vendredi 2 septembre 2022

 

FEMMES CHINOISES

Dans la province lointaine du Hunan, au XIXe siècle, la majorité des fillettes avaient les pieds bandés aussi bien dans les familles riches que pauvres. Les femmes vivaient dans une pièce retirées des hommes, la pièce pouvait se transformer en chambre à coucher le soir si la famille était pauvre.

Toutes les femmes avaient en commun dans cette province, elles apprenaient le nu shu, et chantaient les légendes pendant leurs travaux de broderie et de trousseau à préparer.

Dans la pièce des femmes les fillettes souffraient pendant qu’on leur bandait les pieds. Cela durait pendant des mois, il fallait que les os se cassent pour qu’enfin le pied puisse ne pas dépasser 7 cm de long. Les marieuses insistaient sur l’importance des petits pieds, les hommes n’appréciaient que les petits pieds et pouvaient être plus amoureux des pieds que du reste. Beaucoup de fillettes mouraient pendant le bandage des pieds mais pour les mères les filles étaient nées pour appartenir à la future famille du mari et elles ne s’attachaient pas de trop à leurs filles.

Les fillettes pouvaient avoir des sœurs des cœur et plus rarement une laotang (sœur d’âme) ensemble elles préparaient leurs trousseaux de mariage en chantant les légendes anciennes, elles inscrivaient également les chants nouveaux sur des cahiers qui plus tard seraient brûlés mais à force de chanter toujours les mêmes litanies et légendes les femmes connaissaient les paroles par cœur et le transmettaient à leurs filles.

Une fois mariées les épouses continuaient à vivre dans la chambre des femmes et continuaient soit à réciter soit à chanter les légendes de leur pays ou région, elles avaient d’autres sœurs de cœur pour les accompagner en brodant,  mais pour les laotang c’était pour la vie.

Quand une femme mourait ses anciennes sœurs de cœur venaient brûler les cahiers de la morte pour qu’elle les emporte au ciel avec elle et elles chantaient son éloge en même temps.

En dehors de la procréation, la femme avait une vie entre femmes et les hommes vivaient entre eux. La vie entre les femmes pouvait être calme mais parfois très passionnée et pas simple à vivre et le mari ne désirait pas être pris entre les histoires de femmes. Dans tous les cas les bons mariages se faisaient grâce au bon bandage des pieds et de la connaissance du nu shu.

Elena


7 commentaires:

  1. triste sort..de nos jours cela est remplacé sans doute par d'autres pratiques...ça complète mon article !!
    bonne journée
    bisous

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  2. L'asservissement corps et âme ...
    Bon et doux weekend ELENA
    Bisous
    timilo

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  3. Réponses
    1. Bonjour, je n'ai pas trouvé comment poster un com ? J'aime l'article de votre blog !

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  4. Bonsoir Eléna que je n'ai pas visité depuis un bon moment , ton récit nous montre qu'en Chine en définitive rien n'a beaucoup changé , que ce pays respire la dureté !!!! Je t'embrasse ....Betty

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