Les
mois passèrent, maintenant nous buvons l’eau de la pluie, pour la
nourriture nous avons compté qu’il nous restait six mois de survie
en faisant attention. Nous ne pouvions rien faire pousser, trop
dangereux malgré nos vaccins anti nucléaires. Aucun végétal ne
poussait, après bien des recherches nous avions trouvé des petites
bêtes inconnues, personne n’en avait vu de pareilles avant
l’accident. Elles ressemblaient vaguement à des rats ou loutres,
mélange de plusieurs espèces , entre le rat et le chat en grandeur.
Bill proposa … Nous pourrions en goûter une , si la personne
n’est pas malade, les autres pourront en manger aussi – Je veux
bien servir de cobaye fit-il… Non, on a besoin de médecin
répondis-je, je vais essayer mais Alain m’interrompit … Vous
écrivez, il faut trouver la personne la moins indispensable. Cécile,
une vieille dame proposa l’essai, elle n’avait personne et
voulait aider la communauté. Nous avons accepté d’un commun
accord. Bill ramena une bête qu’il découpa en morceaux et lui
tendit, elle ferma les yeux et goûta. Nous la regardions avec une
grande attention…
Cécile
survécut à son repas, et nous avons surnommé la bête «survie »,
les autres en mangeaient aussi, je ne dirai pas que c’est bon, le
principal était de continuer à vivre.
Nous
avons trouvé d’autres vélos, cela nous permettait de chercher de
plus en plus loin les survivants. Nous en avons compté une centaine,
dont trente assemblés dans notre groupe, une autre trentaine formait
deux autres clans et les autres étaient devenus fous. Bill avait
réussi à avorter Anne presque de force, depuis elle déprimait,
c’était un souci supplémentaire dont on se serait bien passé.
Un
bruit sourd, nous levâmes tous la tête, un objet volant passait en
hauteur, on l’entrevit, il tournait autour de notre zone mais
impossible de définir si c’était une navette ou un avion ?
Après nous être concertés , l’objet resta un un objet non
identifié volant . L’espoir commença à naître dans nos
cœurs.
Quelques
jours plus tard, plusieurs engins tournèrent dans le ciel, il était
difficile de les voir vu qu’il faisait toujours gris sombre. Puis
le bruit s’amplifia et des avions se posèrent où ils pouvaient,
il ne risquaient pas de détruire plus. Tous coururent vers eux,
dernier espoir de vie. Des hommes sortirent, ils avaient tous des
masques à gaz pour respirer. Ils avaient aussi des hauts parleurs,
l’un d’eux nous arrêta de la main et cria dans son haut
parleur – Vous êtes en quarantaine, nous ne savons pas encore
le danger que vous représentez pour notre population alors
n’approchez pas de nous où nous serons obligé de tirer. La
stupeur nous arrêta net – D’où venez-vous demanda Alain ?
… Nous
venons d’Amérique, l’Europe est détruite presque entièrement
et ce qui ne l’est pas est contaminé répondit un des hommes
masqués. Ouf pensais-je mes enfants sont sain et sauf –Combien de
temps sommes-nous en quarantaine et pouvez-vous transmettre une
lettre en Californie demandais-je … Pas possible répondit l’homme
au micro, si vous êtes contagieux nous ne prenons rien de vous, il
faut attendre plusieurs mois pour voir les effets, nous ignorons la
cause exacte de la destruction, il semblerait que plusieurs bombes
sont tombées ainsi que 3 centrales nucléaires ont explosées en
même temps. Il hésita puis comme personne ne disait mot il lança –
Nous allons vous laisser des conserves et de l’eau puis nous
reviendrons dans cinq mois. Sans rien ajouter il partit et monta dans
son engin, les autres avaient mis en tas des packs d’eau et des
conserves.
