit Thérèse le regrettant aussitôt
  • C’était une simple intuition, en vous voyant rougir en présence de Mr Martin.
Thérèse soupira, le commissaire la pressait de parler, elle n’était pas coupable, elle dit ce qu’elle savait :
  • L’an dernier, Madame Colette est repartie une semaine, un des enfants avait besoin d’elle. Nous sommes sortis ensemble, nous avions bien ri, il n’a que 42 ans, sa femme est ennuyeuse, ils ne s’amusent jamais ensemble, je ne les voyais jamais rire. Le 3e jour, j’ai cédé à ses avance, il faut dire qu’il me plaisait. J’ai appris qu’il ne désirait plus son épouse – Quand Madame Colette est revenue, elle m’a regardé d’une drôle de façon, elle ne m’a jamais fait aucun reproche, elle surveilla pour que nous ne soyons plus seuls.
Le commissaire réfléchit :
  • J’ignore si cela peut faire avancer les choses, vous pouvez partir.
Il demanda au médecin légiste :
  • Vous pouvez me dire l’heure la plus exacte possible pour madame Martin s’il vous plaît, je voudrais savoir aussi si elle a ingéré des médicaments et lesquels. 
Il s’assit et se mit à étudier le dossier, dans sa longue carrière il n’a pas connu plus de trois meurtres, il fallait que ça tombe à quelques mois de sa retraite.

Jacques vit Thérèse entrer, elle lui raconta son entrevue. Il pâlit et dit
  • Tu veux qu’on m’inculpe, déjà le commissaire pensait à moi mais là il en sera sûr.
Elle ne dit rien et voulut l’embrasser, il la repoussa. Certes, elle était jeune et belle mais bien moins intelligente que sa femme, jamais Colette n’aurait avoué son aventure à un tel moment.

Le médecin téléphona au commissaire :
  • Vous aviez raison, elle a avalé des antidépresseurs mais une boîte de somnifères, j’ai su par hasard que c’est le Dr Guillon qui la lui a vendue.
  • Merci, je crois que tout devient clair.
Le commissaire alla chez le Dr Guillon exerçant à Noirmoutier. Il demanda : pour quelle raison madame Martin avait demandé des somnifères. Il répondit, qu’elle en prenait régulièrement depuis un an, elle dormait mal.
Le commissaire dit :
  • Saviez-vous qu’elle prenait des antidépresseurs ?
  • Non, elle ne me l’avait pas dit, c’est contradictoire dit-il très ennuyé
  • Quels effets cela peut-il faire, le mélange des deux ?
  • Un coma, tout dépend de ce qu’elle prend




Le commissaire montra au médecin les médicaments qu’elle prenait, il fonça les sourcils « Je me demande pourquoi elle ne m’en a pas parlé, je la connais depuis près de 20 ans ? »
Le commissaire rentra et fit demander Jacques.
Vous n’êtes pas coupable légalement, vous pouvez partir lui dit-il
  • Alors qui est coupable ?
  • Votre femme a voulu mourir, elle espérait que je vous soupçonnerais
  • Je ne comprends plus ?
  • Vous avez trompé votre épouse il y a un an, elle l’a su de suite et ne vous l’a pas pardonné – Je crois même que votre femme devait vous haïr, elle vous aimait, pas vous, elle a voulu se venger – Vous allez me demander comment ? C’est simple, elle est entrée parler au prêtre comme elle vous l’a dit, ensuite elle est sortie par derrière, vous lisiez votre journal, vous ne l’auriez pas vu de toute façon, j’ai su qu’elle a pris un taxi pour la déposer au passage du Goix, elle lui a dit qu’elle attendait une amie là-bas. Quand elle fut seule, elle avala les médicaments, on a trouvé une petite bouteille d’eau dans sa poche. Après elle a attendu que l’eau monte, il se peut qu’elle soit tombée dans le coma à ce moment, ou elle a pu marcher dans l’eau, il n’y avait personne, les médicaments l’auraient empêché de nager.
  • Pourquoi croyez-vous qu’elle me haïssait demanda Jacques ?
  • Si ce n’était pas le cas, elle aurait fait autrement ou vous aurait laissé un mot. On ne trouva nulle part de lettres de sa part. Elle savait que vous serez le suspect N° un !
Jacques fut foudroyé par la nouvelle, il demanda au commissaire de ne rien dire aux enfants. Il ajouta qu’il ne pensait plus revenir à Noirmoutier.
FIN











9 commentaires:

  1. Tu excelles dans la nouvelle, un texte court mais qui laisse une trace après avoir été lu
    Joliment écrit..
    Bravo ELENA
    Bon et doux weekend
    Bisous
    timilo

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  2. J'ai lu les deux épisodes et me suis régalée ! c'est très bien vu et écrit.
    Bravo à toi.
    Bon week-end et amitié.

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  3. ah c'est terrible la haine ! surtout entre époux, merci pour ce récit prenant chere ln, bon weekend bisous

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  4. Heureuse qu'il ne soit pas inculpé...c'est machiavélique et tu nous as tenu en haleine jusqu'au bout ! Merci Elena, ton premier prix était bien mérité. C'est dur d'écrire des nouvelles et de savoir réserver la chute. Bisous et une douce journée

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  5. ah la femme !
    mortel !
    inhumain !
    satanique !
    nous les homo sapiens !
    tromper sa femme tt dd mm !
    tromper ou ne pas tromper that is the question !
    tromper son jules et tomber sur un plus méchant macho !
    palpitant !
    mais popo est fa^ché avec le Policier pasque !
    il adore le Western où on se donne un baiser final

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  6. bonjour
    avec cette suite je me souviens de l'histoire..j'avais oublié le début mais après cela m'est revenu..une belle vengeance, ou plutôt diabolique

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  7. diabolique et subtile
    bravo ELENA J'ADORE

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  8. Salut
    Il faut vraiment aimé pour se suicider pour un époux trompeur.
    C'est une superbe histoire .
    Bon week-end

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  9. C'est une belle histoire qui mérite son prix....merci et bravo Elena
    Je suis sûre que tu en as d'autres sous le coude. Il faut dire que tu es une artiste complète et douée
    bisous

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