LE 8 MARS (en Russie)
Nous
sommes le 8 mars 1980, je suis chez une vieille dame, mon amie, elle me
dit :
-
Cache-toi dans ma chambre, mon neveu doit
passer m’offrir des fleurs et s’il te voit, il se sauvera.
-
Pourquoi se sauvera-t-il ?
-
Il est au parti et se méfie des étrangers.
Je me cache
et j’attends mon amie Léna qui doit venir me chercher, nous devons sortir en
femmes comme la plupart des femmes russes.
Ce jour-là,
les hommes s’occupent des enfants, de la cuisine, ils se sentent obligés
d’offrir des fleurs aux femmes de leurs familles. Les métros sont bondés de
femmes, elles sortent ensemble, au cinéma, au théâtre, d’autres chez une amie,
les conjoints ne sont pas invités.
Léna est
venue me chercher, je ne savais pas où on irait, elle avait un fiancé mais il
n’était pas avec elle, il devait se consoler auprès d’autres amis masculins.
Elle m’emmena
chez elle, je vis sa mère prête à sortir, elle s’était endimanchée, le père
regardait la télévision, il aurait bien parlé avec moi mais mon amie
l’arrêta :
-
Papa nous sommes le 8 mars, ne l’oublie
pas !
Cela m’amusa
beaucoup ! Une fois prête, nous sommes allées prendre le métro, il y avait
surtout des femmes. Mon amie m’emmena voir un film qui s’appelait « Moscou
ne croit pas aux larmes » J’ai beaucoup aimé, l’humour du film me fit
oublier les quelques moments de
propagande ; il eut un Oscar je crois.
En sortant
Léna m’emmena chez son amie Luda, il y avait une dizaine de femmes déjà et mon
étonnement les fit rire !
J’avais
craint de m’ennuyer, mais pas du tout, elles racontaient des anecdotes sur leur
travail, sur leurs vies conjugales ou
familiales. J’appris plein de choses sur leur façon de vivre la vie au jour le
jour, le système D aussi. Il faut dire qu’à cette époque il n’y avait pas de
kleenex ni de papier toilette, les produits pour la vaisselle étaient un luxe,
le coton était rare, la liste est longue… Pourtant elles se débrouillaient, le
papier journal remplaçait le papier toilette, les vieux tissus remplaçaient le
coton, la vaisselle se lavait au savon de Marseille.
Nous sommes
rentrées assez tard, il n’y avait que des femmes dans le métro, c'était bizarre
et amusant.
Depuis, je
pense à cette journée le 8 mars, il faut dire qu’en France, les hommes oublient
souvent de nous la souhaiter !
Elena
bonjour
RépondreSupprimeron est souvent contre le progrès mais il faut admettre qu'il y a du bon pour faciliter les tâches ménagères
bisous
Tu as raison !
SupprimerBonjour Eléna, il est vrai qu'en France, il est rare que les hommes y songent et pour moi ce devrait être chaque jour , c'est dire s'il reste encore un peu de boulot avant une égale parité. Ca ne s'invente pas un titre de film pareil « Moscou ne croit pas aux larmes » ...dans le contexte géopolitique actuelle, çà m'interpelle.
RépondreSupprimerC'était en 1980 ! On ne peut plus parler de la Russie actuellement car c'est n'imposte quoi !
SupprimerBon week-end et bon post
RépondreSupprimerAmandine
Il est beau ton écrit
RépondreSupprimerAmandine
Notre jour est fini et bisous
RépondreSupprimerAmandine
Peu importe la date, la femme a sa place dans la société tous les jours de l'année.
RépondreSupprimercomme on dit, il faut contextualiser !
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