Jeanne Hugo
Jeanne était au pain sec...
Jeanne
était au pain sec dans le cabinet noir,
Pour un crime quelconque, et, manquant au devoir,
J'allai voir la proscrite en pleine forfaiture,
Et lui glissai dans l'ombre un pot de confiture
Contraire aux lois. Tous ceux sur qui, dans ma cité,
Repose le salut de la société,
S'indignèrent, et Jeanne a dit d'une voix douce :
- Je ne toucherai plus mon nez avec mon pouce ;
Je ne me ferai plus griffer par le minet.
Mais on s'est récrié : - Cette enfant vous connaît ;
Elle sait à quel point vous êtes faible et lâche.
Elle vous voit toujours rire quand on se fâche.
Pas de gouvernement possible. À chaque instant
L'ordre est troublé par vous ; le pouvoir se détend ;
Plus de règle. L'enfant n'a plus rien qui l'arrête.
Vous démolissez tout. - Et j'ai baissé la tête,
Et j'ai dit : - Je n'ai rien à répondre à cela,
J'ai tort. Oui, c'est avec ces indulgences-là
Qu'on a toujours conduit les peuples à leur perte.
Qu'on me mette au pain sec. - Vous le méritez, certe,
On vous y mettra. - Jeanne alors, dans son coin noir,
M'a dit tout bas, levant ses yeux si beaux à voir,
Pleins de l'autorité des douces créatures :
- Eh bien, moi, je t'irai porter des confitures.
Pour un crime quelconque, et, manquant au devoir,
J'allai voir la proscrite en pleine forfaiture,
Et lui glissai dans l'ombre un pot de confiture
Contraire aux lois. Tous ceux sur qui, dans ma cité,
Repose le salut de la société,
S'indignèrent, et Jeanne a dit d'une voix douce :
- Je ne toucherai plus mon nez avec mon pouce ;
Je ne me ferai plus griffer par le minet.
Mais on s'est récrié : - Cette enfant vous connaît ;
Elle sait à quel point vous êtes faible et lâche.
Elle vous voit toujours rire quand on se fâche.
Pas de gouvernement possible. À chaque instant
L'ordre est troublé par vous ; le pouvoir se détend ;
Plus de règle. L'enfant n'a plus rien qui l'arrête.
Vous démolissez tout. - Et j'ai baissé la tête,
Et j'ai dit : - Je n'ai rien à répondre à cela,
J'ai tort. Oui, c'est avec ces indulgences-là
Qu'on a toujours conduit les peuples à leur perte.
Qu'on me mette au pain sec. - Vous le méritez, certe,
On vous y mettra. - Jeanne alors, dans son coin noir,
M'a dit tout bas, levant ses yeux si beaux à voir,
Pleins de l'autorité des douces créatures :
- Eh bien, moi, je t'irai porter des confitures.
Jeanne épousa
Léon Daudet, on la surnommait « Jeanne au pain sec » et
elle était belle mais capricieuse. Le mariage ne dura pas très
longtemps, elle buvait et se conduisait mal. Elle divorça puis
se remaria avec Jean Baptiste Charcot. Elle l’accompagna dans ses
voyages polaires puis divorça pour avoir une vie plus mondaine car
Jeanne était une enfant gâtée et avait bien l’intention de le
rester jusqu’à la fin de sa vie qui fut bien remplie !
Elena
J'avais oublié son histoire ! Merci de nous la remémorer et de partager avec nous ce joli poème que je connaissais...Bises et une douce journée
RépondreSupprimerSalut
RépondreSupprimerAu moins elle a profité de la vie.
Bonne journée
merci pour ce beau poeme et cette vie de Jeanne Hugo ! je savais qu'elle etait devenue Mme Charcot, mais j'ignorais la suite ! une vie bien remplie ! merci chere Ln, bonne fin de semaine, bisous
RépondreSupprimerelle n'a fréquenté que des célébrités !!
RépondreSupprimerbon weekend
Jeanne choisissait bien son réseau
RépondreSupprimerJeanne était maligne biz et beau w end ELENA
RépondreSupprimerBien que connaissant son existence, je ne connaissais pas sa vie.
RépondreSupprimerMerci de me l'apprendre.
" Bon week end ... festif ... ou pas.
La solitude a aussi du bon.
Ciel gris foncé avec de gros nuages mais, hélas, je pense sans pluie ...
Gros bisoux qui en ont marre d'arroser ♥ "