ALEXANDRE BLOK
1880 1921 c’est un écrivain russe considéré comme impressionniste. Il partit vivre en France en 1918 mais il fut
déjà connu en Russie. Il écrivit uniquement en russe. Il mena une vie dissolue
malgré son mariage. Je mets le 1er couplet du poème « Les
douze » traduit par Romoff et écrit au moment de la révolution,
c’est l’histoire de 12 hommes partis se battre avec les bolcheviks :
Elena 2014
Soir noir.
Neige blanche.
Il vente, il vente !
On ne tient pas sur ses jambes.
Il vente, il vente !
Sur toute la terre de Dieu !
Le vent moire
La neige blanche.
Sous la neige — la glace.
Et l’on glisse. Que c’est pénible !
Tous les piétons
Glissent — Ah ! les pauvrets.
D’une maison à l’autre
Une corde tendue ;
Sur la corde, un
placard :
« Tout le pouvoir à l’Assemblée Constituante !... »
Une pauvre vieille se lamente et pleure,
Elle ne comprend pas ce que cela veut dire —
Pourquoi un tel placard,
Un chiffon si grand ?
Combien de portianki
On en pourrait faire aux enfants —
Il en est tant qui vont sans chemise et pieds nus...
La vieille, telle une poule,
Sauta par-dessus un tas de neige,
— Oh, Mère de Dieu — Protectrice !
— Les bolcheviks me pousseront au tombeau !
Le vent cingle,
Le gel ne cesse
Et le bourgeois, au carrefour,
Cache le nez dans son collet.
Et celui-ci ? — Il a des cheveux longs
Et dit à voix basse :
— Traîtres !
— La Russie est perdue !
C’est un écrivain, sans doute,
Un phraseur...
En voici un autre, en froc à longs pans,
Qui passe à l’écart, derrière le tas de neige.
— Tu n’es pas gai, à présent,
Camarade pope ?
Te souviens-tu, autrefois
Tu marchais le ventre en avant
Et ton ventre, de par ta croix,
Sur le peuple rayonnait ?
Voici une dame en pelisse d’astrakan
Qui se penche vers une autre.
— Que nous avons pleuré, pleuré...
Elle glisse
Et vlan ! s’étale !
Aïe ! Aïe !
Tire-la, relève-la !
Le vent joyeux,
Malfaisant et content,
Entortille les jupes,
Fauche les passants,
Arrache, froisse, balance
Le grand placard :
« Tout le pouvoir à l’Assemblée Constituante !.. »
Il apporte des cris :
... Nous aussi, nous avons eu assemblée...
... Dans cette maison...
... On a délibéré —
... Décidé...
... Pour un moment, dix —
Pour une nuit, vingt-cinq —
Et n’accepter moins de personne...
... Allons nous coucher...
Tard dans la soirée,
La rue devient déserte,
Seul, un vagabond
Marche, voûté.
Et le vent siffle...
Hé ! le pauvre !
Approche —
Embrassons-nous...
— Du pain !
— Et après ?...
— Passe !
Ciel noir, noir.
Une fureur, une triste fureur
Soulève le cœur...
Fureur noire, sainte fureur...
Camarade ! Tiens-toi
Sur tes gardes !
Il a aussi écrit « L’inconnue » où il parle de son
ivresse et des bars avec des filles faciles ; un extrait :
Dans mon âme repose un
trésor,
Je suis le seul à en
avoir la clé.
Eh ! tu as raison, —
monstre ivre-mort !
Je sais — dans le vin
est la vérité !
l'inconnue j'ai deja lu , mais pas ce texte ....:)
RépondreSupprimerpour Richardson j'ai eu l'occasion de le rencontrer après une conférence , dans les années 90 .... c'est un vrai passionné :)
bisous et douce journée
Joli texte merci Elena
RépondreSupprimerje te souhaite un bon vendredi
Bisous
je découvre l'auteur et un bien joli texte
RépondreSupprimertres bien ce texte, mais je decouvre l'auteur ! merci chere Ln, bonne journee bises
RépondreSupprimerencore un phraseur
RépondreSupprimeril ira au goulag !
mais le goulag est plein
il lui faudra creuser la glace
la neige gèle en tas poudreux
et il mourut à la tâche
on l'enterra au cimetière
du prolétaire inconnu !
un écrivain que je découvre
RépondreSupprimermerci pour ce texte
un partage enrichissant
je te souhaite un doux weekend
pleins de ti bo
je ne connaissais pas et j'apprécie........
RépondreSupprimerBonsoir chère Eléna encore un écrivain Russe que je ne connaissais pas merci pour ce partage gros bisous et à bientôt
RépondreSupprimerà l'oppose de ce que je ressens ici, 30 degrés !!
RépondreSupprimerbisous
Bonsoir Elena,
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas cet auteur russe, ce poème est une photographie impressionnante de l'époque... " Il en est tant qui vont sans chemise et pieds nus.. " tu n'oses imaginer, et pourtant les mots sont si forts que tu les vois, et ma foi, tant pis pour la " dame en pelisse d'astrakan " si elle tombe !
Très belle soirée à toi.
Bisous.
Prima
Une suite à Verlaine, Rimbaud, Maupassant...
RépondreSupprimersalut
RépondreSupprimerc'est une découverte pour moi cet écrivain russe
bonne journée
excellent week end, Elena
RépondreSupprimerBonjour Elena je découvre cet auteur . Buvait-il de l'absinthe comme Verlaine et Rimbaud ? l’alcool les a-t-il aider à écrire leurs plus beaux poèmes ? parfois je pense que oui
RépondreSupprimerbon samedi et bises
alixe
Bonsoir Elena, je te souhaite une bonne soirée !!
RépondreSupprimerBisous
Une période bien difficile pour la Russie qui a amené du bon et du mauvais par la suite, comme d'habitude après les révolutions.
RépondreSupprimerC'était certainement un grand poète.
Très bon dimanche.
je passe te dire un bon dimanche .... ici c'est la frénésie de noel,
RépondreSupprimershopping et cadeaux ... moi c'est deja fait donc je reste au chaud et au calme
ciel gris mais sans pluie ...
bisous
Chapeau à Alexandre Blok pour ce saisissant poème : avec de mots simples mais percutants, il décrit la réalité. J'adore !
RépondreSupprimerBonjour Elena,
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas l'auteur mais voilà un joli poème.
Bon dimanche
Bisous
Bonne soirée mon amie
RépondreSupprimerBisous