Il fallut quitter le domaine près de Kiev,
partout c’était le cahos, des morts, des dénonciations et des expulsions. Les
blancs se trouvaient dans une autre zone mais les Allemands étaient aux portes
et se battaient contre les bolcheviks.
Michel fut autorisé de partir à Riga à
condition de ne rien emporter du domaine qui était surveillé. Nous avions tante
Olga qui pouvait nous loger là-bas et je préparai les affaires qu’on prendrait.
Avec Michel nous avions caché la nourriture dans nos manteaux de fourrure, nos
deux fils étaient sages.
A Riga, tante Olga nous reçut mais bien
vite Michel dut s’inscrire en tant qu’aristocrate ou bourgeois et le travail
lui fut refusé. Il se mit à faire des semelles d’après les conseils d’un
cordonnier et pendant qu’il préparait les semelles, je cousais le dessus. Nous
allions les vendre une fois par semaine mais ça ne suffisait pas pour vivre et
nous avions presque tout mangé de nos réserves.
Nous reçûmes une lettre apprenant que le père
de Michel était mort de faim, il n’avait pas voulu nous suivre pas plus que ses
sœurs.
Les Allemands arrivèrent en ville et se
battaient contre les bolcheviks, Michel fut arrêté et je fis tout pour qu’on le
relâche, mentant sur ses origines et donnant de faux papiers. Puis ce fut la
gouvernante qui fut dans tous ces états, on tua son mari sans aucune raison.
Les Allemands repartaient et avaient
accepté de nous emmener, du moins ceux qui en faisaient la demande. Nous avions
un wagon pas chauffé du tout, heureusement que nous avions tous des manteaux de
fourrure.
Enfin nous fûmes dans un camp allemand mis
en quarantaine. Nous avions à peine de quoi manger pour ne pas mourir de faim.
Je travaillais pour le groupe en tant qu’infirmière, ne sortant pas du camp je
pouvais travailler. Michel supportait mal son inaction et il faisait étudier
nos enfants qui avaient 4 et 6 ans.
Nous changeâmes de camp, je trouvai un
travail d’infirmière et Michel travailla dans une usine, nous avions assez pour
nous nourrir. Les lits étaient collés les uns sur les autres et aucune intimité
familiale n’était possible.
Sans connaître la raison nous déménagions
dans un 3e camp où les enfants purent aller à l’école et apprendre
l’allemand. Mais nous y restâmes très peu, dans le 4e camp nous
avions 2 chambres pour nous 5, la gouvernante nous avait suivi et gardait les
enfants pendant que nous travaillions.
Certains se croyaient trop supérieurs pour
travailler, ils vendirent leurs bijoux et biens puis ils finirent par mendier
en devenant alcooliques.
Dans le 5e camp les Allemands
qui nous ignoraient et ne nous parlaient pas depuis le début décidèrent de nous
expliquer qu’ils ne pouvaient pas nous garder et que nous serions envoyés à
Paris.
En France nous connûmes encore la
quarantaine puis il fallut trouver du travail et trouver un logement. Nous
avions eu la chance d’apprendre la langue, je trouvai un poste d’infirmière de
la croix rouge et Michel une place dans une imprimerie en tant qu’ouvrier, cela
nous permit de louer un deux pièces et mettre les enfants à l’école. Notre
nouvelle vie recommençait à Paris !
Elena 2013
Bonjour chère Eléna,
RépondreSupprimerBeaucoup de tes compatriotes ont connus le même sort terrible d'être déracinés de la Russie de l'époque..!
Bonne journée
Gros bisous
passionnant et très dur, ces conditions de vie;
RépondreSupprimermerci de les partager avec nous malgré ces souvenirs douleureux sans doute;
bonne journée,Elena;
episode tragique, les populations déracinées après la révolution russe, et à la fin de la guerre russo-allemande, sans doute entre 1917 et 1920 ? merci pour ces souvenirs de famille , bonne fin de semaine et grosses bises
RépondreSupprimerDe tristes souvenirs qui marquent à jamais une famille !
RépondreSupprimerBonjour Elena,
RépondreSupprimerTristes souvenirs de famille, ce fut le sort de beaucoup de Russes blancs.Une petite question, quand arrivés en France ta famille fut mise en quarantaine, était-ce dans des camps ! Quand j'étais jeune j'avais un ami espagnol qui ayant quitté l'Espagne de Franco avec ses parents pour vivre en France m'avait dit qu'ils avaient vécus quelques temps dans un camp, il en avait été marqué et moi-même je me souviens encore aujourd'hui en avoir été surprise.
Très belle journée à toi.
Bisous.
Prima
très émouvant***
RépondreSupprimerbonne journée
on a pas assez de témoignages de vie dans les camps , enfin on devrait deja l'apprendre au cours d'histoire ...
RépondreSupprimerpasse une belle journée
pour le vieil historien que je fus toussa sent
RépondreSupprimerle vrai et le pitoyable m'a pris à la gorge
j'ai connu une dame âgée russe blanche
au vieux manteau mité
chez la boulangère
et avec son accent délicieux
elle a fait compliment sur les grands yeux
de ma fille, en disant "j'aime les enfants aux yeux confiants"
qui reflètent le ciel
j'ai senti la vieille culture...
justement hier un petit, vraiment petit reportage à la télé sur ce qu'endurent encore certains dans les prisons dites colonies !!
RépondreSupprimerà cette période c'était très dur pour les familles
RépondreSupprimerTrès belle fin de journée
gros bisous du vendredi
Bonjour Elena,
RépondreSupprimerDe tristes souvenirs, pasa facile.
Bonne fin de vendredi
Bisous
bonsoir Elena .. une histoire et une épopée effarante .... tous ces camps, ces quarantaines ... je pense qu'il fallait en vouloir pour survivre .... mais il semble bien que la famille soit si courageuse qu'elle méritait bien un nouveau départ à Paris ... Mais ce dut être si triste de quitter la russie ...
RépondreSupprimerbonne soirée et gros bisous
salut
RépondreSupprimerune épopée fantastique mais épuisante
Il faut avoir un moral de fer pour pouvoir subir cette aventure
bonne journée
Merci pour ce partage passionnant !
RépondreSupprimerCa a dû être vraiment très dur.
Bon week end
Bisoux
La guerre nous marque à jamais. Je ne me souviens pas de la guerre et pourtant très longtemps j'ai rêvé de bombardement - née en 1942 j'ai toujours été étonnée de ces rêves très précis.
RépondreSupprimerMerci de ta douce fidélité - j'espère que vous avez été heureux à Paris. Je t'embrasse
Bon week end Elena
RépondreSupprimerBisous
la russie a traverse pdt cette sombre epok stalinienne de forts durs mments bcp c vrai st morts de froid de faim emprisonnes dans ds camps il est dur ce pays de part son climat sa geo heureusement ke ta famille a pu s exiler a paris ce qui a du faire preuve de courage de caractere et d adaptation ! merci pour l histoire ! bizous
RépondreSupprimerBonjour Elena il est vrai que les russes ont énormément souffert durant les guerres... Staline "le petit père" a massacré les siens avec une arrogance ! Despote il fait fuir ceux qui le pouvaient... j'en ai rencontré surtout à Paris. Bon dimanche ! Je t'embrasse avec amitié. Anne.
RépondreSupprimerbon dimanche, Elena;
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