mercredi 7 août 2024

 

ENTERREMENT

Quand Lisette mourut tout le monde fut stupéfait, elle avait une santé de fer. Son mari annonça qu’elle était morte d’une crise cardiaque et que c’était courant dans sa famille.

Tout le monde savait que le couple ne s’entendait plus depuis des décennies et ne vivaient ensemble qu’à cause de l’argent. Gérard ne voulait pas vendre la maison et, ils étaient mariés sous la communauté. Lisette n’avait pas beaucoup travaillé et sa retraite était mince, par contre elle était hyper active ! Outre la chorale, elle était inscrite à des cours de poterie puis à un organisme contre le cancer où elle participait à la vie associative.

A l’enterrement il y eut une foule immense, la chorale chanta une dernière fois ses chants préférés. Gérard avait une mine affreuse, ses fils l’évitaient. A partir de là les commérages allèrent bon train, Germaine souffla :

- Si les fils ne lui parlent pas, c’est qu’il est coupable !

- Tu crois qu’il l’aurait tué demanda Simone ?

- Tuer, je ne sais pas, mais rendu malheureuse pour sûr !

-On ne meurt pas brusquement à 67 ans ajouta Jocelyne.

Un groupe se forma sur la place de l’église et les commérages allaient bon train.

Brusquement le curé dispersa la foule ; c’était un homme d’une cinquantaine d’années qui connaissait bien ses ouailles :

-        Quand le cœur lâche ça ne prévient pas et c’est ce qui est arrivé à notre regrettée défunte, le médecin n’a pas jugé bon de demander l’autopsie alors n’essayez pas de faire plus que lui !

Il partit sans se retourner vers le cimetière, les gens le suivirent honteux,  plus aucune remarque ne fut entendue. Les personnes embrassèrent aussi bien le père que les fils. Gérard ne cachait plus ses larmes.

Simone dit en s’éloignant :

-        Il a dû l’aimer, le pauvre homme !

-        Chacun d’eux cache sa peine en solitaire, ils n’étaient pas bavards répondit Germaine.

-        Après tout elle ne fut pas malheureuse renchérit Jocelyne.

La foule se dispersa laissant la famille se recueillir en paix. L’époux dit aux fils :

-        Pourquoi fallait-il que j’en parle à toutes ces commères, tout juste si elles ne m’auraient pas accusé !

-        Maman les aimaient, mais quel soulagement de les voir partir ajouta le fils aîné. Le benjamin opina de la tête, pour lui ce fut un calvaire d’entendre toutes ces pies bavardes !

Elena



 

6 commentaires:

  1. Ah les commérages, les langues vont bon train dans les villages ou les quartiers, certaines personnes n'ont que ça à faire ! Mais le jour d'un enterrement je n'avais encore jamais vu ça ! Bisous et une belle journée

    RépondreSupprimer
  2. bonjour chere Ln, ah les commerages font bien du mal , jusqu'à faire facher des familles, triste ! amities et bises

    RépondreSupprimer
  3. bonjour
    la rumeur !! combien de méfaits à cause d'elle
    bisous

    RépondreSupprimer
  4. Le chien aboie, la caravane passe. Il en va de même pour le corbillard et la file de commères.

    RépondreSupprimer
  5. merci pour tes commentaires sur mes articles, peu présente sur la blogo, beaucoup de travail en ce moment, vivement les vacances....toujours aussi fan de tes textes, elle court , elle court la rumeur. bises.celine

    RépondreSupprimer