Nous
nous précipitâmes vers les provisions, je criai à Bill de partager
parmi les 3 groupes. Il était le seul qui avait de l’autorité sur
les 3 groupes, il soignait tout le monde sans s’occuper à quel
groupe il appartenait, cela lui donnait une certaine autorité. Il se
plaça près du tas et partagea en part égales, nous allions
festoyer, les survies faisaient partie de la nourriture quotidienne.
Seul point noir, il faudrait encore attendre 5 mois pour les revoir,
malgré le bon repas nous ne parlions pas beaucoup terrassés par
l’idée de solitude totale durant une si longue période, terrassés
de savoir que l’Europe était rayée de la carte. Les hommes
commencèrent à se disputer à propos de la cause de ce désastre,
je craquai et leur dit – Peu importe si c’est un fou qui lança
sa bombe ou les rivalités qui essayèrent leur nucléaire, le
résultat est là et à qui ferez-vous un procès ? Ils se
turent.
Je
repensai à mes enfants et je pleurai discrètement, d’autres ne
reverront jamais les leur donc je n’avais pas le droit de me
laisser aller.
Cinq
mois passèrent assez vite, la vie était devenue une recherche
quotidienne de nouvelles, de nourritures, de surveillance. Enfin nous
entendîmes les mêmes bruits que l’autre fois et les engins se
posèrent pas loin de nous, il y en avait beaucoup plus que la
dernière fois. Un homme descendit et nous demanda de nous grouper
sans rien prendre, ils nous emmenaient en Amérique. Nous partîmes
une soixantaine, les autres étaient morts ou devenus trop fous
vivant cachés pour ne pas venir. Il y avait d’autres personnes
dans les avions, les américains avaient fait le tour de l’Europe
et ramenaient les survivants. Combien étions-nous, 300 ou plus ?
Je ne voulais pas y penser, la tête me tournait en voyant ce
désastre. Je ne voulais penser qu’aux enfants.
Après
quelques heures nous nous sommes posés à New York , la ville était
entière, cela nous revigora. On nous changea nos vêtements, les
autres partirent au feu, puis on passa à la désinfection de là
direction hôpital spécialisé du nucléaire pour un mois.
Le
mois se passa en analyses, radios, visite de psychiatre, questions
pour les journalistes habillés en blouse spatiale, pour éviter
toute contagion.
Je
voyais parfois Anne qui s’était reprise, elle m’a dit – Je
pense que quand tout sera fini je pourrai essayer d’avoir un
enfant. Je souris sans répondre, comment savoir les risques, je ne
voulais pas être encore celle qui lui gâche son rêve, un autre le
lui dira.
Bill
passait aussi, il avait beaucoup aidé les autres et la fatigue
commençait à se ressentir sur lui. Les clans avaient cessé dès
qu’on monta dans l’avion, nous étions tous à la même enseigne
et nous avons pu parler à d’autres, devenus plus proches.
Enfin
le jour « J » arriva et on nous laissa sortir, nous
donnant une petite somme d’argent, des baraquements et quelques
conseils pour trouver du travail.
Je
fis mes adieux et partit pour la Californie rejoindre les enfants.
Avant, je pris l’adresse de Bill, Anne et son mari ainsi que celle
d’Alain, nous étions devenus proches.
Quelle
ne fut pas ma surprise en sonnant à la maison, voir l’ébahissement
des enfants.
Je
leur racontai ce que je vécus, ils ignoraient presque tout, on leur
avait dit qu’il était impossible de retourner en Europe car une
maladie contagieuse sévissait et personne ne devait s’y approcher.
Alors leur inquiétude devenait intense, ils n’avaient pas de
nouvelles de leur père, vivant en Espagne.
Le
plus invraisemblable fut le comportement du gouvernement, il avait
menti. On ne parlait plus d’Europe, à part nous, qui savions
qu’elle n’existait plus ? ils avaient trop peur de la
panique que cela susciterait.
Je
m’étais installée avec les autres dans le baraquement, devant
économiser pour les études des grands.
