HAINE
Jacques et Colette ramassaient les coques et les moules au
passage du Gois. Ils venaient deux fois
par an passer deux semaines à Noirmoutier.
En 1966 le pont
n’était pas encore construit, il fallait connaître les heures de marée. Il
arrivait qu’une voiture se trouve engloutie par la mer, les personnes devaient
monter sur une balise refuge, l’eau montait à 4 m de haut. Il y avait environ 4
kms pour atteindre l’autre versant. Il fallait attendre que la marée
redescende.
Colette se souvenait du temps où elle ramassait les moules
avec les enfants, ils les mettaient dans le petit seau pour jouer au sable,
c’était le temps des amours !
Maintenant il n’y avait plus que l’habitude qui les liait,
Jacques ne parlait plus en ramassant les coques, il le faisait silencieusement,
quand il avait fini, il lui faisait signe pour partir et ils allaient chez leur
logeuse, au « Bois de la chaise »
Jacques cogna chez la logeuse, Madame Guidon ouvrit, il
demanda :
-
Avez-vous vu mon épouse ?
-
Non, je croyais que vous étiez partis
ensemble ?
-
En effet, seulement, elle est allée à
l’église Saint-Philbert, elle voulait parler au père Sanier, je l’ai attendu,
elle n’est pas sortie ; je suis rentrée à l’église, il n’y avait personne
et j’ai pensé que je l’avais raté. Il se grattait la tête, signe de forte
inquiétude. Madame Guidon était perplexe, elle ne voyait pas où pouvait être
Colette Martin ?
-
Puis-je téléphoner de chez vous demanda
Jacques ?
Après accord de la logeuse, Jacques appela
des amis, chez qui il leur arrivait de prendre l’apéritif, ils n’avaient pas
vus Colette depuis la veille.
Il décida de faire le tour de l’île pour
essayer de la retrouver, la marée montait, il ne pouvait rouler que sur l’île
même.
Il fit le tour, s’arrêta au château fort,
marcha en l’appelant, elle aimait se promener par ici. Ne voyant rien il
continua, il admira les mimosas et pensa « Colette adore le mimosa »
Jacques ne comprenait pas comment sa femme
avait disparu « elle était revenue avec lui en voiture jusqu’à l’église
puis lui avait demandé de l’attendre. il a lu son journal , il est allé
voir à l’église : personne. Il fit
deux fois le tour de l’île puis finit par aller chez le commissaire.
En 20 ans qu’il venait régulièrement il
connaissait beaucoup de monde. Le commissaire ne fut pas étonné de le voir, son
air grave l’inquiéta plus :
-
Vous avez des problèmes ?
-
Plus que des problèmes, je ne trouve pas ma
femme, j’ai fait le tour de l’île deux fois,
j’ai demandé aux Justin s’ils l’avaient vu, au prêtre, à la logeuse…
-
On la retrouvera, l’île n’est pas si grande
pour se perdre, rentrez chez vous, je vais voir !
Jacques rentra silencieusement, il ne
comprenait pas où était passée Colette ?
Deux jours s’écoulèrent, le commissaire n’avait pas de nouvelles,
Jacques dépérissait, il commençait à se demander si un fou ne l’avait pas noyé
au passage du Gois ou dans un recoin du château fort, il s’inventait des
histoires à se faire peur.
En revenant la énième fois du château de
Noirmoutier, sa logeuse l’appela :
-
Je sais vous n’avez pas la tête à ça, je ne
sais plus si vous reconnaîtrez ma fille Thérèse, venez prendre un café, le
commissaire fera ce qu’il faut. Elle le tira presque de force. Thérèse était
une belle jeune femme de 30 ans, Jacques l’avait connu petite fille, il l’avait
revu avec Colette y a un an, ils avaient même pris un
-
pot ensemble. Sa femme ne l’avait pas
appréciée , jalouse de sa beauté ou
-
jeunesse…
Jacques accepta. Un peu de repos n’était
pas du luxe, il ne savait plus où chercher !
-
Il me semble que nous nous sommes déjà vu dit
Thérèse en lui serrant la main
-
J’étais avec ma femme, en effet.
A ce moment, le commissaire téléphona, il
demandait à Jacques de venir immédiatement. Celui-ci s’excusa et fonça au
commissariat, pourvu qu’il y ait du nouveau pensa-t-il.
Le commissaire le reçut un peu plus froid,
il lui dit :
-
Nous avons retrouvé le corps de votre femme
-
Où cria presque Jacques, je veux la
voir ?
