MERE DOROTHEE
Immigrée Russe pendant la révolution avec sa
sœur, elle perdit ses parents : morts en s’évadant. Mère Dorothée, avait
un tempérament de feu et de flamme, rien ni personne ne lui résistait. Elle
tenait une maison de retraite à 100 km de Paris, en principe le Directeur légal
était le prêtre mais il avait un caractère trop doux, rêveur, il vivait plus
dans le ciel que sur terre, amateur d’astronomie et de physique.
On ne pouvait pas le dire de mère Dorothée,
elle avait les pieds sur terre et s’arrangeait très bien avec Dieu ! Il y
avait des périodes où il était impossible de lui parler tellement elle était à
cran, dans ce cas elle envoyait tout le monde valser. Les pensionnaires la
craignaient, j’avoue qu’ils l’aimaient et la respectaient également !
Mère Dorothée avait un cœur d’or, elle
courait les asiles pour y trouver les Russes qu’elle pouvait soigner elle-même,
elle ne lâchait pas prise avant qu’on lui laisse les malades. Il est arrivé que
certains n’étaient pas récupérables, elle dut les remettre à l’asile, à chaque
fois elle le prenait comme un échec personnel et souffrait beaucoup, chacun
savait que si mère Dorothée souffrait il valait mieux se faire tout petit, même
au réfectoire le silence devenait de rigueur.
Un jour mère Dorothée décida de retourner voir ce qui se passe en
Russie, elle se fit faire des habits civils et partit visiter son pays
d’origine. Tous les pensionnaires attendaient son retour avec impatience, elle
avait amené une caméra et un appareil photo et consacra une soirée pour leur
montrer ce qu’était devenu le pays.
Elle n’avait photographié aucun monument
historique, après tout, tout le monde les connaissaient, ses pellicules
montraient les longues queues devant les magasins, la milice filmée en
cachette. Quelques églises de l’extérieur, l’intérieur était interdit. Tous les
travers soviétiques qu’elle put trouver elle les mit sur ses pellicules.
Certains furent vraiment effrayés par tant de misère, de souffrance,
d’illettrisme etc. ..
Une personne de la maison de retraite
réussit à partir en Russie et ramena des photos un peu plus conformes à la
réalité : les manques mais aussi les écoles, théâtres, métros très
visités, très beaux également. Mère Dorothée l’appris et piqua une telle colère
que la personne demanda à partir dans une autre maison de retraire russe.
Mère Dorothée avait une volière et adorait s’occuper des pigeons,
c’était le seul moment de détente qu’elle se permettait, aussi le meilleur
moment pour aller la voir et lui parler. Le reste du temps elle soignait,
nettoyait, supervisait tout, décidait, invitait les enfants du village pour les
fêtes et les gâtaient.
C’est ainsi qu’elle décida de passer son
permis à plus de 65 ans, elle l’eut la 3e fois, à vrai dire il
fallait se pousser lorsqu’elle conduisait ! Celui lui permettait de
ramener des courses elle-même, faire des démarches en ville et autres choses
qui la bloquaient, la maison de retraite étant retirée de 7 lm de la ville.
Mère Dorothée passait par des moments
d’hystérie à des moments de douceur et patience incroyables. Sa sœur , devenue
religieuse venait quelques jours parfois, elle se tenait très bien, jamais un
mot plus haut que l’autre , sa maison de retraite était plus calme, à vrai dire
elle ne se détériorait pas la santé et ne ramenait pas des mendiants ou
habitants d’asiles. Elle n’avait que des nobles ou des bourgeois en bon
état : plus reposant. Mère Dorothée aimait beaucoup sa sœur et ne lui
demandait pas de faire de sacrifices, elle les faisait pour elles.
Elena
Quel personnage Mère Dorothée ! Bon week-end à toi aussi
RépondreSupprimerbise de Violette
des gens comme ça très dévoués..sans rien demander.
RépondreSupprimerBisous
Bonjour Elena, mère Dorothée est une figure d'une époque révolue , une militante, une battante que tu as fort bien décrite pour nous.
RépondreSupprimerUn exemple d'abnégation. On a besoin de femmes de cette trempe.
RépondreSupprimerAnonyme sans signature je ne devine pas ?
SupprimerDorothée, une femme qui a marqué son temps ...
RépondreSupprimerJoliment écrit
Bon et doux weekend ELENA
Bisous
timilo
une grande ame, peut etre avec des oeillères, mais une battante, amities et bises
RépondreSupprimerWow bon week-end
RépondreSupprimerUne femme qui sortait de l'ordinaire.......Bisous bon weekend
RépondreSupprimerLes ruskovs sont très durs
RépondreSupprimerUne femme qui avait ses convictions.
RépondreSupprimerj'adore toujours autant tes textes, ils me parlent et me touchent à chaque fois. bises.celine
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