mercredi 8 mars 2023

 

LE TRAIN

Elle changeait à Caen pour rentrer à Paris, elle avait 1 heure d’attente et souvent Liliane demandait l’autorisation de sortir, elle se promenait un peu dans la ville et revenait dix minutes avant le départ du train.

Ce jour-là elle revenait avec une nouvelle copine qui vivait à Paris, elles avaient toutes les deux 15 ans, elles sortirent à Caen, se promenèrent et oublièrent l’heure. Une grosse horloge montrait 20 heures, l’heure du départ du train, Liliane se mit à courir, elle criait à sa copine :

-        Nous l’avons raté, je ne sais pas s’il y en a un autre, presse-toi !

Elles arrivèrent essoufflées, le train partait au loin, le chef de gare les regarda étonné en disant :

-        Je pensais que vous étiez dans le train, vous êtes si ponctuelle en général ;

-        Oui, d’habitude je suis seule ;

Liliane en voulait à son amie, elle oubliait qu’elle aurait pu surveiller l’heure également. Elle demanda si elle pouvait téléphoner pour qu’on vienne la chercher, sa valise était lourde et les métros peu sûrs, le prochain train n’était qu’à 22 heures, il mettait 2 heures.

Elle alla  téléphoner, son père ne fut pas trop content, aller la chercher pour minuit ne l’enthousiasmait guère d’autant qu’il travaillait le lendemain, elle se fit disputer pour sa distraction. Sa copine lui avoua :

-        Je n’ai pas assez d’argent, tu me prêtes pour que j’appelle mes parents ;

-        Il te faut combien ? Demanda Liliane de mauvaise grâce ;

-        Dix francs et je te rends la monnaie.

Elle lui tendit le billet sans rien dire, il ne lui restait plus rien, même pas de quoi téléphoner si son père ne venait pas.

Le plaisir de leur sortie s’estompait, leur amitié s’ébréchait rapidement. Elles attendirent le prochain train en parlant très peu, chacune sortit un livre, il faisait nuit quand le train arriva, elles montèrent dans un wagon vide. Liliane regarda son amie, elle pleurait, étonnée elle lui demanda ce qui se passait, elle lui avoua :

-        Mes parents m’ont dit de me débrouiller, à pied je suis à trois satinons de métro ;

-        Ils ne viennent pas te chercher ?

-        Ils m’ont dit de me débrouiller en raccrochant, en colère.

Liliane n’en voulait plus à son amie, elle pensa que ses parents étaient bien inconscients s’ils ne venaient pas, ce n’était peut-être que des mots pour la punir. Elle allait surveiller à la gare, en parler à son père s’ils ne venaient pas.

Le train approchait de la gare Saint-Lazare, Liliane regardait les gens, elle vit son père et se sentit soulagée, Elles descendirent, s’aidèrent pour les valises. Liliane embrassa son père, elle vit son amie chercher des yeux ses parents, ils n’étaient pas venus, elle en parla à son père à l’oreille ;  il dit :

-        Je vais vous ramener mademoiselle, je suis en voiture et à cette heure il n’y a pas beaucoup de circulation ; La jeune fille sourit reconnaissante :

-        Je vous remercie, je pense que mes parents n’ont pas pu venir.

Liliane et son amie montèrent dans la voiture, son père laissa sa copine devant la maison puis ils rentrèrent.

Le lendemain, sa copine lui téléphona, elle la remerciait, ses parents avaient laissé les clés sous le paillasson, ils étaient sortis et n’étaient pas encore rentrés quand elle arriva. Ils lui avaient donné de quoi la rembourser et remerciaient son père.

Au retour, elles se retrouvèrent ensemble, sa copine se sentait un peu gênée, Liliane la mit à l’aise :

-        Ne t’en fait pas, ils avaient sûrement prévu leur sortie avant !

-        Ils savaient que je rentrais, ils auraient pu refuser, je ne compte pas pour eux ;

-        Mais non, tu vois tout en noir ;

-        Je sais ce que je dis, ils ne sont pas sortis une seule fois avec moi ces 15 jours, ils ont continué comme si je n’existais pas.

Liliane ne savait pas comment la réconforter, elle lui tapota la main et dit :

-        La prochaine fois, tu viens chez moi, nous sortirons ensemble, tu n’habites pas loin, ce sera chouette !

-        Oui, je t’en remercie.

L’amitié se resserra au court du trajet,  les amies ne se quittèrent plus et firent le chemin en train ensemble les autres fois sans se tromper, le père de Liliane raccompagnait l’amie avant de rentrer, au retour il disait à sa fille :

-        Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un père comme le tien ;

-        J’en suis consciente répondait Liliane en riant.

Elena



 

 

4 commentaires:

  1. une petite aventure qui aurait pu mal se terminer, tous les parents ne sont pas conscients des dangers que peuvent courir leurs enfants , tout se termine par une belle amitié, grosses bises

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  2. Une belle amitié finalement qui a failli se terminer mais a résisté aux problèmes du quotidien...ces adolescentes oublient souvent tout quand elles papotent :) bisous

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  3. tous les parents n'ont pas la même manière de voir la façon d'être avec leurs enfants, certains sont plus protecteurs que d'autres....bises.celine

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