Il faisait froid sur la Seine et Jacques en marchant fut
frigorifié ; pas facile dans ces conditions de penser à ce qu’il devait
faire ! Toute sa vie fut un échec soit quarante ans, il en était conscient
et aurait aimé ne plus vivre dans une chambre de bonne. Il s’arrêta devant une
bouche de métro pour se réchauffer, ce n’est pas avec vingt centimes qu’il
pourrait déjeuner. Il revit son père qui était tout le temps sur son dos,
sa mère qui s’aplatissait devant son mari, sa sœur qui fut la seule à être
choyée par ses parents. Après avoir raté son Bac il partit vivre ailleurs,
justement dans la chambre de bonne où il vivait toujours. Il avait fait
plusieurs petits métiers et aujourd’hui travaillait à la poste comme
réceptionniste. Il est vrai que son mariage dura moins d’un an à cause du peu
d’espace, depuis il devait donner une petite somme pour sa fille qu’il ne
voyait pour ainsi dire jamais.
Le froid se faisait sentir de plus en plus et Jacques se sentait gelé,
il ne sentait plus ses doigts et n’avait pas de gants ni même des poches pour
les réchauffer.
Au fil des ans il avait bien essayé d’économiser mais sa chambre
coûtait deux fois plus qu’elle n’aurait dû et il ne savait pas négocier. Depuis
son enfance Jacques acceptait les aléas de la vie comme ils se présentaient,
jamais il ne discutait ni ne marchandait. Ce trait de caractère plut à son
épouse au tout début puis elle ne supporta plus qu’il baisse les bras en
acceptant tout et ils se quittèrent, il n’essaya même pas de la retenir, il ne
savait pas le faire.
Jacques vit un banc vide, par ce froid les gens marchaient vite et ne
s’attardaient pas dans la rue, il s’étendit à moitié, avant de continuer son
chemin. Il ne savait pas où aller, il ne travaillait plus depuis hier, il donna
son compte après s’être fait agresser par une mégère : personne ne comprit
sa réaction. Il n’avait rien en vue, pas la force de lutter pour lui-même, il
ferma les yeux et se revit dans le jardin l’hiver quand il faisait un bonhomme
de neige. Il ne sentait plus le gel, il était bien et ne voulait plus bouger,
un homme le secoua puis il perdit connaissance et se retrouva à l’hôpital.
Grâce au gel il retrouva du travail par une assistante sociale de
l’hôpital et reprit petit à petit goût à la vie, son ex femme l’autorisa à voir
sa fille plus souvent et il chercha un logement plus décent.
Elena 2015
"crise de la quarantaine" ! où on a l'impression d'avoir "raté" sa vie... on ne se souvient plus des moments heureux et on préfère s'enfoncer dans son "malheur"... pas simple de s'en sortir !
RépondreSupprimerje sais que c'était un petit livre... mais tu lis vite quand même !!! et il est "prenant" même s'il ne s'y passe pas grand chose... ça peut-être ça aussi un "grand" écrivain !
Un parcours de vie comme il y en a tant et tant !
RépondreSupprimerMais il ne faut jamais baisser les bras.
Amitié.
Une vie triste que le manque de volonté apparent du protagoniste n'arrange pas ! Heureusement la fin de l'histoire est un peu plus rose.
RépondreSupprimerune belle histoire qui finit bien
RépondreSupprimerbelle journée, Elena
Ouf ! il y a encore des histoires qui finissent bien !
RépondreSupprimerBise et bon mardi Eléna !
Tout espoir n'est jamais perdu et quand on est au fond de la piscine, il n'y a plus qu'à taper du pied pour remonter ! Bonne semaine !
RépondreSupprimerc'est un superbe texte , comme tout ce que tu écris ....
RépondreSupprimermais ça fait 2 hivers que c'est humide , très très humide et pas de gel .... on a eu de la neige fondante et un peu de givre ...mais un paysage de gel c'est beau a voir
Happy end comme on les aime :-)
RépondreSupprimerune belle histoire, triste et qui semblait partie pour mal se terminer, heureusement une main secourable est venue secouer un Jacques sans volonté, mais récupérable...bonne journée chere Ln bises
RépondreSupprimerComme quoi quand on croit que tout est fini, une petite étoile veille sur nous pour quelquefois nous secourir....! Je te souhaite une agréable journée gros bisous
RépondreSupprimercombien de malheureux
RépondreSupprimersont perdus
deviennent S D F
la faute à la Femme devenue intransigeante
pasque mère ?
Bonjour Elena,
RépondreSupprimerRien n'est jamais perdu.
Bon mardi
Bisous
dans son malheur il a eu de la chance !! un homme sans doute trop brave
RépondreSupprimerbonne soirée
bonsoir Elena ... une histoire édifiante ... il est en effet parfois nécessaire à l'homme de tomber bien bas pour ensuite donner le coup de pied salvateur ... ton histoire prouve aussi que la solidarité humaine existe et que tout le monde, un jour, croise sa chance ...
RépondreSupprimerbisous et bon mercredi
Un rescapé de la difficulté de vivre.
RépondreSupprimermerci de tes fidèles visites Elena. Bisous
superbe écrit encore ma chère amie
RépondreSupprimerBonjour Elena,
RépondreSupprimerJ'ai relu ton histoire, il y a toujours une lueur d'espoir.
Bon mercredi
Bisous
bel écrit et de l'espoir
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