vendredi 7 mars 2025

 

LE 8 MARS (en Russie)

Nous sommes le 8 mars 1980, je suis chez une vieille dame, mon amie, elle me dit :

-        Cache-toi dans ma chambre, mon neveu doit passer m’offrir des fleurs et s’il te voit, il se sauvera.

-        Pourquoi se sauvera-t-il ?

-        Il est au parti et se méfie des étrangers.

Je me cache et j’attends mon amie Léna qui doit venir me chercher, nous devons sortir en femmes comme la plupart des femmes russes.

Ce jour-là, les hommes s’occupent des enfants, de la cuisine, ils se sentent obligés d’offrir des fleurs aux femmes de leurs familles. Les métros sont bondés de femmes, elles sortent ensemble, au cinéma, au théâtre, d’autres chez une amie, les conjoints ne sont pas invités.

Léna est venue me chercher, je ne savais pas où on irait, elle avait un fiancé mais il n’était pas avec elle, il devait se consoler auprès d’autres amis masculins.

Elle m’emmena chez elle, je vis sa mère prête à sortir, elle s’était endimanchée, le père regardait la télévision, il aurait bien parlé avec moi mais mon amie l’arrêta :

-        Papa nous sommes le 8 mars, ne l’oublie pas !

Cela m’amusa beaucoup ! Une fois prête, nous sommes allées prendre le métro, il y avait surtout des femmes. Mon amie m’emmena voir un film qui s’appelait « Moscou ne croit pas aux larmes » J’ai beaucoup aimé, l’humour du film me fit oublier les  quelques moments de propagande ; il eut un Oscar je crois.

En sortant Léna m’emmena chez son amie Luda, il y avait une dizaine de femmes déjà et mon étonnement les fit rire !

J’avais craint de m’ennuyer, mais pas du tout, elles racontaient des anecdotes sur leur travail,  sur leurs vies conjugales ou familiales. J’appris plein de choses sur leur façon de vivre la vie au jour le jour, le système D aussi. Il faut dire qu’à cette époque il n’y avait pas de kleenex ni de papier toilette, les produits pour la vaisselle étaient un luxe, le coton était rare, la liste est longue… Pourtant elles se débrouillaient, le papier journal remplaçait le papier toilette, les vieux tissus remplaçaient le coton, la vaisselle se lavait au savon de Marseille.

Nous sommes rentrées assez tard, il n’y avait que des femmes dans le métro, c'était bizarre et amusant.

Depuis, je pense à cette journée le 8 mars, il faut dire qu’en France, les hommes oublient souvent de nous la souhaiter !

Elena



9 commentaires:

  1. bonjour
    on est souvent contre le progrès mais il faut admettre qu'il y a du bon pour faciliter les tâches ménagères
    bisous

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  2. Bonjour Eléna, il est vrai qu'en France, il est rare que les hommes y songent et pour moi ce devrait être chaque jour , c'est dire s'il reste encore un peu de boulot avant une égale parité. Ca ne s'invente pas un titre de film pareil « Moscou ne croit pas aux larmes » ...dans le contexte géopolitique actuelle, çà m'interpelle.

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    1. C'était en 1980 ! On ne peut plus parler de la Russie actuellement car c'est n'imposte quoi !

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  3. Bon week-end et bon post
    Amandine

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  4. Il est beau ton écrit
    Amandine

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  5. Notre jour est fini et bisous
    Amandine

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  6. Peu importe la date, la femme a sa place dans la société tous les jours de l'année.

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  7. comme on dit, il faut contextualiser !

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