mercredi 3 mars 2021

 

LE LOUP

Alain parcourait les steppes sibériennes, il était chercheur ; chaque marque de vie l’intéressait. Il notait tout pour ramener le maximum d’informations, à son retour son équipe en tirera les conclusions. Pour le moment il vivait dans une petite cabane, trouvée par hasard. Depuis hier un loup rôdait autour de la cabane, la nuit il l’entendait hurler, il en avait déjà vu au Canada et n’avait pas peur. Par contre ses chiens étaient effrayés, il en avait six et ne pouvait les faire rentrer dans la minuscule cabane, cela le contrariait.

« Un loup seul ne va pas attaquer une meute de chiens «  Pensa Alain pour se donner du courage. Sans ses chiens il ne pouvait plus continuer son expédition.

Au matin on pouvait voir les traces des pattes du loup, les chiens étaient attachés. Le loup avait fait le tour de la cabane puis il avait pris le chemin qui monte un talus.

Alain le voyait dormir à cent mètres de la cabane, il était étonné par cette proximité et se demandait ce qu’il voulait, pourquoi était-il si prêt ? Il continua à vaquer à ses occupations, brusquement ses chiens se mirent à gémir, il se retourna et vit le loup le regardant fièrement ; ils étaient à moins de cinquante mètres l’un de l’autre. Alain lui parla calmement, le loup ne bougeait pas, il n’avait pas peur. Alors il prit un morceau de viande et lui lança. Ses chiens ne pouvaient pas s’y approcher, le loup attrapa la viande et s’éloigna un peu pour la manger.

Il se sentit stupide, il ne devait pas nourrir un loup, l’animal devait se débrouiller seul, ce n’était pas à lui de le nourrir. Il savait que dans trois jours il retrouvait sa base et ses collègues en ville « Que fera le loup contre la faim ? «  Les autres jours il parlait au loup, celui-ci n’était plus qu’à dix mètres de lui, il venait souvent près de lui, même les chiens n’aboyaient plus. Parfois il lançait un morceau de viande mais pas régulièrement, cela le rendait mal à l’aise sachant que ses compagnons lui en feraient le reproche.

Le dernier jour, il se prépara pour son départ en ville. Le loup n’était pas loin, il suivait d’un air inquiet son déménagement. Alain était persuadé que le loup comprenait, il allait partir et n’aurait plus de viande.

Le traîneau était prêt, les chiens grognaient quand le loup s’approchait de trop près, il reculait puis revenait vers la meute. Enfin le départ eut lieu, Alain se retourna et vit le loup le suivre. Il cria :

  • Va-t-en, tu ne peux pas venir avec moi !

Le loup continuait à courir derrière le convoi, Alain lança une pierre ; le loup stoppa un moment. Quelques kilomètres plus loin il se trouvait derrière les chiens.

Arrivé aux abords de la ville, ses amis l’attendaient,  ils savaient qu’ensuite il serait très pris par une délégation venue de Moscou.

Quel ne fut pas l’étonnement du groupe français en voyant le loup suivre les chiens !

Philippe reçut son collègue à bras ouverts, il s’informa :

  • Tu as apprivoisé un loup ?

  • On peut dire ça comme çà,  il ne veut plus me quitter !

  • Mais je le reconnais dit Jacques, c’est le loup qui vit avec les hommes de la steppe, il fut apprivoisé par un inuit et depuis ne sait plus chasser. Il a dû suivre une louve, quand il t’a vu, il a attendu que tu le nourrisses !

  • C’est exactement ce que j’ai fait s’esclaffa Alain !

A partir de là le loup connaissait son chemin, il regarda fixement l’homme qui l’avait nourri comme pour le remercier,  ensuite il s’enfuit pour rejoindre le groupe inuit.

Elena





11 commentaires:

  1. Quand des animaux sont imprégnés aussi fortement par l'homme, ils perdent vite leurs réflexes d'animal sauvage et certains même ont du mal à redevenir autonome
    Jolie histoire
    Douce journée ELENA
    Bisous
    timilo

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  2. quelle belle histoire ! c'est du Jack London dis donc ! j'adore ces histoires de loups, merci cher Ln, j'espère que tu vas bien, amities et bises tvb pour moi ..

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  3. Quelle jolie histoire ! Tu as toujours beaucoup d'imagination je trouve et tu sais si bien nous la conter ! Et oui à trop apprivoiser les animaux on perturbe leur instinct de survie. Bisous et une belle journée

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  4. bonjour Elena
    le problème de ces animaux sauvages qui ont vécu au contact de l'home et qui retournent dans leur milieu naturel !! un dilemme
    bisous

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  5. ça c'est une jolie histoire, mais le loup vas t-il survivre si il a pris l'habitude de l'homme? Bisous

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  6. Je vois que tu es rentrée et j'espère que tu vas bien.
    Une belle histoire que celle de ce loup.
    Bonne journée.

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  7. Salut, C'est une belle histoire. Ca pourrait faire une légende>.

    Le temps est grisâtre, on a perdu 8°.

    Pas la peine d'être confiné on y est avec le temps déjà.

    Bonne journée

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