LE REVOLUTIONNAIRE
Georges avait vingt-deux ans, à l’institut il était entré dans un
groupe révolutionnaire : les Mencheviks. Malgré le fait qu’il était prince,
il distribuait des tracts comme ses camarades. C’est ainsi qu’il se fit prendre
et la sentence fut dure :
-
Vous avez une
semaine pour partir en Sibérie, vous n’aurez plus le droit de remettre les
pieds à Moscou ni à Saint-Pétersbourg.
Il pouvait se marier avant de quitter sa famille, il réfléchit
longuement puis le nom de Maria vint naturellement à son esprit. Il passa la
voir, sa mère lui proposa le thé :
-
Maria je vais
être direct avec vous, j’ai une semaine avant de partir pour Vladivostok sans
retour au pays, voulez-vous m’épouser ?
-
Je vous suivrai
sans hésiter. Elle sourit en rougissant !
-
Vous pourrez
revenir voir votre famille ainsi que nos enfants, l’interdiction ne concerne
que moi.
Elle l’écoutait heureuse, ils se connaissaient depuis six mois et elle
attendait cet instant même si elle n’avait pas pensé à la Sibérie mais elle s’y
ferait. Elle n’avait plus de père et sa mère et sa grand-mère accepteraient,
elle le savait.
Le silence de sa mère en disait longs. Maria alla se changer et demanda
à Georges de l’emmener chez le photographe, ensuite ils pourraient publier les
bans et demander à un prêtre d’officier leur mariage.
Quelle était belle Maria dans sa longue robe mauve avec les dentelles
blanches. Elle tenait un éventail à la main, sa coiffure était magnifique, elle
resplendissait. Maria regardait Georges d’un air taquin. Il était heureux de
son choix, elle serait une bonne épouse.
Nous étions en 1897, ils partirent à Vladivostok. Ils vécurent dans une
petite maison. Maria mit trois enfants au monde, pendant ce temps son mari
continuait à cacher des mencheviks, trotskystes ou bolcheviques, tout en
travaillant en tant que gouverneur.
Le gouvernement ne voyant rien de suspect lui offrit un poste de
Directeur de banque à Kharbin.
Leur vie changea, en apparence, ils avaient un domaine, ils étaient
riches, Maria tenait la maison et s’occupait des enfants, son mari militait de
plus en plus et partait en cachette en laissant croire que c’était pour la
banque.
Un jour Maria reçut une lettre du gouvernement, elle disait que Georges
était mort en Angleterre en courant derrière un bus. Plus tard, elle sut qu’il
fut tué par des bolcheviks ne sachant pas qu’il était des leurs mais ayant
juste retenu qu’il était prince.
Georges avait envoyé une lettre à sa femme, il lui racontait qu’il
était passé à Moscou, assisté à de nombreuses réunions et la révolution n’était
pas celle à laquelle il avait cru, il était déçu et partait en Angleterre pour
voir s’ils pourraient y trouver asile. Cette lette Maria la reçut après la mort
de son époux, elle la donna à sa fille aînée quand elle quitta le pays, la
garder était trop risqué.
C’était en 1921, Maria reçut de l’argent et son mari fut déclaré héros.
La fille ainée, Véra, partit en
Allemagne, son frère mourut pendant la guerre de 1940 et la seconde fille
vieillit avec Maria dans un petit appartement. La mère faisait le ménage pour
survivre.
Véra, quitta l’Allemagne pour Paris, elle eut des nouvelles de sa
famille par la croix rouge, ses filles retrouvèrent les cousins pendant la
perestroïka sous Gorbatchev. La famille put se réunir quelques semaines à
nouveau !
Elena 2024
bravo chere LN une vie extraordinaire, une période bien difficile, il fallait y croire ! des héros, amities et bises
RépondreSupprimerC'est du vécu !
SupprimerUne vie d'engagement en effet ! C'est une belle histoire qui semble tellement vraie...Bisous et une douce journée
RépondreSupprimerC'est la vie de mon grand-père maternel.
Supprimerje pense que de nos jours il doit y avoir encore des gens qui font ce type de mission
RépondreSupprimerbisous
oui, sûrement !
Supprimerdes destins étrange pour ces révolutionnaires d'où qu'il soient..Bisous bonne journée
RépondreSupprimerc'est pour ça que je le raconte !
SupprimerQuelle histoire
RépondreSupprimerBon samedi
RépondreSupprimerDimanche chaud bisous
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