lundi 17 juin 2013

VIEILLESSE HEUREUSE


Notre chien mourut, ce fut triste, nous étions très attachés à lui et les enfants l’aimaient, Virginie en  voulut un autre pour l’aider à s’en remettre, nous avons cherché dans les petites annonces et cette fois nous avons pris un petit chien, il n’avait pas de race particulière mais son regard nous captiva. Nous l’avons ramené à la maison, il courut tout heureux dans le jardin, il était tout fou, fou et jeune, il nous fit des dégâts dans le jardin, mais pas à la maison, il dormait avec nous. Je n’aurai jamais cru que je deviendrai gâteux devant un chien, comme on peut changer en vieillissant. Boully était un chien joyeux, il aimait nous suivre en promenade, il revenait au rappel, il n’avait qu’un défaut, il ne respectait pas les plantations de Virginie, elle le disputait puis replantait, enfin elle a compris et mis du barbelé autour de ses plantations, Boully comprit et ne fit plus de bêtises.
J’arrêtai d’écrire après mon livre sur la région. Mon inspiration n’est plus revenue, parfois Virginie essayait de trouver des sujets, je refusais, je n’étais plus motivé, il se peut que je n’aie plus rien à dire. Je vivais pleinement, entre notre chien, nos enfants et petits enfants, ceux de Claude, il ne restait plus beaucoup de temps, nous voyagions également une ou deux fois par an. J’aidais Virginie au potager, elle fatiguait plus qu’avant et je lui demandais de la remplacer pour certains travaux sous prétexte de m’apprendre ; je réussis en lui faisant croire que je voulais devenir agriculteur. Je savais être très sérieux sur un sujet auquel je ne croyais pas et je réussis ainsi à aider Virginie.
Je m’inquiétai sur son état de santé, elle se fatiguait facilement. J’en parlais à Luc, il était devenu médecin, j’en profitai lors de son voyage chez nous, je le pris à part et lui dit :
-         Je suis inquiet, Virginie souffle beaucoup quand elle revient du potager ;
-         Je l’ai remarqué, je veux bien l’ausculter mais vas-t-elle vouloir ?
-         Je vais lui en parler, je ne vais pas la laisser comme ça ;
-         Tu as raison, je vais attendre.
Je trouvai un moment et demandais à Virginie
-         Tu trouves normal de souffler autant quand tu reviens du potager ?
-         Je ne rajeunis pas ;
-         J’aimerai justement que tu te fasses ausculter par Luc, il est là et accepte si tu veux ;
-         Mais je vais bien ;
-         Fais-moi plaisir et accepte.
Virginie me regarda, voyant mon inquiétude, elle alla voir Luc. Il l’examina sérieusement, puis il lui dit :
-         Tu devras te faire un électrocardiogramme et une analyse que je te prescris ;
-         Tu penses à quoi ?
-         Je crois que ton cœur est fatigué et il faut le ménager.
Virginie me l’expliqua et fit les examens demandés par Luc, elle avait un petit problème de souffle, on lui parla d’angine de poitrine et elle me promit de faire attention. Je m’occupai du potager, parfois je faisais venir un gamin du coin et je lui donnais la pièce, il était content.
Virginie menait une vie plus calme, elle se mit à peindre les paysages, parfois nous partions en promenade avec les feuilles de dessin et les crayons, elle trouvait un endroit qui lui plaisait et décidait de le dessiner. Je restai à la regarder tout en pensant « C’est ça le bonheur, pourvu qu’il dure très longtemps »
Le bonheur existe si on sait le trouver !
Elena



17 commentaires:

  1. si on n'est pas cloitré dans la mentalité jeuniste de ce monde oui on peut vieillir heureux :)
    bisous et beau texte émouvant

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  2. Le temps passe inexorablement ...
    Joliment écrit ce bout de vie
    Bon et doux lundi ELENA
    Bisous
    timilo

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  3. bonjour chere LN, très bien ton texte, merci ! vieillesse heureuse, c'est ce que nous essayons de faire, malgré les petits ennuis de santé qui ne manquent pas ! bonne semaine et de grosses bises

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  4. Je suis d'accord avec toi, le bonheur existe...
    Bisous et bon début de semaine Elena
    fontaine

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  5. Ce qui est dur lorsqu'on vieillit c'est de constater que l'on ne peut plus accomplir certaines tâches que l'on faisait encore jusque-là assez facilement.

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  6. le bonheur est ds les radis du jardin
    "voir un navet pousser, quelle joie
    et un gros chou frizé, quel plaisir,
    et une carotte orangée, c'est le bonheur!
    et manger ses propres cerises
    quelle cjance!
    et ses prunes et ses pommes et ses poires
    rien de tel pour le moral"
    ça ferait une chanson n'est-ce-pas ?

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  7. Bonjour Elena,
    Le bonheur tient à peu de chose et cet homme l'a bien compris, et vieillir à deux est une chance.
    Très belle fin de journée.
    Bisous.
    Prima

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  8. Bonsoir chère Eléna, c'est sous de forts orages que je viens de terminer la lecture de ton bel article. gros bisous bonne soirée

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  9. Bonjour Elena, j'aime bien lire tes histoires mais qu'on il s'agit de vieillesse,ça me fait peur, merci pour ta confiance pour la brioche, si tu avais pris des photos j'aurais mis ta brioche à l'honneur !!

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  10. Virginie n'a pas baissé les bras
    malgré sa pathologie
    elle a continué dans la peinture
    un bel exemple de persévérance
    grosses bises et très belle semaine

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  11. Bonsoir elena! VIRGINIE a vécu encore longtemps j'espère.... Le coeur est un muscle mais encore bien plus!
    Beau texte comme toujours.... Je t'embrasse et bonne soirée!!!

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  12. Bonjour Eleana !
    Je viens te souhaiter une belle journée
    Bises
    fontaine

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  13. Bonjour Elena,
    Il n'est pas dans tes habitudes de ne pas être sur ton blog, en dehors du week-end. Serais-tu victime des violents orages d'hier, coupure d'électricité ?
    Bisous.
    Prima

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  14. pas d'article aujourd'hui??? j'espère que tout va bien
    bises

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  15. petit coucou pour te souhaiter une très belle soirée
    gros bisous

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  16. Il est difficile quand notre corps vieillit d'être en adéquation avec notre esprit... mais il faut bien se rendre à l'évidence, il arrive un moment où il faut trouver des activités adaptées qui nous feront vivre une vieillesse heureuse, même si notre compagnon n'est plus là. Mais c'est une chance d'être deux à affronter cette étape inévitable.
    Beau texte Elena comme d'habitude.
    Bisous

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  17. Bonsoir ma très chère Elena
    Il ne faut pas grand chose pour être heureux , deux coeurs suffisent
    Il a bien fait chaud chez nous, ô miracle....! Et nous avons eu un grand soleil, je viens te souhaiter ma douce amie une bonne soirée avec des gros bisous

    Méline

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