NOËL
Pour ce Noël, que nous devions passer chez
grand-mère, ce fut grandiose ! Pendant des mois nous répétions mes cousins
et moi une pièce, écrite par mon père, Nous étions 4 cousines et un cousin
entre 4 et 9 ans. Nos oncles avaient préparés un théâtre avec des rideaux
rouges, nous avions beaucoup répété les pièces, en plus je devais débuter par
une récitation de Lamartine « L’automne » je la connaissais par cœur.
Nous savions
qu’il y aurait beaucoup de monde, il ne fallait pas rater le spectacle.
Mon père nous
faisait répéter les jours de congés, cela demandait à mes oncles d’emmener les
enfants pour la répétition, une fois par mois et la veille.
Habitant chez
grand-mère, je fus aux premières loges pour les préparatifs, la salle à manger
servit de salle de spectacle et le repas fut servi dans le salon.
Nous avions acheté un sapin immense, mon
père l’avait ramené, c’était le plus grand que j’aie vu. Je passais à
grand-mère les décorations et elle le décorait avec beaucoup de soin, une de
mes cousines aidait, elle avait pu se libérer. La maison avait été astiquée et
décorée au mieux, il n’y avait plus qu’à attendre les invités.
Sans les
enfants, il y avait une vingtaine d’invités, j’avoue que je commençais à avoir
le trac surtout que je débutais avec Lamartine.
Le spectacle
avait lieu après le repas, je voyais que mes cousin, cousines avaient aussi le
trac mais on essayait de le cacher.
Enfin le rideau se lève et j’entonne de
toute ma force « Salut bois couronné… »
Une fois
lancée je n’avais plus peur et je fus applaudie, ma grand-mère sourit et mon
père aussi, j’étais rassurée pour la suite.
Pour la
première pièce mon cousin devait faire semblant de fumer, il y a eu un adulte
malin qui lui alluma la cigarette, il tira dessus et bien entendu se mit à
tousser. Mon oncle se précipita pour la lui enlever, il y eut bien des rires et
le pauvre crut qu’on se moquait de lui et ne voulait plus jouer.
Pendant que mon père le consolait et
l’incitait à reprendre le texte, nous jouâmes la pièce suivante où je jouais
avec une de mes cousines, uniquement en duo.
Nous avons
été applaudies, il fallait que mon cousin rejoue son rôle sans fumer, juste en
faisant semblant. Il a réussi à prendre sur lui et la pièce fut réussie, il a
compris que les rires n’étaient pas pour se moquer de lui mais le texte était
drôle.
Il restait
une pièce où nous finissions tous par un chant de Noël, nous passions devant
les rangs jusqu’au sapin en chantant.
En arrivant
devant le sapin, il y avait un soulier de chacun des enfants et nous y
trouvions un cadeau.
A la suite du
cadeau, passait un père Noël, il nous distribuait des bonbons, puis repartait,
je soupçonne un oncle, d ‘après le son de la voix, je ne croyais plus
au père Noël.
La soirée se
finissait là pour nous, tout le monde partait se coucher, pour moi c’était la
chambre à côté, je récitais encore L’automne, pour moi, grisée par le succès de la soirée !
Elena