Je
m’étais liée avec le jeune couple, Bill et moi étions devenus
très proches, nous projetions de vivre ensemble. Certains avaient
bien essayé de dire d’où ils venaient, on les prenait pour des
fous alors ils s’étaient tus ... Anne m’avoua qu’elle
était de nouveau enceinte, je souhaitai que son bébé fut normal.
Il
fallut attendre deux mois avant que l’Amérique avoue que l’Europe
était rayée de la carte.
Un
pilote amateur avait entendu l’histoire de Bill, curieux il décida
d’aller voir, il ne put pas revenir, faute de ravitaillement mais
il téléphona et raconta ce qu’il vit. Depuis j’essaie de
revivre en Californie, j’ai appris il y a peu de temps que les
autres continents existaient et n’avaient pas été touchés à
part une petite partie de l’Asie.
La
vie continue son cours, les enfants apprennent à l’école qu’un
continent a disparu.
Nous
parlons peu du passé, pas plus du futur, le présent est déjà
assez lourd à vivre. Mon ex mari est sans doute mort, nous ne
vivions plus ensemble, les enfants pleurèrent au début puis
l’acceptèrent assez facilement, ils le voyaient une fois par an
environ.
Etant
architecte, je retrouvai du travail, la vie continua.
Nous
ne sommes pas malheureux, il faut juste s’habituer à l’idée
qu’on ne reverra plus jamais notre continent, j’ignore si on y
arrive un jour.
Elena
Ta plume excelle dans le récit..
RépondreSupprimerJe me suis laissé absorbé par ce dernier
Bravo
Bon et doux weekend ELENA
Bisous
timilo
tu as l'air de regretter sse monde pourrri ?
RépondreSupprimerPAS SI POURRI QUE SSA PENSE - TU ?
tt dd mm manger de la loutre-chat ?
sur une musique de rap branché, au rythme bobo rumba....
Ce ferait un film que mon épouze fuierait ; de la s f pouah ! mais moi, bibi premier, verrait , tt dd mm les chats loutres mutant ça fé un peu peur tu sais....
bravo chere LN, superbe histoire, qui j'espère n'arrivera jamais ! mais peut on savoir ? tous mes voeux de bonheur aux jeunes epoux, passe une bonne journée, grosses bises
RépondreSupprimermerci d'avoir partagé avec nous ce si beau récit
RépondreSupprimerbelle journée, Elena
Bonjour Elena,
RépondreSupprimerCe fut un joli texte, merci.
Profites bien de ta journée demain avec tes proches et ta famille.
Joies et Bonheur aux futurs mariés.
Bon week-end et bonne journée
Bisous
bonjour
RépondreSupprimerj'espère que cela restera dans le domaine de la fiction !!
les enfants chinois vêtus de rouge aujourd'hui...pour la fête
bisous
Salut
RépondreSupprimerDétruite ou pas l'Europe ne sera plus jamais l'Europe que l'on connait.
L'Islam s'installera alors si l'Europe disparait tant mieux.
Bon week-end
Les nazis disaient la même chose et on connaît les séquelles de la guerre.
SupprimerTrès prenante, ton histoire mais ça fait un peu peur aussi ...
RépondreSupprimerEt si ça arrivait ???
Ca y est ! Ma sonde va être retirée en fin de matinée !
Bon week end, pluvieux, ce matin, alors, repos.
Bisoux soulagés
Très actuel je dirais mm si fictif biz ELENA
RépondreSupprimerMerci Elena pour cette fin que je n'avais pas encore pris le temps de venir lire depuis hier. Je n'ai pas d'excuse à part le soleil d'hier qui m'a donné envie d'aller promener sachant qu'aujourd'hui nous aurions de la pluie...Je pense à toi qui doit être à cet instant en plein mariage. Tous mes voeux aux jeunes mariés de ma part (mais tu liras ça trop tard). Je t'embrasse...
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