-
Vous la verrez, elle est morte, à la mer, au
passage du Gois !
Jacques s’effondra et se mit à pleurer
« Je ne comprend pas » Il répéta plusieurs fois.
Le commissaire lui demanda ce qu’il ne
comprenait pas ?
-
Nous étions ensemble, nous sommes revenus en
voiture du passage du Gois, elle n’y était pas, comment elle a pu se retrouver
morte là-bas ?
-
C’est ce que nous aimerions découvrir à notre
tour dit le commissaire.
Jacques alla reconnaître le corps de
Colette, il en sortit livide, le médecin légiste lui dit « Elle est là
depuis une journée au moins »
En sortant, Jacques marcha le policier lui
avait dit de ne pas bouger avant qu’on comprenne comment elle a pu se noyer. Il
sentait de la suspicion, tout l’accusait. Il se retrouva au bois de la chaise,
ils aimaient se réfugier dans cet endroit délicieux, ils admiraient La pointe
des dames. C’était avant, ils étaient jeunes et amoureux, que s’est-il passé
entre eux, elle voulait que je l’aime comme avant, je ne pouvais plus, je
l’aimais comme une épouse qu’ on respecte, la mère de mes enfants :
pas comme une amante. Dire que je ne l’ai trompé qu’ avec une femme. Il se
sentait triste, le passé refaisait surface. Il rentra chez lui, la logeuse
l’attendait et lui demanda
-
Alors que voulait le commissaire ?
Il expliqua qu’on l’avait retrouvé morte
et demanda à se retirer. Il se reposait sur le lit quand il entendit qu’on
frappait à la porte, il se leva disant « Entrez » Thérèse entra dans
la chambre.
Le commissaire approchait de la retraite
et la mort de Colette Martin l’ennuyait au plus haut point ! Il envoya son
équipe se renseigner à quelle heure on l’avait vu pour la dernière fois et si
le prêtre avait réellement parlé avec elle.
L’inspecteur revint, il annonça que le
prêtre avait bien parlé à Madame Martin, il avait vu la voiture de son mari
stationné dehors, pendant le discours. Elle voulait se confesser avait dit le
prêtre, au grand étonnement de l’inspecteur puis du commissaire.
-
Affaire de plus en plus embrouillée marmonna
le commissaire
-
Les confessions ont lieu le matin je crois
intervint l’inspecteur ?
-
Quel besoin avait-elle de se confesser en
revenant avec les moules et les coques : ce n’était pas un crime ! Le
commissaire fit venir la logeuse, il devait en savoir plus sur le couple.
Madame Guidon vint endimanchée, elle
n’avait pas l’occasion de sortir beaucoup, en plus elle se doutait que cela ne
la concernait pas vraiment.
-
Pouvez-vous me dire si le couple Martin
s’entendait bien ?
-
Comme un couple, après 22 ans de mariage, je
veux dire avec des hauts et des bas
-
L’un des deux trompait l’autre ?
-
Je ne crois pas, mais je ne les voyais que
deux fois l’an, le reste du temps ils vivaient Paris.
-
C’est vrai fit le commissaire en soupirant.
La logeuse partie, le médecin vint
confirmer qu’elle était morte après le retour de son mari, si ce n’est pas le
mari c’est qui lui demanda le commissaire ?
-
Là ce n’est plus de mon domaine dit le
médecin en partant.
Le lieutenant arriva à son tour, il
souriait
-
Personne ne vit Madame Martin sur le Gois, la
mer était déjà haute, le couple était revenu juste à temps.
-
Elle a bien parlé au prêtre, donc une
personne l’a noyée ensuite, le médecin est formel, elle s’est noyée, pas de
traces de coup. Tout ça ne me plaît pas dit le commissaire.
À suivre...
bonjour
RépondreSupprimertu nous laisses sur la faim !!
bisous
La suite et fin la semaine prochaine
Supprimertoujours aussi fan de tes écrits, j'aime beaucoup, mais tu nous laisses en attente de la suite.....bises.celine
RépondreSupprimerLa fin pour mercredi prochain !
SupprimerLol et puis ?
RépondreSupprimermercredi prochain ! Bise
SupprimerBouh c'est long bisous
RépondreSupprimerHa ! Ha! Ha! Bise
SupprimerQuelle histoire, le mari semble être honnête mais sais t-on jamais...Merci de ta visite chez moi....Bisous bon weekend
RépondreSupprimerTu le sauras mercredi, bisous
Supprimertu nous tiens en haleine, j'adore, vivement la suite. bises.
RépondreSupprimerceline